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La pratique scientifique, un entre –deux relationnel entre les scientifiques et leur vision de la

3. ANALYSE DE DONNÉES

3.2. L A RELATION DES SCIENTIFIQUES À LA NATURE : PRATIQUES , TRANSMISSION ET AFFECTS

3.2.2. La pratique scientifique, un entre –deux relationnel entre les scientifiques et leur vision de la

3.2.2.1 Une vocation née de leur vision de leurs rapports préexistants avec la nature

Un des répondants nous raconte comment sa vocation pour la biologie marine a pris naissance dans le parc marin grâce à son oncle biologiste. Ses premiers contacts lui ont donné la « piqûre » pour la biologie marine et pour le parc :

Quand j'avais 5 ans je suis venu faire en fait des vacances avec ma famille au Québec (…) et puis on avait été faire aussi une croisière baleine et apparemment que j'avais eu la piqûre pour les baleines et les Beluga à l'époque, bon je m'en souviens un petit peu, mais pas précisément, mais depuis ce temps-là dans le fond ma famille particulièrement un de mes oncles ici québécois avec qui on était venu ici qui était biologiste à l'époque, donc il a comme toujours un peu alimenté mon rêve, t’sais d’étudier les baleines (…) en m'envoyant des posters de béluga où le livre de Pierre Henry fontaine biologie des baleines et des phoques du Saint- Laurent, (…) Donc j'ai comme toujours tripé sur les baleines. Et après j'étais revenue faire les vacances ici quand j'étais rendue... je devais avoir 18-19 ans... Avec un copain italien, on était revenus faire une croisière aux baleines encore (extrait d’entrevue 15).

Pour un autre répondant, la biologie marine était son milieu d’étude, et bien qu’elle cherchât à travailler dans des aquariums à l’époque après avoir travaillé dans une volière, elle a tout de suite accepté de travailler au PMSSL quand ils lui ont proposé, suite à son inscription au programme fédéral de travail pour étudiants, alors qu’elle ne connaissait pas l’existence de ce genre de travail avec l’occasion d’étudier les mammifères marins en liberté.

On était dans un parc national de la Barbade c’était une aire marine de conservation, là j’ai vraiment trippé tu sais j’ai vu aussi, on a plongé là-dedans

permis de pêcher, où ce que c’est permis de se baigner, c’était le jour et la nuit je me dis ayoye ça fait vraiment une différence c’est quand même important. (extrait d’entrevue 16)

Ils m’ont envoyé observateur de béluga terrestre ou sur le bateau ; là ben moi je me suis dit ben voyons dont c’est pas possible que ce genre de job existe, je ne savais même pas que ça existait donc c’était vraiment un beau hasard donc j’ai dit oui tout de suite (j’étais aux Barbades dans le temps en train d’étudier la bio marine) donc c’était super (…) et j’ai vraiment trippé je suis rentrée là-dedans et je me suis rendu compte que c’était vraiment ça que je voulais faire étudier les mammifères marins. (extrait d’entrevue 17)

C’est donc en travaillant dans le parc marin en tant qu’observatrice de béluga qu’elle a confirmé et affiné sa vocation. Son stage aux Barbades en biologie marine lui avait déjà montré l’importance des aires marines de conservation.

3.2.2.2. Connaissance + amour = protection ?

Si les formations données au public et aux intervenants dans le parc sont axées et justifiées par la science, c'est parce que les scientifiques ont la conviction que cette compréhension nouvelle leur donnera l'impression d'être chanceux et l'envie de protéger le territoire et les baleines, encore plus que simplement en y étant ou en le voyant. Au sujet des formations aux capitaines des bateaux, notamment dans le cadre de la nouvelle réglementation sur les activités en mer dans le parc marin, un des répondants exprime l’importance de celles-ci :

Sinon aussi le volet des formations, je travaille beaucoup sur les formations aux capitaines depuis quelques années, donc aussi ça, de leur amener toute une formation sur vraiment l’abc un peu de pourquoi il y a des baleines qui viennent ici pour qu'ils puissent vraiment connaître leur environnement les écosystèmes ; t'sais les éduquer un peu à la base, savoir que vraiment j'ai pu faire une différence pour ces personnes-là de vraiment leur amener les choses qu'ils ne connaissent pas pi qui leur font finalement encore mieux profiter de leur environnement de travail, et peut être qu'ils vont être plus sensibilisés vis-à-vis des baleines. (extrait d’entrevue 18)

On constate dans l’extrait l’importance de la transmission de connaissances, qui peut « faire une différence ». D’ailleurs, les activités proposées par Parcs Canada vont dans ce sens puisqu’elles sont pour la plupart éducatives, par exemple l’activité 30 pieds chez Neptune au Centre d’interprétation et d’observation de Cap-de-bon-Désir (PMSSL 2018)17.

Bien que l’équipe de conservation ne s’occupe pas de ces activités, elle offre des journées portes ouvertes sur l’Alliance au cours de l’été. Tous les scientifiques de l’équipe de Parcs Canada ne sont pas autant axés sur l’aspect éducatif, ce côté éducatif se ressent surtout chez ceux qui sont plus présents pour les journées portes ouvertes et plus en contact avec les touristes, qui font plus de terrain en dehors des sorties en bateau. La position d’observateur de béluga a mis deux des scientifiques en contact avec le public dès leurs débuts dans le parc marin, bien que cela ne soit pas le but de l’emploi :

Faire comprendre aux gens, ça je trippe vraiment. J’ai commencé au parc à Pointe-Noire j’ai observé les bélugas là-bas et je prenais mes pauses dîner juste pour parler aux gens. Parce que tu sais des fois tu entends « ça, c’est un dauphin, un bla-bla » ça ça m’énervait assez je voulais vraiment qu’ils sachent non ça c’est un béluga. (extrait d’entrevue 19)

Par les formations données aux naturalistes, les scientifiques du parc essayent de transmettre leurs connaissances afin que celles-ci soient étendues au grand public. Ils souhaitent que les questions des touristes puissent toutes trouver une réponse.

La protection passe pour les chercheurs par le contact avec la nature et dans le parc marin, ce contact passe par un apprentissage qui sera selon eux bénéfique pour les mammifères marins : « le plus de personnes qui en savent sur les mammifères marins qui savent que ça existe qui savent que il y a un parc marin le mieux c’est » (extrait d’entrevue 20).

Cette conviction de l’importance de la compréhension afin de protéger le territoire ressort entre autres dans une publication scientifique d’une des quatre chercheurs de l’équipe de conservation, qui a écrit un article scientifique (Ménard 2009) dans la revue des sciences

17« Un guide-interprète présente certains invertébrés marins que des plongeurs ont rapportés de leur plongée

au Cap-de-Bon-Désir. Ces invertébrés sont déposés dans des bassins. En utilisant le mode d'alimentation comme lien entre chaque organisme, le guide-interprète présente tour à tour des filtreurs, des brouteurs, des chasseurs et des détritivores. Cette activité vous permet de percevoir la biodiversité mais aussi la fragilité d'un écosystème du parc marin du Saguenay–Saint-Laurent. Durée : 1 heures » (PMSSL 2018)

et de l’eau nommé « La science au service de la conservation au parc marin du Saguenay‑Saint-Laurent : Comment mieux comprendre permet de mieux protéger ». Elle y écrit notamment dans le résumé que « La recherche scientifique est inscrite au sein même du mandat légal du parc marin, ce qui témoigne de son importance comme outil de conservation. » (Ménard 2009). La recherche est donc considérée comme un outil de conservation. Il faut selon Nadia Ménard que « les connaissances scientifiques puissent orienter les actions de conservation, la gestion des activités et susciter l’adhésion aux objectifs du parc marin. » (Ménard 2009)

La connaissance et l’amour de leur territoire créent pour les scientifiques un rapport particulier à la nature. Quand ils « voient » le parc, ils y voient beaucoup plus que ne pourront par exemple en « voir » des touristes. Les touristes n’ont pas en tête par exemple la quantité phénoménale de phytoplanctons, ou encore la présence des krills sous l’eau qui attirent les baleines, etc. Les connaissances des scientifiques viennent diversifier leur vision de la nature dans le PMSSL, et elles viennent aussi leur donner la sensation d’approcher la nature différemment et de plus proche, bien qu’ils expliquent dans leurs entrevues qu’on ne saura jamais tout sur la nature et encore moins sur le milieu marin.

3.2.2.3. La recherche sur la nature suit les intérêts des scientifiques du parc, dans le même ordre que la chaîne alimentaire

J’ai pu constater, au fil des entrevues et en retraçant l’histoire des objets de recherche en sciences au PMSSL, que l’intérêt pour la nature et les objets de recherche se construit autour d’un intérêt qui va chronologiquement du plus gros au plus petit, du plus visible au moins visible. La plupart des scientifiques ont d’abord présenté un intérêt pour les baleines et les mammifères marins, avant de s’intéresser de plus près aux petites proies, leurs larves, les planctons ainsi que les phytoplanctons. Ces sujets d’intérêt font tous partie de la chaîne alimentaire. En analysant le rapport de 2017 produit par le PMSSL, « programme de recherche scientifique » (Ménard, Bonnette, Conversano, Turgeon, et Duquette 2017) qui liste les études en cours et ayant eu cours au parc marin, dans la catégorie « projets en cours de réalisation », concernant les études réalisées par les biologistes, soit la catégorie « écologie

et biodiversité », 50% d’entre elles concernent directement ou de très près les mammifères marins. Si l’on s’intéresse à la bibliographie du document qui rassemble l’ensemble des publications et rapports réalisés concernant les études scientifiques dans le PMSSL, on constate que 80% d’entre elles ont un rapport direct ou indirect avec les baleines. Ces chiffres sont peut-être supérieurs, sachant que je ne suis pas biologiste et que j’ai peut-être omis certains projets ayant un rapport indirect avec les mammifères marins. C’est surtout le GREMM qui fait les études directes concernant les baleines et les bélugas, comme la photo- identification et la pose de GPS sur les baleines pour suivre leurs déplacements

Parcs Canada a une vision plus globale, peut-être à cause de son mandat de protection de la nature en général. Le plan directeur du parc marin n’évoque ni les baleines ni les bélugas, il est plutôt général :

Les actions identifiées au plan directeur en lien avec la recherche scientifique

Maintenir et élaborer les programmes de suivi des écosystèmes et des activités;

Mettre en place un programme de recherche adapté aux besoins du parc marin et le réaliser en partenariat avec les organismes concernés;

Poursuivre la mise en œuvre du plan de conservation et déterminer les priorités d’action;

Sensibiliser les résidents de l’aire de coordination et du grand bassin versant ainsi que les instances municipales à l’importance de la protection des milieux côtiers et à son lien avec la santé du parc marin;

Définir les besoins de protection et de restauration dans le parc marin (marais, frayères, etc.), autres que ceux définis dans le plan de zonage, et mettre en place les mesures appropriées.

Cependant cette vision globale et cette protection de l’écosystème avec des projets de recherche variés, sont, quand on approfondit, souvent créés dans le but de protéger et comprendre les baleines, bélugas ou autres mammifères marins. Bien sûr, il est impossible d’étudier quelque chose qui ne soit pas « en lien » avec elles, puisque presque tout est lié

lieux où vont les proies pour l’interpréter ensuite en fonction des lieux fréquentés par les baleines. La motivation pour la recherche, son but et son financement sont presque toujours reliés aux baleines, les mammifères marins faisant souvent partie d’espèces considérées comme en voie de disparition. Dans la catégorie « écologie et biodiversité » des études en cours dans le PMSSL (Ménard, Bonnette, Conversano, Turgeon, et Duquette 2017), 10 sur 19 études réalisées par Parcs Canada (parfois en collaboration avec d’autres organismes) sont en lien direct ou proche avec les mammifères marins, soit 52,6%. Concernant la catégorie « activités humaines » 5 sur 10 études réalisées en ce moment avec l’implication de Parcs Canada sont en lien direct ou indirect avec les baleines, soit 50%.

C’est pour cela que je nomme la baleine « première répondante » de la nature (dans le cas de la situation entre les scientifiques de Parcs Canada et la nature dans ce parc), puisqu’elle est non seulement le lien premier entre les chercheurs et la nature du parc marin, le point focalisateur, autour duquel gravitent tous les projets de recherche, mais aussi comme nous allons le voir dans la partie suivante, un animal particulier qui fait le lien entre le monde sous-marin et la surface, un être vivant animé qui amène le plus souvent de vives réactions chez les observateurs. La baleine est un animal qui fascine, interroge. Les grandes baleines comme le rorqual commun ou la baleine bleue impressionnent et les plus petites, comme le béluga, tout blanc, attendrissent. Cet attachement est cependant lié au contexte culturel et historique, puisque plusieurs années auparavant ces mêmes baleines étaient chassées.

St Lawrence animals as well as other whales had been hunted for blubber as early as the 16th century by the Basques, whose ships sailed up the St Lawrence Estuary as far as Trois-Pistoles, a few miles upstream from the Saguenay River. In the early 1930s, the Beluga hunt increased markedly when the whale was accused by local fishermen of being an important predator of Cod [...] and Salmon [...]. Between 1932 and 1938, the Quebec provincial Government offered a $15 bounty for each Beluga that was killed. Worse than that, during the late 1920s and early 1930s, the same Government went as far as to allow the Canadian Air Force to use the glistening White Whales [...] as targets during bombing exercises. (Prescott 1991 : 351).

Le béluga aussi, en tant qu’espèce menacée, en danger, est particulièrement protégé puisqu’on ne peut l’approcher dans l’eau à moins de 926 mètres18. Un bon exemple de

l’attention particulière que les scientifiques apportent aux bélugas dans le parc marin est donné par l’importance des moyens qu’ils ont employés lorsqu’un de ceux-ci s’est retrouvé en danger. En juin 2017, un béluga juvénile a été observé dans la rivière Népisguit au Nouveau-Brunswick. Selon les informations dont disposent les chercheurs, un béluga ne peut pas survivre en eau douce et celui-ci risquait donc très fortement de mourir rapidement, surtout qu’il ne pouvait pas regagner l’océan par lui-même. Le GREMM, groupe de recherche sur les mammifères marins, qui est l’autre acteur de la communauté scientifique en recherche du Parc Marin Saguenay Saint Laurent, a donc entrepris en collaboration avec le ministère des Pêches et des Océans, la Marine Animal Response Society et avec l'appui de vétérinaires et de biologistes des aquariums de Vancouver et de Chicago de déplacer le béluga vers les eaux du Saint Laurent. Le transfert, effectué en partie en hélicoptère a été un succès. L’animal a par la suite été revu en 2018, il a fait l’objet d’un article par le GREMM19.

Le projet alimentation (aussi appelé projet proie) est pensé en priorité pour les baleines migratrices, mais aussi pour les bélugas ; on constate dans l’extrait suivant que le projet est pensé pour protéger les baleines en priorité, et que c’est pour cela qu’on s’intéresse au reste de l’écosystème :

C'est sûr que les projets des proies par exemple il est beaucoup pensé pour des grands rorquals, mais en partie aussi pour les bélugas parce que on fait aussi quand même un suivi à l'embouchure du Saguenay, donc aussi pour réussir à faire le lien entre la venue de ces animaux-là et comment ils utilisent leur environnement et qu'est-ce que l'environnement leur offre, dans le fond pourquoi ils vont là et quels sont les dynamiques qui régissent la variabilité des proies, tout ça donc c'est vraiment, c'est comme un peu des sciences pures, c'est vraiment comprendre l'écosystème, mais pour en bout de ligne venir rajouter des mesures de protection qui soient vraiment efficaces, qui correspondent vraiment à la réalité (extrait d’entrevue 21).

18« Le pilote d’un bateau, à l’exception d’une embarcation à propulsion humaine comme un canot ou un kayak, ne peut

demeurer stationnaire et doit naviguer à une vitesse constante d’au moins 5 nœuds et d’au plus 10 nœuds s’il se trouve à moins d’un demi-mille marin (926 m) d’un béluga » (GREMM 2019° URL : https://baleinesendirect.org/lobservation-au- quebec/regles-a-observer/le-reglement-dans-le-parc-marin/

Dans un lieu où la subsistance ne passe plus par la chasse ou la pêche, les baleines retrouvent une place de choix dans le cœur de certains des habitants et des touristes. Malgré des connaissances scientifiques poussées sur la question, les scientifiques utilisent souvent des paroles concernant les baleines qui relèvent de l’anthropomorphisme (dans un cadre informel, et non dans les publications et autres documents scientifiques). Bien souvent, ils précisent ensuite qu’il s’agit d’un anthropomorphisme. Il ne s’agit donc pas d’un processus dont ils n’ont pas conscience. Les baleines étant des mammifères, l’identification des humains à ces animaux marins est plus facile qu’avec d’autres espèces marines. Les baleines ventilent, les femelles accouchent, allaitent leurs petits, en prennent soin, tout comme les humains.

La notion d’écosystème a apporté en sciences l’idée qu’il faut protéger les êtres vivants pour leur valeur intrinsèque et non en fonction de choix subjectifs ; il semblerait que dans une certaine mesure, cette idée ait ses limites, la protection de l’écosystème au PMSSL partant et revenant toujours à la protection des mammifères marins en priorité. Toutefois, il est implicite pour les acteurs que cette protection doit être étendue à tout l’écosystème si l’on veut que l’action soit efficace. De ce fait, la passion pour les autres espèces se développe concomitamment et l’on retrouve l’idée d’une affection tout autant pour les baleines que pour les planctons.

Les scientifiques du parc semblent mettre en pratique leurs sciences surtout en accord avec les valeurs du PMSSL. Bien qu’influencés par ce point de vue, qui prône de préserver un écosystème « naturel », leur rapport à la nature n’est pas uniquement gouverné par un programme. Malgré les quelques contradictions (contradictions dont ils peuvent avoir conscience) que peut entraîner un mode de pensée où la nature doit être conservée comme elle était avant, il ressort de l’analyse des données colligées que pour eux, c’est la meilleure chose à faire, la meilleure voie à suivre en tant que scientifiques. Les aires protégées sont considérées comme une bonne solution de protection de cette nature. Moralement, il est bon de préserver la richesse de l’écosystème qu’on aime, de garder ou de retourner à un équilibre connu et reconnu comme sain, et bon. Les moyens pour préserver les écosystèmes dans leur état actuel permettent pour la plupart de mettre en œuvre l’idée plus radicale d’en empêcher

l’accès à l’homme. Pour les scientifiques, la justification de ces moyens est indépendante de leur conviction selon laquelle l’homme fait partie intégrante de la nature.

Il est important d’ajouter que les projets du parc marin ne sont pas tous issus des seules décisions de l’équipe de conservation, puisque d’autres acteurs extérieurs viennent influencer le choix des projets :

On est toujours en collaboration avec les autres, il y a des projets qui arrivent de

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