propos de la mani•re dont Atika s'y prend pour faire son travail. A la deuxi•me observation,
le m•me chef de chantier Žmet des rŽserves ˆ propos de notre prŽsence (cf. chapitre VII).
Enfin, Atika travaille seule ou avec une coll•gue et en partie, en dehors de la prŽsence des
usagers.
Europe Place Nette (EPN)
Djamila : un an apr•s le dŽbut de sa formation : maintenant, cÕest plus facile la vie "
45 ans, scolarisŽe en Turquie, 22 ans d'anciennetŽ dans le secteur du nettoyage.
JÕai fait la connaissance de Djamila ˆ l'occasion d'un entretien formel rŽalisŽ en juin
2008. Elle Žtait accompagnŽe de sa formatrice. Cet entretien s'est dŽroulŽ pr•s de son lieu de
travail, dans une salle de formation. Je lÕai ensuite observŽe au travail, en 2009, ˆ deux
reprises. JÕai Žgalement enregistrŽ un second entretien cette m•me annŽe, avant la seconde
observation de poste. Un entretien enregistrŽ a ŽtŽ rŽalisŽ avec sa responsable hiŽrarchique
directe (Julia) et avec Lise, sa formatrice, en 2008 et en 2009.
Djamila travaille ˆ temps partiel pour EPN qui sous-traite le nettoyage des b‰timents
dans un Žtablissement d'enseignement supŽrieur. Elle est responsable du nettoyage des sols et
des surfaces dans les salles de cours, les bureaux et les sanitaires.
Souriante, un peu corpulente, Djamila annonce qu'elle est arrivŽe en France en 1982.
Avant, elle vivait en Turquie. La petite dame brune sÕoccupe aussi de ses trois enfants : l'ainŽ
a 22 ans, il travaille, le second a 17 ans, il est scolarisŽ dans un lycŽe professionnel et sa fille
de 13 ans est au coll•ge. Son mari est ma•on. La famille habite dans un appartement, en
pŽriphŽrie de la ville. La scolaritŽ de Djamila a pris fin apr•s le coll•ge, elle avait quinze ans.
Elle prŽcise qu'elle a appris ˆ parler le fran•ais ˆ l'occasion dÕune formation, suivie peu de
temps apr•s son arrivŽe en France.
Djamila travaille depuis 1987. Elle a dŽbutŽ son activitŽ professionnelle avec des
agences de travail temporaire. Il y a quelques annŽes, elle a suivi une formation
professionnelle, en alternance, pour pouvoir travailler dans les cantines scolaires mais, elle n'a
pas trouvŽ d'emploi dans ce secteur. Djamila a ensuite travaillŽ durant trois annŽes pour une
entreprise de nettoyage. Elle a ŽtŽ licenciŽe pour des raisons Žconomiques et a suspendu son
activitŽ professionnelle ˆ la naissance de sa fille. Apr•s une nouvelle pŽriode de ch™mage, elle
a retrouvŽ du travail, toujours en intŽrim. Ensuite, elle se retrouve une nouvelle fois sans
activitŽ, avant d'•tre embauchŽe par EPN. Au cours d'une observation de poste, Djamila dit
qu'elle cherche un emploi pour travailler dans les cantines, comme avant.
Cela fait 22 ans que Djamila travaille dans le secteur de la propretŽ. Elle dit qu'elle a
appris le mŽtier au cours de ses missions d'intŽrim. Au moment du premier entretien, elle
travaille 3 heures par jour, de 17 h ˆ 20 heures. Elle dit que ce travail lui pla”t malgrŽ les
horaires qu'elle trouve difficiles. Comme elle n'a pas le permis de conduire, elle ne peut pas
augmenter son temps de travail. On lui propose de nouvelles heures de mŽnage tr•s t™t le
matin, ˆ partir de 5 heures. Elle a pourtant besoin de travailler davantage pour gagner plus
d'argent. Elle a passŽ le code de la route ˆ deux reprises, sans succ•s et elle a commencŽ la
conduite, depuis plus de trois ans. Elle veut s'inscrire une nouvelle fois dans une auto-Žcole
pour repasser le code mais prŽcise qu'elle attend d'avoir moins de tracas personnels pour •tre
plus disponible.
Depuis 2007, Djamila est inscrite dans une formation intitulŽe Ç ma”triser les Žcrits
professionnels È. Elle a eu connaissance de sa formation sur son lieu de travail, par
l'intermŽdiaire de l'encadrement et du personnel administratif. Lorsqu'elle a dŽbutŽ sa
formation, son projet Žtait de faciliter la prŽparation du permis de conduire. Au moment du
premier entretien, elle dit qu'elle fait cette formation parce qu'elle veut amŽliorer l'Žcriture en
fran•ais.
La formatrice de Djamila m'a communiquŽ deux Žcrits que cette derni•re a rŽdigŽs
pendant sa formation (cf. annexe VIII - 3 & 4). Djamila a rŽdigŽ le premier au dŽbut de sa
formation et le second, un an apr•s, au moment de notre enqu•te. Il s'agit de deux mises en
situation identiques, proposŽes par la formatrice ˆ savoir, la rŽdaction d'une carte postale. Le
premier Žcrit comporte cinq mots en plus de son nom, de son prŽnom et de son adresse
postale. Le second message est constituŽ de 36 mots. Les deux productions montrent que le
type d'Žcrit est conforme au genre attendu. L'information est pertinente et cohŽrente, le
vocabulaire est plus adaptŽ pour le second texte. Dans l'ensemble, les erreurs n'entravent pas
la comprŽhension du message. A l'oral, Djamila rŽpond aux questions de mani•re pertinente
et produit des messages courts, construits et globalement comprŽhensibles. Ses propos
prŽsentent des erreurs de lexique, de syntaxe et de prononciation. Cela peut parfois g•ner la
comprŽhension. Au cours d'une observation de poste, elle montre qu'elle a appris ˆ lire en
lisant ˆ voix haute, avec quelques hŽsitations, les informations inscrites sur l'Žtiquette d'un
produit. Parfois, il lui arrive de chercher un mot. Lors de la seconde observation, elle dŽsigne
un objet car elle ne trouve pas le mot. Maintenant, cÕest plus facile la vie, conclut-elle
cependant, ˆ propos des progr•s qu'elle a fait depuis le dŽbut de sa formation.
La premi•re visite du poste de Djamila s'est dŽroulŽe en prŽsence de sa responsable,
Julia. Djamila travaille en partie, en dehors de la prŽsence des usagers, en fin de journŽe, de
17 heures ˆ 20 heures. Elle travaille seule et retrouve son Žquipe avant la prise de poste et ˆ la
fin. Parfois, elle rencontre ses coll•gues durant son activitŽ. Le bureau de Julia se trouve au
rez-de-chaussŽe du b‰timent, dans le local technique. C'est lˆ que se trouvent entreposŽs le
matŽriel et les fournitures utiles au nettoyage. C'est aussi le lieu o• les employŽs dŽposent
leurs v•tements et leurs affaires personnels avant d'enfiler leur blouse de travail.
Europe Place Nette (EPN)
Dans le document
Contribution à la formation à l'écrit en milieu professionnel : le cas des métiers de la propreté
(Page 195-198)