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pouvons dire ici que nous avons renoncé à employer le catgut, après notrepremier insuccès; que nous avons employé ensuite

la soie, qui nous a donné un excellent

résultat. Mais

ce que

nousvoulons surtout faire ressortir, c'est la façon dont nous

avons fait la suture, fait qui nous parait d'une importance

assez grande. Nous avons fait la suture en surget de

la plaie,

mais nous ne nous sommes pas contentés decomprendre dans

notre suture, simplement les parois veineuses, mais bien le

tissucellulaire périvasculaire; bien plus, nous avons fait un

second plan desuture avec le tissu cellulaire sus-jacent;

c'est

nous le croyons une des conditions les plus essentielles

pour le succès. En effet cette sortede bourrelet de tissu

cellu-.

laire que l'onajoute à la suture primitive de la veine a pour premier effet de s'opposer à l'hémorragie par les piqûres de l'aiguille, en formant pour ainsi dire un tampon au dessus de

ces petits orifices. Elle a ensuite un autre avantage, c'est celui

de consolider la cicatrice de la veine. Nous avons vu en effet,en faisant l'autopsie, que dans un cas surtout, une cicatrice

fibreuse très solide était adhérente à la cicatrice veineuse, et

renforçait ainsitrès notablementcettecicatrice.

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CHAPITRE IV.

Suture latérale {suite)

Etude clinique

Comme on vient de le voir, par le court exposé que nous

venons de faire dans lç chapitre précédent, la suture latérale adéjà été expérimentée un assez bon nombre de fois,

eta sur les animaux donné d'excellents résultats confirmés par

l'autopsie.

En est-il de même dans la pratique chirurgicale ? Pour ré¬

pondre à cette question, nous avons cherché dans la presse médicale des observations cliniques desuture latérale, ce sont

ces observations que nous allons publier et commenter dans

ce chapitre.

OBSERVATION I

1881. Czerny,rapportéedansles thèses de Kayetde Mayr

A la suite d'une œsophagotomieexternequ'il fît à la suite de l'intro¬

duction d'un corps étranger dans l'œsophage,fitune suture de la veine ju¬

gulairecommune qui avait été ulcérée par la suppuration. Deux jours après il yeut une hémorragie secondaire, si bienqu'on dut lier le vaisseau

etfaire la compression de la blessure. Quelques jours après, le malade

meurtde pyohémie.

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Nous enregistrons ici ce cas, quoi qu'il ait été suivi d'in¬

succès, pour montrer que, si dans la statistique que nous

publierons plus loin, il y aun cas défavorable, (celui de Czerny précisément), il ne faut pasle rapporter au défaut de la suture latérale, mais bien aux mauvaises conditions dans lesquelles

elle a été faite; c'est-à-dire au milieu d'un foyer phlegmoneux déjà existant.

OBSERVATION II

1882. Schede(Verhandl d. deustch), Gesellschaft f. chirur XI. Cong.s. q. (Rapportée également dans la Thèse de A. Mayi etP. Kay.

Il s'agissait de l'extirpation d'une tumeur earcinomateuse de l'aine.

Paruneimprévoyance, la veine fémorale fut blessée d'un coupde couteau au-dessous deson anastomose avecla saphène.Il neparaissait pasprudent

de lier la veine fémorale: latumeur n'était pas assez volumineuse et la compression dele veine n'avait pasété assez faitepourqu'on pût être as suré d'an rétablissement suffisant de la circulation collatérale. D'an autre côté, il n'auraitpas été possible de faire à cet endroit la ligature latérale.

On essayadonc de suturer simplement la veine avec uneaiguille très fine

etdu catgut. Toutse passa fort bien.

L'hémostase provisoire fut assurée à l'aide d'un compresseur de

l'aorte.

Les suites furent très favorables. La circulation veineusen'a pasétéin¬

terrompue. Aucune hémorragie et le malade estsorti guéri.

OBSERVATION III Kohler(Charité Annalen)(i).

Blessa, dans l'extirpation d'un bubon, la veine saphène dans une lon¬

gueur de quatre millimètres. Suture.Guérison complète,pas d'hemorragie,

réunion par première intention. Aucun trouble de circulation. Exéat.

guéri.

(i) Thcse de P. Kay, 1894.

OBSERVATION IV

1888. Heineke.(Gazette médicale de Munich)(1).

En enlevantune tumeur de l'aine il blesse la veine fémorale. Ligature provisoire, puis suture. Laligature provisoire est enlevée, le sang reprend

son cours normal.Pas d'hémorragie Exéat guéri.

OBSERVATION V

1890. Heinlein deNuremberg (2).

A la suite del'extirpationd'une carcimone du seindroit, chezunefemme âgée, Heinlein fit une blessure à la veine axilaire enfaisant le curettagede l'aisselle.

L'hemorragiecaractéristique, abondante, fut arrêtée par une traction

surlatumeurqui eutpour effet detendre la veine etde faire l'hémostase

en accolant les parois. La plaie se présentait d'une longueur d'environ un centimètre. Lasuture est faite àl'aide de trois points séparés avec du fin catgut. Tamponnementà lagazeiodoformée. Pasd'hémorragiesecondaire.

Pas de troubles circulatoires. La malade meurt d'un careinome intestinal, autopsie refusée.

OBSERVATION VI 1890. Heinlein. (3)

Homme de 27 ans, souffrant depuis six ans d'une ostéomyélite aiguë du

fémur gaucheavec unearthrite du genou, avec phlegmon. Incision. Trois

mois plus tard, fistuleà lapartie interne de la cuisse. On enlève alorsun

séquestre.

Plustard, nouvelle fistule. Séquestre très mobile. On enlève le

seques-(1) Thèsede AMayr etde Paul Kay.

(2) Thèse de A. Mayr.

(3) Thèse de Mayr.

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tre. Huitjours plus tard, l'incision ne paraissant pas suffire, on en fait

une secondeprès du bord interne du muscle demi-membraneux. Malgré le grand soin qu'il mit à setenir au borddu muscle, il neréussit pasà éviter lasaphène au niveau deson anastomoseavec la poplitée (lemaladene res¬

tant pastranquille).

La blessure avait environ 0,008 millimètres, obliquement dirigée de

haut en bas. Hémostaste provisoire faite avec despinces à forcipressure.

Suture veineuse à l'aide de troispoints séparés avec fils de soie, Tam¬

ponnement degaze iodoformée. Pas de réaction inflammatoire. Pas de troublescirculatoires: Exéatguéri.

OBSERVATION VII

1892. Max Schede(Arch. fon. Ivlin chir. n°43. (1)

Il blesse dansl'extirpation d'un gros paquet de ganglions tuberculeux

la veinejugulaire interne. On n'a pas derenseignement surlagrandeur de

cette lésion. Suture veineuse. Guérison. Exéat.

Quatre mois plus tard, le malade meurt de typhus. Autopsie. On ne trouve riend'anormal à la veine. Le professeur qui faisait l'autopsie n'a

même pas cru devoirexaminer le vaisseauen apparence normal, croyant

à une erreur de l'assistant de Schede qui affirmait que la veine avait été suturée quelques mois auparavant.

OBSERVATION VIII

P. Kay. (Observ. recueillie à laclinique chirurg. de la l'acuitéde Kiel. 1891.

Un ingénieur âg*è de 48 ans, vient consulterpour une hématurie avec émission de caillots parle canal. L'examen fait reconnaître l'existence d'une tumeur maligne du rein droit. Après son ablation, l'inspection du pédicule fait voirqu'il yreste encore une portion du néoplasme et qu'une partie de la paroi latérale de la veine cave inférieure est enserrée dans le lien élastique passé autour du pédicule. La veine cave est alors saisie entre les mors depinces à artère, puis ce qui reste de la

tu-(1) Citée dans thèsede P. Kay.

meur est enlevé. Ilenrésulte uneplaie latéralede la veine cave mesurant deux centimètres ; elle est fermée àl'aide d'unesuture continue faite avec

l'aiguille fine de Hagedorn et unfin catgut.

Trois semaines plustard, cemalade succombepar suite de la

dégénes-cence graisseuse du cœur, du foieet des reins. Bien entendu, la suture avaitparfaitement tenu. Le point où elle avait été faite se présente sous

l'aspect d'un arc un peu convexe situé dansla paroi veineuse. L'adhérence

delàtunique interneà elle-même estsolide etil n'ya pasdetracesdecaillots

àceniveau.

OBSERVATION IX

P. Kay (observationrecueillie à laClinique chirurgicalede la faculté de Kiel 1891J.

PaulSch.,30 ans, de tempérament suffisamment vigoureux, très ner¬

veux, d'ailleurstrès bien portant.^

A 20 ans, ganglions autour de l'oreille, extirpation, guérison.

A 28 ans, ganglions autour du menton. Extirpation, guérison. Depuis,

récidive sur le côté droit du cou.

Sous le menton, ontrouve une ancienne cicatrice, un peu éloignée du

milieu de larégion sous-maxillaire droite. Au-dessous du commencement de cettecicatrice,un petitganglion.

En avant et arrière de la naissanceducou, on trouve deux grandes ci¬

catricesproduites parl'extirpation des ganglions, et mesurant, lapremière

12 cent,,la deuxième 25cent, delarge. La première estlarge et profonde, la deuxième, plus étroite.

Sous le sillonparotidien, ilya un gangliongros comme une noix qui s'é¬

tendjusqu'au lobulede l'oreille. Adeux centimèlres, derrière la terminai¬

son supérieure de la deuxième cicatrice, on remarque un ganglion fluc¬

tuant.Au bas de cette cicatrice,on remarque encore un chapeletde deux ganglions gros comme uue noix etde plusieurs autres petits.

Opération sous morphine etchloroforme le 30 septembre. Extirpation

d'une large cicatriceà la partie antérieurede larégion sus-hyoïdienne. On

trouveun ganglion au-dessous du lobule de l'oreille, tout près de

l'imer-gence du nerffacial. Extirpation. En même temps, extirpation totale de

la cicatrice de derrière dans la fosse sus-claviculaire. Extirpation dedeux ganglionstrès mous.

PendantTopéralion, déchirure de la veine jugulaire commune, de un

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centimètre de long. Hémorragieabondante. Suture

de la veine

avec

trois

points de sutureà lasoie.

Tamponnement complet de la blessure. Panse¬

ment. Accès defièvre, Le septièmejour on défait le pansement. Pas

d'hé¬

morragie secondaire. Réunion par première

intention jusqu'à l'endroit

tamponné.

Exeatle 6décembre, le malade reprendson métier.

OBSERVATION X

1891. PaulKay(commela précédente).

FemmeG..., 34ans, Entrée le 9 novembre pour tuberculose gan¬

glionnairedans la région sus-sternale.

Tuméfaction s'étant développée de¬

puis trois ouquatre ans après l'extraction

de dents cariées.

* 10 novembre. Opération à la morphine etau chloroforme.

Incision

àla région antéro-latéralegauche ducou.On tombe sur une masse

de

gan¬

glions qui s'est développée au voisinage etqui est

vide de

pus.

Les

gan¬

glions de la partie interne sont surtout développés.

L'incision doit être

prolongéepresquejusqu'au-dessous du sternum parce que

de

nouveaux ganglionsapparaissent encore.

Pendant l'opération, la veinejugulaire interne est ouverte sur une

lon¬

gueur d'un demi centimètre.

Lasuture estfaite avec une fine aiguille de Hagedorn et du catgut.

Extirpation de ganglions trèsapparents. Pansement.Accès de

fièvre. On

refait le pansement leseptième jour.Pasd'hémorragiesecondaire.

Réunion

par première intention. Exeatle 17 novembre.

OBSERVATION XI

PaulKay(Cliniquechirurg. Fac. Kiel. 1892)

Hans. H..., 7ans d'apparence assez vigoureuse.

Surle côtégauche ducou, dansle tiers inférieur de la région sous-maxillaire, on trouve une tuméfaction. Au-dessous, on remarqueune lé¬

gèrefluctuation. Sur la tuméfactionganglionnaire on voit une cicatrice et

des croûtes. En arrière, on sent des ganglions de lagrosseur d'un pois.

Opérationà la morphine et au chloroforme, le 22. Incision courbe à

V B

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convexité antérieure s'étendant depuis l'apophyse mastoïde jusqu'à la cla¬

vicule à peu près, avec incision de la fistule. Tous les ganglions, mêmeles petits, sont réduitseu une massecaséeuse. Le pourtour est induré. L'ex¬

tirpation en est à causede cela rendue difficile* La veine jugulaire se trouveouverte sur unelongueur de un centimètre. Suture de la veine. On

suture la peau. Drainage, pansementiodoformé. La température des deux

soirs suivants dépasse38°,puis redevient normale. On refait le pansement leseptième jour. Pas d'hémorragie secondaire. Réunion par première in¬

tention sauf la partie drainée. On laisse le drain. Sort guéri le 7 fé¬

vrier.

OBSERVATION XII

PaulKay. (1892Clinique chirurg. Kiel).

Wilhelm C..., 31 ans. Entre pour un myxo-sarcome dans le creux poplité.

Opérationsousmorphine et chloroforme le 12 juillet. Ablation. La partie tuméfiée est traversée parla veine poplitée. Celle-ci est ouverte sur une étendue de trois centimètres dans sa partie postérieure, et un morceau de la paroi veineuse incluse dansla tumeur est aussi réséqué. L'ouverture

estfermée par une suture en surjet àla soie. Lesparties voisinessontsutu¬

rées. Tamponnement à lagaze iodoformée. Bandage genouillère de

Wolk-mann,

Lajambe est élevée. Leseptièmejour, ondéfait le pansement. Laplaie

est bourgeonnante. Dansle fond, on apercevait la veine poplitée suturée

comme un cordon blanc grisâtre. Pas d'hémorragie secondaire, Pas db troubles circulatoires. Rienne paraît indiquerune thrombose.

Exeat, le 9 août. Guérison.

OBSERVATION XIII Turazza (1).

Turazza, pour une blessureaccidentelle de la veine saphème interne, faite en opérant une hernie crurale, a essayé une suture des parois de la

veine. La malade étantmortedix jours après, pour une autre cause, il a

ql) Riforma mtdica 1894.

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rencontréune parfaite adhésion de lasuture sans interruption de la circu¬

lationsanguine.

OBSERVATION XIV

CommuniquéeparM. le docteurRicard (deParis).

Maladeopéré à l'Hôtel-Dieuen 1892 ; il s'agissait d'un cancer du corps

thyroïde, dont l'extirpation nécessita la résection totale de la veine jugu¬

laire interne jusqu'àsonembouchure dans le tronc brachio-céphalique. La ligature latérale n'étaitpaspossible et il nefallaitpas compter sur la sup¬

pression totale dece tronc veineux. M. Ricard pratiqua la suture à points séparés, d'après la méthode de Lambert, et fit une suture de soutien avec les tissus voisins. La réunion futparfaite, il n'y eut ni hémorragieni trou¬

ble circulatoire consécutif.

OBSERVATION XV

Communiquée par M. ledocteur Ricard.

Dans ce cas, ils'agit d'une dilatation ampullaire de la veine fémorale,

dilatationqui s'était produite sous l'influence néfaste d'un bandage porté depuis la première enfance. Cettedilatation n'étaitpaslimitéeà lasaphène,

mais elle s'étendait à la veine fémorale elle-même et rendait la résection totale impossible. L'incision du sac qui avait permisde constater cettedis¬

position fut oblitérée par quatre points de suture, comme s'il s'agissait

d'une plaie ordinaireetla peau fut réunie pardessus. Les suites furentdes plus simples.

Outreces observations recueillies dans les différentes publi¬

cations, il convient de citer encore les cas de Lister, sur la

veine axillaire, rapporté par Mayr dans sa thèse, mais sur

lequel nous n'avonspu nous procurerd'autres renseignements.

Citons encore, pourêtre complet, quatre cas de suture de la veine fémorale rapportés par Niebergall et attribués aux chi¬

rurgiens suivants : Kummel, Tansini, Portempski, Lange, ce