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Chapitre 2 Variables majeures pouvant influencer la démographie :

1 Population Française :

Comptant 63.7 millions d’habitants au premier janvier 2013, la France métropolitaine devrait voir croître sa population au cours des cinquante prochaines années pour atteindre les 73.6 millions d’habitants au premier janvier 2060 (Blanpain et Chardon, 2010). C’est l’estimation proposée par l’INSEE si la démographie suit la projection centrale. L’Insee retient 6 variables pouvant influencer cette projection, la fécondité, le solde migratoire et l’espérance de vie avec une variable haute et basse pour chacune (figure 2.1).

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Figure 2.1 : Variable retenue pour la projection démographique de la France de 2007 à 2060 :

source : Projection de population à l’horizon 2060 ; Nathalie Blanpain, Olivier Chardon, division enquêtes et études démographiques, Insee, n°1320 Octobre 2010

Le scénario central prévoit une croissance de la population française sans discontinuer jusqu’en 2060 avec un taux de croissance déclinant autour des années 2035-2040 (figure 2.2). La modification d’une seule variable par rapport au scénario central offre 6 scénarii envisageables. Les variations extrêmes de l’espérance de vie n’influent que dans une faible mesure le scénario central. Les variations du flux migratoire et du taux de fécondité ont, eux, par contre un impact plus marqué sur l’évolution de la population. Si ceux-ci suivent l’hypothèse haute, la croissance de la population devrait rester soutenue jusqu’en 2060, a contrario les hypothèses basses pour ces 2 variables marqueraient quasiment l’arrêt de la croissance de la population française vers 2040. Entre les 2 scénarii extrêmes, il y a une variation de 7 millions d’individus.

Figure 2.2 : Évolution passée et future de la population française selon le scénario central et les six

variantes retenues

source : Projection de population à l’horizon 2060 ; Nathalie Blanpain, Olivier Chardon, division enquêtes et études démographiques, Insee, n°1320 Octobre 2010

D’autre part, la pyramide des âges de la population française va se restructurer avec une croissance très importante de la part des plus de 60 ans qui en 2060 représenteront un tiers de la population, dont la moitié aura plus de 75 ans (figure 2.3).

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Figure 2.3 : Pyramide des âges de la population française en 2007, projection de celle-ci en 2060.

Projection de la population à horizon 2060 ; Nathalie Blanpain, Olivier Chardon, division enquêtes et études démographiques, Insee, n°1320 Octobre 2010

Les valeurs démographiques nationales sont une moyenne des valeurs régionales, celles-ci présentent également des valeurs fortement divergentes en termes d’évolution démographique. Ainsi comprendre ces grandes tendances d’évolution démographique régionale permet de se projeter sur

ce que sera la France de demain.

1.2 Projections régionales de la population :

L’INSEE a présenté en 2006 une projection de l’évolution de la population régionale de la France métropolitaine en 2030. Ainsi, si les tendances démographiques actuelles se confirment, la population française devrait se concentrer dans les régions du sud et de l’ouest du pays, la population dans certaines régions du nord-est baisserait (Léon et Godefroy, 2006).

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Figure 2.4 : Évolution de la population régionale entre 2005 et 2030 selon le scénario central :

source : Projection de la population à l’horizon 2030, la Charente- Maritime et la Vienne alimentent l’augmentation en Poitou-Charentes, décimal, Insee Poitou-Charentes n°273 Août 2007

La population devrait croître dans l’ensemble des régions françaises, sauf en Auvergne et en Bourgogne (qui présenteront une faible récession) ainsi qu’en Lorraine et en Champagne-Ardenne qui connaîtront aussi une récession plus marquée (figure 2.4). La Haute et Basse Normandie ainsi que la Picardie, le Limousin et la Franche-Comté connaîtront une légère croissance démographique qui s’explique par un solde naturel positif entre 5 et 8 % mais un solde migratoire en faveur de l’exode régional qui réduira la portée de cette croissance (sauf pour le Limousin). L’Ile de France présente, elle, un profil relativement atypique avec un solde naturel proche de 15.3 % et une croissance démographique de 9.2 %. Ce profil particulier s’explique principalement par l’immigration étudiante et liée à l’emploi que connaît la région ainsi que par l’émigration des populations d’Ile de France pour une autre région au moment de la retraite. La Bretagne, les Pays de la Loire, la région Rhône-Alpes ou encore l’Alsace présentent des soldes naturels entre 2 et 9 % Ceux-ci sont couplés à un solde migratoire très positif expliquant leur évolution démographique avoisinant les 15 % pour la période donnée. Enfin, les régions du sud, la Corse, l’Aquitaine, le PACA, mais surtout le Midi-Pyrénées et le Languedoc-Roussillon présentent globalement un solde naturel faible voir négatif pour la plupart, mais qui est contrebalancé par une forte immigration expliquant la croissance démographique allant de 13.8 % pour la Corse à 32.2 % pour le Languedoc-Roussillon (Léon et Godefroy, 2006).

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Tableau 2.1 : Âge moyen et structuration de la population régionale française en 2005 et en 2030 en

fonction du scénario central de projection.

Source : Projections régionales de population à l’horizon 2030 ; Olivier Léon, Pascal Godefroy, pôle Emploi-population, Insee, n°1111 décembre 2006

D’autre part, en lien avec l’arrivée aux grands âges des générations du baby-boom, la population va vieillir, et la part des personnes de plus de soixante ans va croitre dans l’ensemble des régions (tableau 2.1). L’Ile-de-France serait la région la moins touchée par ce phénomène et serait la seule

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région française à présenter un âge moyen de moins de 40 ans. Dans la moitié des régions, les décès dépasseront en nombre les naissances provocant un solde naturel négatif. Ce phénomène rendra ces régions d’autant plus susceptibles aux variations migratoires. Il est également à noter que les régions où la croissance démographique serait la plus faible, seraient également celles où la population des moins de 59 ans diminuerait le plus, pérennisant le phénomène de décroissance démographique (Léon et Godefroy, 2006).

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