2 Observation de l’oscillation de Rabi: le dispositif expérimen-
2.2 Choix des Atomes
2.2.2 Préparation des niveaux circulaires
Dans nos
expériences
nous travaillons avec les atomes de Rubidium85Rb.
Le
diagramme
de ces excitationsoptiques
àpartir
de l’état fondamental estbien connu. Ces transitions sont obtenues avec des diodes laser
disponibles
sur le marché et peu coûteuses. De
plus,
comme le Rubidium est unalcalin,
les défauts
quantiques
dus à l’effet de c0153urpeuvent
être calculés facilement. Ces défautsquantiques
ne sont nonnégligeables
que pour des nombresquan-tiques
orbitaux faibles(l ~ 3).
Dès que le nombre orbital estsupérieur
à3,
l’atome retrouve la structure
Hydrogénoide.
La
préparation
de ces atomes dans des niveaux circulaires se fait en deuxétapes[63]:
Lapremière étape
est réalisée enchamp électrique
nul et elle est constituée d’une série d’excitations laserqui portent
l’atome vers leni-veau
50F,
très excité mais de faible momentangulaire.
La secondeétape
estconstituée d’une série de passages
adiabatiques
souschamp électrique
etqui
transfère à l’atome 47
photons
de faibleénergie
mais chacunporteur
d’unquantum
de momentcinétique.
Nous allons maintenant décrire en détail cesdeux
étapes.
L’atome de
85Rb
initialement dans l’état fondamental(5S1/2)
estporté
partrois excitations laser vers l’état
50F,
commeindiqué
sur lafigure
2.4. Lapremière
excitation à 780 nm amène l’atome du niveau5S1/2
au niveau5P3/2,
une deuxième excitation à 776 nm le
porte
vers le niveau5D5/2. Enfin,
unedernière excitation à 1.26 03BCm le
porte
vers le niveau 50F.Les deux
premières
excitations sontproduites
par deux diodes laser monomodes.Elles sont montées de
façon
à former une cavité externe entre leur facear-rière et un réseau
qui
réfléchit dans la diode unepartie
de lapuissance
émise. Lemontage
est stabilisé entempérature.
L’accord de ces deux diodes surles bonnes
longueurs
d’onde se fait parajustement
del’angle
du réseau etde sa distance par
rapport
à la diode(ceci grâce
à une calepiézo-électrique
située derrière le
réseau).
Les deux diodes sont asservies sur deuxfluores-cences distinctes observées sur un
jet
annexe(de
directionopposée
à celleFIG. 2.4 -
Préparation
du niveau 50F:L’excitation
estproduite
par trois diodes laser.est détectée avec une
photodiode
en Silicium très sensible à cettelongueur
d’onde
(780nm).
Enprésence
d’unchamp magnétique B0
= 18Gauss(re-quis
par laprocédure
decircularisation),
on asservit ce laser sur la raie|F = 3, mF
=+3> ~ |F = 4, mF
=+4) (les
deuxpremiers
lasers sontpolarisés
dans leplan
horizontal parrapport
auchamp magnétique).
L’as-servissement de la seconde diode se fait sur la fluorescence
5D5/2
~5S
1/2
,
lesphotons
émis par fluorescence via le niveau6P3/2
ont unelongueur
d’onde de420nm. Ils sont détectés avec un
photomultiplicateur qui
n’est pas sensible àla
première
fluorescence. Les asservissements se font par une détectionsyn-chrone : on module le courant des deux diodes et on
ajuste
sacomposante
continue afin d’annuler les fluctuations dusignal
de fluorescence. Cetajus-tement
permet principalement
de compenser les fluctuationsrapides.
Par contre les dérives lentes sontcorrigées
enajustant
la tensionappliquée
sur lacale
piézo-électrique.
La troisième excitation est
produite
par une diode multimode traitéean-tireflet sur sa surface de sortie. La diode est contrainte d’émettre dans un
mode
correspondant
à la cavité externe formée par sa face arrière et leré-seau. Ce laser est
polarisé
linéairement parrapport
auchamp magnétique.
Ilprépare
ainsi le niveau|50F,
m =2)
àpartir
du niveau5D5/2.
On l’accordesur la bonne
longueur
d’onde enoptimisant
lesignal
d’ionisation du niveau|50F, m
=2).
Ce laser est aussi stabilisé entempérature
et est asservi surle mode d’une cavité de
type Fabry-Pérot. Cette
dernière est fixée sur unsupport
isoléthermiquement.
Elle est asservie entempérature
et est misesous vide afin de
découpler
ses fluctuations entempérature
de celles dulabo-ratoire. Sa stabilité est suffisante pour maintenir le laser à résonance
pendant
environ une heure.
Une fois la
préparation
du niveau|50F,
m =2) réalisée,
débutel’étape
de circularisationproprement
ditequi
va nous conduire du niveau"elliptique"
|50F,
m =2>
au niveau circulaire|n
=50,
l =49,
m =49>.
Comme nousl’avons
déjà dit,
on doit transférer aux atomes 47photons portant
chacunun
quantum
de momentcinétique
mais peud’énergie.
Bien sûr pour réaliser cetteprocédure
il faut introduire unchamp électrique qui
lève ladégéné-rescence entre tous les niveaux Stark. Si on branche brutalement ce
champ
électrique,
le niveau|50F,
m =2)
va seprojeter
sur unesuperposition
detous les niveaux
qui
ont un nombre azimutal m = 2 et dont le nombrepa-rabolique peut
varier de 0jusqu’à n 2014 |m| -
1. Une tentative depréparer
efficacement des atomes circulaires à
partir
d’une tellesuperposition
serait sûrement vouée à l’échec. Il faut parconséquent
trouver uneprocédure qui
nous
permette
de transférer les atomes du|50F, m
=2)
vers un seul niveau Starkparmi
ceux de lasuperposition précédente. Comme
nous allons le voirplus bas,
le niveau leplus
intéressant àpréparer
pour la suite est le niveau|m
=2,
n1 =1) qui
se trouve au bas de lasous-multiplicité
m = 2. Notons que, contrairement aux autressous-multiplicités
de msupérieures,
ce niveau n’est pas un niveau n1 = 0. A cause du défautquantique important
duni-veau
F,
le niveau ni = 0 se trouvebeaucoup plus
bas enénergie
et n’est pas considéré ici.La
préparation
du niveau dedépart
de laprocédure
de circularisation(|n
=50, m
=2, n1
=1)) pourrait
se faire directement par excitation laser|n
=50, m
=2, n1
=1)
estcependant
environ 10 foisplus
faible que l’élé-ment de matrice5D5/2 ~ |50F,
m =2)
enchamp
nul. Le nombre d’atomes circulaires ainsipréparés
serait alors 100 foisplus
faible. Pour cette raisonon
prépare
d’abord le niveau|50F,
m =2)
par excitation laserpuis
ontrans-fère les atomes vers le niveau de
départ |n = 50, m
=2, n1
=1)
à l’aided’une méthode connue sous le nom de "Stark
Switching".
Lafigure
2.5in-dique
lediagramme
Stark de lamultiplicité
n = 50 avec m = 2 en fonctiondu
champ électrique.
A cause de son défautquantique important
le niveau|50F, m
=2)
est trèséloigné
des autres niveaux de momentcinétique plus
élevé de la
multiplicité (environ
800MHz).
Ceux-ci sontpratiquement
dégé-nérés et ont un
comportement
StarkHydrogénoide. Lorsqu’on augmente
lechamp électrique,
le niveau|n
=50,
m =2)
se déformeprogressivement
pourrejoindre
les autres niveaux de la sousmultiplicité.
Si la valeur duchamp
élec-trique
croit defaçon
suffisammentlente,
le niveau|50F,
m =2)
se brancheadiabatiquement
sur le niveau|n
=50,
m =2,
n1 =1)
avec une efficacité de l’ordre de100%.
La dernière
étape
depréparation
du niveau circulaire consiste à induire àl’aide d’une
radio-fréquence
toutes les transitions de la bordure inférieure de lamultiplicité qui
mènent de l’état dedépart |n
=50,
m =2,
n1 =1)
à l’étatcirculaire. Elles sont
indiquées
par des flèchespleines
sur lafigure
2.2. Dansun
champ
de2, 4V/cm,
elles sont toutesdégénérées
et ont pourfréquence
230MHz.
Malheureusement,
ces transitions sont aussidégénérées
avec toutes les autres transitions entre niveaux voisins de lamultiplicité.
Pourempêcher
ces dernières transitions de 0394m = -1
(représentées
par des flèchespointil-lées sur la
figure 2.2)
onapplique
unpetit champ magnétique
de 18 Gaussparallèle
auchamp électrique statique.
Celui-ci lève ladégénérescence
entreles bonnes transitions de
polarisations 03C3+
et les mauvaises transitions depo-larisations 03C3-
(levée
de 50MHz).
De cettefaçon
la sourceradio-fréquence
n’induit
plus
que les transitions03C3+.
Un transfert total de la
population
du niveau|n
=50, m
=2,
n1 =1)
vers le niveau circulaire est alors obtenu par passage
adiabatique.
Initia-lement le
champ électrique
vautEi
=2,6 V/cm,
l’atome est dans l’état|
n =50,
m =2,
n1 =1),
et les transitions sont hors résonance avec lechamp
R.F. On fait décroître le
champ électrique statique
de sa valeur initialeFIG. 2.5 - Le raccordement du niveau
|n
=50,
m =2)
au niveau|n
=50,
m =2,
n1 =1) lorsque
lechamp électrique augmente.
qui
met les transitionsatomiques
à résonance avec lechamp radiofréquence
à255 MHz. Nous avons schématisé sur la
figure
2.6 en traitsépais
les étatsha-billés du
système atome-R.F(initialement
lechamp radiofréquence
contient Nphotons
N » 1. Ces états habillés s’anticroisent à la valeurEo
= 2.4V/cm
du
champ électrique statique.
Les deuxniveaux |n
=50,
m =2,
n1 =1, N)
(niveau initial) et |n
=50,
m =49,
n1 =0,
N 201447) (niveau circulaire)
sontles états limites de l’état habillé de
plus
basseénergie.
Onpeut
donc passer d’un niveau à l’autre en variantadiabatiquement
lechamp électrique.
Pour que ce passage
adiabatique
soitefficace,
il faut que les désaccordsini-tial et final entre ces niveaux habillés et la R.F soient très
grands
devantla constante de
couplage
entre l’atome et la source R.F. Si ces désaccords sontcomparables
à la constante decouplage,
un branchementtrop
brutalrisquerait
deprojeter
l’atome sur tous les niveauxhabillés,
alors que seulle niveau
d’énergie
laplus faible permet
lapréparation
de l’état circulaire.FIG. 2.6 - La
préparation
du niveau circulaire n = 50 par passageadiabatique.
En traits
fins
nous avonsreprésenté
les niveaux noncouplés.
Les niveauxhabillés sont
présentés
en traitsépais,
ilss’anticroisent
pour unchamp
de2.4
V/cm.
de la R.F et la
fréquence
de la transitionradiofréquence lorsque
lechamp
électrique prend
sa valeur initialeE,
=2, 6 V/cm
et finaleEf
=2, 2 V/cm
respectivement (les
raisons de travailler avec ces valeurs deE,
etEfsont
dé-taillées dans la thèse de
P.Nusenzveig [66]).
Avec cette gamme de variation duchamp électrique
les désaccords initial et final sont de l’ordre de 25 MHz.La constante de
couplage
atome-R.F est aussi de l’ordre de 25 MHz. Il fautdonc brancher et débrancher la source R.F
adiabatiquement pendant
ladé-croissance du
champ électrique.
Les
paramètres
de laséquence temporelle
sont déterminés defaçon
ex-périmentale.
Ils sontoptimisés
pourpréparer
des atomes circulaires lesplus
purs
possibles (les
tests depureté
des atomes serontprésentés plus tard).
électrique
décroît de sa valeur initiale2,6 V/cm jusqu’à
sa valeur finale 2.2V/cm
en503BCs.
Dès que lechamp
commence à décroître on branche la sourceR.F dont l’intensité croit linéairement. Elle atteint sa
puissance
maximale en303BCs, puis
elle reste à cettepuissance pendant 0.203BCs.
Ensuite elle décroît en203BCs.
A la fin du passageadiabatique pratiquement
tous les atomespassent
du niveau
Stark |n
=50,
m =2,
n1 =1)
au niveau circulaire.FIG. 2.7 -
Séquence temporelle utilisée
pour la source R.FDu
fait
de la similarité desdiagrammes
Stark desmultiplicités n=50,
n=51 et
n=52,
lapréparation
des états circulaires n=51 et n=52 a été pos-sible. Lesprocédures
de leurpréparation
sontidentiques
à celle que nous venons de décrire. Lalongueur
d’onde du troisième échelon et lafréquence
de la source R.F sont