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la possibilité de déplacements à la demande des institutions

Dans le document Y voir avec les aveugles (Page 35-68)

PROJET D'INTERVENTION :

2 la possibilité de déplacements à la demande des institutions

déjà en place, pour organiser soit des séances ponctuelles de

sensibilisation, soit des cycles ou des stages plus longs,

avec les non-voyants en institution.

La participation financière sera à étudier en fonction de la formule adoptée.

PROJET D'INTERVENTION :

En compagnie et à l'écoute de non-voyants, faire une lecture

de l'espace et en particulier de la ville.

Explorer les fondements de la rationnalité des "aménageurs", compte-tenu de la vision comme outil et méthode privilégiée.

S'interroger concrètement sur ce que serait l'espace habité

si d'autres sens perceptifs intervenaient avec autant d'impor­

tance que la vue, misant caricaturalement au départ que celle-ci

n'ait plus lieu d'être.

- Etudier le rapport au monde , au réel, aux autres qu'entre­

tiennent les non-voyants.

- Faire apparaître toute la spécificité de la vue dans ces

"rapports à" et prendre en retour la mesure d'une différence plus que d'un manque.

- Brouiller les évidences qui accordent à chaque sens une part

de nos capacités et les envisager les uns en rapport aux autres.

- Les aveugles de naissance sont par rapport aux voyants dans

la situation d'un "terrien" façe à un "martien" pourvu d'un sens qui nous serait inconnu; le langage seul nous reste alors pour

naviguer des "rapport à" de l'un aux "rapports à" de l'autre.

La différence suffit à détruire nos évidences respectives et

le décalage qu'elle introduit entre le langage et le vécu ou­

vre la perspective d'une anthropologie réciproque.

OBJECTIF :

Comprendre pour mieux connaître l'espace vécu et quotidien, en particulier urbain, à partir de données nouvelles; ceci afin

de rompre avec la réduction qu'impose l'usage presqu'exclusif de l'oeil (de la perception à la représentation).

CONTENU

Valoriser "l'observation" et la transformation de l'environne­

ment par la revalorisation d'autres sens parceptifs tels que l'ouie, l'odorat, le toucher.

Prendre pleinement conscience de notre différence irréductible et de nos connivences pourtant possibles.

Sous l'évidence de nos sens retrouver les rapports qui les font se former .

S'informer les uns les autres.

- Se méfier et s'abandonner au langage; éviter ses évidences

trompeuses et écouter ce qu'il nous en dit quand même.

Forts de notre rapport au monde, aux choses, aux autres globa­

lement semblable et point par point incomparable; forts de cet­

te différence de point de vue par delà la commune vision, peut

jaillir une autre dimension telle le relief, notion inimagina­ ble s'il en est.

- Communiquer par ce qui nous est commun.

Echapper aux évidences par ce qui nous différencie. Nous éclairer les uns les autres.

Etudier les relations du langage entre vécu et réel. Com­ prendre à quel point nous ne pourrons jamais le faire.

Se respecter de se connaître différent et, de cet égoïsme sans

lequel il n'y a pas de vie sociale, goûter chacun plus à fond ce que 1 autre a révélé de particulier en nous..

Un premier ensemble d'approches sc

à un développement théorique sur ]

réalité et sur la spécificité de révélés.

envisagées parallèlement

rapports du langage à la

"rapports à" réciproquement nos

Dans un premier temps un dialogue avec "non-voyants" devrait

permettre de tester les premières hypothèses, de rectifier

en conséquence leur probable abus et les prolongations qu'il

engendre. L 'invraissemblable et le réalisme seront confrontés

et mèneront à préciser les conditions des rencontres, leur ex­

ploitation, leur approfondissement et les multiples expériences

extérieures que le débat ne manquera pas de susciter. Sera alors

mis en place une problèmatique d'où déboucheront des scénarios :

1° - Les sens seront étudiés en situation dans les "rapports à"

suivant ce qu'ils apportent au besoin global de communication,

de perception, de réflexion et de déplacement; dans leurs rap­ ports aux autres sens. Seront étudiés par exemple le son ou com­

ment le fait de ne pas voir (et non pas "ne pas y voir clair")...

influe sur ce qu'on entend (et non pas comment ce qui est enten­

du est amplifié par "ne pas voir"). Les rapports à la radio, la

télévision; le cinéma; le théâtre et la musique peuvent être ré­

vélateurs. Le bruit, selon les situations n'est-il pas signifi­

ant des ambiances colportées à travers l'espace humain?

2° - Peut-on, compte-tenu de la définition de ces ambiances, dé­

terminer des zones homogènes ou non ? Par exemple : les notions

de quartier, de centre ville, ZUP, centre commercial, rues, ave­ nues, périphérie, village...

Des tentatives seront faites pour déterminer les critères impor­

tants auxquels on ne fait plus attention (sensation sous les pi­

eds, rapport entre le corps, les bruits et les odeurs). Egale­

ment, non plus en référence à l'espace comme tel mais vis à vis

des fréquentations humaines, individuelles, collectives ou de

foule, que se manifeste-t-il quand on est aveugle ? Pour cela,

il faudra nécessairement parcourir les espaces, errer, se per­ dre et se retrouver.

3 - Si tous les hommes étaient aveugles, comment vivraient-ils ?

(fiction, utopie). Comment serait aménagé l'espace ? A comparer

changerait. Comment ? Pourquoi la faveur accordée à l'oeil

induit-elle l'idéologie dominante ?

4° - Les aveugles sont dépossédés de la vue. Ils se cons­

truisent probablement une conception du monde par ce qu'il leur

en est dit de la part des "voyants". Cette représentation fa­

briquée n'exprime-t-elle pas d'une façon trompeuse, lorsqu'elle est formulée hors du "réel" des voyants, une autre apparence,

c'est à dire, leur propre idée imaginative ? Le réel peut-il

être relativement autre que l'image que 1' on s'en donne? L'es­

pace réel existe mais se manifeste différemment et apparaît der­

rière les filtres de chacun. Ici, ce ne serait plus la valeur

des sens perceptifs en tant que tels qui seraient interrogés ma i s plutôt leur relation des uns aux autres, c'est à dire : voir

sans entendre, voir en entendant etc... et apprécier quelle mo­

dification ceux-ci subissent suivant leurs relations réciproques.

Le réel ne présuppose aucun sens à priori, mais est fait du rap­ port culturel qui le soutient.

5 — De quoi est faite la relation de nos sens perceptifs avec

la perception du réel et comment cela évolue-t-il? Si les aveu­

gles sont privés de couleur et de l'appréciation globale for­

melle de ce qui les entoure, ils doivent exploiter toutes les

ressources de leurs autres sens, y compris peut-être para-sen­

soriels. Comment les espaces sont-ils ressentis ? En particulier, comment pensent-ils par le corps ?

6° - Un effort particulier sera porté sur le dialogue et le lan­

gage avec les non—voyants. En effet, il ne semble pas évident

que de parler en termes de "voyants" pour décrire "notre"espa-

ce soit forcément la meilleure aide, mais plutôt une forme de

conditionnement paternaliste. Nous avons ici un terrain qui nous

offre les moyens d'une réhabilitation de nos sens à partir d'une

réhabilitation du "senti" de l'aveugle. Il s'agit donc d'un échan­

ge de langage perceptif et non plus d'une entr'aide médico-socia­

le ou d adaptation architecturale du "handicap" au monde traves­ ti par la vue.

Il s'agira donc essentiellement d'une réflexion sur les mé­

taphores et les métonymies, et non pas un ressassement entre le "voir" et le "non-voir".

7° - C'est du rapport aux pratiques et au vécu auquel il est

fait allusion. Si, pour les aveugles, il y a un monde qui leur

est inaccessible, il existe pourtant. Or, les mots sont là pour

leur transmettre quelque chose qui peut posséder une autre con-

sonnance, et faire passer dans leur monde ce qui révèle d'un au­

tre. Le questionnement est alors plus précis. On peut essayer

d'approcher 1 'impossibilité pour un "aveugle de naissance" de

décrire ce que signifie la vision, même s'il s'en fait une idée.

Néanmoins, la façon dont il la formulera aura ses propres valeurs

selon ses sensations, s'il ne se contente pas de répéter les for­

mules écoutées. Et si les aveugles parlent à partir de leur ex­

périence propre, nous n'ignorerons plus ce qu'ils veulent dire.

8° - Le but est de lever un quiproquo coexistant entre la pitié

(pour le handicap) et l'ignorance du monde qui peut nous appren­

dre la manière dont nous estropions notre espace quotidien à vi­

vre. Tous les cheminements et dérives seront alors mis en place

pour retirer le maximum d'éléments dans une pratique au jour le jour.

MODALITES :

Le dialogue sera recherché avec des "non et mal voyants" essen­

tiellement sur le "terrain" à titre individuel ou dans les asso­ ciations qui les regroupent.

Le thème d'une perception spatiale "autrement" sera dominant.

Pour l'approfondir il nécessitera une fréquentation journalière

des aveugles et de leurs propres lieux.

Il doit en découler de nouvelles formules et de nouvelles appro­

ches pour définir "l'architecture" en ne la limitant plus à ses concepts traditionnels.

ff l.op. pj r n o f / j

SITUATION SOCIOLOGIQUE SUCCINTE DES NON-VOYANTS

Il est signifiant de décoder la définition donnée de la cécité ,selon les pays :

*• En France : " Est aveugle toute personne dont l'acui­ té visuelle est égale ou inférieure à un vingtième

- En Angleterre: " Est considérée comme aveugle toute personne qui ne peut gagner sa vie avec l'aide de sa vue

- En Allemagne : " Est aveugle toute personne atteinte de mal-voyance ,qui ne peut se conduire dans un endroit qu'elle ne connaît pas ."

C'est la définition française qui paraît être la plus restrictive pour deux raisons • (C'est à partir de cette définition qu'est attribuée la carte d'invalidité donnant droit à des pensions ,allocations simples ou compensa­ trices , et exonérations d'impôts ).

- D'une part , parce que les mal-voyants ou personnes dites amblyopes (dont l'acuité visuelle est égale ou inférieure à 4/10 au meilleur oeil corrigé) n'ont aucune couverture sociale ,alors que leur champ visuel peut être inférieur à 10# et que dans ce cas là ,1a per­ sonne est atteinte d'une cécité pratique • C'est à dire que les amblyopes peuvent avoir les mômes problèmes que les aveugles ,sans pour autant bénéficier d'aides sociales* ( Dés lors ,en France ,ce né^sont plus 45 000 personnes qui sont atteintes de non-voyance ,mais environ 500 000 , selon les autres critères •)

A Montpellier ,on estime à une cinquantaine le nombre d'enfants handicapés de la vue ,et environ quatre cents adultes )•

- D'autre part ,cette carte d'invalidité peut restreindre la personne aveugle dans l'acquisition de son autonomie et de son indépendance • En effet ,elle n'encourage en rien la personne handicapée au plus haut

degré à prendre une part active dans la société ,eçi l'installant dans un rôle de rémunération passive et définitive .

Nous remarquons qu'il existe une "mise à part" des aveugles ,quant à la réflexion globale des services sociaux sur le handicap . En effet ,si des aides d'en­ couragement pour une vie professionnelle des handicapés , sont mises en place , les non-voyants en sont exclus .

Cela signifie bien que dans la réflexion socio-politique , il y a une hiérarchisation et une ségrégation corporelle du handicap : la perte de la vue ne mérite semble-t-il pas le m&me inte'rôt ,que l'interruption fonctionnelle d'un membre physique ou d'organes déclarés vitaux . Ce qui est contradictoire mais sans l'être , car tant que l'on y voit ,1a vue reste privilégiée . Par contre , lorsque cette "source de richesse" ( estimée comme telle)- ou de manipulation en vue d'un déterminisme ,échappe , on lui tourne le dos .Inexistante ,elle ne présente plus d'intérêt et on laisse dans l'obscurité ceux qui ne

"servent plus à rien" .

En un mot ,pour résumer : les aveugles sont mal vus i.. au sens propre et au sens figuré J

L'attitude générale à l'égard des aveugles nous rensei­ gne déjà sur les orientations d'une politique sociale : " Faire l'autruche" serait bien le cas ,c'estià dire

"y voir" pour ne plus voir qui nous gêne ,et bien sûr

" ce " qui nous gêne . Nous en restons à la journée des "Cannes blanches" ,en attendant toujours la révision an­

noncée de la loi d'orientation de 1 9 7 5 en faveur des

handicapés .

Par ailleurs ,les définitions données ci-dessus méritent un commentaire ,une par une :

1° Pour la définition française ,on peut retenir que la signification apportée au terme "acuité" s'accorde bien avec la définition donnée par le "Petit Robert" à ce pro­

pos degré de sensibilité (d'un sens) ; finesse de sen­

sibilité discriminative Nous renvoy ons les lecteurs

à la définition du mot "discriminatif" dans quelque dic­ tionnaire où ce mot figure ...

2° Les britanniques sont eux plus francs • Ils ne sont ségrégationistes que depuis l'avènement de la révolution industrielle .De leur point de vue ,gagner sa vie passe

par la vue ,ma±s plus subtilement encore ,celui qui a perdu la vue ne peut accéder qu'à des métiers d'aveu­ gles .La vue est ici considérée comme une partie de corps/ outil ,fondamentale pour la productivité nationale .

3° Pour les allemands qui semblent avoir oublié La

Critique de la Raison Pratique" de leur congénère Kant , être aveugle ,c'est l'incapacité de connaître l'espace à découvrir .Toute découverte d'un espace inconnu est

proscrite ,et aller promener ailleurs nécessite donc toute une mobilisation d'un système programmé que l'on pourrait assimiler à celui d'un voyage organisé .

Cela suppose également que tout aveugle de naissance ne

peut connaître aucun endroit spatial par lui-môme ,depuis qu'il est au monde • On attend probablement les Walkyries

pour lui servir d'accompagnatrices ,et cela laisse percer un reste de mentalité aryenne non totalement éteinte ...

x

X X

Notre champ d'observation portant essentiellement sur la Ville de Montpellier ,1e constat reste très local . Cependant ,11 est ,pensons-nous , très révélateur •

Tout ce qui a trait à la non et mal-voyance est très mal connu au niveau de l'ensemble des administrations de Montpellier ,et ceci malgré l'existence de cinq associa­ tions d'handicapés de la vue dans cette môme ville .

1 • Le Comité de coordination des associa­ tions d'handicapés de la vue de Montpellier et sa région.

16 tue Terrai .

2. La Croisade des aveugles ,groupe de Montpellier ,Sète et Lodève .

22 rue Dom Vaissette .

3. La Classe des déficients visuels , Ecole autonome de perfectionnement Renouvier .

3 rue Bd de Tréviers .

4. L'Association Valentin Hauy,pour le bien des aveugles .

3 Bd Louis Blanc .

5. Le Groupeàent pour l'insertion et la

réadaptation des handicapés de la vue . 16 rue Terrai .

Cette ignorance trouve ses causes dans plusieurs facteurs, mais il semble que l'indicateur social principal soit

la capacité d'accueil scolaire pour des enfants et jeunes non ou mal-voyants . Actuellement ,seule l'école Renouvier peut recevoir des enfants amblyopes • Les établissements spécialisés les plus proches se trouvent à Marseille ou à Toulouse .

Par la suite ,1a plupart de ces enfants devenus adultes , restent dans ces villes où les débouchés professionnels sont peut-être plus faciles ,parce leur fréquentation plus accentuée de ces villes les rend du même coup mieux connus .

Donc les personnes aveugles et actives sont de ce fait peu nombreuses à Montpellier ,et leurs problèmes sont souvent négligés par les administrations et les collec­ tivités locales .

Il faut néanmoins décrire l'initiative suivante ,se si­ tuant à Nîmes ,qui va permettre aux questions posées de trouver une réponse régionale ,et donc peut-être de pallier en partie 1mm difficultées décrites .

A Nîmes ,donc ,se crée (en 1986) un Centre de réinsertion pour aveugles •

A partir d'une association loi 1901 ,présidée par un jeune psychiatre ,se sont réunis des représentants de toutes les parties concernées ; c'est à dire :

La Fédération des aveugles , Le Maire de Nîmes ,

La Région Languedoc-Roussillon ,

Le Conseil Général et la Préfecture du Gard , La Direction Régionale d'Action Sociale , Le milieu médical .

Ce serait ,après Marly-le Roi ,1e deuxième centre de ce type .

Sa spécificité est d'accueillir ,pendant une durée déter­ minée ,des non et mal-voyants ,afin de leur permettre d'acquérir l'autonomie nécessaire pour vivre dans une société qui ,pour le moins ,n'est pas à leur échelle , en particulier au niveau citadin .

C'est un étudiant de l'Ecole d'Architecture Languedoc- Roussillon (Michel BOSCHI) qui , par son travail personnel de fin d'études à proposé la conception de ce projet , suivi par un membre de l'ATRE ,enseignant à l'école .(1)

Le projet architectural , en dehors des questions purement techniques (hébergement ,services divers ,salles d'exprès sion ,espaces de rééducation et de convivialité •••) fait apparaître le besoin de créer des espaces de liaison et de donner à chacun des caractères bien différents ,pour permettre aux aveugles de les percevoir facilement et de s'orienter correctement dans le bâtiment •

Cela n'exclut en aucun cas un certain nombre d'embûches que l'aveugle peut retrouver dans le ville ,1e bâtiment n'étant pas un cocon de protection ,mais un lieu d'appren tissage à l'autonomie ,d'où l'implantation , sur le ter­ rain de ce centre ,d'un"parcours rééducatif" •

Par ailleurs ,à la demande de la Fédération des Aveugles elle-même ,il a été réclamé que la réalisation du projet tienne compte du bruit ,de la qualité thermique et qua­ litative des matériaux (chaud / froid par exemple ) ,de l'appréhension des formes ,non pour protéger les non- voyants de certaines sensations issues de ces phénomènes et pouvant être beaucoup plus désagréables que pour les voyants ,mais surtout pour s'en servir comme éléments d'orientation,d'appropriation et de familiarisation de l'espace •

Le centre enfin doit être conçu dans un environnement susceptible de susciter chez les aveugles l'envie de briser leur isolement ,et de favoriser la convivialité • Le centre étant également destiné à la relation entre voyants et non-voyants ,ces espaces devraient amener des personnes privées de la vue (et souvent dans un état dé­ pressif important ) et de grande dépendance ,à réaliser qu'elles peuvent vivre et communiquer en développant d'autres sensations et d'autres comportements que ceux induits par la vision .

(1) Le TPFE (ex diplôme) a été soutenu le 1° Juillet 1986 Le Jury était composé de :

Pierre POUPIN : architecte ,enseignant à l'EALR Janick COCHET : philosophe ,enseignant à l'EALR Monsieur MORENO : architecte ,enseignant à l'école

de Genève

Monsieur BERGHEAU : psychiatre .Président de l'as­ sociation pour la réinsertion des aveugles et mal-voyants .

Au niveau National .les établissements spécialisés accueillent les enfants dés l'age de trois ans en in­ ternat .ces derniers y séjournent pendant dix ou quinze ans et ne rentrent dams leur famille que pour les vacan­ ces • Ceux qui ont leur famille dans la même ville . peu­ vent s'y rendre le samedi et le dimandhe .

En France ,ces établissements spécialiséf ne se trouvent que dans dix neuf villes .

L'enseignement pour ces enfants .jusqu'en classe de sixiè­ me est un enseignement tactile . A partir de la sixième ,

pour acquérir une certaine indépendance .les enfants non- voyants reçoivent 4 formations spécifiques obligatoires :

1° La dactylographie .pour correspondre avec les voyants et pour retranscrire leurs cours •

2° Une éducation gestuelle et manuelle . 3° Un enseignement ménager pour une autonomie personnelle .

4° La manipulation des appareils techniques mis à la disposition des non-voyants : le "logi-braille" , ainsi que le "versa-braille" sont des procédés électroniques qui traduisent l'écriture braille ; la "digicassette" qui permet d'enregistrer sur une cassette ordinaire de l'écri­ ture braille ; "l'optcen" qui permet la lecture de documents en transformant chaque symbole de l'écriture ordinaire en impressions tactiles ...

Les enfants qui ont pu acquérir cet enseignement sans

trop de difficultés ,peuvent poursuivre leurs études dans les lycées de l'éducation nationale . Cette inté­ gration en milieu ordinaire demandera à l'élève un grand

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