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Nous prŽsentons lÕobjet de notre Žtude au groupe : ancienne formatrice, nous effectuons une recherche et prŽparons un dipl™me (th•se en Sciences du langage), en lien avec

notre pratique professionnelle. Nous nous intŽressons au mŽtier dÕagent de nettoyage pour

mieux le conna”tre et tenter de percevoir le lien entre les savoirs acquis pendant la formation

et la pratique, sur le lieu de travail. Nous exposons ensuite le dŽroulement de notre enqu•te

ainsi que le cadre dŽontologique. Un des 18 participants sÕinterroge ˆ propos de notre intŽr•t

pour les mŽtiers du nettoyage. Nous Žvoquons notre pratique de formatrice et la nŽcessitŽ de

mieux comprendre ce mŽtier en Žvolution, prŽcisant quÕil semblerait que les agents soient

conduits ˆ utiliser lÕŽcrit de plus en plus souvent, sur leur lieu de travail. Il acquiesce.

Puis, nous nous entretenons quelques instants, seule, avec Ana•s. Nous lui indiquons

que cÕest la responsable des formations qui nous adresse ˆ elle. Elle accepte de participer ˆ

notre Žtude apr•s avoir prŽcisŽ que si cela nous permet de mieux conna”tre son mŽtier, ce sera

lÕoccasion pour elle de prendre Ç un moment pour rŽflŽchir È aux apports de sa formation.

Ana•s est dans une Ç phase de rŽflexion È, elle aimerait changer de mŽtier. Enfin, elle nous

indique la dŽmarche ˆ suivre pour informer sa hiŽrarchie de notre venue, ˆ la mairie de

Villenette, o• elle travaille. Nous convenons Žgalement dÕune seconde rencontre pour

effectuer lÕentretien, sur son lieu de formation. A la suite de cet entretien, nous fixons un

rendez-vous pour observer son travail, sous rŽserve de lÕaccord de sa hiŽrarchie.

Deux semaines plus tard, nous avons lÕaccord du chef de service. Toutefois, il

manque celui du chef dÕŽquipe, malgrŽ de multiples rappels effectuŽs par la formatrice

interne. Celle-ci nous assure que nous pouvons nous rendre au rendez-vous convenu avec

Ana•s. Ainsi, nous nous prŽsentons ˆ la mairie, le jour prŽvu (cf. compte rendu du 16/03/09).

Ana•s est ŽtonnŽe de notre prŽsence, nous percevons de la g•ne. Son chef de service nÕa pas

eu le message de son responsable concernant notre venue. Il le contacte en notre prŽsence et

attend son accord avant de nous autoriser ˆ revenir. Apr•s avoir convenu des dŽmarches ˆ

rŽaliser en amont des observations (envoi de mails aux deux responsables), nous avons pu

revenir plusieurs fois, sans difficultŽ. Le responsable nÕa pas assistŽ aux observations.

Cependant nous avons ressenti des tensions au sein de lÕŽquipe au cours des observations

suivantes et plus particuli•rement lors de notre derni•re visite. CÕest pour cette raison que

nous les avons stoppŽes. Ana•s a ŽvoquŽ des craintes ˆ lÕŽgard de notre travail, de la part de

ses coll•gues (cf. compte rendu du 23/03/109, lignes 287 ˆ 291 et compte rendu du 10/04/09,

ligne 303). Ainsi, la prŽsence du chercheur sur le terrain demande ˆ •tre nŽgociŽe aupr•s des

tŽmoins et de leur hiŽrarchie. Parfois cette situation peut raviver les tensions existantes au sein

des Žquipes. Toutefois cela ne semble pas avoir eu dÕimpact sur la relation de confiance qui

sÕest installŽe au moment des observations, malgrŽ les craintes exprimŽes par Ana•s

concernant lÕenregistrement (cf. compte rendu du 10/04/09, lignes 52 et 229).

Ana•s est la seule femme de lÕŽquipe qui prend son service ˆ 4 heures du matin.

Comme pour les autres tŽmoins, nous avons tenu ˆ •tre prŽsente durant tout son temps de

travail. Ainsi, nous avons observŽ lÕactivitŽ dÕAna•s d•s sa prise de poste, ˆ quatre heures.

Cela a pu contribuer ˆ montrer notre intŽr•t pour son activitŽ, quelles que soient les conditions

dans lesquelles elles sont exercŽes.

Enfin, il nous est arrivŽ de quitter notre statut dÕobservateur pendant quelques

instants. Alors que nous observions le nettoyage des baies vitrŽes, Ana•s nous a proposŽ de

mettre en application les gestes effectuŽs par son coll•gue (cf. compte rendu du 16/03/09,

lignes 139 ˆ 146). M•me si elle ne lÕefface pas, cette situation peut attŽnuer la distance sociale

qui existe entre le chercheur et les tŽmoins. De ce fait, elle peut favoriser lÕacceptation de

notre prŽsence sur le terrain.

Comme pour les autres employŽs de la mairie, notre premi•re rencontre avec

Mustapha sÕest dŽroulŽe sur son lieu de formation, en mars 2009. Contrairement aux autres

employŽs, Mustapha effectue sa formation Ç remise ˆ niveau È avec un organisme qui ne

dŽpend pas de la mairie. La responsable des formations a prŽvenu la formatrice de notre

venue et nous avons pris rendez-vous avec elle.

Nous arrivons alors que la sŽance a dŽbutŽ. Nous avons le sentiment que notre venue

a ŽtŽ prŽparŽe. Apr•s un accueil cordial, la formatrice propose que chacun se prŽsente. Nous

nous prŽsentons de la m•me mani•re quÕavec les groupes de la formation interne. Un tour de

table permet aux 4 participants de faire de m•me, puis chacun reprend ses activitŽs de

formation. Au cours de la sŽance, Mustapha sÕinterroge ˆ propos du sens du mot

Ç observation È. Ç Observation en fran•ais, •a veut dire : pour surveiller quelque chose,

non ? È nous demande-t-il (cf. compte rendu du 25/03/09, ligne 35). Nous lui indiquons que

nous lÕentendons dans le sens de Ç regarder È ou de Ç voir È. Il dit : Ç ah È.

La sŽance se poursuit et, un moment plus tard, nous profitons de la pause pour faire

davantage connaissance avec les participants. Nous bavardons un moment et indiquons ˆ

Mustapha que le responsable des formations nous a communiquŽ son nom et que nous

souhaiterions voir son travail. Nous rŽpondons ˆ ses questions, notamment ˆ propos du

dŽroulement des observations. Lorsque nous lui demandons sÕil est dÕaccord, Mustapha

acquiesce sans hŽsitation. Apr•s avoir donnŽ son emploi du temps de la semaine, il nous

recommande de lui tŽlŽphoner avant de venir. Il nous communique aussi le nom de deux

responsables ˆ prŽvenir en amont de notre visite. Mustapha nettoie diffŽrents b‰timents

municipaux rŽpartis dans la ville et travaille de quatre ˆ onze heures. Il prŽf•re que nous

venions certains jours car il a plus de temps pour effectuer son travail. Nous acceptons en lui

disant que nous souhaiterions voir ce travail plus tard, en insistant sur le fait que nous nous

engageons ˆ ne pas ralentir son activitŽ.

Apr•s avoir re•u lÕaccord de ses responsables, nous le retrouvons pour une premi•re

observation sur son lieu de travail, ˆ 11 heures, ˆ la fin de son service. Il travaille seul et se

dŽplace avec le camion mis ˆ sa disposition par la mairie. Le chef dÕŽquipe nous rejoint ˆ la

fin de la premi•re observation. LÕentrevue est br•ve. Nous lui exposons notre projet. Il ne

pose pas de questions et nous demande seulement de le prŽvenir de notre prŽsence. Nous ne le

reverrons pas pendant les observations, ni pour lÕentretien car nous nÕavons pas rŽussi ˆ le

joindre.

De m•me quÕAna•s, Mustapha dŽbute son activitŽ ˆ quatre heures, nous lÕavons donc

observŽ pendant la premi•re partie de son activitŽ, d•s cinq heures. Nous nÕavons pas pu

obtenir son accord pour venir plus t™t et voir le dŽroulement de sa prise de poste. Mustapha a

ŽvoquŽ lÕhoraire matinal et le fait quÕil effectue les m•mes t‰ches.

Nous avons eu lÕoccasion dÕaccompagner Mustapha dans le camion de la mairie,