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Chapitre 4 : Discussion

1 Comparaison Brest / National :

Le secteur odontologique en France est très largement dominé par l’activité libérale. En 2012, 90.54 % des chirurgiens-dentistes exerçaient dans le secteur d’activité libérale ou mixte (c’est-à-dire libérale et salariée) (Sicart, 2012). Pour les chirurgiens-dentistes diplômés de l’UFR brestois les proportions sont proches avec 84.8 % des praticiens exerçant dans le secteur libéral. (chapitre 3 sous chapitre 5.1.1)

Une partie de cet « écart » par rapport à la moyenne nationale peut s’expliquer dans la méthodologie de « recensement » de l’activité. La DREES utilisait les données du répertoire ADELI jusqu’en 2012, depuis elle utilise celles du répertoire RPPS. Lors du décompte du secteur d’activité, elle comptabilise comme secteur d’activité libéral tous chirurgiens-dentistes ayant une activité libérale ou mixte. Ceci a pour effet d’augmenter artificiellement le secteur d’activité libérale. Pour le décompte du secteur d’activité des chirurgiens-dentistes diplômés de l’UFR de Brest ayant une activité mixte, ils ont été dénombrés dans le secteur libéral et le secteur salarié, ceci dans le but de représenter le plus fidèlement les proportions de l’activité globale ayant lieu dans chaque secteur.

Le Secteur libéral :

L’exercice de la profession se fait encore majoritairement dans les cabinets individuels en France avec un peu plus de 40 % des chirurgiens-dentistes optant pour ce mode d’exercice en 2012. Bien que majoritaire, ce mode d’exercice est en perte de vitesse, ayant perdu 20 points entre 2002 et 2012 (Figure 1.18). Concernant les anciens étudiants brestois, Ils ont, eux, plébiscité davantage l’exercice dans les cabinets individuels durant les décennies 80 et 90 totalisant 40 à 45 % de l’activité des chirurgiens-dentistes. Depuis les années 2000 celui-ci est en fort déclin passant sous la barre des 30 % en 2012. (Figure 3.15)

L’exercice dans un cabinet de groupe est choisi par un tiers des chirurgiens-dentistes comme moyen d’exercer la profession en 2012. Cette proportion est restée relativement inchangée lors de la dernière décennie (Figure 1.18). Concernant les chirurgiens-dentistes diplômés de l’UFR de Brest, l’exercice en groupe égale l’exercice individuel durant la décennie 90 et dépasse celui-ci lors de la décennie 2000. Celui-ci représente actuellement le secteur d’activité principal (figure 3.15).

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L’exercice en société a connu une croissance importante au cours de la dernière décennie passant de 3 % de chirurgiens-dentistes exerçant sous ce statut en France en 2002 à 15 % en 2012. Localement, la croissance de ce secteur est superposable (de 5 % en 1999 à 15 % en 2012). (Figure 3.15) Cette croissance fulgurante lors de la dernière décennie peut s’expliquer par l’ouverture récente des sociétés d’exercice libéral (SEL) aux chirurgiens-dentistes (juillet 1992) ainsi que par sa fiscalité avantageuse au-delà d’un certain niveau de revenu. L’exercice en SEL ne permet pas de dissocier l’exercice individuel (société unipersonnelle) de l’exercice en groupe (société pluripersonnelle). Ainsi, il est difficile de savoir si la baisse majeure des cabinets individuels durant la dernière décennie s’est faite au profit de sociétés unipersonnelles, ce qui correspondrait alors davantage à un changement de statut juridique qu’à un changement du type de structure d’installation, ou si celle-ci s’est faite au profit de sociétés pluripersonnelles, auquel cas un changement majeur du type de structure d’installation se serait opéré lors de cette décennie.

Ainsi pour l’exercice libéral de la profession, l’exercice individuel reste majoritaire mais il est en perte de vitesse principalement au profit de l’exercice en société. L’exercice en groupe seconde l’exercice individuel et reste relativement inchangé en proportion depuis 10 ans. La situation des chirurgiens- dentistes diplômés de l’UFR de Brest est différente. L’exercice individuel et en groupe était réalisé dans des proportions quasiment équivalentes jusqu’au milieu des années 2000 où l’exercice individuel a reculé au profit des exercices en groupe et en société. Ces différences entre l’échelon local et national peuvent s’expliquer par plusieurs raisons. Premièrement, par la jeunesse des chirurgiens- dentistes brestois (ayant 9 ans de moins que la moyenne nationale). Or, il est mis en avant que les jeunes générations délaissent l’exercice individuel au profit des exercices en groupe ou en société. (Figure 3.24). D’autre part, la féminisation plus importante de l’effectif brestois pourrait également expliquer cette tendance à l’exercice en groupe et en société. En effet, concernant l’exercice durable, la présente étude met en avant un plus faible recours à l’exercice en cabinet individuel des femmes (6 points d’écart). (Figure 3.25)

Le secteur salarié :

En 2012, les chirurgiens-dentistes de France exerçant dans le secteur salarié sont majoritairement employés par des centres de santé (du type mutualiste) à 62 %, viennent ensuite les employés hospitaliers à 14 %, puis les employés des cabinets libéraux avec 10 %, puis l’emploi par les organismes de Sécurité sociale pour 7 % d’entre eux et enfin ils sont 7 % à être employés dans un autre secteur (Sicart, 2012). Concernant la répartition des chirurgiens-dentistes diplômés de l’UFR de Brest dans le secteur salarié la même année, celle-ci est dominée par le secteur hospitalier représentant 52 % des emplois, vient ensuite l’emploi dans les centres de santé (type mutualiste) qui concentrent 46 % des emplois. Enfin l’emploi salarié au sein des cabinets libéraux ne représente que 2 % du secteur. (Figure 3.10) L’organisme de la Sécurité sociale n’emploie qu’un ancien étudiant de l’UFR d’odontologie de Brest.

Cette forte proportion du secteur hospitalier pourrait s’expliquer par la création relativement récente de l’UFR et du recrutement très majoritairement local du corps enseignant de l’UFR.

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1.2 Lieu d’installation :

L’installation des anciens étudiants brestois se fait majoritairement dans la région (80 %). Ceci s’explique pour partie par l’origine des étudiants provenant uniquement de la PACES de Brest. La plupart des régions ayant un UFR d’odontologie arrivent à retenir les jeunes chirurgiens-dentistes pour leur exercice futur (figure 2.12). A contrario, les régions sans UFR d’odontologie ont souvent un nombre plus faible d’installation de jeunes chirurgiens-dentistes que le nombre de places leur étant attribué à l’issue de la PACES par le numerus clausus régional (rapport ONDPS). L’UFR d’odontologie de Brest s’inscrit donc dans la même dynamique nationale d’installation des jeunes chirurgiens- dentistes : à proximité des centres formateurs, mais ne joue aucun rôle dans la baisse de la démographie des régions non dotées d’UFR du fait de la provenance brestoise de l’ensemble des lauréats au concours de PACES admis à poursuivre leurs études dans l’UFR. Au contraire, nous pouvons considérer que la Bretagne, avec un solde migratoire négatif (- 10.9 % des chirurgiens- dentistes de moins de 35 ans), forme plus de chirurgiens-dentistes exerçant par la suite hors de la région qu’elle n’en accueille. (ONDPS, 2013)

2 Comparaison Brest intra cohorte :

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