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Pratique s de transformation de l’é cosystème forestier

2 ÉME PARTIE : RÉSULTATS

Chapitre 5. G ESTION PAYSANNE DES RESSOURCES FORESTIÈRES SUR UN FRONT PIONNIER

5.1. Pratique s de transformation de l’é cosystème forestier

Il s’agit de caractériser l’évolution des principales pratiques agricoles des colons. Comment les paysans défrichent-ils, à quel rythme, pour implanter quel type de culture ? Quelles sont les grandes évolutions des pratiques culturales ?

Presque tous les colons étaient déjà des agriculteurs avant de migrer (95%100). Ils sont donc tous venus pour cultiver leur terre et non pas pour exploiter et encore moins protéger la forêt. Ils sont venus pour implanter des activités agricoles, qui leur permettent de se fixer sur la terre, d’améliorer leur condition de vie et de développer la région (et c’est ce qu’ils ont fait, non sans mal). Ce n’est que récemment, au moins officiellement, qu’il y a eu un changement de paradigme et que l’on a pointé du doigt les colons comme les principaux destructeurs de la forêt.

Au début de la colonisation, les colons pensaient développer sur la Transamazonienne les mêmes cultures que dans leurs régions d’origine, avec les mêmes techniques (cultures annuelles pour les maranhenses, café pour les paulistes, cacao pour les bahianais ou élevage pour tous). Or la réalité fut tout autre que celle imaginée. Les premiers arrivés ont été quasiment abandonnés, sans connaissance du monde tropical. De nombreux producteurs racontent, par exemple, qu’ils ne connaissaient pas le cycle des saisons. D’autres producteurs du Sud avaient pour habitude, après la défriche, de retirer la matière organique du sol (sans la brûler). Evidement cette pratique en milieu tropical a engendré un cruel manque de fertilité et une production ridicule. Bref, les échecs ont été nombreux, ce qui explique que les premiers mois, 60 à 80% des exploitants sont repartis dans leurs régions d’origine. Les autres ont résisté et se sont adaptés aux conditions agro-écologiques de leur nouvel environnement.

5.1.1 Les pratiques de d éfo rest ation

Avant de déboiser, il faut choisir une parcelle. Ce choix se fait en fonction de la culture qui va être implantée. Pour implanter du pâturage, le colon va choisir une parcelle contiguë aux autres parcelles de pâturage afin de pouvoir facilement gérer ses rotations d’animaux d’un pâturage à l’autre. En général, les colons sont peu attentifs à la fertilité du sol ou à la pente

des terrains pour implanter du pâturage. Par contre, pour les cultures pérennes (surtout le cacao) le principal critère de choix va être la fertilité du sol, sa capacité de retenir l’eau, son inclinaison, etc. De nos jours, les colons sont aussi attentifs à la proximité des cultures les unes par rapport aux autres. Il est fréquent de voir des plantations de poivre isolées au milieu de la forêt. La forêt sert de rempart à la propagation de la fusariose d’une culture à l’autre. Des portions de forêt peuvent aussi servir de coupe-feu entre des plantations de cultures pérennes et des pâturages lors des mises à feu.

Une fois la parcelle choisie, elle est défrichée en début de saison sèche. Une attention particulière est portée à la répartition homogène de la matière organique sur toute la surface ouverte. Si ce travail est bien fait, la végétation sèche deux à trois mois au sol pour brûler dans son ensemble et en une seule fois. L’utilisation du feu lors de l’ouverture est généralisée, les cendres permettent une fertilisation importante de la terre. Cependant il arrive que certains exploitants ayant une grande surface de cacao n’utilisent pas le feu lors des défriches pour ne pas risquer que ce dernier gagne toute la propriété. Ils défrichent la forêt, triturent le matériel organique puis le réunissent en tas. Le tout finira par pourrir avec le temps. Seul deux colons de notre échantillon pratiquent cette technique depuis une dizaine d’années.

5.1.2 L’utilisation des terres défo rest ées 5.1.2.1 LES CULTURES ANNUELLES

Les quatre principales cultures annuelles de la commune sont le riz, le haricot, le maïs et le manioc. Au début de la colonisation, pour favoriser l’implantation des agriculteurs, la production de cultures annuelles était achetée par l’Incra à un prix fixe. Les cultures annuelles étaient de véritables cultures de rente et la production était tournée autant vers l’autoconsommation que vers la vente. Les premières années, le système de cultures sur brûlis permettait d’obtenir de bons rendements sans intrant et les surfaces implantées étaient importantes (Veiga et al., 2004). Les familles avaient des rentes sûres, qui leur permettaient d’acheter les biens et équipements importés des autres régions. Le seul véritable gros problème était l’isolement. Il fallait commercialiser sa production à Altamira. Après quelques années, les rendements ont commencé à chuter du fait de la faible fertilité des terres. En parallèle, dans les années 1980, les prix ont été libérés et ont progressivement chuté. Le cycle des cultures annuelles sur brûlis arrivait à sa fin. Depuis, les colons plantent des cultures

annuelles principalement pour leur consommation. Cette première phase de colonisation par les cultures annuelles a finalement engendré peu d’ouvertures : quelques dizaines d’hectares par propriété.

Petit à petit, les systèmes de production se sont diversifiés intégrant cultures pérennes et élevage pour fournir d’autres sources de revenus. Les cultures annuelles sont devenues des cultures d’ouverture de l’écosystème forestier. Dans ce système, les cultures annuelles couvrent les frais de coupe et brûlis de la forêt, permettant l’implantation, le second semestre d’une autre culture. Nous pouvons dire que tout hectare de cultures annuelles est un hectare de forêt primaire, secondaire ou de jachère qui est destiné à devenir du pâturage ou des cultures pérennes. Le pâturage est implanté directement dans les cultures annuelles à mi-cycle, alors que les cultures pérennes sont plantées en fin de cycle après récolte. Les colons de l’échantillon défrichent en moyenne de 4,1 ha/an. Plus le type est structuré et capitalisé, plus il consomme d’espace forestier et plus le rythme annuel moyen de déforestation est important. Alors qu’un colon en Survie ou Subsistance déboise en moyenne moins de 4 ha/an, les

Éleveurs déboisent 5,8 ha/an et les Diversifiés 6,4 ha/an. Les surfaces ouvertes par un Survie

ou un Subsistance ne dépassent pas les 20 ha, alors qu’elles dépassent en moyenne les 100 ha pour les Éleveurs.

Avant 1992, les colons de notre échantillon plantaient tous les ans des cultures annuelles. Aujourd’hui quatorze (sur cent) ne plantent plus de cultures annuelles. La majorité d’entre eux (11), ont des systèmes de production complexes avec plusieurs lots et ils n’estiment pas rentable de planter des cultures annuelles très éloignées de leur maison, les obligeant à faire de nombreux allers-retours pour l’entretien. Ils préfèrent les acheter et implanter du pâturage ou des cultures pérennes directement après la mise à feu. Sur les trois restant, un est en Survie et vend sa main-d’œuvre pour vivre sans même cultiver son lot et les deux autres sont en

Subsistance et n’ont plus de place pour continuer à se développer et ouvrir leur milieu (ils

sont sur des lots de 50 ha).

Comme les cultures annuelles sont des cultures d’ouverture, suivies d’autres plantations la très grande majorité des colons ne pratiquent pas de rotation sur jachères (Figure 5.1-1). Seul 24 producteurs (sur 100) ont des cycles de rotation assez courts de 2 à 5 ans. De plus, la majorité des producteurs ne pratique ces rotations courtes que 2 ou 3 fois puis implantent du pâturage. Seul trois producteurs (sur 100) ont réservé une zone de bonne terre, près de leur

maison pour pratiquer une véritable rotation de quatre à cinq ans (depuis leur arrivée). La majorité des cultures se fait en forêt ou pour récupérer une aire en friche. Les systèmes en

Survie ne pratiquent pas de rotation : toute terre défrichée, avec grande difficulté, est bonne à

mettre en culture de manière « permanente ». Le foncier doit être valorisé au maximum et sans perdre de temps. Il n’y a que peu de friches à Uruará et le plus souvent elles ne sont pas désirées ; tout simplement parce qu’elles ne rapportent rien et ne valorisent pas le foncier.

Figure 5.1-1 : Pratique de rotation cultures annuelles / friches en fonction des systèmes de production (pas de rotation, 1, 2, 3, 4 ou 5 ans de friches)

0% 20% 40% 60% 80% 100% accu mulat ion diver s eleve ur plant eur s ubs is tan ce surv ie

pas de c yc le de rotation 2 ans 3 ans 4 ans 5 ans

Source : Bonaudo

Ces pratiques généralisées d’ouverture du milieu sans cycle de rotation montrent bien qu’il s’agit d’une frontière agricole active, en expansion. Cependant, jusqu'à maintenant, nous ne constatons pas d’augmentation significative des surfaces ouvertes annuellement au niveau des types. L’augmentation des types les plus structurés a des conséquences encore faibles au niveau de la déforestation globale. L’augmentation des déforestations provient sans doute plus des nouvelles installations soit de nouveaux arrivants, soit des descendants de la 1ère

génération de colons qui s’émancipent des parents et crée leur exploitation.

5.1.2.2 LES CULTURES PÉRENNES

Tout comme pour les cultures annuelles, en étudiant l’utilisation du sol des exploitations agricoles de notre échantillon, nous retrouvons les différents cycles régionaux des cultures

pérennes présentés brièvement dans le chapitre 3. Il est possible de retrouver ces cycles aussi bien au niveau des surfaces totales que des surfaces moyennes implantées par colon. L’engouement des agriculteurs pour telle ou telle culture est fonction de ces cycles de cultures.

Les premières cultures à être implantées ont été le café et le poivre en 1973. Il faut attendre 1977 pour voir le premier colon de notre échantillon planter du cacao101. Cette culture a rapidement connu un grand succès. Les surfaces implantées ont fortement augmentées (Figure 5.1-2), en raison d’une augmentation du nombre de planteurs de cacao et d’une augmentation des surfaces moyennes plantées par propriété (Figure 5.1-4). La combinaison de sols fertiles et de facteurs climatiques propices à cette culture permettait des rendements très élevés. Les producteurs de cacao, profitant en outre de prix internationaux élevés, ont eu des gains très importants. Cette culture rapportait quatre à cinq fois plus qu’une culture annuelle. Les bénéfices ont été investis d’une part, dans l’amélioration des conditions de vie (maison dans le lot et en ville, scolarisation des enfants, etc.) et, d’autre part, dans l’acquisition d’équipements et d’infrastructures (séchoir, hangar, véhicule, etc.) (Veiga et al., 2004). Le système de métayage a commencé à se développer dans les plantations. Cette culture s’est traduite par l’emploi d’un grand nombre de personnes. L’appui des programmes de développement ont permis à tous les propriétaires de terra roxa102

de se lancer dans le cacao.

Ce succès a même entraîné une seconde vague de colonisation103 et de nombreux lots non occupés ou abandonnés furent distribués aux nouveaux arrivants (Veiga et al., 2004). Cependant tous n’étaient pas chanceux et n’ont pas bénéficié de lots avec de la terra roxa. Certains auteurs pensent que les pouvoirs publics auraient pu aller plus loin en autorisant les financements sur terra mista et ainsi favoriser la sédentarisation d’un plus grand nombre de colons. En l’absence de terra roxa, la quantité de terra mista et l’accessibilité des lots déterminaient leur valeur. De nombreux migrants sans ami ni parent dans la région pour les informer des plus grosses erreurs, ont appris à leurs dépens les dures lois pionnières. Ce premier boom des cultures pérennes a duré jusqu’au début des années 1980 (Figure 5.1-2).

1 0 1 La culture du cacao au niveau régional a commencé en 1969 (cf. chapitre 3)

1 0 2

Une des spécificités d’Uruará, comme des autres territoires situés à l’Ouest du Xingu, est la présence de sol très fertile appelé la terra roxa. Ce sol a d’excellentes qualités phy siques et chimiques, hormis une petite déficience en phosphore et une forte rétention d’eau. Ces terres occupent environ 10% de la commune. Les

« terres jaunes » ou terra amarela, constituées de sols argileux, généralement de ty pe Podzolique Jaune, sont de faible fertilité et occupent 50 à 60% de la commune. Le reste est constitué de « terres mixtes » ou terra mista, association de divers sols, de texture plus sableuse, de fertilité moy enne. Sur la terra roxa les rendements sont nettement plus élevés que sur les terres mixtes, à technologie identique. En outre, elles peuvent être cultivées plusieurs années de suite sans perte de rendement, ce qui est impossible sur les sols argileux.

Figure 5.1-2 : Évolution des surfaces implantées en cultures pérennes (100 colons) 0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 1972 1974 1976 1978 1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 S ur fac e ( ha)

Café (ha) Cacao (ha) P oiv re (ha)

1ercy cle des culture s pér ennes Av ec boom du ca cao

2è mecy cle des culture s pér ennes (poiv re, c afé, c acao)

3èm ecyc le des cultures pérennes (caca o, café) 0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 1972 1974 1976 1978 1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 S ur fac e ( ha)

Café (ha) Cacao (ha) P oiv re (ha)

1ercy cle des culture s pér ennes Av ec boom du ca cao

2è mecy cle des culture s pér ennes (poiv re, c afé, c acao)

3èm ecyc le des cultures pérennes (caca o, café)

Source : Bonaudo

Le deuxième cycle des cultures pérennes a débuté au milieu des années 1980, pour se terminer en 1989 (Figure 5.1-2). Cette fois, non seulement la culture du cacao a continué à se développer mais aussi celle du poivre et du café. Après la culture sur brûlis, le poivre et de café étaient plantés sur la terra mista, la terra roxa étant réservée au cacao. Les surfaces moyennes implantées en café et en poivre sont restées petites (en moyenne moins de 1 ha par producteur). Ce deuxième cycle a été porté par deux phénomènes complémentaires : un véritable engouement des producteurs et une forte augmentation des installations. Les colons de la deuxième vague de colonisation étaient un peu plus capitalisés et mieux informés que les premiers. Ils ont donc implanté, dès leur installation, des cultures pérennes (sans passer par la phase de vente des cultures annuelles). Les financements gouvernementaux ont aussi joué un grand rôle pour diffuser les cultures pérennes au sein de tous les systèmes de production. La proportion de colons plantant des cultures pérennes passe de 20% à 30% (Figure 5.1-3). L’association de deux ou trois cultures pérennes a permis d’atténuer les variations de prix et à sécurisé les systèmes de production. Selon Veiga (2004), le cycle des cultures pérennes de la décennie 1980 a plutôt contribué à fixer sur la Transamazonienne une agriculture familiale. En parallèle, beaucoup de familles avaient un petit atelier d’élevage pour fournir du lait à la famille.

Cette stratégie de diversifier les cultures pérennes n’a pas permis de résister à la chute générale des prix et à l’apparition des maladies du cacao (balai de sorcière104

) et du poivre

(fusariose) du début des années 1990. La forte chute des prix a entraîné une forte baisse des revenus, qui elle-même a entraîné un manque d’entretien des plantations et une réduction de la lutte contre les maladies phytosanitaires. De 1990 à 1997, nous remarquons une stabilisation du nombre de producteurs de cultures pérennes et une stabilisation des surfaces plantées (Figure 5.1-3). Les cultures pérennes, reines de la décennie antérieure, présentaient un solde négatif. La première année de perte, les planteurs utilisent leur épargne, spécialement le petit cheptel, pour continuer l’entretien des plantations et maintenir un niveau de vie acceptable, espérant une remontée des prix dans les mois suivants. Sans remontée significative des prix, les colons changent de stratégie : ils commencent par ne plus entretenir leurs plantations, puis cherchent d’autres activités rémunératrices, agricoles ou non105

(Bonaudo et al., 2005a, Veiga et al., 2004). Ceci se reflète dans la chute des surfaces moyennes de cacao dans les propriétés (Figure 5.1-4). C’est à cette époque que les colons se sont tournés massivement vers la seule alternative rentable : l’élevage. Certains agriculteurs sont même allés jusqu'à arracher leur cacao pour planter du pâturage.

Ce n’est qu’en 1997, que les conditions de marché favorables et la maîtrise des maladies ont permis l’émergence d’un troisième cycle des cultures pérennes, avec de nouveau, une forte augmentation des surfaces moyennes de cultures pérennes (principalement de cacao et café ; Figure 5.1-2). Les prix du cacao sont montés jusqu’a 2,5-3 US$/kg avant de se stabiliser autour de 1 US$/kg dans les années 2000. Ceci a engendré une remise en production des anciennes plantations et l’installation de nouvelles plantations de cacao avec des hybrides plus résistants aux attaques de la maladie du « balai de sorcière ». De nouvelles techniques d’élagage ont aussi permis de contrôler le développement de cette maladie. La fertilisation a commencé à être fortement utilisée pour implanter du cacao sur de la terra mista. Parallèlement, le cacao d’Amazonie présente une particularité physico-chimique favorisant son introduction dans les mélanges pour la fabrication du chocolat. L’ensemble de ces facteurs fait, qu’en 2003, la production aurait quasiment doublé par rapport à 1997 (Veiga et

al., 2004 ; Bonaudo et al., 2005a). La situation n’est pas propre à Uruará, l’Amazonie

1 0 4 Maladie qui occasionne des dégâts sur les cabosses, les coussinets floraux et les bourgeons végétatifs. L’arbre ne donne plus de fruits, ses branches se multiplient au point que ses rameaux finissent par ressembler à des balais de sorcière. Les méthodes de lutte consistent à éliminer, deux fois par an, les tissus affectés par le champignon.

1 0 5 Les femmes et les enfants ont, en général, cherché d’autres sources de revenu que l’agriculture et souvent en ville : commerce, scierie, fonction publique, etc.

devenant la première région productrice de cacao du Brésil. Afin de contrer la fusariose qui tue le poivre en quelques années, les cultures ont été intensifiées, avec l’utilisation massive d’engrais et de fongicides pour produire un maximum en un minimum de temps. On a assisté aussi au développement de nouvelles pratiques culturales pour éviter la propagation de maladies (isolement des plantations, utilisation d’outils spécifiques pour éviter les contaminations et formation de pépinières communautaires pour produire des plants sains). Il y a eu la commercialisation d’espèces plus résistantes à la fusariose. Bref, les problèmes phytosanitaires et la variation de prix ont entraîné une certaine intensification des systèmes de cultures pérennes pour produire plus et plus vite. Certains producteurs, afin de valoriser un peu plus leurs parcelles, introduisent des arbres de valeur dans leurs cultures (cf. 5.1.3 Pratiques de conservation, de protection).

Les colons plantant du café ont fortement augmenté depuis 1997, surtout du fait de la disponibilité de petits financements dédiés à cette culture. Ceci est vrai notamment pour les colons des plans de colonisation de l’Incra. La production, handicapé par des prix très bas (15 à 20 centimes de US$), reste cependant faible. Certains producteurs ne récoltent même pas leur café. Cependant aucun agriculteur ne va refuser un financement pour déforester, n’importe quelle culture valant plus que la forêt. De plus, il y a toujours l’espoir que les prix remontent. Enfin, tous les colons réserve un peu d’argent des financements qu’ils investissent pour former quelques hectares de pâturage et/ou acheter une ou deux vaches.

Ce dernier cycle a vu plus de 55% des colons planter des cultures pérennes dans leur propriété (Figure 5.1-3). Il est important de remarquer que depuis 1989, le pourcentage de colons plantant du cacao s’est stabilisé entre 25 et 30%. Cela est dû, d’une part, à l’exigence de terres fertiles pour accéder aux financements et, d’autre part, à l’exigence d’investissements importants. Nous avons vu dans le chapitre précédant que si les prix restent élevés, cette proportion devrait de nouveau augmenter avec la libéralisation des financements sur la terra

Figure 5.1-3 : Proportion des colons ayant des cultures pérennes sur leur propriété 0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 1972 1973 1974 1975 1976 1977 1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002

% de colons ayant des cul tures perennes 1ercycle des cultu re s pére nnes

Avec boo m du cacao

2èmecycl e d es cu ltures péren nes (p oi vre, café, cacao)

3èmecycl e de s cu ltures pérenn es