V- Discussion
2. Comparaison avec la littérature
2.1.3. Dans notre étude
2.2.1.1. Dans la population générale et médicale
Nous n’avons pas retrouvé d’études s’étant intéressées à la palpation des seins.
90
Réalisation de la palpation :
La palpation avait déjà été effectuée par un gynécologue dans 93.4% des cas et par le médecin
lui-même dans 47.5% des cas.
L’autopalpation était exclusive pour 4.1% des femmes de l’étude. L’hétéro-palpation était
exclusive pour 52.5% des femmes.
Comparativement aux 60 ans et plus, les 30-39 ans faisaient plus d’autopalpation avec 61.9%
contre 35.0%. Progressivement, l’hétéro-palpation exclusive devenait donc plus fréquente.
Nous pouvons penser que l’autopalpation d’une femme médecin est différente de celle de la
population générale. L’expertise du médecin améliore la sensibilité de la palpation et peut
détecter plus facilement les signes précoces.
Toutefois, les médecins pratiquant une palpation fréquente de leurs patientes ne faisaient pas
plus régulièrement d’autopalpation que les autres, comme nous pouvions nous y attendre.
Fréquence de la palpation :
La fréquence de la palpation était de 55.9% tous les ans ou moins, ce qui correspond aux
recommandations. 44.1% des femmes médecins étaient donc moins suivies.
Nous aurions probablement dû dissocier les fréquences de l’autopalpation et de
l’hétéro-palpation pour plus de précision.
2.2.2. Mammographie
2.2.2.1. Dans la population générale
Dernière mammographie :
Dans les différentes études, 69.6% à 87.5% des femmes de 50 ans et plus avaient réalisé au
moins une mammographie dans les 2 ans (en dépistage individuel ou organisé).
L’étude Baromètre cancer retrouvait que ces résultats étaient statistiquement meilleurs pour
les femmes vivant en couple et celles ayant un niveau baccalauréat (par rapport aux niveaux
inférieurs ou supérieurs au bac). [23]
Tableau II. Dernière mammographie dans la population générale.
Etudes Dernière mammographie
≤ 2 ans > 2 ans
2006- INSEE [35] ≥ 50 ans : 69.6%
50-59 ans : 76%
En Ile-de-France [36] :
50-59 ans : 80%
Chiffres non communiqués
2011- Baromètre cancer [23] ≥ 50 ans : 87.5%
50-59 ans : 88.9%
91
2.2.2.2. Dans la population médicale
Réalisation d’une mammographie :
Dans la thèse de Nouger, les 50 ans et plus, étaient significativement plus nombreux que les
autres classes d’âge à avoir déjà réalisé une mammographie
.Ces chiffres incluaient dépistage
individuel et organisé. [6]
Tableau III. Réalisation des mammographies chez les médecins.
Etudes Réalisation d’au moins une mammographie
< 40 ans 40-49 ans ≥ 50 ans
2004- Nouger [6] 23.1% 76.3% 93.3%
Dernière mammographie :
Dans l’étude de la DRESS, une mammographie avait été réalisée dans les 2 ans pour 83%
des 50 ans et plus. Il n’y avait pas de différence entre les médecins et les cadres. [4]
2.2.2.3. Dans notre étude
Réalisation d’une mammographie :
Tout âge confondu, les femmes de notre étude étaient 77.6% à avoir réalisé au moins une
mammographie dans leur vie.
De 40 à 49 ans, elles étaient 75.7% et, à partir de 50 ans, 96.8%. Ces résultats étaient
semblables à ceux communiqués par Nouger dans sa thèse.
Dernière mammographie :
Chez les femmes de 50 ans et plus, 56.9% avaient réalisé une mammographie de dépistage
organisé dans les 2 ans.
Dans la population médicale, aucune des études que nous avons recensées ne prend en compte
uniquement le dépistage organisé. Dans notre étude, la question de la date de la dernière
mammographie n’était pas posée pour les dépistages individuels. Nous ne pouvons donc pas
rapprocher nos résultats sur ce point.
Néanmoins, chez les 50 ans et plus ayant réalisé une mammographie de dépistage organisé, la
dernière remontait à moins de 2 ans pour 89.2%.
Nous n’avons pas retrouvé de différence significative entre les femmes vivant en couple et les
autres, comme l’avait fait le Baromètre cancer.
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Lorsque la mammographie du dépistage organisé n’avait jamais été effectuée ou datait de plus
de 2 ans, les médecins indiquaient une négligence, un manque de temps, une absence de
symptômes ou une organisation personnalisée par dépistage individuel.
Aucune des femmes de notre étude n’a évoqué le rapport bénéfice-risque, dont nous avions
exposé les arguments dans le chapitre « Contexte », au sujet des controverses actuelles sur le
dépistage du cancer du sein. Elles semblaient donc être en adéquation avec le maintien des
recommandations françaises.
Contrairement à ce que nous pensions, beaucoup (35.3%) préconisaient même un avancement
de l’âge du dépistage organisé.
Dépistage individuel / Dépistage organisé :
Les femmes de 50 ans et plus étaient 96.8% à avoir déjà réalisé au moins une mammographie
dont :
- 87.7% par dépistage individuel,
- Et 65.6% par dépistage organisé.
Il existait de fortes disparités en fonction du département. A Paris, les femmes de 50 ans et
plus étaient 96.3% à avoir déjà effectué un DI et 56.5% à avoir déjà effectué un DO, versus
81.1% et 70.3% respectivement en Seine-et-Marne.
Nous remarquons ainsi une forte adhésion des médecins parisiens au DI.
Nous avons vu dans les résultats, que les raisons principales des mammographies de dépistage
individuel chez les femmes de 50 ans et plus étaient :
- Un diagnostic précoce dans 21.1% des cas,
- Un dépistage individuel sur facteurs de risque (antécédent de cancer du sein, prise
d’un THS) dans 36.5% des cas,
- Et un dépistage individuel sans facteurs de risque dans 44.2% des cas.
Attention toutefois, car le diagnostic précoce sur signes cliniques était également inclus dans
ces chiffres, alors qu’il ne fait pas partie du dépistage individuel stricto sensu.
2.3. Dépistage du cancer du col utérin
2.3.1. Dans la population générale
Réalisation d’un FCU :
Selon le Baromètre cancer, 94.9% des femmes de 25 à 65 ans ont déjà réalisé un FCU au
cours de leur vie. [23]
Ce chiffre variait légèrement en fonction de l’âge : de 96.0% pour les 30-39 ans à 93.0% pour
les 60 ans et plus.
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Tableau III. Réalisation des frottis cervico-utérins dans la population générale.
Etudes Réalisation d’au moins un FCU
30-39 ans 40-49 ans 50-59 ans ≥ 60 ans
2006- INSEE
[35]
96.0% 95.0% ≥ 50 ans : 96.6% 60-64 ans : 93.0%
Dernier FCU :
Un FCU avait été réalisé dans les 3 ans pour 77.2% des femmes interrogées.
Là encore, la couverture était très variable en fonction des classes d’âge : de 85.7% pour les
30-34 ans à 71.0% pour les 60-64 ans.
Dans le Baromètre cancer, 80% des FCU avaient été prélevés par un gynécologue. [23]
Tableau IV. Dernier frottis cervico-utérin dans la population générale.
Etudes Dernier FCU
≤ 3 ans > 3 ans ou jamais
2011- Baromètre cancer
[23]
77.2%
30-34 ans : 85.7% 35-39 ans : 85.5%
40-44 ans : 84.3% 45-49 ans : 92.2%
50-54 ans : 84.9% 55-59 ans : 65.5%
60-64 ans : 71.0%
Chiffres non
communiqués
2.3.2. Dans la population médicale
Dernier FCU :
Un FCU avait été réalisé dans les 3 ans pour 79% à 80.9% des personnes interrogées.
Les femmes jeunes étaient les plus assidues avec plus de 87% de participation.
Tableau V. Dernier frottis cervico-utérin chez les médecins.
Etudes Dernier FCU
≤ 3 ans > 3 ans ou jamais
2005- Baromètre santé médecins /
pharmaciens [5]
80.9%
≤ 40 ans : 87.5%
41-50 ans : 85.1%
> 50 ans : 62.9%
Chiffres non
communiqués
2010- Santé physique et psychique [4] 79%
35-39 ans : 88%
60-64 ans : 66%
Chiffres non
communiqués
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2.3.3. Dans notre étude
Réalisation d’un FCU :
Dans notre étude, 98.5% des femmes médecins ont déjà eu un frottis cervico-utérin.
Ce résultat est légèrement supérieur à celui de la population générale.
95.4% des prélèvements étaient effectués par un gynécologue. Cela représente bien plus que
les 80% de l’étude du Baromètre cancer.
Dernier FCU :
Chez les femmes de notre étude, 86.3% avaient réalisé un FCU dans les 3 ans, versus 13.7%
qui n’en avaient jamais réalisé ou dont le dernier datait de plus de 3 ans.
Ce chiffre était de 85.7% pour les 30-39 ans, 90.0% pour les 40-49 ans, 90.9% pour les 50-59
ans et 89.5% pour les 60 ans et plus.
Nous avons donc observé une augmentation progressive de la proportion de femmes ayant
réalisé leur FCU dans les 3 ans, de 30 à 59 ans. Ce chiffre reste stable après 60 ans, malgré la
multiplication des dépistages.
Comparativement à la population générale et médicale, les femmes médecins étaient plus à
jour de leur frottis après 50 ans. Nos résultats étaient identiques avant 50 ans.
Dans notre étude, les femmes n’ayant jamais réalisé de FCU ou dont le dernier remontait à
plus de 2 ans, indiquaient une négligence 55.6%, un manque de temps 66.7% ou un geste
douloureux ou désagréable 22.2%.
Nous avons décelé un lien significatif entre FCU et mammographie. En effet, les femmes
ayant réalisé une mammographie dans le cadre du dépistage individuel étaient plus
fréquemment à jour de leur FCU.
Serait-ce une population plus favorable à un dépistage élargi ? Ou des femmes plus
préoccupées par leur santé ?
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Dans le document
DOCTORAT EN MEDECINE THESE
(Page 89-95)