• Aucun résultat trouvé

Chapitre 1 : Cartographie de la presse écrite au Japon

III. Le poste clé de desk dans la rédaction

L’objectif de cette troisième partie est d’expliquer en quoi le poste d’éditeur adjoint, plus

couramment appelé desk, illustre tout à fait la logique organisationnelle du journalisme

japonais. Le desk est d’abord le représentant de l’organisation dans la division du travail. Sans

être lui-même l’auteur des articles, il est en le principal responsable et dispose de tout pouvoir sur leur contenu en vertu du « droit d’édition ». De plus, l’accès à ce poste constitue un moment de carrière important car il préfigure le passage vers des tâches plus managériales.

A. Le desk dans la division du travail éditorial

Bien saisir le travail du desk, c’est comprendre qu’il est une des pièces maîtresses de la

mécanique rédactionnelle et se situe à une position centrale. Il a accès à toutes les étapes de la production. Il est notamment le pont entre les reporters sur le terrain et la direction de la

rédaction. Le desk est aussi un leader chargé de coordonner une équipe de reporters. Dans le

cas des bureaux en région plus particulièrement, il est à la fois le supérieur hiérarchique (jōshi

上司) des jeunes recrues et en même temps une forme de soutien chargé de guider les

reporters dans leurs investigations. Sa fonction a une dimension éducative forte mais qui dépend également de l’âge des reporters qui travaillent sous ses ordres.

Pendant mon observation participante en tant qu’assistant d’édition au comité éditorial, le

desk était la première personne à qui je devais faire part de mon arrivée l’après-midi, et la

dernière que je saluais en quittant la rédaction entre 22 heures 30 et 23 heures255. Pour chaque

décision ne relevant pas de ma compétence, c’était également à lui que je me référais et à qui je devais demander une autorisation si nécessaire. Il s’agissait bien sûr de règles formelles

n’ayant pas forcément lieu d’être respectée dans le travail au quotidien. Dans les faits, le desk

du jour était essentiellement concentré sur la relecture des éditos du lendemain et n’avait pas

toujours le temps de répondre à mes sollicitations. Mais j’avais tout de même conscience que c’était à lui que je devais m’adresser en cas de besoin et que tout problème relevait de sa

responsabilité. Il était également le dernier à quitter la salle quand les dernières épreuves

d’articles étaient sorties.

1) Problème de terminologie

La figure de l’éditeur chargé du contrôle des articles rédigés par les reporters et les rédacteurs n’est pas l’un des objets les plus traités de la sociologie du journalisme. Dans le cas de nos observations de la presse japonaise, cet intérêt relatif pour ce poste clé de la division du travail journalistique s’explique notamment par la faible représentation des personnes appelées éditeurs dans la réalisation quotidienne des informations. De fait, ces derniers se consacrent plus au travail de management interne au service.

Commençons par un rapide coup d’œil sur l’intitulé des cartes de visite que nous avons pu recevoir de la part de divers enquêtés occupant ce poste lors de notre terrain. De manière

quasi-systématique, les personnes dont la carte de visite porte la mention editor en anglais, mention

la plus proche de celle d’éditeur dans le jargon français, occupent soit le poste de buchō (部長)

255 Les trois desks du comité à la rédaction de Tokyo prenaient la responsabilité du bureau sous forme de roulement. Il arrivait aussi qu’un desk vienne de la rédaction d’Osaka.

ou chef de section, soit le poste de kyokuchō (局長) ou encore de chef de bureau. Comme nous avons pu le voir lors de notre description du marché du travail interne, les postes des chefs de section et de chefs de bureau sont avant tout des postes d’administrateurs, chargés du budget comme des ressources humaines du département dont ils sont à la tête. Que cela soit dans les bureaux locaux ou les rédactions centrales, ils ne sont que peu concernés par la production éditoriale quotidienne, hormis lors de la couverture d’événements particulièrement importants ou de séries d’articles spécifiques. En réalité, la majeure partie du travail d’éditeur est exécutée par les desks.

Le poste de desk et les tâches qu’il est chargé d’accomplir sont essentiels, d’une part pour

comprendre la division du travail de rédaction des articles, d’autre part pour comprendre sous

quelle forme s’exerce le contrôle de l’organisation sur le travail des journalistes. Le nom desk

est une appellation utilisée couramment par les reporters. Officiellement, le poste de desk

correspond au titre d’« associate editor ». Lorsque l’on regarde le nom japonais, il correspond

dans l’entreprise au poste de jichō (次長), notamment à l’Asahi Shimbun, ou fukubuchō (副部

) dans les autres journaux que nous avons pu observer.

Tous ces termes sont administratifs et ne sont que rarement utilisés par les reporters dans le travail au quotidien. L’expression la plus usitée et que l’on va retrouver dans toutes les

rédactions japonaises est celle de desk. L’utilisation du terme est assez courante dans le monde

journalistique et désigne une multitude de choses différentes en fonction du type de média.

D’une manière générale, comme l’origine de ce terme anglais le laisse supposer, le desk fait

référence à un travail de bureau à l’intérieur de la rédaction et donc à une forme de journalisme

dit « assis », ou pour reprendre la terminologie de Jeremy Tunsdall, de « processor »256. Mais

alors que le terme desk désigne habituellement un bureau, un service, un département dans son

ensemble, par conséquent un groupe de personnes, il désigne un individu en particulier dans les

organisations de presse japonaises257.

À première vue, le travail de desk s’apparente aux tâches accomplies par les secrétaires de

rédaction. Pour nous aider dans notre description, nous avons notamment eu recours à la définition que donne Erik Neveu de la fonction de secrétaire de rédaction dans sa typologie des

256 Jeremy Tunstall, Journalists at work; specialist correspondents: their news organizations, news sources, and

competitor-colleagues., London, Constable, 1971, 304 p.

257 Dans son travail sur le style agencier, Eric Lagneau utilise le mot desk pour désigner l’équivalent du secrétariat de rédaction dans la presse écrite mais pas les secrétaires eux-mêmes. Dans son travail sur la rédaction du Monde, Eugénie Saïtta parle de « travail de desk » pour évoquer le travail de bureau des journalistes.

principaux postes d’une rédaction258 : « Le secrétaire de rédaction est avant tout le gestionnaire des contraintes qui découlent des orientations rédactionnelles et des arbitrages qui naissent du flux de l’actualité. À lui de traduire dans les faits les choix réalisés en conférence de rédaction. Son travail, ingrat et essentiel, consiste à gérer la répartition de l’espace rédactionnel, à suivre le retour des articles dans les délais, à contrôler leur calibrage et leur qualité, à faire face aux imprévus en décidant du report d’un papier devant la surcharge de l’actualité ou, à l’inverse,

en remplissant un blanc par la publication d’un texte en souffrance ».

La fonction de desk dans la division du travail de l’Asahi Shimbun et de la presse quotidienne

japonaise en général, correspond à cette définition, mais avec de plus vastes attributions. Ils

disposent de prérogatives bien particulières qui les rapprochent de la position d’éditeur,

notamment concernant leur pouvoir de distribution des tâches à réaliser et de changer le contenu d’un texte. La principale similitude réside dans leur fonction de correcteur et leur travail de finition des articles. Ils ne rédigent pas directement de papiers même s’il peut arriver que la correction prenne une telle ampleur que l’auteur originel de l’article ne reconnaisse plus sa production.

Le desk est le premier commanditaire des reporters sur le terrain et est également chargé de

faire le travail de finition de l’article. Il est le premier et le dernier lecteur à l’intérieur du journal.

Concrètement, le desk est à la fois chargé d’élaborer le plan de fabrication conjointement avec

le reporter, en abordant avec lui des questions pratiques telles que l’angle d’attaque, et il s’occupe également des finitions du papier, tout en ayant entre temps la capacité de juger si un article doit être plus développé, raccourci, complété, modifié ou même totalement réécrit. En tant que personne chargée de canaliser le flux d’informations provenant des reporters qui sont

sur le terrain, il joue aussi le rôle de « gatekepper »259. Recueillant toutes les propositions des

articles que sont chargés de lui envoyer les reporters sur le terrain, le desk dispose du pouvoir

de décision final et de la capacité d’initiative lorsqu’il passe lui-même commande. Sa présence

dans la chaîne de production de l’information joue donc le rôle de filtre ou d’une tour de contrôle chargée de trier ce qu’il pense être intéressant à publier. Du point de vue des reporters,

ilest la personne qu’il faut arriver à convaincre pour pouvoir publier un papier.

« Quand on est reporter, on a normalement le droit d’écrire sur ce qui nous intéresse. Mais les choses seraient vraiment trop simples s’il n’y avait que ça. On peut se persuader soi-même qu’il y a un intérêt à écrire sur quelque

258 Érik Neveu, Sociologie du journalisme, Paris, France, La Découverte, 2014, p. 45.

259 David Manning White, « The “Gate Keeper”: A Case Study in the Selection of News », Journalism Bulletin, 1950, vol. 27, no 4, p. 383-390.

chose. Mais rien ne peut se faire sans l’aval d’un desk qui nous autorise à écrire. Enfin, on peut écrire mais le papier ne passera pas dans le programme de publication du jour. Il faut sans cesse trouver un sujet suffisamment intéressant pour convaincre le desk. Vous imaginez la frustration quand on est sûr de soi sur un sujet et que le desk nous dit non pour je ne sais quelle raison ».

- Entretien du 15 février 2015 avec une reporter travaillant pour le service société au siège de Tokyo -

Dans n’importe quel service, on trouve un nombre plus ou moins important de desks. Au

service politique de la rédaction de Tokyo, il y a six desks ayant chacun un domaine de spécialité.

Chaque jour, l’un d’entre eux est le responsable des articles publiés par le service (tōban desuku

当番デスク). Dans le cas d’un bureau local, on distingue la même organisation. Au bureau

général de Kobe, deux reporters travaillent en tant que desk, le premier est spécialisé dans les

faits divers, le second dans la couverture du monde politique local. Malgré l’existence de spécialités, ils sont toujours en mesure de remplacer un collègue si celui-ci n’est pas disponible. Beaucoup plus que dans d’autres activités professionnelles comme la médecine ou la recherche, les spécialités de chacun peuvent plus facilement être ignorées au cours de la production des

nouvelles quotidiennes260.

D’un point de vue organisationnel, les reporters sur le terrain n’ont qu’une visibilité limitée sur le contenu de la prochaine édition du journal car ils ne participent pas aux réunions de

rédaction où l’on décide des articles sélectionnés pour le lendemain. Seuls les desks présents

dans les sièges participent à ces réunions (précisément appelées réunions des desks). À

n’importe quel moment, ils ont la possibilité de voir sur le moniteur l’ensemble des articles en cours de rédaction, ce que ne peuvent pas faire les reporters. Disposant d’une vue d’ensemble et d’une longue expérience du travail d’édition et de rédaction, puisqu’ils sont eux-mêmes d’anciens reporters, leur travail est à mi-chemin entre celui de l’éditeur et du manager, comme l’explique de manière imagée et parlante cet enquêté :

« Le travail du desk s’apparente à celui d’un chef d’orchestre (shikisha – 指 揮者). Je ne m’y connais pas vraiment en musique mais je pense que c’est

une bonne comparaison, en tout cas si je me limite à l’image que j’en ai. Les gens qui s’occupent des enquêtes, de récupérer les informations, ce sont les musiciens. Il y en a qui sont très, très bons. Vraiment très doués. Mais ils ont

besoin d’un chef d’orchestre pour pouvoir les diriger. Pour faire comprendre quelle est l’importance de jouer correctement ce morceau. « Il est très important que tu joues ce morceau comme ça. Essaie de transmettre les choses comme ça. Si tu l’écris comme ça, les personnes victimes du tremblement de terre vont bien ressentir le message », etc. Il y a une multitude de façons de motiver les gens. Il faut trouver la bonne. Les faire vibrer jusqu’à ce qu’ils écrivent des choses dignes d’un miracle. Être capable de confier le bon article au bon reporter. C’est ça le travail du desk. On ne peut pas se contenter de dire « Bon, tu vas là-bas, tu prends quelques photos et tu reviens dans 30 minutes ». On ne peut pas faire ça lorsqu’un journaliste va couvrir une catastrophe comme le tremblement de terre d’il y a deux ans. Il y a des femmes et des enfants. Il faut le soutenir en lui disant des choses telles que « C’est toi qui dois y aller. Il n’y a que toi qui puisse y arriver ». Ça devient une de ses motivations. Et s’il revient avec un bon papier, il n’y a pas de plus grand bonheur. « Je ne m’attendais pas à ce que tu arrives à faire un papier comme ça ! C’est génial ». C’est avec ce genre de phrases que les relations entre reporters et desks fonctionnent bien. Mais si on ne peut pas faire ça, il y a des risques que le travail ne se passe pas bien. Là tout s’écroule. - Entretien réalisé le 7 mai 2013 avec le desk d’un bureau régional ayant commencé sa carrière en 1992 –

2) Le « droit d’édition » du desk (henshūken)

Lorsqu’un journaliste est nommé desk par sa hiérarchie, son travail ne se limite pas à la

vérification finale de la rédaction des articles. Il s’agit véritablement d’un contrôle du contenu

quiestmatérialisé par le « droit d’édition » (henshūken – 編集権), et qui lui donne tout pouvoir

sur la fabrication des articles. C’est en décrivant le travail quotidien des journalistes desks que

cet autre rôle prend son sens.

Pour comprendre la particularité de ce rapport, il faut faire un bref retour sur l’histoire de la

presse japonaise. Ce pouvoir des desks sur le contenu des articles est le résultat des luttes

syndicales de l’après-guerre, opposant les journalistes aux directions des quotidiens durant la

période de démocratisation post Seconde Guerre mondiale261. Les journalistes, d’abord

soutenus par l’occupant américain, perdent au final ce soutien avec le début de la guerre froide. L’Association nationale des Éditeurs de presse japonais, avec l’appui du SCAP, instaure le

« droit d’édition » le 16 mars 1948 (henshūken seimei / 編集権声明), obtenant ainsi les pleins

261 Tsukamoto Mitsuo (塚本三夫), « Henshūken no ippanteki kiso 編集権の一般的基礎 (Connaissances fondamentales sur le droit d’édition) », dans Inaba Michio (稲葉三千男) et Arai Naoyuki (新井直之) (eds),

pouvoirs sur la production des journalistes travaillant dans l’entreprise262. À l’époque, le but est de rendre indépendantes les activités éditoriales de toutes influences du monde économique ou politique. Malgré les nombreuses critiques faites au principe du « droit d’édition » qui donne la prérogative aux organisations sur la production des reporters, cette logique perdure encore

aujourd’hui263. Ce sont les desks qui en sont les principaux représentants.

Lorsqu’un reporter est nommé desk par la hiérarchie, il doit être enregistré dans la base de données de l’entreprise. Le chef du bureau est chargé d’envoyer une demande officielle de rattachement au chef du service des informations régionales (chiiki hōdō buchō – 地域報道部長) au siège de Tokyo. Grâce à cette demande formelle, le reporter nouvellement affecté à ce poste obtient « l’attribution de desk » (desuku kengen – デスク権限), en étant ainsi inscrit sur la liste des employés disposant de cette attribution. Toute mutation à un autre poste que celui de desk nécessite une désinscription de cette liste. Le chef du bureau m’explique que dans la demande officielle, il doit justifier auprès du chef de service les raisons qui le poussent à donner ce droit à un reporter en mettant en avant ses expériences, le fait qu’il ait éventuellement été desk auparavant, etc. Une fois la demande officielle acceptée par le service, le reporter détenteur de l’attribution a accès à la fonction « édition des articles » sur son poste de travail. Il est libre d’opérer les modifications qu’il veut dans les articles en cours de rédaction par les reporters rattachés au bureau.

- carnet de terrain, observation dans un bureau régional le 28 août 2017 -

Dans sa logique, ce droit d’édition va à l’encontre du principe français de « clause de confiance » qui garantit aux journalistes une forme d’indépendance vis à vis de l’organisation pour laquelle ils travaillent. Il permet également de mieux comprendre le fort recours à l’anonymat des reporters rédacteurs dans les pages des quotidiens. En effet, la signature du journaliste est une pratique dont le développement est encore limité à quelques quotidiens. Nous reviendrons plus en détail sur ce thème au cours d’un des prochains chapitres.

Cette différence majeure concernant la place de « l’auteur » dans le processus de création journalistique est en lien avec l’histoire même de la naissance de la profession de journaliste en

262 Hatanaka Tetsuo (畑中哲雄), « Henshūken seimei 編集権声明 (déclaration du droit d’édition) », dans dans Takeda T. (武田徹), Fujita M. (藤田真文) et Yamada K. (山田健太) (eds), Gendai jānarizumu jiten 現代ジャー ナリズム事典 (Dictionnaire du journalisme contemporain), Tokyo, Sanseidō, 2014, p. 282-283.

263 Hanada Tatsurō(花田達郎),« Henshūken “ hōdō no jiyu” no tettei koso, « 編集権 「報道の自由」の徹 底こそ (Le droit d’édition, pour “liberté de l’information” totale) », Asahi Shimbun, 8 mars 2005.

France et au Japon264. La notion de contrôle par l’entreprise prend ici tout son sens. Le desk, de

par ce droit particulier qui lui est conféré, est donc chargé de procéder au contrôle du travail

des journalistes pour le reste de l’organisation.

« Lorsqu’on est desk, on doit sans cesse réfléchir à nos rapports avec les autres. Lorsqu’on dit à quelqu’un « On va le faire ensemble », en réalité, il y a de la distance. Il n’y a pas que l’éloignement relatif à l’âge. Par exemple, pour les reporters de terrain, ceux qui sont capitaines sont en général d’un âge assez proche de celui des desks. Mais c’est plus facile pour eux de communiquer. Le desk représente l’entreprise. Moi-même, au départ, j’ai eu beaucoup de mal à m’adapter. Parce que jusqu’à ce moment, lorsque j’étais cap, j’avais un peu la position de représentant des heitai (expression qui signifie « soldat » mais qui désigne les reporters qui sont sur le terrain). Je pouvais dire à l’entreprise « Ça ne va pas ! », « Ça n’est pas normal ». Mais tout d’un coup, tout a changé. Mais bon, c’est le souhait de l’entreprise. Je pense que la meilleure chose à faire est de s’habituer rapidement ».

- Entretien du 7 mai 2013 -

Les conflits entre un reporter et son desk à propos du contenu d’un papier sont courants.

Mais plus encore que le conflit, l’équilibre quotidien s’accomplit avant tout grâce à la

collaboration entre, d’un côté, des reporters qui savent ce que leurs supérieurs attendent d’eux265,

et de l’autre, des desks qui, pour avoir eux-mêmes été reporters sur le terrain pendant une longue

période, sont pleinement conscients de la nécessité de travailler avec des reporters coopératifs.

Documents relatifs