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Poursuite de la progression de la part des femmes dans l’emploi à l’horizon 2022

Chapitre 2 – Trois scénarios macroéconomiques pour borner

4.   Féminisation des emplois, tertiarisation et polarisation des qualifications

4.1.  Poursuite de la progression de la part des femmes dans l’emploi à l’horizon 2022

4. Féminisation des emplois, tertiarisation et polarisation

Chapitre 3 Panorama de l’emploi et des postes à pourvoir par métier à l’horizon 2022

Graphique 5 – Évolution de la part des femmes dans l’emploi entre 1990 et 2022

En pourcentage

Lecture : entre 1990 et 2012, la part des femmes dans l’emploi global est passée de 42,8 % à 47,7 %.

Entre 2012 et 2022, selon un scénario de prolongement des tendances de féminisation au sein de chaque famille professionnelle, la part des femmes dans l’emploi global devrait passer de 47,7 % à 49,1 % ; si la part des femmes dans chaque métier se maintenait à son niveau moyen de 2010-2012, leur présence dans l’emploi atteindrait 48 % en 2022.

Concept : emploi au sens du BIT, en moyenne annuelle.

Champ : ménages ordinaires ; France métropolitaine.

Source : Insee, enquêtes Emploi 1991 à 2012 ; Dares, séries rétropolées 1991 à 2002 ; projections France Stratégie-Dares

À l’exception du domaine de l’informatique, les femmes exercent de plus en plus souvent des métiers de cadres (Argouarc’h et Calavrezo, 2013). Cette tendance est observée aussi bien dans des professions où elles sont déjà majoritaires ou à parité avec les hommes (professionnels de l’information et de la communication, cadres administratifs, médecins, professions juridiques, etc.) que dans d’autres où elles restent minoritaires (cadres des transports et de la logistique, du bâtiment et des travaux publics, architectes notamment, cadres commerciaux, personnels d’études et de recherche, ingénieurs et cadres techniques de l’industrie).

La tendance à une présence croissante des femmes dans les métiers de cadre devrait se poursuivre dans les années à venir. Les femmes sont de plus en plus nombreuses parmi les cadres débutants, leur part devrait donc mécaniquement augmenter avec le départ en retraite des générations de cadres les plus anciennes, moins féminisées. Sous l’hypothèse d’une poursuite des tendances passées, les familles professionnelles majoritairement composées de cadres pourraient accueillir 46,4 % de femmes à l’horizon 2022 contre 43,6 % en 2012 (voir tableau 3).

La segmentation entre métiers féminins et masculins reste très marquée dans les professions peu qualifiées (Lainé, Naves et Wisnia-Weill, 2014). La part des femmes est encore prépondérante dans les métiers d’aides à domicile, d’assistantes maternelles ou de secrétaires, occupés en 2012 à plus de 95 % par des femmes. Rares sont les professions du domaine tertiaire où les hommes ont gagné du terrain au cours des dix dernières années. Si les tendances observées se poursuivent, seuls quelques métiers comme les vendeurs, les employés de la comptabilité ou les secrétaires de direction compteront dans leurs effectifs une proportion d’hommes plus importante en 2022 qu’aujourd’hui. Le métier d’agents de gardiennage et de sécurité est également de plus en plus masculin, en raison d’un changement de composition au sein de la famille professionnelle : les métiers de sécurité plutôt masculins y occupent une part croissante, tandis que la part des métiers de concierge, plus féminisés, a tendance à diminuer.

La part des femmes est à l’inverse toujours très faible parmi les métiers d’ouvriers industriels et du bâtiment, particulièrement dans le bâtiment, le formage de métal, la maintenance et la réparation automobile. Dans les autres domaines professionnels, les ouvrières sont traditionnellement plus présentes mais accomplissent souvent des tâches répétitives, les plus affectées par l’automatisation et les délocalisations. Elles ont ainsi été par le passé très touchées par la baisse de l’activité dans le textile et les restructurations dans l’électricité et l’électronique. En projection, leur part globale dans l’ensemble des postes d’ouvriers peu qualifiés serait en baisse à horizon 2022 (à 23,0 %, contre 24,5 % en 2012). Ce serait le seul niveau de qualification pour lequel la part des femmes diminuerait dans la prochaine décennie.

En 2022, malgré une présence croissante dans les métiers les plus qualifiés de niveau cadre ou profession intermédiaire, les femmes occuperaient toujours plus fréquemment que les hommes un métier d’employé ou d’ouvrier considéré comme peu qualifié (23,0 % contre 14,1 %), essentiellement dans les services (voir tableau 4).

Au total, si la part des femmes dans les différents métiers continuait à suivre la tendance des dernières années, leur part dans l’emploi total augmenterait de façon conséquente en projection (+ 1,5 point) pour atteindre 49,1 % à l’horizon 2022.

Chapitre 3 Panorama de l’emploi et des postes à pourvoir par métier à l’horizon 2022

Tableau 3 – Part des femmes selon le niveau de qualification dominant de la famille professionnelle (FAP)

En pourcentage Niveau de qualification

dominant de la FAP 1992 2002 2012 2022

Indépendants 36,8 33,9 33,2 32,4

Ouvriers peu qualifiés 28,9 27,5 24,5 23,0 Ouvriers qualifiés 11,2 11,6 13,3 14,2 Employés peu qualifiés 80,7 79,0 77,5 77,5

Employés qualifiés 68,1 72,6 74,2 74,8 Professions intermédiaires 42,9 46,1 49,4 51,4

Cadres 37,5 40,6 43,6 46,4

Ensemble 43,3 45,7 47,7 49,1

Concepts : emploi au sens du BIT ; nomenclature des familles professionnelles (FAP 2009) regroupées selon le niveau de qualification dominant de la FAP.

Champ : ménages ordinaires ; France métropolitaine.

Source : Insee, enquêtes Emploi 1992 à 2012 ; Dares, séries rétropolées 1992 à 2002 ; projections France Stratégie-Dares

Tableau 4 – Répartition des femmes et des hommes par niveau de qualification

En pourcentage Niveau de qualification

dominant de la FAP

1992 2002 2012 2022 Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes

Indépendants 11,4 9,9 9,7 6,4 9,7 5,6 9,4 5,2

Employés et ouvriers peu qualifié 14,3 24,2 14,1 25,2 13,4 23,5 13,5 23,0 Employés et ouvriers qualifiés 39,2 36,2 38,2 34,4 35,2 31,1 34,0 30,2 Professions intermédiaires 17,2 16,6 18,1 18,7 19,2 20,7 19,6 21,4

Cadres 17,9 13,1 19,8 15,3 22,6 19,0 23,6 20,3

Ensemble 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0

Concepts : emploi au sens du BIT ; nomenclature des familles professionnelles (FAP 2009) regroupées selon le niveau de qualification dominant de la FAP (encadré 2).

Champ : ménages ordinaires ; France métropolitaine.

Source : Insee, enquêtes Emploi 1992 à 2012 ; Dares, séries rétropolées 1992 à 2002 ; projections France Stratégie-Dares

L’évolution de la part des femmes à l’horizon 2022 est peu sensible au scénario de croissance de l’activité. La hausse de la part des femmes dans l’emploi serait comprise entre 1,4 et 1,5 point pour les trois scénarios. Elle serait principalement portée par la progression de la présence des femmes au sein de l’ensemble des métiers, en particulier les plus qualifiés (+ 1,1 point). La contribution à cette augmentation de l’essor des familles professionnelles les plus féminisées serait en revanche faible en projection dans les trois scénarios (entre + 0,3 et + 0,4 point).

La part des femmes serait un peu plus élevée en 2022 dans le scénario de crise, l’écart restant toutefois marginal (49,2 % contre 49,1 % dans les deux autres scénarios, voir graphique 6). Le scénario de crise est en effet plus destructeur d’emplois dans l’industrie, où les métiers sont très souvent occupés par les hommes, que les deux autres scénarios.

Graphique 6 – Évolution de la part des femmes selon les trois scénarios En pourcentage

Lecture : entre 1990 et 2012, la part des femmes dans l’emploi global est passée de 42,8 % à 47,7 %. Entre 2012 et 2022, selon un scénario de prolongement des tendances de féminisation dans chaque famille professionnelle, la part des femmes dans l’emploi global devrait passer de 47,7 % à 49,1 % selon les scénarios central et cible, tandis que la part des femmes serait de 49,2 % selon le scénario de crise. Si la part des femmes dans chaque métier se maintenait à son niveau moyen de 2010-2012, leur présence dans l’emploi atteindrait 48,0 % en 2022 selon le scénario central, 47,9 % selon le scénario cible et 48,1 % selon le scénario de crise.

Concept : emploi au sens du BIT, en moyenne annuelle.

Champ : ménages ordinaires ; France métropolitaine.

Source : Insee, enquêtes Emploi 1991 à 2012 ; Dares, séries rétropolées 1991 à 2002 ; projections France Stratégie-Dares

Chapitre 3 Panorama de l’emploi et des postes à pourvoir par métier à l’horizon 2022