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Les présupposés substantiels du libéralisme politique de Rawls :

Les présupposés substantiels du libéralisme

politique de Rawls : idées fondamentales,

conception politique du bien et conception

politique de la personne

(1) Préambule

L'exposé des présupposés qui se situent au fondement des principes de justice constitue une étape nécessaire de notre réflexion. Avoir une idée claire du contenu de ces présupposés, de leur fonction et de leur statut est en effet indispensable si l'on veut ensuite pouvoir discuter la question de leur justification. Je m'efforcerai donc dans ce chapitre d'exposer le contenu de ces présupposés de façon assez détaillée.

Ce chapitre sera sans doute plus didactique que les précédents. Je chercherai néanmoins à présenter les présupposés de Rawls dans leur contexte problématique. Certaines conceptions rawlsiennes, en particulier sa conception de la personne, gagnent à être précisées en les confrontant aux diverses objections qu'elles ont suscitées et dont certaines sont devenues classiques. J'espère ainsi mettre en évidence la subtilité des présupposés rawlsiens et éviter certains contresens courants.

Si une clarification du contenu des présupposés de Rawls me semble nécessaire dans l'économie de mon exposé, je crains de ne pouvoir en proposer une étude exhaustive. Mon exposé sera nécessairement plus limité que certaines études qui se sont entièrement consacrées à cette tâche227. En outre, j'ai, dans ce chapitre, volontairement

ignoré certaines questions. C'est le cas notamment de la psychologie morale qui est élaborée par Rawls dans la troisième partie de Théorie de la justice et qu'il mobilise à nouveau dans ses travaux ultérieurs. Cette psychologie morale permet à Rawls d'indiquer de quelle façon les personnes en viennent à former un sens de la justice qui les conduit à avoir une motivation suffisante pour agir selon des principes de justice. Or,

227On pourra par exemple se reporter à S. Mestiri, (2007) ainsi qu'à certains chapitres de sa thèse de doctorat intitulée « la conception de la personne dans la philosophie de John Rawls. Essai de reconstruction de la théorie de la justice comme équité » et soutenue en 2003, sous la direction de Yves Michaud à l'Université Paris I. S. Mestiri, (2003).

je considère que cette dimension de la psychologie morale est liée à la question de la stabilité plutôt qu'à la conception de la personne présente en arrière-plan des principes de justice. Elle fait partie des stratégies de justification a posteriori mobilisées par Rawls plutôt que de ses présupposés. J'aborderai donc la question de cette psychologie morale dans mon cinquième chapitre.

(2) Intuitions morales et présupposés de la théorie de la

justice comme équité

(2.1) Intuition et théorie

Quels sont les présupposés la théorie de la justice comme équité ? La question est ici de savoir quel est le contenu de ces différentes idées qui, selon Rawls, sont communément partagées et qui peuvent par conséquent prétendre à la neutralité.

Cette question se heurte d'emblée à une première difficulté qui tient au statut que Rawls accorde à la morale et à la théorie morale. Selon Rawls, une théorie morale n'est pas une construction, mais plutôt une reconstruction. Cela signifie qu'en morale, il n'y a pas d'invention, mais plutôt une mise en forme. Rawls écrit dans Théorie de la justice :

L'analyse des concepts moraux et l'a priori, même compris de manière traditionnelle, constituent une base trop peu solide. La théorie morale doit être libre d'utiliser des hypothèses contingentes et des faits généraux comme elle l'entend. Il n'y a pas d'autre moyen de rendre compte de nos jugements bien pesés en équilibre réfléchi. Telle est la conception qu'ont développée les auteurs classiques, au moins jusqu'à Sidgwick. Je ne vois pas de raison de m'en écarter228.

Et un peu plus haut :

Posons que chaque personne au-delà d'un certain âge, et possédant les capacités intellectuelles nécessaires, développe un sens de la justice dans des circonstances sociales normales. Nous devenons plus experts dans l'art de juger de ce qui est juste ou injuste et d'appuyer ces jugements sur des raisons. [...] Il est clair que cette capacité morale est extraordinairement complexe. Pour nous en rendre compte, il suffit de remarquer le nombre potentiellement infini et la variété des jugements que nous sommes prêts à faire229.

Selon Rawls, qui s'inscrit, comme il le note lui-même, dans une longue tradition philosophique, la morale est d'abord un fait : avant tout effort de théorisation, il existe

228J. Rawls, (1971 / 1987), p. 76. 229J. Rawls, (1971 / 1987), p. 71.

déjà un certain nombre de jugements moraux. Ces jugements moraux préexistent et précèdent tout effort de théorisation. La morale existe donc indépendamment de la théorie morale. Chacun d'entre nous admet toujours déjà de nombreuses propositions morales, qu'on peut, puisque ces propositions sont admises de façon non réflexive, appeler des intuitions morales.

Si ces intuitions morales sont nombreuses, elles sont aussi variées : les propositions morales intuitives se situent à des niveaux de généralité très différents, tout au long d'un spectre qui s'étend du plus particulier au plus général. Ainsi il y a par exemple, parmi nos intuitions morales, des propositions relativement générales telles « la croyance dans la tolérance religieuse et le rejet de l'esclavage »230, des propositions

encore plus générales, dont on dira qu'il s'agit de « principes premiers »231, mais

également des propositions dont l'objet est beaucoup plus précis et qui concernent par exemple l'équité des salaires, celle des impôts ou encore des peines232. Certaines de ces

intuitions morales, celles dont on pense qu'elles ont le plus de chance d'être correctes, sont ce que Rawls appelle des « jugements bien pesés »233.

Néanmoins, présenter les présupposés de la théorie de la justice comme équité, ce n'est pas dresser la liste des intuitions morales qu'elle retient. Tout d'abord, il est vraisemblablement impossible de s'acquitter de cette tâche puisque, comme Rawls l'indique, le nombre de nos intuitions morales est potentiellement infini. De plus, le fait que des propositions morales préexistent ne signifie pas que la théorie morale n'a aucun rôle à jouer. Son rôle ne sera bien évidemment pas d'inventer la morale. Elle aura néanmoins un rôle de mise en forme et ce rôle est important. En effet, telle qu'elle existe dans l'intuition, la morale présente de graves défauts. Rawls écrit ainsi, à propos des théories morales intuitionnistes234 :

230L'exemple est employé par Rawls dans J. Rawls, (1993 / 1995), p . 32. 231J. Rawls, (1971 / 1987), p. 60.

232Pour ces exemples, on se reportera à J. Rawls, (1971 / 1987), p. 61.

233J. Rawls, (1971 / 1987), p. 73. On peut rappeler la définition de ce concept. Rawls écrit : « nous pouvons écarter les jugements formés en hésitant, ou ceux dans lesquels nous n'avons guère confiance et, de la même façon, ceux qui sont exprimés sous le coup de l'émotion ou de la peur, ou quand nous avons des chances d'en tirer profit d'une façon ou d'une autre. Tous ces jugements risquent d'être erronés ou influencés par un souci excessif de nos propres intérêts. Des jugements bien pesés sont simplement ceux que nous formulons dans des circonstances favorables à l'exercice du sens de la justice ».

234Les théories morales intuitionnistes sont ainsi nommées parce qu'elles ne cherchent pas à dépasser le niveau de l'intuition. Ici, la théorie n'ajoute rien à la diversité des intuitions. On pourrait donc chercher à montrer qu'il n'y a pas vraiment de théorie, au sens où il n'y a pas de mise en ordre des intuitions. Le rôle de la théorie, si elle en a un, peut alors éventuellement être d'expliquer pourquoi le niveau de l'intuition ne peut être dépassé.

Elles consistent en une pluralité de principes premiers qui peuvent entrer en conflit et donner des directives contraires dans certains types de cas ; ensuite, elles ne comprennent aucune méthode explicite, aucune règle de priorité pour mettre en balance ces principes les uns par rapport aux autres : nous devons simplement découvrir un équilibre par intuition, d'après ce qui nous semble le plus proche du juste235.

Lorsque nous ne disposons de rien d'autre que de nos intuitions morales, nous sommes parfois incapables de savoir ce que nous devons faire. Dans l'intuition, une pluralité de propositions morales coexiste et l'une des caractéristiques de cette pluralité est d'être désordonnée. Les différents impératifs moraux ne sont pas hiérarchisés. C'est la raison pour laquelle on se confronte régulièrement à des dilemmes moraux insolubles. Parfois, deux impératifs différents s'imposent à nous de manière égale et nous indiquent des devoirs contraires. Il nous est alors manifestement impossible de savoir ce que nous devons faire. Pour le savoir, il faudrait être capable de montrer qu'un devoir a priorité sur l'autre. Or, l'intuitionnisme moral implique par définition qu'aucun principe moral n'a priorité sur les autres.

Selon Rawls, le rôle d'une théorie morale est de résoudre ce problème de priorité. La théorie morale doit ordonner les intuitions morales. Plusieurs options sont alors possibles : soit la théorie morale cherchera à établir qu'il existe un seul principe moral fondamental qui l'emporte inconditionnellement sur tous les autres. Tel est par exemple le statut du principe d'utilité chez les penseurs utilitaristes ou de l'impératif catégorique chez Kant. Soit la théorie morale reconnaîtra une pluralité de principes, mais indiquera la hiérarchie de ces principes. Telle est la voie suivie par Rawls. Les principes sont placés en ordre lexical : le premier principe l'emporte sur les suivants. Ainsi par conséquent, les droits et libertés fondamentaux de certains ne peuvent être sacrifiés dans la perspective d'un bien-être plus important pour d'autres. Que la théorie morale affirme qu'il n'y a qu'un principe moral ou qu'elle affirme une pluralité de principes, la théorie morale demeure un effort d'organisation et de mise en forme des intuitions morales. Cette mise en forme doit permettre de résoudre les problèmes d'indécidabilité, insolubles dans le cadre de l'intuitionnisme.

Dans Théorie de la justice, Rawls n'opère pas encore de distinction entre théorie morale et théorie politique. La théorie politique est encore considérée comme une partie de la théorie morale. C'est donc de morale et de théorie morale en général qu'il est question. Dans Libéralisme politique, Rawls prend soin de rectifier ce qu'il considère

désormais comme une erreur. En vertu de la distinction entre doctrine compréhensive et conception politique, il affirme que la théorie de la justice comme équité est simplement politique. Rawls attribue néanmoins à la théorie politique le même rôle qu'à la théorie morale dans Théorie de la justice : il affirme que la théorie politique part d'intuitions et qu'elle a pour fonction de mettre en forme ces intuitions. Il écrit :

Ce sont les convictions bien arrêtées de ce genre, comme la croyance dans la tolérance religieuse et le rejet de l'esclavage, ainsi que les idées et les principes fondamentaux qui sont implicites en elles, que j'essaie de rassembler et d'organiser de manière cohérente en une conception politique de la justice. Ces convictions jouent provisoirement le rôle de point fixe que toute conception raisonnable doit prendre en considération. Je commence donc par examiner la culture publique elle-même en y voyant un fond commun d'idées et de principes fondamentaux qui, implicitement, sont acceptés. J'espère ensuite proposer une formulation de ces idées et de ces principes qui soit assez claire pour se combiner avec une conception politique de la justice en harmonie avec nos convictions les plus arrêtées236.

La théorie politique part de jugements dont nous disposons toujours déjà, que Rawls appelle ici « convictions bien arrêtées ». Son rôle est d'organiser ces convictions qui, dans l'intuition, apparaissent comme un agrégat désorganisé et potentiellement contradictoire. Le résultat de cette organisation, c'est ce que Rawls appelle une « conception politique de la justice ». La théorie de la justice comme équité est une conception de ce type. Le rôle de la théorie politique est ainsi d'introduire un ordre là où intuitivement il n'y avait que désordre. En tant que théorie simplement politique, le matériau de la théorie de la justice comme équité, ce sont les intuitions politiques ; celles qui, comme le formule Rawls ici, font partie de notre « culture publique ».

Mais comment une théorie politique parvient-elle à introduire de l'ordre dans nos diverses intuitions politiques et à formuler une conception politique de la justice ? Dans la théorie de la justice comme équité, c'est la fonction des « idées fondamentales ».

(2.2) Les présupposés de la théorie de la justice comme équité : des « idées fondamentales »

Dans le cadre de la théorie de la justice comme équité, c'est à l'issue d'une procédure que la théorie politique parvient à formuler des principes de justice hiérarchisés. Les principes sont le résultat d'une procédure, et la procédure est elle- même le résultat d'une construction. Comprendre comment la théorie politique ordonne les diverses intuitions morales, c'est donc comprendre comment la procédure elle-même

est construite. C'est saisir quels sont les présupposés qui déterminent la construction de la procédure237.

Ces présupposés qui permettent de construire la procédure et à terme de formuler une conception politique de la justice sont, chez Rawls, désignés à la faveur de diverses expressions. Dans La Justice comme équité, il écrit :

Nous examinons la culture politique publique d'une société démocratique, et les traditions d'interprétation de sa constitution et de ses lois fondamentales, à la recherche de certaines idées familières qui peuvent être élaborées pour produire une conception de la justice politique238.

Rawls explique ici que la théorie de la justice comme équité se fonde sur des « idées familières ». Elles sont « familières » au sens où elles sont implicites dans la culture politique publique. En tant que telles, elles sont également communément admises. Rawls nous rappelle simplement ici que le matériau de départ est l'intuition politique. Il affirme également que c'est en étant « élaborées » que ces idées familières produiront une conception politique de la justice. Il faudra donc chercher à comprendre en quoi consiste ce processus d'élaboration. Rawls précise également que :

Certaines de ces idées familières sont plus essentielles que d'autres. Je qualifie d'idées fondamentales celles que nous utilisons pour organiser et donner une structure d'ensemble à la justice comme équité. L'idée la plus fondamentale de cette conception est celle de la société considérée comme un système équitable de coopération sociale à travers le temps, d'une génération à la suivante (TJ, §1, p. 30). Nous utilisons cette idée comme idée centrale organisatrice qui préside à notre tentative de développer une conception politique de la justice pour un régime démocratique.

Cette idée centrale est élaborée en conjonction avec deux idées fondamentales complémentaires : l'idée de citoyens (les agents qui sont engagés dans la coopération sociale) considérés comme libres et égaux (section 7), et l'idée d'une société bien ordonnée, c'est-à-dire d'une société effectivement régie par une conception publique de la justice (section 3)239.

Il explique que certaines « idées familières » sont plus essentielles que d'autres, dans la mesure où elles sont capables de jouer le rôle de mise en forme qui constitue l'objectif de la théorisation. Ces idées sont appelées « idées fondamentales ». Il faut, dans cette expression, entendre le terme « fondement » : les idées fondamentales constituent en effet la base à partir de laquelle on parviendra à une conception de la justice. Elles sont les présupposés qui président à l'élaboration de la procédure qui permettra d'aboutir à des principes de justice.

237Sur la notion de procédure, on se reportera à mon deuxième chapitre. 238J. Rawls, (2001 / 2008), p. 22.

Parmi ces idées fondamentales, Rawls distingue « l'idée la plus fondamentale » qu'il appelle « idée centrale organisatrice » de deux autres idées : les deux « idées fondamentales complémentaires ». La première idée est, dans Libéralisme politique, désignée par les termes « idée organisatrice fondamentale »240. Ces expressions

marquent la primauté de cette première idée. Elles indiquent que cette idée est le véritable point de départ de la théorie de la justice comme équité. Néanmoins, les idées complémentaires sont également dites « fondamentales ». À ce titre, elles semblent avoir, comme la première idée, le statut de fondement. Elles constituent donc également des points de départ de la théorie.

Dès lors, exposer les présupposés de la théorie de la justice comme équité, c'est analyser les idées fondamentales. C'est exposer précisément le contenu de ces différentes idées. C'est également chercher à suivre le raisonnement du théoricien et comprendre comment il articule les différentes idées fondamentales. Je suivrai donc, dans mon exposé, l'ordre suggéré par Rawls : je commencerai par l'idée organisatrice fondamentale et poursuivrai par les idées fondamentales complémentaires.

(2.3) Le contextualisme de Rawls

Avant de passer à l'exposé de ces idées, une dernière précision importante est nécessaire. Les idées fondamentales de la TJE renvoient, pour l'idée organisatrice, à une conception de la société, et pour la première idée complémentaire, à une conception de la personne. De prime abord, ces idées semblent extrêmement générales. Elles semblent même si générales qu'on pourrait croire qu'elles formulent des conceptions universellement valables. Ainsi par exemple, affirmer que la société est un système de coopération, c'est apparemment décrire une réalité qui peut s'appliquer à tous les types de société.

Cette première impression est néanmoins trompeuse. Les idées fondamentales qui constituent le point de départ de la TJE, sont précises et surtout, elles sont les idées d'un contexte. Elles sont des intuitions politiques. Mais, comme Rawls ne cesse de le répéter, elles sont les intuitions d'un contexte particulier. Elles sont des idées implicites au contexte de la démocratie constitutionnelle. Elles sont issues de ce que Rawls appelle

« la culture politique publique d'une société démocratique »241.

Une lecture contextualiste de la pensée de Rawls semble donc plus pertinente qu'une lecture universaliste. Rawls semble être contextualiste, à la fois au niveau de l'ambition de la théorie et au niveau des présupposés qui fondent la théorie. Ainsi, la TJE n'a pas prétention à proposer une conception de la justice universellement valable. Si cela est sans doute déjà vrai dans Théorie de la justice, c'est particulièrement clair à partir de Libéralisme politique. L'ambition de la TJE est de formuler une conception de la justice pour un contexte particulier, dont Rawls reconnaît qu'il est historiquement déterminé.

Ce contexte, c'est d'abord celui de la modernité occidentale, qui, selon Rawls, a été profondément marquée par « trois développements historiques »242 : la Réforme

protestante du XVIe siècle, le développement de l'État moderne et de son administration centrale et le progrès de la science moderne à partir du XVIIe siècle. Ces développements historiques forment le contexte de la modernité. C'est dire que la réalité sociale et politique est marquée par un certain nombre de traits structurels, au premier rang desquels le pluralisme moral. Ces traits sont autant d'éléments qui ne peuvent pas ne pas être pris en compte par celui qui cherche à élaborer une théorie de la justice. Ils sont autant de points de départ incontournables. C'est même parce qu'il y a un contexte qu'il y a un ensemble d'intuitions préexistantes, que le théoricien cherche à ordonner. Ainsi, la TJE pense pour le contexte de la démocratie constitutionnelle moderne et part de ce contexte. Par conséquent, les idées fondamentales sont profondément informées par le contexte démocratique. J'y reviendrai à plusieurs reprises lorsque j'expliciterai le contenu de ces idées.

(3) Une idée organisatrice fondamentale : la société

comme système équitable de coopération

La première idée fondamentale, l'idée organisatrice fondamentale, se présente

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