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Les occupations mésolithiques de plein air en Centre/Île-de-France

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Axe 1 : évolution des environnements tardiglaciaires et holocènes Axe 2 : chronologie des successions culturelles au Tardiglaciaire

Axe 3 : palethnographie des sociétés du Tardiglaciaire

Ce premier aperçu non exhaustif sur le Mésolithique d’Île-de-France permet de tirer plusieurs conclusions en termes de potentiels et de caractérisation chronoculturelle. Il apparait également comme un préliminaire à la mise en place de différents axes de recherche sur cette période.

Sur un plan pratique et organisationnel, ce premier tour d’horizon révèle la nécessité de surveiller certains secteurs potentiels. C’est le cas de la moyenne vallée de la Seine aux abords de Paris et aux environs de Noyen-sur- Seine, et de la Vallée de la Marne aux environs de Lesches et de Neuilly-sur-Marne. Les recherches bibliographiques réalisées par N. Samuelian dans le cadre du PAS (cf. ce volume), dans le secteur de la vallée de la Marne, à partir des données récoltées par P. Brunet, devraient permettre de mieux documenter le Mésolithique de ce secteur. Par ailleurs, d’après le recensement réalisé cette année, les plateaux d’Île-de-France, encore peu ou mal documentés, ont bien été fréquentés par les mésolithiques (cf. plateau de Brie en Seine- et-Marne). Un certain potentiel existe donc et reste à évaluer notamment par un investissement archéologique et géomorphologique sur le terrain. Conformément aux récents travaux sur le Néolithique des plateaux de Seine-et-Marne pour lequel plusieurs travaux ont démontré l’existence de sites près de rus (Durand J.,

2008 ; Brunet V. et Le Jeune Y, 2009), certains sites mésolithiques présentant une telle implantation pourraient être découverts (cf Saint-Pierre-du-Perray).

Pour compléter ces premières données, il semble également important d’enrichir l’actuelle base de données des sites mésolithiques en y introduisant les données issues des fouilles anciennes et des prospections de surfaces. Ces derniers devraient révéler d’autres secteurs potentiels. Une telle base de données permettra ainsi de mieux préparer les interventions futures.

Sur le plan chronoculturel, il semble important de mieux documenter certaines phases du Mésolithique, notamment les phases

ancienne et récente-finale. Pour la phase

moyenne, les datations radiométriques sont encore trop peu nombreuses, la faune n’étant pas toujours bien conservées. Par ailleurs, certains points sont à éclaircir concernant les groupes culturels. Le Mésolithique d’Île-de- France a longtemps été défini comme « Tardenoisien » suite aux premiers travaux réalisés sur les buttes sableuses du Tardenois durant le 20ème siècle. Mais les travaux réalisés

dans les années 1990-2000 dans la Somme ont permis de définir de nouveaux assemblages (assemblages à pointes à base retouchée et segments ou triangles scalènes, puis apparition des lamelles à dos à la fin de la période) qui

Paléolithique final et Mésolithique dans le Bassin parisien et ses marges

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restent à identifier et caler en Île-de-France. Dans ce cadre, une reprise de l’étude du secteur I de Rueil-Malmaison « les Closeaux » daté de la fin du Boréal, serait essentielle pour mieux caractériser cet assemblage particulier. Près de Paris et afin d’avoir un référentiel de comparaison avec le site de la rue Farman, il serait également intéressant d’entreprendre le réexamen de la série d’Ivry « Grand-Ciel » pour 2010 (projet C. Ollivier).

Enfin, concernant l’organisation

spatiale, les découvertes réalisées en Île-de-

France confirment ce qui a déjà été observé sur d’autres sites de plein air ailleurs, notamment en Picardie (Saleux, Warluis, Hangest notamment) (Ducrocq T., 2001 ; Fagnart J.-P.

et alii, 2008) et en Franche-Comté (Ruffey,

Choisey) (Séara F. et alii, 2002). En effet, plusieurs gisements de la moyenne vallée de la Seine, témoignent d’occupations multiples et successives (soit d’une même phase chronologique soit de phases différentes) s’étendant sur une large superficie (10 ha à Rueil-Malmaison et 3 ha à Paris-15è arrondissement). Les études entreprises dans le cadre du postfouille de Paris-Farman sur l’analyse spatiale et la fonction des outils (cf, étude tracéologique en cours, R. Gosselin) devraient permettre de mieux caractériser la fonction de ces gisements de plein air (sites spécialisés dans la chasse, sites « résidentiels », campement). À ce titre, une

comparaison technologique et spatiale entre les sites de Paris-rue Farman et Saleux (Picardie) est envisagée pour mettre en valeur d’éventuels comportements différentiels.

Ce premier bilan souligne également la difficile détection et évaluation des sites

mésolithiques en contexte de diagnostic. En

effet, dans le cas des sites de Paris-rue Farman et Neuville-sur-Oise, les fouilles réalisées en 2008 et 2009 ont, à chaque fois, confirmé la présence mésolithique entrevue au diagnostic. Or ces derniers n’ont livré à chaque fois que quelques pièces (respectivement 191 et 161) (Blaser R., 2008, Marti, 2006) tandis que les fouilles qui ont suivi ont mis au jour plusieurs occupations successives (6 et 2) recélant plusieurs milliers de pièces (respectivement 16000 et 5000 environ). Le matériel sorti en diagnostic est souvent ténu, ce qui ne veut pas dire pour autant qu’il n’y a pas ou plus d’occupation. Par ailleurs, ces découvertes tiennent clairement à la présence de personnels sensibilisés. En effet, la dispersion des pièces aussi bien en surface qu’en épaisseur ainsi que leur petite taille, rendent difficile la détection des sites mésolithiques par tout public non averti, d’autant plus si un test manuel n’est pas réalisé.

À terme l’ensemble de ce projet sur le Mésolithique d’Île-de-France, après avoir, on l’espère, contribué à de nouvelles détections,

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Axe 1 : évolution des environnements tardiglaciaires et holocènes Axe 2 : chronologie des successions culturelles au Tardiglaciaire

Axe 3 : palethnographie des sociétés du Tardiglaciaire

devrait apporter aussi des éléments de compréhension sur fonctionnement économique des sociétés mésolithiques à l’échelle d’un territoire. Dans cette optique et dans le cadre du PAS, il est prévu d’organiser une table ronde sur la palethnologie des sites

mésolithiques de plein-air, les 26 et 27 novembre 2010. Certains projets envisagés l’année prochaine, comme une synthèse sur le Mésolithique de région Centre, devraient donc logiquement venir alimenter cette manifestation.

Bibliographie