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III. RESULTATS

1. RESULTATS QUANTITATIFS

2.2 Poussées

2.2.1 Fréquence en cabinet

La majorité des praticiens interrogés ont déjà eu à faire face à des suspicions de poussée en cabinet. Beaucoup déclaraient être le premier recours du patient.

E3 : « Quand ils ne savent pas si c’est une poussée ou pas, donc parfois, avant d’appeler le

neurologue, ils nous appellent nous, pour savoir, dans l’urgence. On va dire qu’on est le premier recours bien souvent. »

Toutefois, les médecins remarquaient être de moins en moins sollicités pour ce motif, expliquant cela notamment par l’amélioration des rapports avec les spécialistes et de l’efficacité des thérapeutiques.

E5 : « Ils nouent des contacts avec les spécialistes, qui sont ce que nous on a avec les autres

patients et avec eux pour d’autres choses. Donc ils font appel beaucoup directement au spécialiste. »

E14 : « Ça doit faire dix ans que je n’en ai pas vues des poussées de SEP, des vraies poussées

de SEP comme à l’époque, donc ça doit vouloir dire que le traitement il est quand même bien plus efficace qu’avant. »

2.2.2 Avis spécialisé

Lorsque les médecins traitants se retrouvaient face à une poussée de SEP, ils contactaient le neurologue en cas de doute diagnostique, dans un souci de coordination des soins et pour une aide sur la conduite à tenir.

E3 : « Sur la prise en charge des poussées, souvent déjà ils sont suivis, donc il y a toujours un

coup de fil au neurologue, pour voir, pour le prévenir. »

E4 : « Quand on voit quelque chose apparaitre, à ce moment-là, on va solliciter les

spécialistes pour qu’ils les prennent en charge au niveau thérapeutique. »

E10 : « C’est pas forcément pour adresser, mais ça peut être un conseil, un conseil… pas

évident à mon niveau de généraliste. »

Un médecin évoquait même ce contact comme nécessaire pour pouvoir instaurer le traitement.

E3 : « C’est un traitement qui n’est pas facile à avoir en ville, je suis pas sûr que le

Solumédrol injectable soit disponible en ville comme ça, donc bien souvent, on doit quand même passer par le neurologue. »

2.2.3 Traitement des poussées

Pour la majorité des MG interrogés, la prise en charge d’une poussée représente une urgence thérapeutique, sans qu’un délai précis ni de critères symptomatologiques ne soient précisés.

E7 : « Il faut vite intervenir, parce qu’à chaque fois, c’est une étape de plus dans la

progression de la maladie. Il faut casser la poussée, donc c’est une urgence. Une urgence ! »

E11 : « Une poussée c’est pas 10 jours, 15 jours après hein, […] c’est de suite. »

En abordant le traitement des poussées, tous les MG évoquaient spontanément le traitement par corticoïdes à haute dose. Néanmoins, la décision de traiter en milieu hospitalier ou en ambulatoire était très variable, notamment en fonction de la sévérité de la poussée, de l’ancienneté de la maladie, de l’expérience du médecin interrogé ou encore du souhait du patient.

E7 : « Moi je préférais le faire hospitaliser, parce qu’on a des doses quasiment

pharmacologiques de corticoïdes, ça faisait un peu peur de les utiliser en ville. »

E9 : « J’ai une patiente, elle fait de temps en temps des poussées, mais comme c’est toujours à

peu près pareil, je fais le traitement. »

E11 : « Si vous connaissez bien votre patient, que les signes neurologiques ne sont pas trop

vraiment les signes neurologiques sont très marqués, moi je préfère qu’il soit encore à l’hôpital. »

E14 : « Elle a eu un déficit d’un membre inférieur et là par contre, je l’avais fait hospitaliser et

elle avait eu des bolus de Solumédrol. »

Seulement un médecin déclarait avoir déjà organisé une perfusion de Solumédrol à domicile, les modalités de prescription de ce produit étant floues pour les praticiens.

E2 : « Je n’ai jamais eu l’occasion de le faire à domicile. »

E11 : « Elle venait me voir pour que je lui prescrive le même chose que son médecin qu’elle

avait avant […]. C’était en intra… en perfusion et à des grosses, grosses doses… Et vraiment c’est…silence…c’est pour ça que j’étais embêtée. Donc je me suis retrouvée certainement pendant des années sans avoir de traitement à mettre. »

Beaucoup de médecins ont par contre déjà traité une poussée de SEP par corticothérapie orale.

E4 : « Actuellement il est en poussée, du coup on l’a mis sous Solupred à forte dose. » E12 : « Euh, ça m’arrive de donner de la cortisone par la bouche. »

Un MG a précisé avoir recours régulièrement à l’effet placebo auprès d’une de ses patientes :

E2 : « Je me contente de faire le solvant, parce-que les vraies indications n’y sont pas. Y a pas

de poussée évolutive. Elle fait ça parce qu’elle se sent fatiguée, alors on lui dit, oui oui, on va vous faire le flash, en fait on fait que le solvant, pas le Solumédrol. »

2.2.4 Prévention des poussées

Les MG jouaient un rôle important dans l’éducation thérapeutique du patient, concernant l’évolutivité et les symptômes d’alerte de la maladie.

E3 : « On leur explique déjà comment fonctionne la maladie, c’est une maladie qui justement

peut laisser tranquille et qui va arriver par poussées, et on leur explique que s’ils voient de manière brutale toute anomalie qui ne parait pas normale de nous prévenir. […]. Ils ont déjà eu une première information au niveau de la maladie et nous on remet une couche. »

Un praticien précisait lutter contre la carence en vitamine D afin de prévenir la survenue des poussées et délivrait des conseils diététiques.

E7 : « Systématiquement alors là pour les vitamines D chez la SEP je suis draconien pour

qu’ils soient norme haute. […] C’est polémique, c’est discuté, c’est pas validé, mais de toute façon, moi par sécurité, je propose aux patients d’arrêter absolument les produits laitiers. » La notion de repos était aussi abordée à l’évocation de la prévention des poussées.

E9 : « Et surtout je leur conseille de ne pas trop se fatiguer, j’ai déjà remarqué, les poussées,

c’est souvent des gens qui ont un surmenage… La fatigue, il y a souvent ça. »

Les praticiens devaient aussi gérer les questionnements de patients qui ont de plus en plus recours aux médias.

E9 : « Ça se passe bien, on en parle. […] Avec internet en plus ils arrivent à se documenter. »

Enfin, la prévention était souvent évoquée par les patientes désirant commencer une grossesse.

E1 : « On lui a donné des conseils, parce qu’à l’époque, elle était encore en âge de faire des

petits. »

E11 : « Le seul cas où vraiment on en avait discuté, c’était cette femme qui voulait un bébé.

[…] On avait discuté en plus de ce qu’elle avait discuté avec son gynéco et son neurologue. Je pense que c’est qu’elle voulait un troisième avis encore. »

2.3 Conséquences physiques et fonctionnelles

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