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2.1.2.2 à une politique foncière

2.1.3. Un potentiel d'habitat à identifier

Cette question du diagnostic foncier peut être complété par l'identification du potentiel d'habitat. En territoire rural, au regard de la structuration de l'habitat, l'observatoire foncier et de l'habitat peuvent être confondus. D'ailleurs, certains schémas présentés mettent en avant des analyses plus approfondies qui abordent la question du logement, de l'habitat.

Que ce soit sous la forme d'un observatoire de l'habitat spécifique ou d'un diagnostic foncier/habitat confondu. Il sera nécessaire que les objectifs assignés à ce dispositif d'observation et de suivi de l'habitat soient remplis. Il devra permette l'organisation de l'observation permanente de la situation de l'habitat et du logement afin d'apporter aux acteurs (publics, privés) des éléments de connaissance et de compréhension de la situation. Il devra aider à la décision politique et à la conduite stratégique d'opérations et dans le court et moyen terme d'évaluation au politiques mise en œuvre.

Ce travail de diagnostic doit permettre de mettre en avant un certain nombre de caractéristiques relatives aux logements, à l'habitat : état d'occupation, état d'entretien, niveau de confort....

S'agissant des logements inoccupés, vacants, il sera nécessaire d'approfondir cet état de vacance. Car ce phénomène est complexe, en comprendre les causes facilitera l'élaboration de projet en vue de la remise sur le marché de ces logements.

L'Insee définit un logement vacant comme :

« Un logement vacant est un logement inoccupé se trouvant dans l'un des cas suivants : - proposé à la vente, à la location ;

- déjà attribué à un acheteur ou un locataire et en attente d'occupation; - en attente de règlement de succession ;

- conservé par un employeur pour un usage futur au profit d'un de ses employés ;

- gardé vacant et sans affectation précise par le propriétaire (exemple un logement très vétuste...) »80

Le rôle de la vacance dans le fonctionnement d'un territoire est multiple. Elle peut être considérée comme une variable d'ajustement de la tension du marché de l'habitat, comme la traduction d'une inadaptation entre l'offre de logement et la demande des habitants. Elle représente un potentiel de développement de l'offre de logement disponible, un vivier dans lequel on peut puiser pour améliorer l'offre de logement

Si sur le marché du logement, la vacance est un indicateur de tension, dans les territoires ruraux, elle doit être appréhendée de manière plus spécifique. Car, on sait que dans les territoires ruraux, le nombre de propriétaire occupant est de l'ordre de 80 %, que le nombre de logement locatif est assez réduit. La vacance n'est souvent pas le reflet d'une vacance temporaire correspondant à ce taux de vacance raisonnable nécessaire pour assurer un bon fonctionnement du marché du logement.

Le critère de la durée est important dans la compréhension du phénomène de vacance, il permet de déterminer à quel type de vacance nous sommes confrontés.

- La vacance de courte durée (estimée à six mois) est dite conjoncturelle. Elle correspond à un logement indisponible pour des raisons nécessaire à la remise sur le marché du bien ( temps de revente, de relocation, d'entretien, de remise en état, de mise aux normes ou de rénovations plus importantes).

- La vacance de plus longue durée est dite structurelle et renvoie à plusieurs cas de figures : - vacance d’obsolescence ou de dévalorisation, elle correspond à des :

 logements obsolètes, inadaptés à la demande  logements en attente de destruction

 logements « hors marché de fait » ne pouvant pas trouver acquéreur ou locataires (trop cher, dévalorisé...)

- vacance de transformation du bien, il s'agit de logements en :  en travaux (projet important)

 en situation bloquée dans le cadre d'une succession, d'une indivision, d'un départ en retraite du propriétaire

- vacance expectative, elle correspond à :

 des logements réservés pour soi ou pour un proche  de la rétention spéculative pour transmettre à des héritiers - vacance de désintérêt économique concerne :

 des biens de faible valeur économique

 un logement pour lequel on éprouve un désintérêt pour s'en occuper et que l'on ne souhaite pas occuper soi-même (ex des logements reçus en héritage) Ce phénomène renvoie à plusieurs problèmes, ils ne pourront pas être traités de la même manière. Certaines situations pourront facilement êtres améliorées dans le sens qui nous intéresse, de la remise sur le marché du logement. D'autres, nécessiteront un travail de fond plus important et la mise en place d'une politique plus coercitive.

Ce diagnostic permettra également de mettre en avant au delà du statut d'occupation, l'âge des occupants. Des études statistiques montrent que 40 % des maisons sont habitées par des ménages dont la personne de référence est retraitée. Cette information est à mettre en perspective historique de l'avènement de la maison individuelle des années 1970, les accédants de l'époque sont les propriétaires occupants d'aujourd'hui.

Par ailleurs, selon le groupe Architecteurs « 80 % des maisons que l'on habitera en 2020 sont déjà construites »81. Ce point de vue renvoie au stock latent d'habitat constitué par les pavillons

construits au début des années 1970, dont les propriétaires se situent dans une tranche d'âge de 65 à 75 ans ; mais également, au bâti ancien, conservé par les générations nées avant la seconde Guerre Mondiale, que les enfants héritiers commencent à se vendre.