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Une des particularités du site de Paris-Farman est la présence d’éclats en grès-quartzite et de petites concentrations liées au façonnage et à l’avivage ou la réfection ponctuels d’outils prismatiques2.

Des éclats isolés ont ainsi été trouvés dans tous les locus. Seuls les locus 3 et 4 ont livrés des concentrations importantes comprenant respectivement 25 et 82 éclats. Six remontages ont été réalisés au sein du locus 4 (16 % du corpus). À noter que les grès-quartzites employés dans ces concentrations sont homogènes (grès-quartzite de couleur rose dans le locus 3 et gris dans le locus 4).

Nous avons réalisé une séance expérimentale, en collaboration avec deux expérimentateurs (Guy Boulay et Jérémie Couderc), afin de replacer ces éclats dans la chaîne opératoire de façonnage des outils prismatiques, leur morphologie correspondant par ailleurs à celles des négatifs présents sur les outils. Nous pouvons ainsi supposer que ces éléments caractérisent différentes séquences de la chaîne

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Les outils de type « montmorencien » de Paris-Farman

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Axe 1 : évolution des environnements tardiglaciaires et holocènes Axe 2 : chronologie des successions culturelles au Tardiglaciaire

Axe 3 : palethnographie des sociétés du Tardiglaciaire Axe 4 : chronologie des successions culturelles au début de l’Holocène

opératoire, allant du façonnage de certains blocs ou préformes sélectionnés à l’extérieur du site3 jusqu’à

la réfection des outils (fig. 4).

Figure 4 - Représentation schématique des différents types d’éclat en grès-quartzite trouvés à Paris-Farman et

proposition de restitution de leur place dans la chaîne opératoire de façonnage et d’utilisation des outils prismatiques.

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Le grès-quartzite ne fait pas partie des matériaux présents, à l’état naturel, sur le site. Néanmoins, nous ne pouvons pas exclure l’exploitation de blocs erratiques déposés dans la basse terrasse de la Seine, celle-ci étant située à quelques centaines de mètres du site.

BILAN DES PRINCIPAUX PROJETS / Nouveaux projets

Les outils de type « montmorencien » de Paris-Farman

Un premier examen des éclats en grès- quartzite de Paris-Farman permet de discriminer deux principaux types de déchets de façonnage, quasi-exclusivement représentés dans les concentrations des locus 3 et 4 : des éclats de mise en forme du volume, et des éclats de régularisation des bords et des arêtes.

- Les éclats de mise en forme sont caractérisés par une face inférieure convexe (marquée par un bulbe proéminent). Ils présentent des silhouettes et des dimensions variables. Leurs épaisseurs sont généralement supérieures ou égales à 0,5 cm. Les talons sont lisses et épais sans préparation et bordés par une légère lèvre. Certains de ces

éclats attestent du choix de blocs- supports d’une épaisseur originelle comprise entre 3 et 5 cm.

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Les éclats régularisant les bords des outils présentent un profil droit, les bulbes étant toutefois bien marqués. Leurs formes sont légèrement déjetées, voire trapézoïdales (la partie proximale étant moins large que la partie distale). Leurs épaisseurs sont inférieures à 0,5 cm et leurs longueurs excèdent rarement 3 cm. Les talons sont épais et larges, parfois abrasés. La face supérieure de ces éclats présente parfois de légères irrégularités dues à des réfléchissements.

Les outils de type « montmorencien » de Paris-Farman

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Axe 1 : évolution des environnements tardiglaciaires et holocènes Axe 2 : chronologie des successions culturelles au Tardiglaciaire

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La présence d’une préforme d’outil prismatique en périphérie du locus 4 plaide également en faveur d’un façonnage in situ de certains outils (fig. 5). La préforme en question est réalisée sur un bloc en grès-quartzite mesurant 12,2 cm de longueur, 7,2 cm de largeur et 6,2 cm d’épaisseur. Elle présente trois faces naturelles presque plates dont l’une a été choisie comme face plane. Deux pans abrupts constituent les extrémités, l’un d’eux correspondant probablement à une surface de fracturation due à un accident lors la mise en forme du bloc, le second étant une face naturelle. Plusieurs enlèvements de mise en forme ont été détachés pour désépaissir le support. Ces caractéristiques correspondent à celles observées sur la majorité des outils prismatiques. Ensuite, après la fracturation, le tailleur a réalisé quelques enlèvements dans l’axe longitudinal de la pièce qui ne semblent pas avoir une vocation de façonnage (débitage ?).

Une phase d’avivage des arêtes peut aussi être observée par l’étude de certains éclats présents dans l’ensemble des locus fouillés, et non pas seulement dans les locus 3 et 4 (fig. 4). Leurs silhouettes généralement trapézoïdales (la partie proximale étant moins large que la partie distale) correspondent aux négatifs scalariformes présents sur le bord des outils. Leurs profils sont globalement droits et les bulbes sont peu marqués. Les épaisseurs sont inférieures à 0,5 cm et leurs longueurs

généralement inférieures à 2 cm. Les extrémités distales sont réfléchies, plus rarement outrepassées. Les talons sont peu épais et souvent linéaires, leurs bords étant souvent abrasés, voire esquillés. L’avers de ces éléments présente des irrégularités dues à des réfléchissements répétés.

Certains de ces éclats peuvent aussi être liés à des phases de réfection des arêtes en cours d’usage (fig. 4). En effet, l’observation macroscopique du bord des talons nous permet de relever des traces similaires à celles observées sur les arêtes des outils prismatiques (cf. infra). Ces observations devront être validées par l’analyse des pièces à la loupe binoculaire.

La réfection des arêtes expliquerait, au moins en partie, la fracturation de certains outils découverts sur le site. En effet, ces réfections pourraient fragiliser les outils par leur amincissement et par les percussions répétées.

Ainsi, l’avivage d’ébauches et/ou la réfection d’outils prismatiques semblent bien être représentés dans l’ensemble des locus. Seuls le locus 4 et de manière moins importante le locus 3 comportent, en plus, des concentrations d’éclats liées au façonnage in situ de certains outils. Ces nouvelles données, bien que préliminaires, permettent de pondérer l’hypothèse jusqu’à présent dominante d’une fabrication des outils prismatiques en dehors des haltes de chasse, autrement dit sur les« ateliers

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montmorenciens ». Toutefois, les modalités d’approvisionnement en grès-quartzite sous forme de blocs et/ou de préformes restent à définir, ce matériau n’étant pas, on l’a dit, géologiquement présent sur le site.

Les modalités d’acquisition