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Critiques et transformation de l’environnement, quand le système s’effrite

Chapitre 3 : Les clubs de presse, monopole et distribution organisationnelle des sources organisationnelle des sources

III. Critiques et transformation de l’environnement, quand le système s’effrite

Dans cette troisième partie, l’objectif est de mettre en avant les limites du système des clubs

et ce qui contribue à l’affaiblir. Tout en ayant permis aux médias institutionnels de limiter la

concurrence, les clubs sont depuis longtemps la cible de critiques virulentes. Après avoir

présenté ces critiques, nous reviendrons sur certaines tentatives d’ouverture des clubs et sur

leurs échecs. Le dernier temps portera sur ce qui constitue la plus probable source

d’affaiblissement à long terme : les coûts élevés de l’entretien des clubs et l’émergence de

nouvelles politiques éditoriales moins centrées sur les sources institutionnelles.

A. La capacité des clubs à limiter la concurrence

Jusqu’à présent, nous avons expliqué le rôle joué par les clubs de presse dans l’accès

monopolistique aux sources officielles des reporters salariés d’entreprises ainsi que de la relation structurelle qu’il y a entre ce système et la logique des carrières sur le marché interne, en décrivant la distribution organisationnelle de ses sources par la hiérarchie des entreprises. Ce système continue d’assurer aux entreprises de presse et aux reporters qui y travaillent une position privilégiée. Pour autant, le monopole dont disposaient jusqu’à présent les grands médias institutionnels, commence depuis quelques années à s’effriter. C’est à cette question que nous allons consacrer la troisième partie de ce chapitre.

L’effet le plus notable du monopole dont bénéficient encore les médias institutionnels sur leur accès aux sources officielles est d’avoir grandement limité l’arrivée de nouveaux acteurs sur le marché des entreprises productrices de l’information. Un certain nombre de travaux font état du lien que l’on observe entre l’augmentation significative de l’offre médiatique depuis

notamment les années 1980, et de la crise que connaissent les entreprises de presse dans la plupart des pays occidentaux. Dans leur analyse de la distance entre l’offre journalistique et les centres d’intérêts des lecteurs, Pablo Boczkowski et Eugenia Mitchelstein font un constat éclairant sur les transformations du marché de l’information. L’hypothèse de départ est qu’il subsiste un écart entre les informations que les reporters jugent utiles et celles qui intéressent véritablement les consommateurs de médias. En résumé, les reporters ont tendance à préférer

les contenus institutionnels et les consommateurs, ceux qui relèvent du divertissement336.

Jusqu’aux années 1980, ce marché est dominé par un nombre restreint d’entreprises proposant leurs contenus. Du point de vue des reporters, il était plus facile d’imposer leurs préférences sur le plan éditorial et de focaliser les actualités sur l’actualité politique, économique ou les relations internationales. Du point de vue des lecteurs ou des auditeurs, la relative faiblesse du choix d’accès aux informations limitait l’occasion de se focaliser uniquement sur les contenus relevant du divertissement. Avec l’avènement de la télévision par câble puis d’Internet à partir des années 1990, la plupart des pays connaissent une augmentation significative du nombre d’organisations proposant des accès à l’information. Concernant le marché de l’information, cette augmentation des acteurs correspond de fait à une augmentation de la concurrence. Cette dernière a des effets importants sur la position de domination dont bénéficiaient les reporters en matière de légitimité. Il leur est désormais plus difficile d’imposer leurs choix éditoriaux aux consommateurs qui, à l’inverse, sont en capacité de choisir des médias proposant les contenus

qui correspondent à leurs intérêts337.

Dans un autre domaine académique, celui de l’économie des médias, les travaux de Julia Cagé se concentrent sur les conséquences de l’augmentation du nombre de journaux disponibles dans le marché régional de l’information en France et sur la participation citoyenne à la vie

politique338. L’un des résultats de cette recherche est la mise en avant de la relation entre

l’augmentation du nombre de journaux et le déclin du nombre de reporters par rédaction. La diminution du nombre de reporters s’accompagne également d’une diminution du nombre d’articles publiés et d’un appauvrissement des contenus.

Ces travaux ont pour points communs de mettre en avant l’augmentation de la concurrence du marché médiatique et le déclin des capacités des rédactions à garder leur lectorat, et par

336 Pablo J. Boczkowski et Eugenia Mitchelstein, The news gap : when the information preferences of the media

and the public diverge, Cambridge, Mass, The MIT press, 2013.

337Ibid. (emp 186 sur Kindle).

conséquent, la baisse des moyens financiers nécessaires à l’emploi d’équipes de journalistes nombreuses.

Concernant la situation japonaise, les clubs ont largement contribué à protéger les entreprises

de presse du développement de la concurrence depuis les années 1990, et d’internet plus particulièrement. La structure du marché des entreprises de presse n’a que peu changé depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. À l’échelle nationale, on rencontre toujours la même structure autour de cinq quotidiens et de deux agences présentes. La presse régionale continue d’être concentrée autour de la norme d’un seul quotidien par département (voir chapitre 1). Le

développement récent de quelques médias d’information en ligne tels que les déclinaisons

japonaises de sites comme Buzzfeed ou le Huffington post, ou encore NewsPicks,ces derniers

ne disposent pas d’accès aux clubs. La question de la concurrence des nouveaux médias est

donc à relativiser dans le contexte japonais en raison du monopole de l’accès aux sources institutionnelles dont disposent certaines entreprises.

B. Le poids des critiques

L’importance des clubs de presse dans l’organisation du travail est souvent considérée

comme un problème en soi. Le recours à ce système contribue notamment au très mauvais

classement du Japon par l’association Reporter sans frontières concernant le niveau de liberté

de la presse par pays. Le Japon était en effet 67ème sur les 180 pays de la liste en 2018.

Les critiques viennent aussi bien du monde journalistique que du monde académique. On

peut distinguer les critiques appelant à la disparition pure et simple des clubs et celles appelant

une plus grande ouverture à l’ensemble des reporters. Des personnalités telles qu’Asano

Ken’ichi339, ancien reporter de l’agence Kyōdō devenu professeur à l’université Dōshisha, ou

d’Uesugi Takashi340, ancien reporter de la NHK devenu journaliste indépendant, ont largement

contribué à la visibilité du débat. Ils appartiennent à la catégorie des personnes ouvertement

favorables à la disparition totale des clubs. Les titres de leurs ouvrages sont généralement

évocateurs. Assez régulièrement, les clubs font l’objet d’articles dans la presse étrangère341.

339 Asano K., Kisha kurabu kaitai, op. cit.

340 Uesugi Takashi(上杉隆), « Kisha kurabu wo hihansuru! Genpatsu hōdō wo kenshō shinai ōte media 記者ク

ラブメディアを批判する! 原発報道を検証しない大手メディア, (Critique sur les médias utilisant les clubs

de presse! Des médias institutionnels qui ne couvrent pas les informations relatives au nucléaire) », Tsukuru, 2011,

vol. 41, no 7, p. 42‑47.

341 La publication des classements de Reporter Sans Frontières et la mauvaise place souvent occupée par le Japon constitue souvent l’occasion d’évoquer ce thème dans les médias étrangers :

Une importante littérature d’origine anglo-saxonne s’intéresse également à ce thème. Les

ouvrages de William De Lange342, de Ivan Hall343 et de Laurie Anne Freeman344 sont les

exemples les plus cités et ils adoptent également un point de vue critique.

Nous avons déjà mentionné un certain nombre de ces critiques au cours de ce chapitre. Elles peuvent être résumées de la manière suivante : 1) la fermeture aux pigistes ou travaillant pour

un média non affilié à l’Association des éditeurs de presse, 2) la relative opacité sur l’origine

de leur financement 3) la position de supériorité des institutions sources qui mettent une partie de leurs locaux à disposition des entreprises médiatiques, 4) les risques d’adoption du même point de vue que celui de l’institution source, 5) l’absence de différence de point de vue entre

les journaux affiliés aux mêmes clubs et 6) les difficultés des reporters à faire le travail de tri

parmi les nombreuses annonces des sources, au risque de tomber dans une forme de journalisme

d’annonce345.

Cyril Lemieux distingue trois grands systèmes de règles et d’attentes plus ou moins tacites

(Lemieux utilise la notion de grammaire) qui, si elles ne sont pas respectées, débouchent sur

des critiques faites à l’encontre des journalistes et de leur travail346. Ces critiques peuvent être

internes comme externes au monde journalistique. L’analyse de Lemieux, en partant d’observations sur les pratiques de travail, se base plus particulièrement sur les contraintes auxquelles sont soumis les reporters. La première grammaire est ce que l’auteur appelle la

grammaire publique. Il s’agit de l’ensemble des règles que les reporters se doivent de respecter

lorsqu’ils sont en public avec leurs sources347. La deuxième grammaire est appelée grammaire

l’adresse suivante : https://www.nytimes.com/2015/05/21/opinion/the-threat-to-press-freedom-in-japan.html

(consultée le 25 septembre 2018).

«Liberté de la presse "sérieusement menacée" au Japon selon l’émissaire de l’ONU», L’Express (à partir d’un article de l’AFP), 19 avril 2016, article disponible à l’adresse suivante :

https://www.lexpress.fr/actualites/1/styles/liberte-de-la-presse-serieusement-menacee-au-japon-selon-l-emissaire-de-l-onu_1784213.html (consultée le 25 septembre 2018).

342 William De Lange, A History of Japanese Journalism: The Kisha Club as the Last Obstacle to a Mature

Japanese Press, Kent, England, Routledge, 1997.

343 Ivan P. Hall, Cartels of the Mind: Japan’s Intellectual Closed Shop, New York, W. W. Norton & Company, 1997.

344 Laurie Anne Freeman, Closing the Shop : Information Cartels and Japan’s Mass Media, Princeton University Press, 2000.

345 En japonais happyō jānarizumu発表ジャーナリズム.

346 Cyril Lemieux, Mauvaise presse: une sociologie compréhensive du travail journalistique et de ses critiques, Paris, France, Métailié, 2000. p. 450. (liste récapitulative des grammaires).

347 On y trouve la règle de distanciation entre le reporter et sa source. Le reporter se doit de montrer que ses propos sont distincts de ceux de sa source. La règle d’initiative oblige le reporter à garder le leadership de sa relation avec sa source. Les autres règles de la grammaire publique concernent l’obligation de recouper les informations, la capacité à présenter des preuves juridiquement recevables, l’obligation de donner la parole à l’ensemble des parties en cause sur ce thème, et la règle de distinction entre fait et commentaire.

naturelle. Elle correspond aux interactions privées entre les reporters et leurs sources348. La

troisième grammaire est appelée grammaire de réalisation, et fait référence aux contraintes

matérielles liées au travail auxquelles sont soumis les reporters349. Les sources ne sont pas

astreintes aux mêmes règles, d’où un désavantage pour les reporters.

Parmi les critiques résumées, on voit qu’elles portent toutes sur une des grammaires énoncées plus haut. Les critiques 2, 3 et 4 portent sur les soupçons de non-respect des règles

issues de la grammaire publique telles que les règles de distanciation, d’initiative en matière

d’investigation. La critique cinq relève plutôt de la grammaire de réalisation. La grande place

accordée aux annonces, que celles-ci soient sous forme de conférences ou de rapports, débouche sur une forme d’uniformisation des contenus souvent critiquée par l’extérieur. Les travaux de Jun Ōkura et Shinichirō Tanaka révèlent en effet que près d’un tiers des annonces faites par l’administration de la mairie de Yokohama faisait l’objet d’articles publiés par les journaux

rattachés au club, sans qu’il soit possible de distinguer de véritables initiatives de la part des

reporters en matière de contenu d’information350. La logique de la règle de non-dépassement

par la concurrence351 est renforcée par un contexte de travail où les prises d’initiative des

reporters vis à vis de leurs sources sont souvent limitées. Dans tous les cas, on voit clairement que la question du déséquilibre des relations entre institutions sources et reporters constitue l’élément central.

Dans le cadre de notre analyse, la critique qui nous intéresse est celle qui porte sur la

fermeture de l’accès aux clubs aux reporters et aux médias non-affiliés. La critique relative à la

fermeture des clubs relève de l’opposition entre les deux logiques identifiées au début de ce

chapitre, la rhétorique de l’ouverture et les tendances monopolistiques des entreprises de presse.

Ces critiques internes et externes sont à prendre au sérieux car si les clubs de presse n’ont

quasiment pas changé leur organisation depuis la Seconde Guerre mondiale, la pression se fait

348 On y trouve l’obligation de traiter la source comme une personne, la nécessité d’entretenir une forme d’intimité avec elle et donc d’avoir des relations privilégiées. Enfin, la règle de restitution fait référence à l’obligation pour les reporters de rendre la pareille à des sources ayant accepté de coopérer.

349 Elle comprend le respect des formats de diffusion, l’anticipation des ruptures de coopération avec une source, l’obligation qu’il y a à se prémunir d’une interprétation des propos par intérêt et la règle de non-dépassement par la concurrence. Toutes ces règles sont nécessaires à la réalisation du travail journalistique. Elles ont néanmoins de fortes tendances contradictoires, d’où la nécessité d’un perpétuel travail d’équilibriste et d’ajustement de la part des reporters.

350 OGURO Jun (小黒純) et TANAKA Shin.ichirō(田中信一郎), « Kisha kurabu seido no jisshō kenkyū : yokohamashi wo jireini. Gyōsei kara no jōhō to hōdō no hikaku bunsekikara 記者クラブ制度の実証研究 : 横浜

市を事例に. 行政からの情報と報道の比較分析から (Recheche sur le système des clubs de presse : le cas de

la mairie de Yokohama. Partir de l’analyse comparé de données en provenance de l’administration et des informations), Ryūgoku daigaku kokusai shakai bunka kenkyūjo yōki, 2012, vol 14, 105-126.

toujours plus forte. La fermeté de ces critiques a déjà débouché sur plusieurs tentatives d’ouvertures depuis la fin des années 1990.

C. Les tentatives d’ouverture

1) Initiatives locales

On distingue tout d’abord des initiatives à l’échelle locale. En 1996, Takeuchi Ken, maire

de la ville de Kamakura et ancien reporter de l’Asahi Shimbun, a décidé d’ouvrir les conférences

de presse de la ville ainsi que l’accès à la salle de presse à l’ensemble des reporters sans

distinction de médias. Le club de presse original a été remplacé par un Centre de communication

pour les médias (Kōhō media center – 広報メディアセンター) aux critères d’affiliation plus

légers. Seuls les reporters travaillant pour des médias en lien avec des organisations politiques

ou religieuses n’y ont pas accès352. Le statut de salarié continue de constituer un prérequis à

l’enregistrement au club, ce qui met également de côté les reporters freelances. Les entreprises

médiatiques représentées sont passées de six entreprises affiliées en 1996 à vingt-huit en mars 2018353.

Quelques années plus tard en 2001, le préfet de la préfecture de Nagano, Tanaka Yasuo, a pris une décision similaire en décidant de l’ouverture des conférences de presse de la préfecture du département. Une déclaration du préfet publiée le 15 mai 2001 proclame officiellement une

« sortie des clubs » (datsu kisha kurabu – 脱・記者クラブ) avec comme argument principal

les problèmes posés par le financement public de leur organisation. Cette fois, l’ouverture aux

conférences de presse de la préfecture du département concerne également les pigistes354. La

déclaration du préfet Tanaka est particulièrement explicite sur le fait que la participation aux conférences ne nécessite aucune affiliation à une organisation médiatique et peut relever de

l’initiative individuelle355. Sur l’initiative de la préfecture, les clubs de presse qui y siégeaient

ont quitté physiquement les lieux et ont été remplacés par un Centre d’expression (hyōgen sentā

表現センター), finalement renommé Centre d’information (hōdō sentā – 報道センター).

352 Cette forme de ségrégation est toujours source de critiques (voir Asano 2011 : p. 76).

353 La liste des entreprises médiatiques affiliées est disponible sur le site Internet de la mairie.

https://www.city.kamakura.kanagawa.jp/kouhou/documents/media300313.pdf

354 Asano K., Kisha kurabu kaitai, op. cit. p. 79.

355 L’expression utilisée pour désigner les personnes souhaitant accéder aux conférences de la préfecture est

hyōgensha, littéralement les personnes qui s’expriment. Sous cette appellation, la préfecture désigne toutes les

La décision du préfet de Nagano a largement été critiquée par l’ensemble du monde médiatique et n’a pas débouché sur un développement à plus grande échelle.

2) Initiatives internationales

Le débat sur l’ouverture a atteint le niveau des relations diplomatiques au début des années 2000. Entre 2002 et 2003, l’Union Européenne a fait à deux reprises la demande officielle d’abandon de ce système en vertu du droit d’accès à l’information des reporters étrangers. Le point de départ du débat est l’organisation d’une réunion bilatérale entre l’UE et le Japon en 2002. En octobre 2003, le rapport des discussions bilatérales fait référence à deux demandes. La première porte sur le droit pour les reporters étrangers disposant d’une carte professionnelle éditée par le ministère des Affaires étrangères d’avoir le même accès que leurs collègues japonais affiliés aux conférences de presse et aux communiqués. La deuxième demande concrètement l’abandon du système et l’ouverture totale des accès à l’information pour

l’ensemble des médias. L’Association des éditeurs de presse japonais (NSK) justifiera le

maintien du système actuel en ouvrant l’accès à certaines conférences de presse aux reporters travaillant pour des entreprises médiatiques étrangères. Par la suite, la demande officielle de

l’UE n’a pas débouché sur une réelle réforme356.

3) À l’échelle nationale

L’épisode le plus récent relatif aux tentatives d’ouvertures remonte aux années 2009 et 2010, lors de la première véritable transition politique que connaît le pays avec l’arrivée au pouvoir du Parti Démocrate (PDJ) au cours des élections générales du 30 août. À cette époque, l’ouverture des conférences de presse à l’ensemble des médias fait partie des promesses de campagne du PDJ, qui se trouve pour la première fois en position de gagner les principales élections du pays. Après la victoire du parti et le lancement de la transition, la nouvelle administration du gouvernement d’Hatoyama Yukio décide de mesures d’ouverture aux conférences de presse à l’ensemble des reporters. Le ministère des Affaires étrangères est le premier à décider d’organiser des conférences pour l’ensemble des reporters et plus seulement

aux reporters du club du ministère. D’autres ministères prennent l’initiative d’organiser deux

conférences distinctes, la première pour les reporters affiliés aux clubs de ces institutions et la

deuxième à destination des magazines, des médias en ligne et des reporters indépendants.

Jusqu’en 2010, la plupart des grands ministères prennent des initiatives similaires. Ces ouvertures relèvent systématiquement d’initiatives personnelles des administrations et jamais

des clubs. En mars 2010, Hatoyama Yukio décrète l’ouverture des conférences du Cabinet aux

pigistes et aux médias Internet. Le nombre d’organisations représentées passe des 104

entreprises enregistrées au club à 183. Pour autant, le Premier ministre de l’époque n’a pas

réussi à imposer une ouverture du club le plus puissant du pays, celui du Cabinet du Premier

ministre (kantei kurabu – 官邸クラブ ou parfois Naikaku Kishakai 内閣記者会), aux

reporters indépendants. Le même mois, le ministère des Affaires générales publie un premier rapport, bilan du niveau d’ouverture des conférences de presse des grandes administrations. Une grille du niveau d’ouverture vient distinguer le niveau d’ouverture des conférences.

En juin 2010, ces initiatives encourageantes sur l’ouverture des clubs connaissent un premier

coup d’arrêt avec le remplacement d’Hatoyama Yukio par Kan Naoto. La double catastrophe du Tsunami et de l’accident nucléaire de mars 2011 compliqueront la situation alors que chaque administration renforcera le contrôle sur la diffusion de ses informations pendant cette période de crise.

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