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Préciser les aspects financiers du projet

S’il faut garder à l’esprit que l’entreprise de commerce équitable est soumise aux mêmes règles économiques que les entreprises traditionnelles, il est évident que le choix de « l’équitable » aura des conséquences très concrètes tant sur la structure financière à mettre en place que sur la gestion quotidienne.

Il conviendra notamment d’anticiper une série de situations en prévoyant une capitalisation solide dès le début de l’activité. En effet,

• Pratiquer un préfinancement, même partiel, des commandes implique la prévision d’une trésorerie suffisante.

• S’inscrire dans une relation de confiance durable avec des structures de petites tailles (souvent situées dans des pays lointains aux cultures aussi différentes que variées) néces- site un temps de travail important.

Aussi, la mise en place du projet implique l’utilisation de moyens qu’il conviendra de chiffrer et de présen-ter au travers de tableaux qui évolueront bien enten-du au fil enten-du temps.

Le financement des moyens requis trouvera sa source tant au niveau de l’activité proprement dite (vente de produits/services et développement du marché) que des apports personnels ou de tiers, des emprunts contractés ou des aides diverses qui auront pu être mobilisées (aides à l’installation, aides à l’emploi, aides régionales, fédérales ou locales).

A nouveau, la difficulté résidera dans l’objectivité apportée par le promoteur dans l’établissement ou l’analyse des données récoltées, mais aussi dans

l’ap-préhension du degré de certitude qui lui permettra ou non de comptabiliser par exemple des aides poten-tielles dans ses prévisions financières.

Il faudra dresser une liste exhaustive des charges à supporter et des rentrées potentielles et valoriser ensuite chacun des postes identifiés de la manière la plus juste et précise possible.

Le calcul du chiffre d’affaires prévisionnel est sans doute un des éléments les plus difficiles à approcher, sachant que, si des concepts « standards » existent (calcul du panier moyen, comptage des passants, par exemple), il vous faudra in fine décider de l’estima-tion du nombre de clients et de leur consommal’estima-tion moyenne. L’analyse antérieure du marché et de la concurrence doivent vous aider à ce stade à prévoir vos ventes. Enfin, l’utilisation d’une hypothèse basse et haute vous permettra également sans doute de mieux approcher la réalité.

Pour toutes ces questions, nous vous renvoyons aux plans d’affaires généralistes (quelques adresses in-ternet en annexe dans la partie « bonnes adresses »).

une présentation financière de l’entreprise 1. Les besoins de l’entreprise

a - Frais d’établissement b - Investissements

(matériels et immatériels) c - Délais de paiement accordés

et les créances qui en découlent d - L’encaisse de trésorerie

2. Les ressources de l’entreprise a - Apports personnels

b - Apports extérieurs c - Aides et subventions d - Emprunts

3. Les comptes de résultats prévisionnels a - Charges

Coût des matières et de la sous-traitance Coût des rémunérations

Frais de fonctionnement Amortissements et provisions Autres charges

Charges financières b - Produits

Prévisions de vente (chiffre d’affaires) Autres produits (financiers, etc.) Stocks produits finis et encours 4. Plan de trésorerie

Nous l’avons vu : une estimation précise des besoins à moyen terme est indispensable. Pour arriver à vos fins, il vous faudra développer deux éléments princi- paux : un bilan prévisionnel, qui précisera la somme investie à court et moyen terme et la manière dont elle sera financée, et un compte de résultat prévi-sionnel, qui va s’appuyer sur l’estimation des ventes ou des prestations que l’entreprise va effectuer, donc aux produits qu’elle va réaliser, en soustrayant l’en-semble des charges.

Le bilan prévisionnel vous permettra d’identifier les ressources nécessaires à court et moyen terme et de planifier les investissements et leurs financements (engagement de fonds propres, fonds issus de tiers (coopérateurs, actionnaires), endettement long terme, subsides, etc.).

De même, un compte de résultat prévisionnel sera établi dans le but de planifier à moyen terme le pro-duit des ventes (le chiffre d’affaires), le montant des charges (fixes et variables) et une prévision du résul-tat d’exploirésul-tation afin d’évaluer la génération d’un bénéfice. Ces deux prévisionnels se font la plupart du temps en projection sur 3 ou 5 ans.

Deux documents complémentaires découlent des prévisions bilantaires et du compte de résultat. Le premier est le plan de trésorerie, qui présente les encaissements et décaissements prévus au cours de la 1ère année d’exploitation (entrées et sorties de liqui-dité). La gestion de la trésorerie mérite une attention particulière et le plan devra vous permettre d’identifier clairement quels sont les besoins de décaissements mensuels et comment ils seront couverts. Vous devez également réfléchir à des solutions d’urgence en cas de difficulté de paiement. Le second est le plan d’in-vestissement, qui décrit les investissements qui vont être réalisés et la politique d’amortissement mise en œuvre. Les investissements sont des charges plus importantes, mais aussi plus durables, qui ne seront pas directement prises en compte dans leur totalité en année 1 mais amorties en fonction de la durée de vie du bien considéré. Il conviendra également de se pen-cher sur le mode de financement proposé et son coût.

Des modèles de bilan, compte de résultat, plan de trésorerie et plan de financement sont disponibles sur Internet – sachant qu’ils répondent à une classifica-tion des postes et un mode de présentaclassifica-tion standar-disés. (Quelques liens utiles dans le chapitre « bonnes adresses »)

Enfin, des outils, tels que les calculs de ratios type, pourront aussi vous aider à appréhender de manière générale la structure financière de l’entreprise. Ces ratios peuvent vous aider à conforter - ou infirmer -

vos choix. Ce type de travail recèle un certain degré de complexité qui varie fortement en fonction des cas.

Quel que soit votre niveau de connaissance des tech-niques comptables et financières, il est important que vous réalisiez les premières projections vous-même avec votre bon sens et votre vision personnelle du projet que vous voulez construire.

En outre, même si vous êtes un professionnel de la gestion, dans un second temps, il est toujours inté-ressant de soumettre votre travail à un professionnel extérieur. Le volume de son intervention sera bien entendu fonction de la quantité et de la qualité du travail que vous aurez déjà réalisé.

Il existe sur le marché des logiciels qui vous permettent de réaliser des projections financières et de sortir des bilans et des comptes de résultats agrémentés de beaux tableaux et graphiques. Ces outils sont à utili-ser avec la plus grande prudence car, en pratique, ce qui importe, c’est que vous vous soyez approprié les chiffres et les équilibres financiers de votre entreprise en manipulant vous-même les données. Un logiciel, fût-il magnifique, ne dirigera jamais votre entreprise à votre place.

En ce qui concerne l’accès aux financements pu-blics, il n’existe rien de spécifiquement prévu pour le commerce équitable. Comme nous l’évoquons plus haut, selon certaines conditions, une entreprise de commerce équitable peut toutefois affirmer son ap-partenance au secteur de l’économie sociale et il est alors possible d’accéder à des fonds dédiés à ce secteur.

Il est donc parfois possible de glaner ci ou là l’une ou l’autre aide financière publique ou privée pour initier un tel projet. Toutefois, le plan d’affaires ne peut pas s’appuyer sur ce type d’aide. Ces aides doivent res-ter des apports ponctuels susceptibles d’améliorer le quotidien, mais pas des supports sur lesquels repose la viabilité de l’entreprise.

Le paysage des aides publiques est en perpétuelle évolution, la démarche la plus efficace est donc de se mettre en contact avec une agence-conseil spé-cialisée (Voir les bonnes adresses) ou de surfer sur les sites spécialisés alimentés par les gouvernements régionaux et les pouvoirs locaux.

Le financement de l’entreprise

Outre la constitution du Capital, les apports financiers peuvent prendre des formes très va-riables et impliquer des coûts et des garanties qui le sont tout autant. La mobilisation de ces ressources nécessitera aussi un travail de pré-sentation et de suivi des dossiers dont il ne faut pas négliger l’importance. Les coûts étant très variables, il s’agira de choisir au plus juste les montants, les durées et les meilleures formules en terme de garantie.

Quelques pistes :

• Aides à l’investissement

• Aides à l’emploi

• Subsides thématiques : énergie, recherche, etc.

• Crédits bancaires ou octroyés par des orga- nismes parastataux :

Crédits hypothécaires, Investissement, Fonds de roulement, Crédits de pont, Crédits de caisse …

En synthèse, 3 éléments clés :

• Le plan financier se rédige d’abord seul ou en équipe en fonction du bon sens et des perspectives de développement à la fois con- crètes et réalistes.

• Dans un second temps, dans tous les cas, il est intéressant de soumettre ce travail à un intervenant extérieur. Le recours à une agence-conseil garantit une neutralité critique.

• Enfin, c’est vrai pour toute entreprise, mais ça l’est encore plus pour les entreprises de commerce équitable, il faut absolument veiller à obtenir une capitalisation suffisante en regard de l’activité choisie.

Quel que soit votre niveau de connaissance des techniques comptables et financières, il est impor-tant que vous réalisiez les premières projections vous-même avec votre bon sens et votre vision personnelle du projet que vous voulez construire.

« Générer des marges bénéficiaires suffisantes pour assurer la survie et le développement de l’en-treprise : défi majeur pour le commerce équitable. »

Liste des agences-conseil

En Wallonie et à bruxelles :

Pour plus d’informations voir le site officiel de la fédération wallonne des agences-conseil : ApacES http://www.apaces.be

AGES

Rue de Steppe 24, 4000 Liège Tél : 04/227.58.89 - www.ages.be BOUTIQUE DE GESTION

Rue H.Lecocq 47 Bte1, 5000 Namur

Tél : 081/26.21.58 - www.boutiquedegestion.be CREDAL Conseil

Place de l’Université 16, 1348 Louvain-la-Neuve Tél : 010/48.34.78 - www.credal.be

FEBECOOP Agence-conseil Wallonie Rue du Téris 45, 4100 Seraing

Tél : 04/330.65.01 - www.febecoop.be NGE 2000

Rue de la Converserie 44, 6870 Saint-Hubert Tél : 061/61.00.50 - www.nge2000.be

PROGRESS

Avenue du Coq 84, 7012 Jemappes Tél : 065/56.92.62 - www.progress.be PROPAGE-S

Rue de Namur, 47, 5000 Beez

Tél : 081/26.51.40 - www.propage-s.be

SAW-B

Rue de Monceau-Fontaine 42 Bte 6, 6031 Monceau-sur-Sambre Tél : 071/53.28.37 - www.saw-b.be SYNECO

Rue Edouard Dinot 32, 5590 Ciney Tél : 083/23.13.02 - www.syneco.be WFG OSTBELGIEN

Quartum business Center Hütte 79/20, 4700 Eupen Tél : 087/56.82.16 - www.wfg.be

En flandre :

Febecoop Adviesbureau Hoogstraat 28, 1000 Brussel

Tel: 02 500 53 00 - www.febecoop.be Hefboom

Vooruitgangsstraat 333 bus 5, 1030 Brussel Tel: 02 205 17 20 - www.hefboom.be Mentor consult

Stasegemsesteenweg 110, 8500 Kortrijk Tel: 056 23 72 80 - www.mentorkortrijk.be Levanto hoofdzetel

Franklin Rooseveltplaats 12, 2060 Antwerpen Tel: 03 270 34 00 - www.levanto.be

Web vzw

Steenweg op Tielen 70, 2300 Turnhout Tel: 014 46 27 15 - www.websweb.be

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