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Présentation détaillée du Mineral depletion Potential Principes et fondements

5. Applicabilité : Ce critère indique la possibilité d’accès aux facteurs de caractérisation et la facilité d’application de ces facteurs.

3.4 Analyse détaillée des indicateurs sélectionnés Suite à l’analyse transversale qui proposait une présentation générale et une mise en

3.4.1 Abiotic Depletion Potential – CML Abiotic Depletion Potential – CML

3.4.2.1 Présentation détaillée du Mineral depletion Potential Principes et fondements

Le principe de base de la catégorie d’impact « Mineral Depletion Potentiel » est que l’extraction d’un minerai aujourd’hui diminue la teneur moyenne de ce minerai dans l’environnement. En conséquence, il faudra déployer plus d’efforts à l’avenir pour exploiter les minerais moins concentrés. Pour quantifier ces efforts supplémentaires, les auteurs font le choix d’évaluer les coûts supplémentaires d’extraction. La figure suivante représente cette chaîne de cause à effet, ainsi que les indicateurs proposés par les auteurs. La méthode ReCiPe visant en premier lieu à proposer des indicateurs endpoint, les indicateurs midpoint ont été développés a posteriori. On peut ainsi noter que l’indicateur midpoint n’est pas en lien direct avec la chaîne de cause à effet.

Figure 18 : Chaîne de cause à effet considérée pour la catégorie d’impact « Mineral depletion Potential » de la méthode ReCiPe

3.4.2.1.1 Endpoint

Principe général

Les auteurs définissent en premier lieu l’indicateur endpoint de la catégorie d’impact « Mineral Depletion Potential ». Le principe de l’indicateur endpoint est d’évaluer l’ensemble des coûts supplémentaires engendrés par l’exploitation de minerais de moins en moins concentrés (déconcentration elle-même engendrée par l’extraction des minerais).

Ainsi, une extraction effectuée aujourd’hui engendre un surcoût pour toutes les extractions futures. Les facteurs de caractérisation traduisent la valeur actuelle de l’ensemble des surcoûts futurs générés par une extraction.

Pour évaluer la valeur actuelle des surcoûts futurs, les auteurs développent des facteurs de caractérisation qui intègrent les trois termes suivants :

L’augmentation marginale du coût d’extraction (Marginal Cost Increase – MCI) ;

Le taux d’extraction (la quantité totale extraite, par exemple par an) ; Un facteur d’actualisation du coût.

Exprimé sous la forme d’une équation, la valeur actuelle des surcoûts générés sur une période T par l’extraction d’une ressource r à l’instant t0 est :

(équation A) Avec :

, l’augmentation marginale du coût d’extraction, en $/kg2 ; Consommation annuelle à l’année t, en kg ;

d le taux actualisation ;

T : nombre d’années considérées.

Les paragraphes suivants explicitent chacun des trois termes de l’équation.

On peut souligner le fait que l’approche n’inclut pas directement d’horizon temporel pour évaluer les surcoûts futurs générés par les extractions actuelles. Néanmoins, le choix d’un taux d’actualisation (d) de 3% par les auteurs rend la valeur actuelle des surcoûts futurs négligeable au-delà d’environ 200 ans.

Augmentation marginale du coût d’extraction (MCI)

L’augmentation marginale du coût d’extraction ( ) d’une ressource r du fait d’une extraction en kg s’exprime de la manière suivante :

exprimée en $/kg2 Avec :

: Augmentation du coût d’extraction de la ressource, engendrée par l’extraction de la quantité ($/kg) ;

: Quantité extraite en kg ;

dollar en l’an 2000 comme référence retenue pour la valeur monétaire.

Les auteurs détaillent les différentes étapes du calcul permettant d’aboutir à l’évaluation de l’augmentation du coût marginal d’extraction. Dans un premier temps, la fonction reliant la baisse de concentration à une extraction est extrapolée à partir de données sur les gisements mondiaux. Dans un second temps, la fonction reliant l’augmentation du coût à une baisse de concentration est extrapolée à partir de données économiques sur les gisements mondiaux. Les auteurs combinent ces deux fonctions pour obtenir la fonction reliant l’augmentation des coûts à une extraction. Cette fonction est ensuite adaptée pour correspondre aux données d’inventaire de cycle de vie : elle est déclinée pour chaque ressource considérée, puis exprimée en fonction de la masse extraite. Les étapes de calcul sont détaillées en annexe (p 157.).

Taux d’extraction (Pr,t)

L’augmentation marginale du coût ( ) considérée seule n’est pas suffisante pour quantifier l’ampleur du dommage, car l’augmentation du coût d’extraction pour une ressource donnée aura un impact plus ou moins important sur les sociétés en fonction de la quantité totale extraite. A titre d’exemple, les auteurs citent le fait que l’augmentation d’1 $ par kilogramme de pétrole a beaucoup plus d’impact sur la société que la même augmentation pour le mercure, car l’on extrait beaucoup plus de pétrole que de mercure.

Actualisation du des coûts futurs

Les coûts d’extraction considérés lors de l’élaboration des facteurs sont des coûts futurs. Au premier abord on peut considérer que les surcoûts générés par une extraction s’appliqueront indéfiniment, et que le dommage généré est donc infini.

Cependant, les principes économiques stipulent que la valeur d’une dépense ou d’un gain d’un euro aujourd’hui est différente de celle d’une dépense ou d’un gain d’un euro à l’avenir. Pour intégrer cet effet, et évaluer la valeur actuelle de coûts ou de bénéfices qui prendront effet dans le futur, les économistes utilisent l’actualisation. Les auteurs appliquent donc un facteur traduisant cet effet en incluant un taux d’actualisation, comme exprimé dans l’équation suivante :

Avec d : taux d’actualisation (%) T : nombre d’années considérées

En théorie, on devrait considérer un temps infini, cependant, comme indiqué par les auteurs, la contribution à la valeur actuelle du coût devient négligeable au bout de 200 ans en considérant un taux d’actualisation de 3%.

3.4.2.1.2 Midpoint

NB : Il est important de noter que l’indicateur midpoint proposé par ReCiPe pour les minéraux n’est pas un indicateur midpoint en tant que tel, dans la mesure où il ne traduit pas directement une étape de la chaîne de cause à effet entre l’extraction et le dommage.

Pour exprimer des indicateurs midpoint, les termes non spécifiques à chaque ressource sont retirés de l’expression de définition des indicateurs endpoint, c’est-à-dire de l’équation B. Ce choix est fait de manière à répondre à la recommandation de la SETAC d’avoir un coefficient de transformation de midpoint en endpoint indépendant de la ressource considérée [Jolliet2004]. On obtient ainsi :

(équation C)

Ces facteurs midpoint, exprimés en 1/($.an), sont ensuite rapportés à une substance de référence (le fer), pour donner les facteurs proposés par la méthode, en kg Fe equivalents.

3.4.2.2 Présentation détaillée du Fossil Depletion Potential