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Les données recueillies ont été analysées systématiquement durant les différentes phases de la recherche afin d’obtenir des informations qui permettaient de structurer les cueillettes de données subséquentes. La méthode d’analyse qui a été utilisée dans cette étude est l’analyse de contenu effectuée à partir d’un support papier-crayon. L’analyse de contenu est « un ensemble de démarches méthodologiques recourant à des méthodes et des techniques utilisées afin d’interpréter des documents dans le but de connaître la vie sociale » (Sabourin, 2009, p. 416). Cette définition renvoie à la notion interprétative de cette étude. Les avantages d’utiliser l’analyse de contenu sont les coûts très faibles et la capacité de réduction qu’offre cette technique (Sabourin, 2009). Dans l’analyse de contenu, les concepts peuvent être déterminés d’une façon inductive, déductive ou mixte (L’Écuyer, 1990). Dans cette étude, ces trois types d’analyse de contenu ont été menés de façon rigoureuse en respectant les sept étapes suivantes inspirées des écrits de Creswell (2009) et de L’Écuyer (1990) :

1) transcrire intégralement les propos recueillis lors des différents types d’entrevue;

2) effectuer une lecture préliminaire des retranscriptions d’entrevue pour explorer les données et utiliser des mémos afin de noter des idées ou d’insérer des précisions contextuelles;

3) établir une liste d’énoncés, chaque énoncé représentant une idée émise par le participant;

4) attribuer des unités de classification aux énoncés afin de commencer à ordonner l’information de façon approximative;

5) entamer le processus de catégorisation et de classification : regrouper les énoncés similaires dans les mêmes catégories induites (analyse inductive), prédéterminées (analyse déductive) ou préexistantes (analyse mixte) et vérifier la qualité des catégories;

6) effectuer la quantification et le traitement statistique;

7) effectuer la description scientifique comprenant l’analyse quantitative et qualitative;

8) interpréter les résultats.

5.1. Analyse de contenu inductive

Dans l’analyse de contenu inductive, « les catégories sont induites du matériel analysé à partir des regroupements successifs des énoncés selon leur parenté ou leur similitude de sens les uns par rapport aux autres » (L’Écuyer, 1990, p. 65-66). Le rôle des catégories est de répondre graduellement aux objectifs de la recherche en prenant appui sur les données empiriques. Il s’agit d’une méthode d’analyse principalement descriptive qui permet de livrer le plus d’informations pertinentes possible sur les phénomènes étudiés.

Dans cette étude, l’analyse de contenu inductive a été utilisée pour analyser la majorité des questions ouvertes des entrevues initiales, des entrevues post-projet et du groupe de discussion. Afin d’assurer la fiabilité de l’analyse de contenu inductive, il y a eu une entente interjuge avec un autre codeur. Cet autre codeur devait classer plus de 20 % des énoncés établis par le chercheur principal dans les catégories choisies par ce dernier. Il avait toutefois la possibilité d’ajouter des catégories s’il trouvait qu’un énoncé ne correspondait à aucune existante. Les taux d’entente obtenus devaient être supérieurs à 80 % pour les trois types de méthodes de cueillette de données. Le chercheur réalisait également des ententes intrajuge dont le taux d’entente devait être supérieur à 90 %. Les taux d’accord obtenus pour les ententes interjuge et intrajuge dans l’analyse de contenu inductive sont respectivement de 93 % et 97 % pour les entrevues initiales, de 92 % et 100 % pour les entrevues post-projet et de 85 % et 92 % pour la discussion de groupe. Le taux de 93 % obtenu pour l’entente interjuge

des entrevues initiales était de 88 % avant l’élimination d’une catégorie jugée impertinente par le second codeur. Le taux de 85 % pour l’entente interjuge de la discussion de groupe était de 68 % avant de clarifier de nouveau les indicateurs du modèle logique avec le second codeur et de fusionner trois catégories à la suite de ses recommandations. Ces taux permettent de croire que l’analyse des données est fiable (Gagnon, 2005).

5.2 Analyse de contenu déductive

À l’opposé de l’analyse de contenu inductive qui crée des catégories induites à partir des propos recueillis, l’analyse de contenu déductive entraîne le chercheur à utiliser des catégories prédéterminées pour tenter d’y faire correspondre les énoncés établis (L’Écuyer, 1990). Dans cette étude, les verbatim ont donc été analysés à partir des éléments du cadre conceptuel.

Plus précisément, l’analyse de contenu déductive a été utilisée lors de l’analyse documentaire afin d’identifier l’utilisation faite des indicateurs du modèle logique par les étudiants lors de la planification de leur initiative. La fiabilité a été assurée de la même manière que pour l’analyse de contenu inductive. Les taux d’accord obtenus pour les ententes interjuge et intrajuge sont respectivement de 91 % et 94 %.

5.3 Analyse de contenu mixte

L’analyse de contenu mixte se place à mi-chemin entre les deux méthodes précédentes. Le chercheur utilise effectivement des catégories préexistantes qu’il veut

vérifier dans son analyse de contenu, mais comparativement à l’analyse de contenu déductive, ces catégories ne sont pas fixes et peuvent être complétées par d’autres catégories induites du matériel analysé (L’Écuyer, 1990). Selon l’Écuyer (1990), cette méthode est intéressante parce que les catégories utilisées ne dirigent plus l’analyse de contenu comme dans le cas de l’analyse déductive, mais servent de guides permettant d’éviter des égarements par rapport à l’analyse inductive.

Dans cette étude, les catégories préexistantes qui ont guidé l’analyse de contenu mixte provenaient des trois axes de formation en ÉS présentés préalablement dans le troisième chapitre au point 2.1. L’analyse de contenu mixte a été utilisée spécifiquement pour analyser les propos des étudiants lors de la discussion de groupe en ce qui a trait aux éléments pertinents de la formation initiale actuelle en ÉS à la FEPS et aux pistes de solution pour l’améliorer. La fiabilité de cette analyse a été assurée de la même manière que pour les deux autres méthodes. Les taux d’accord obtenus pour les ententes interjuge et intrajuge de l’analyse mixte sont respectivement de 87 % et 91 %. Le taux de 87 % obtenu pour l’entente interjuge était de 72 % avant de bien clarifier de nouveau les trois types de savoir avec le second codeur.

5.4 Analyse des cas

L’analyse individuelle des cas peut être appelée « analyse intrasujet » alors que l’analyse de l’ensemble des cas peut être appelée « analyse intersujet » (Yin, 2014). Dans une recherche utilisant des méthodes mixtes, la clef du succès réside dans l’utilisation de ces deux types d’analyse. L’analyse intrasujet est un traitement individuel de chaque cas qui a permis de voir de quelle façon le participant a abordé les différents items présents dans la table de spécification des méthodes de cueillette de données (Lincoln et Guba, 1985). Ce type de traitement favorisait donc la

compréhension approfondie des participants et a permis de dresser un profil distinct pour chacun d’eux.

L’analyse intersujet est plutôt une opération qui a permis d’établir comment les items de cette même table de spécification ont été abordés par l’ensemble des participants (Lincoln et Guba, 1985). Une familiarisation avec les données a permis de repérer les catégories et les sous-catégories les plus fréquentes pour l’ensemble des participants et ainsi utiliser des statistiques descriptives simples (fréquences et pourcentages) afin de les présenter sous forme de tableau. Ce procédé permettait de distinguer rapidement les résultats selon leur niveau d’occurrence (Fortin, 2006). En effet, la partie descriptive de la statistique a pour but de mettre en valeur l’ensemble des données tirées d’un échantillon de manière qu’elles soient bien comprises du chercheur comme du lecteur (Fortin, 2006).