• Aucun résultat trouvé

3. MODÈLE LOGIQUE

3.3 Présentation du modèle logique utilisé dans cette étude

Les avantages d’utiliser un modèle logique pour analyser la mise en œuvre d’initiatives en ÉS sont nombreux. Le modèle logique retenu pour cette étude possède des caractéristiques et des indicateurs spécifiques. La partie qui suit permet de présenter ces deux aspects d’une façon plus précise.

3.3.1 Caractéristiques du modèle

Le modèle logique utilisé dans cette étude est un modèle logique opérationnel. Ce type de modèle « représente la façon dont le programme devrait permettre d’atteindre les objectifs de l’initiative. Il représente les ressources nécessaires, les processus mis en œuvre pour que l’information soit distribuée » (Champagne et al., 2009b, p. 78). Il est possible de trouver un modèle logique opérationnel pour pratiquement toutes les initiatives. Selon Champagne et ses collaborateurs (2009b), l’élaboration d’un tel modèle se fait généralement sans grande difficulté à partir d’informations obtenues par des questions simples : 1) qui fait quoi? 2) quelles sont les ressources investies? et 3) quelles sont les activités prévues? Dans cette étude, le modèle logique utilisé en est un où l’accent est mis sur des objectifs de résultats. Ce type de modèle est principalement orienté sur les premières phases de la planification d’une initiative et a pour but de montrer les liens qui existent entre les ressources, les activités et les résultats attendus. Bien que développés sur une base théorique, ces modèles ne la mettent pas en évidence de façon explicite. Ils sont particulièrement utiles dans l’organisation d’un programme ou d’une initiative en promotion de la santé (ASPE, 2004).

3.3.2 Indicateurs du modèle

La figure 1 permet d’illustrer le modèle logique intégré dans la formation initiale en enseignement en ÉPS de l’Université de Sherbrooke. Ce modèle sera utilisé afin d’analyser les initiatives en ÉS des étudiants dans le cadre de la présente étude. Voici une définition des indicateurs de ce modèle logique.

a) Raison d’être de l’initiative : motifs ou justifications pour lesquels l'initiative doit être mise en place en lien avec les besoins des élèves et le contexte particulier de l’école (ex. violence dans la cour d’école; baisse des résultats scolaires; manque de sécurité dans les rues près de l’école).

b) Objectifs généraux de l’activité : ces objectifs s’adressent aux élèves, ils sont en relations directes avec la raison d’être et sont, dans la plupart des cas, des manifestations de dispositions cognitives, affectives, sociales et motrices (ex. consommer cinq fruits et légumes par jour; dormir neuf heures par nuit).

c) Projets : un projet représente une thématique générale orientant les activités afin d’atteindre la finalité attendue (ex. le « défi Moi j’croque »).

d) Activités et durée : une activité représente les actions concrètes réalisées dans un but d’apprentissage (ex. dégustation de jus de légumes). La durée représente le temps couvert par l’initiative (ex. une demi-journée).

e) Objectifs spécifiques : un objectif spécifique précise le but recherché dans la réalisation de l’activité (ex. favoriser la pratique d’activité physique parent-enfant; faire connaître les muscles du corps; s’autoévaluer par rapport à l’image corporelle). Cet objectif permet de décrire opérationnellement l’apprentissage attendu de la part des élèves.

f) Dimensions des activités : les quatre dimensions de l’apprentissage sont cognitive, sociale, affective et motrice. La dimension cognitive a pour but de favoriser l’acquisition de connaissances et la prise de décisions. Cette dimension est souvent utilisée comme porte d’entrée aux autres dimensions (Turcotte et al., 2007a). Selon ces mêmes auteurs, la dimension sociale vise à identifier les attentes des personnes de l’entourage social, les pressions ressenties face à l’adoption d’un comportement et l’influence de l’environnement de l’élève. L’interaction entre plusieurs individus ne suffit pas à assurer la mise en œuvre de cette dimension puisque l’effet recherché est d’agir directement sur les caractéristiques sociales pouvant influencer les

comportements de santé. Le fait de travailler en équipe n’assure donc aucunement le développement de cette dimension (Turcotte et al., 2007a). La dimension affective fait référence à des valeurs, à des intérêts, à des attitudes, au sentiment d’efficacité personnelle et à la motivation personnelle. Finalement, la dimension motrice vise la construction d’attitudes et de valeurs de promotion de la santé grâce à la pratique d’activités physiques et au développement d’habiletés motrices.

g) Facteurs clés : déterminants/éléments qui favorisent l’adoption de saines habitudes de vie. Tout d’abord, il y a des facteurs individuels, à savoir : 1) le sexe; 2) l’âge; 3) la scolarité; 4) le sentiment d’efficacité personnelle; 5) une attitude positive; 6) les attentes; 7) le plaisir et 8) les conseils offerts, entre autres. Ensuite, il y a des facteurs environnementaux tels que : 1) la disponibilité/accessibilité des ressources; 2) les infrastructures; 3) les politiques et 4) les médias, entre autres.

h) Cibles d’intervention : individus ou groupes d’individus vers qui sont dirigées les activités mises en place, dans une optique d’apprentissage éducative ou d’adoption d’un mode de vie sain et actif (ex. élèves, enseignants, parents).

i) Partenaires : individus ou organismes qui, d’un accord formel, ont convenu de travailler ensemble, en collaboration, dans la poursuite d’objectifs communs. Ce sont des soutiens à l’apprentissage (ex. parents, municipalité, maison des jeunes, épicerie, etc.)

j) Effets attendus : rendre opérationnels les objectifs généraux et spécifiques identifiés (ex. favoriser la prise de conscience de soi, diversifier les activités physiques pratiquées avec les parents, augmenter le nombre d’activités physiques avec les parents et celles pour se rendre à l’école, entre autres).

k) Moyens de vérification : Stratégies ou outils d’évaluation formels (ex. journal de bord, fiche d’autoévaluation de l’élève) ou informels (ex. période de discussion, compilation des présences à une activité) servant à valider le degré d’atteinte des effets attendus.

l) Temps de l’année (ligne temporelle) : manière linéaire de représenter les initiatives et d’associer des actions précises à leur position respective dans le calendrier scolaire (mois, étapes, thématiques mensuelles, entre autres).