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PrÉvisions D’inFlation

Dans le document 4 ProDuction, DemanDe et marcHÉ Du travail (Page 46-50)

3 PRIX ET COÛTS

3.4 PrÉvisions D’inFlation

D’après les informations actuelles, la progression annuelle de l’IPCH devrait se maintenir à des niveaux faibles au cours des prochains mois, avant de s’accélérer graduellement en 2015 et en 2016.

Les anticipations d’inflation à moyen et long terme pour la zone euro restent solidement ancrées à un niveau compatible avec l’objectif principal de la BCE, qui est de maintenir l’inflation à des taux inférieurs à, mais proches de 2 % à moyen terme.

L’encadré 5 montre que les anticipations d’inflation fondées sur les marchés et tirées d’enquêtes sont globalement conformes aux projections macroéconomiques actuelles relatives à l’inflation établies par les services de l’Eurosystème. Sur l’horizon à deux ans, les anticipations d’inflation se situent dans une fourchette comprise entre 1,0 % et 1,5 %, tandis que sur l’horizon à cinq ans elles se situent entre 1,5 % et 2,1 %, ce qui correspond à une accélération modérée et graduelle des taux d’inflation, à partir de leurs bas niveaux actuels.

Graphique 25 Évolutions des coûts de main‑d’œuvre dans les principaux secteurs

(variations annuelles en pourcentage ; données trimestrielles)

- 2 Industrie hors construction – Rémunération par tête Construction – Rémunération par tête

Services marchands – Rémunération par tête Services non marchands – Rémunération par tête

- 2 Industrie hors construction – Rémunération horaire Construction – Rémunération horaire

Services marchands – Rémunération horaire Services non marchands – Rémunération horaire

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 Sources : Eurostat, données nationales et calculs de la BCE.

Notes : Les « services non marchands » recouvrent les activités des administrations publiques et des institutions sans but lucratif dans des domaines tels que les services généraux des administrations publiques, l’éducation et la santé (soit approximativement la somme des sections O à Q de la ventilation NACE Révision 2). Les « services marchands » se définissent comme le reliquat par rapport au total des services (sections G à U de la ventilation NACE Révision 2).

Les risques, tant à la hausse qu’à la baisse, pesant sur les perspectives d’évolution des prix demeurent limités et globalement équilibrés à moyen terme. Dans ce contexte, les éventuelles répercussions des risques géopolitiques et des évolutions du taux de change feront l’objet d’un suivi attentif.

encadré 5

Évolutions rÉcentes Des PrÉvisions D’inFlation et anticiPations D’inFlation À court et À lonG terme Dans la Zone euro

Depuis fin 2011, l’inflation globale mesurée par l’IPCH ainsi que diverses mesures de l’inflation sous-jacente ont fortement diminué à partir de niveaux élevés. Ce recul avait été en grande partie anticipé par les projections macroéconomiques des services de l’Eurosystème, par l’enquête de la BCE auprès des prévisionnistes professionnels (EPP) et par les mesures tirées des marchés à partir des swaps sur inflation, car il reflétait dans une large mesure une correction des hausses des prix de l’énergie. En revanche, les nouvelles baisses de l’inflation observées depuis le dernier trimestre 2013 étaient moins attendues et ont entraîné une réévaluation par les agents économiques de leurs anticipations d’inflation à court terme.

À l’heure actuelle, bien que l’intégralité du profil prospectif des anticipations d’inflation soit bas par rapport aux niveaux moyens observés depuis 1999, toutes les mesures des anticipations d’inflation indiquent une hausse dans les

prochaines années, vers un niveau de nouveau proche de 2 %. Le graphique A illustre à la fois les évolutions effectives récentes de l’inflation et les anticipations d’inflation à court et à long terme, en s’appuyant sur différentes sources (mesures tirées des marchés à partir des swaps indexés sur l’inflation, mesures issues de l’EPP et des projections macroéconomiques des services de l’Eurosystème). Chaque mesure est présentée par rapport à un diagramme d’évolutions historiques.

Le graphique montre que l’inflation actuelle est relativement faible d’un point de vue historique, même si les taux d’inflation ont parfois été légèrement inférieurs par le passé. À court et à moyen terme (à l’horizon de deux ans), les anticipations d’inflation se situent au sein d’une fourchette comprise entre 1,0 % et 1,5 %. Cela indique que l’inflation est censée remonter de façon modérée et graduelle par rapport aux taux actuellement bas. À plus long terme (à l’horizon de cinq  ans), les anticipations d’inflation provenant de mesures tirées des marchés et des enquêtes se situent au sein d’une fourchette comprise entre 1,5 % et 2,1 %.

Lorsqu’on compare les profils récents des anticipations d’inflation issues de différentes sources, le graphique B montre que les mesures

Graphique a Diagramme du profil des anticipations d’inflation tirées de différentes sources

(variations annuelles en pourcentage)

1 IPCH (moyenne sur six mois) 2 IPCHex (moyenne sur six mois)

3 Déflateur du PIB (moyenne sur deux trimestres) 4 Swap indexé sur l’inflation (à un an dans un an) 5 EPP (à l’horizon de deux ans)

6 IPCH (B)MPE (à l’horizon de deux ans)

7 Swap indexé sur l’inflation (à un an dans quatre ans) 8 EPP (à l’horizon de cinq ans)

9 Swap indexé sur l’inflation (à cinq ans dans cinq ans) - 0,5

Sources : BCE, Eurostat, Reuters et calculs de la BCE.

Notes : Les rectangles blancs correspondent aux 10e – 90e percentiles.

L’IPCHex fait référence à l’inflation mesurée par l’IPCH hors produits alimentaires et énergie pour la moyenne sur six mois. Les anticipations d’inflation tirées de l’EPP se rapportent au deuxième trimestre 2014.

des anticipations d’inflation tirées des marchés sont légèrement inférieures à celles tirées d’enquêtes et des projections macroéconomiques des services de l’Eurosystème. Comme le montre l’encadré 4 de la section 2, cela reflète en partie les évolutions récentes des primes de risque d’inflation incorporées aux taux des swaps indexés sur l’inflation. Si la prime de risque d’inflation a été positive, en moyenne, elle est néanmoins devenue négative récemment.

Lorsqu’on prend en compte cet effet, le message provenant des trois différentes sources d’anticipations d’inflation à court terme est globalement cohérent.

Afin de clarifier les risques pesant sur le scénario central, il convient de prendre en compte l’incertitude qui entoure les anticipations d’inflation à différents horizons, comme en témoignent les participants à l’EPP. Les graphiques C et D retracent les probabilités d’une inflation inférieure à 1  % ou à 0  %, respectivement, à différents horizons (un an,

deux ans et cinq ans). Actuellement, la probabilité que l’inflation soit inférieure à 1 % est relativement élevée à court terme et globalement analogue aux niveaux constatés en 2009, lorsque les prix des matières premières exerçaient également une pression à la baisse sur l’inflation.

Dans le même temps, la probabilité perçue d’une inflation négative demeure très faible (moins de 5 %) et inférieure à celle déclarée en 2009. Les participants à l’EPP perçoivent donc un risque

Graphique B Profil le plus récent des anticipations d’inflation

1999 2003 2007 2011 2015 2019 2023

Inflation mesurée par l’IPCH

Projections macroéconomiques de juin 2014 des services de l’Eurosystème

Swaps de juin 2014 EPP T2 2014

Sources : BCE, Eurostat, Reuters et calculs de la BCE.

Graphique c Probabilités d’une inflation

inférieure à 1 % Graphique D Probabilités d’une inflation

inférieure à 0 %

1999 2001 2003 2005 2007 2009 2011 2013 À l’horizon d’un an

À l’horizon de deux ans À l’horizon de cinq ans

0

1999 2001 2003 2005 2007 2009 2011 2013 À l’horizon d’un an

À l’horizon de deux ans À l’horizon de cinq ans

Source : BCE. Source : BCE.

que l’inflation soit inférieure à 1 % au cours des prochaines années mais un risque limité de véritable déflation.

Dans un contexte d’évolutions économiques divergentes et de rééquilibrage entre les pays de la zone euro, les anticipations globales d’inflation pour la zone euro peuvent masquer des profils différents à l’échelle nationale. Les anticipations d’inflation à long terme pour les cinq principales économies de la zone euro, établies à partir du Consensus économique, sont plus volatiles et affichent une certaine hétérogénéité, mais ont effectivement légèrement convergé depuis 2008 (cf. graphique E). Le profil d’une pente ascendante est commun à l’ensemble des pays, bien que le degré de la pente reflète les conditions d’inflation actuelles : la pente est la plus faible en Allemagne et la plus accentuée en Espagne (cf. graphique F). La convergence est en soi une évolution favorable, dans la mesure où elle indique probablement une normalisation par rapport à la période d’expansion observée dans certains pays de la zone euro avant la crise.

Dans l’ensemble, le bas niveau des mesures actuelles des anticipations d’inflation à court terme est globalement conforme aux projections macroéconomiques des services de l’Eurosystème, tout comme l’anticipation d’une hausse progressive à terme. Le niveau des anticipations d’inflation à moyen terme reste solidement ancré à l’objectif du Conseil des gouverneurs de maintenir l’inflation à un niveau inférieur à, mais proche de 2 % à moyen terme.

Graphique e anticipations d’inflation à l’horizon de 6 à 10 ans dans les principales économies de la zone euro

Graphique F Profil le plus récent (avril 2014) des anticipations d’inflation dans les principales économies de la zone euro

(variations annuelles en pourcentage) (variations annuelles en pourcentage)

1,25

2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 0,0

0,2

Année en cours Année suivante Dans 6 à 10 ans FR

Source : Consensus économique. Source : Consensus économique.

Le PIB en volume de la zone euro a augmenté de 0,2 % en rythme trimestriel au premier trimestre de l’année. Les indicateurs économiques, y compris les résultats d’enquêtes disponibles jusqu’en juin, font état de la poursuite d’une reprise très progressive de l’activité au deuxième trimestre 2014. Par la suite, la demande intérieure devrait être soutenue par une série de facteurs, au nombre desquels la poursuite de l’orientation accommodante de la politique monétaire et l’amélioration en cours des conditions de financement. En outre, les progrès réalisés en matière d’assainissement budgétaire et de réformes structurelles, ainsi que l’accroissement du revenu disponible réel, devraient apporter une contribution positive à la croissance économique. Par ailleurs, la demande d’exportations devrait bénéficier de la reprise mondiale en cours. Cependant, même si les marchés du travail ont montré de nouveaux signes d’amélioration, le chômage demeure important dans la zone euro et, globalement, le niveau des capacités de production inutilisées reste élevé. De plus, le rythme annuel de variation des prêts des IFM au secteur privé est resté négatif en mai, tandis que le nécessaire processus d’ajustement des bilans dans les secteurs public et privé devrait continuer de peser sur le rythme de la reprise économique.

Les risques entourant les perspectives économiques dans la zone euro demeurent orientés à la baisse.

Dans le document 4 ProDuction, DemanDe et marcHÉ Du travail (Page 46-50)