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E. ANALYSE CRITIQUE DE LA REVUE DE LA LITTÉRATURE

2. Population

Dans l’étude d’Hildingsson & al. (2010), les données démographiques sont majoritairement identiques (statut marital, niveau d’études, origine), et cela laisse penser que les résultats pourraient être difficilement généralisables. Nous avons fait le même constat pour l’étude de Premberg & al. (2011) où la grande majorité de l’échantillon est d’origine suédoise.

II Biais et limites relatifs à la méthode

D’une manière générale, nous avons remarqué qu’il était impossible de prendre en compte toutes les variables qui pourraient influencer le vécu des pères à l’accouchement dans une seule étude (âge du père, primipère ou multipère, expériences précédentes, participation à un cours de PANP, recours à l’APD par la partenaire, éléments de complication ou de stress pour le couple, satisfaction de la partenaire, satisfaction de l’accompagnement de la sage-femme, adaptation néonatale, etc.). Il est évident que l’on ne peut pas s’attendre à ce que chaque étude prenne en compte autant de facteurs. Cependant, il nous semble que certains éléments sont plus importants que d’autres et représentent un biais s’ils ne sont pas pris en compte dans une étude ; nous pensons, par exemple, que le fait d’avoir suivi des cours de PANP peut influencer le vécu des pères, et plusieurs études soulèvent ce point (Kopff-Landas & al., 2008, Bäckström & Hertfelt Wahn, 2009, Capogna & al., 2006, Johnson, 2002b). Nous pensons également que les pères dont la partenaire a eu une APD durant le travail peuvent avoir une toute autre expérience que s’il n’y a pas d’APD. En effet, la moitié de nos études mettent en avant qu’un des éléments se rapportant à un mauvais vécu pour le père est le fait d’être témoin de la douleur de leur partenaire (Johnson, 2002b ; Kopff-Landas & al., 2008 ; Premberg & al., 2011 ; Capogna & al., 2006).

Dès lors, nous avons remarqué que la majorité de nos huit études ne prenait pas en compte cet élément : dans l’étude de Premberg & al. (2011), nous ne savons pas si les partenaires des participants avaient une APD ou non et il n’y a donc pas de résultats sur l’impact de celle-ci sur le vécu du père. Il en va de même dans les deux études de Johnson (2002a et b), dans celle de Bäckström & Hertfelt Wahn (2009) et dans celle de Hildingsson & al. (2010). Pourtant dans cette dernière étude, nous avons pu remarquer que les auteur-e-s avaient essayé de prendre en compte une multitude de variables différentes afin d’évaluer le vécu des pères en salle d’accouchement. Enfin, dans les deux études françaises de Kopff Landas et Moreau & al. (2008 ; 2008), basées sur le même échantillon, nous apprenons que

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83 30 femmes sur 33 ont reçu une APD. Cependant, il n’y a pas de résultats en lien avec son impact sur le vécu des pères. Cela constitue donc un biais pour les résutlats de notre RdL.

D’autres biais et limites ont été relevés dans nos études ; Hildingsson & al. (2010) pensent que les études quantitatives pour ce genre de sujet pourraient représenter une limite quant aux résultats trouvés, dû au fait que les questions posées n’ont que quelques réponses à choix. Les auteur-e-s relèvent également comme limite de leur étude qu’ils n’ont pas eu accès aux dossiers de naissance et ont dû se fier aux dires des pères dans leur questionnaire, notamment par rapport au mode d’accouchement de leur partenaire. Cependant, il est précisé que l’un des facteurs d’inclusion de l’étude est que leurs participants maîtrisent la langue suédoise ; nous pouvons donc penser qu’ils ont compris la question et que les données sont fiables. Nous avons également relevé pour cette étude que les questionnaires avait été remplis deux mois après la naissance. Il est possible que dans certains cas, les pères aient déjà oublié certains détails de l’accouchement.

Finalement, nous avons relevé dans l’étude de Kopff-Landas & al. (2008) que les entretiens avaient été menés en présence des mères. Or, on peut supposer que dans certains cas, les pères n’osent pas forcément parler de l’accouchement de la même manière lorsqu’ils sont en compagnie de leur partenaire. De plus, ces entretiens ont duré en moyenne 17 minutes pour chaque couple (de 6 à 48 minutes). Cela représente, à notre sens, peu de temps pour se faire une idée globale du vécu de deux personnes.

III Biais et limites relatifs à la date de publication

Nous avions spécifié dans nos critères d’inclusion que nous ne prenions que des études acceptées ou publiés après l’année 2000. Nous avons donc retenu les deux études de Johnson datant de 2002 (a et b), mais nous nous rendons bien compte que celles-ci nous amènent des résultats qui ont été obtenus il y a plus de dix ans et que cela n’est pas forcément représentatif de notre population actuelle.

IV Biais et limites relatifs aux résultats

D’une manière générale, les études qualitatives représentent un échantillon limité, et les résultats sont donc difficilement généralisables (voir supra I p.80).

Les parties des résultats des études Kopff-landas & al. (2008) et Moreau & al. (2008) nous semblent respectivement restreintes ; nous avons toutefois évalué que les résultats des deux études étaient complémentaires et qu’elles formaient un recueil complet de résultats

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84 lorsqu’elles étaient mises ensemble. Nous pensons que les auteur-e-s ont séparé les deux études par mesure de clarté pour les lecteurs.

Dans l’étude de Johnson (2002a), la présentation des résultats nous a semblé difficile à comprendre et par conséquent, l’analyse de ceux-ci a été un processus long et complexe.

Johnson (2002b) ne mentionne pas de limites au sein de son étude et cela réduit, à notre sens, la pertinence des résultats.

Par ailleurs, nous avons remarqué que les résultats des deux études de Johnson (2002a, b) sont souvent très proches (sauf pour les résultats concernant le stress qui est un facteur uniquement traité par Johnson, 2002a) ; or, l’auteur ne précise pas si les résultats provenant des deux études sont complémentaires ou s’ils sont identiques et utilisés dans les deux études. Malgré une tentative de notre part de contacter l’auteur, la question n’a pas pu être élucidée. Cela représente donc une limite pour notre RdL bien que les résultats qui se répètent ne concernent toutefois pas la majorité.

Enfin, les auteur-e-s de l’étude Capogna & al. (2008), ont comparé les résultats du questionnaire anténatal (entre 36 et 38 SA, alors que l’accouchement n’avait pas encore eu lieu, et qu’il n’y a donc pas encore de distinction avec ou sans APD) avec ceux du questionnaire postnatal (où les deux groupes avec et sans APD sont alors distingués) ; ils/elles se sont rendus compte que les pères qui avaient rapporté en prénatal un sentiment de manque de préparation pour assister à l’accouchement de leur partenaire, se trouvent être les pères du groupe sans APD en postnatal. L’étude relève alors une potentielle influence culturelle sur le choix de recevoir une APD et sur le fait de se sentir prêt ou non. Cela peut représenter à notre sens un biais quant aux résultats, qui par ailleurs nous ont semblé particulièrement contrastés.

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V Biais et limites relatifs à nos critères d’inclusion et

d’exclusion

Voici un tableau récapitulatif des études en lien avec nos critères d’inclusion :

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