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CARACTERISTIQUES DU BASSIN VERSANT KEBIR-RHUMEL

LA POLLUTION DES EAUX DE SURFACE DANS LE BASSIN VERSANT KEBIR RHUMEL

CHAPITRE IV

LA POLLUTION DES EAUX DE SURFACE DANS LE BASSIN VERSANT KEBIR RHUMEL

INTRODUCTION

L’Algérie, se caractérise par la rareté des ressources en eau, rejoignant ainsi l'ensemble des pays arides et semi-arides. La pollution de ces ressources par les effluents domestiques et industriels due à l’accroissement démographique et les activités industrielles favorise la dégradation de la qualité de l’eau et compromette le déséquilibre du milieu récepteur (Smith, 2001).

Les caractéristiques morphologiques du bassin Kébir-Rhumel ont permis de réaliser, le plus grand barrage en Algérie (le barrage de Beni-Haroun). Il permet de mobiliser les eaux de l'oued Kébir-Rhumel qui est la principale ressource hydrique de la région. Le barrage de Beni-Haroun est destiné à desservir l’alimentation en eau potable à plus de deux millions d’habitants en l’an 2030 et à l’irrigation de Quatre périmètres (Teleghma, Remila, Ouled Fadel, Chemora et Batna-Ain Touta) d'une superficie totale d’environ 42.000 ha.

La majorité des rejets domestiques et industriels de la région se déversent dans les cours d’eau du bassin (ANBT, 2003). Ces rejets industriels et domestiques dans les cours d’eau du bassin et dans la retenue du barrage favorisent l’enrichissement de l’eau en éléments nutritifs, phosphore et azote et notamment l’augmentation corrélative de la production végétale aquatique, principalement des algues planctoniques ou fixées, ce qui altère les propriétés physiques et chimiques de l’eau (Cablancq et Decamps, 2002).

Plusieurs études menées sur les lacs ont mis en relation la quantité de phosphore disponible, la typologie des plans d’eau et la biomasse des algues du plancton. Ces résultats ont accrédité l’idée qu’on pouvait limiter le développement d’algues en réduisant les apports de phosphores (Cablancq et Decamps, 2002 ; Deceballos et al., 1998). C’est pour cela, il est indispensable d’adopter, les démarches nécessaires pour protéger les cours d'eau du bassin et de réagir rapidement pour faire le recyclage et la récupération des eaux polluantes avant de les rejeter dans les oueds, pour éviter tout risque de contamination des eaux de la retenue du barrage.

IV.1 DESCRIPTION DE LA ZONE D’ETUDE

Le bassin ’’Kébir-Rhumel’’ qui s’étend sur une superficie totale d’environ 8800 km2 déborde largement les limites géographiques du constantinois (figure IV.1). Il s’étend des marges septentrionales des hautes plaines, des sebkhas au Sud et à la mer méditerranée au Nord. Le bassin est drainé par deux cours d’eau principaux. Dans la

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partie sud ; L’oued Rhumel et dans la partie ouest ; l’oued Enndja. Leur confluence à l’aval de Grarem donne l’Oued el Kébir, lequel rejoint plus au Nord méditerrané.

Ces principaux oueds présentent de l’amont à l’aval des aspects nettement contrastés : au relief plat et dénudé et au chevelu hydrographique assez lâche des hautes plaines, succèdent de basses collines telliennes aux vallées encaissées, lesquelles se prolongent au nord par des massifs montagneux affectés par une densité de drainage importante (Mébarki, 1986).

Figure IV.1 Situation géographique des stations de mesures dans le bassin Kébir-Rhumel

IV.2 DONNEES ET PRELEVEMENTS DES ECHANTILLONS

Le présent chapitre est conduit sur le contrôle des différents paramètres indicateurs de pollution dans quatre stations hydrométriques sur le bassin Kébir-Rhumel et l’analyse des paramètres physicochimiques et bactériologiques au bord de la retenue du barrage de Beni-Haroun.

- Des analyses journalières effectuées par l’Agence Nationale des Ressources Hydriques (ANRH) de Constantine durant la période (1984-2005) dans quatre stations

Limitation du bassin Oued Permanent Agglomeration Station de mesure

LEGENDE

0 10 20Km

Beni-Haroun dam

Oued Rhumel Oued Enndja

Oued Kebir

Station Ain Smara Station H. Grouz

Station El Menia Station Grarem

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hydrométriques (Ain Smara, Hammam.Grouz, Grarem et Menia). D’autres prélèvements on les a élaborés durant l’année 2006-2007 au pied du barrage.

- Les flacons destinés au prélèvement sont traités pendant 24h à l’acide nitrique HNO3 dilué à 1/20, égouttés puis rincer à l’eau distillée, un deuxième lavage est élaboré aussi avec de l’acide nitrique à 1/3, il est suivi d’un rinçage à l’eau distillée jusqu’à cessation de toute acidité au papier tournesol. Un dernier rinçage à l’eau distillée fraîchement préparée est effectué (Franck, 2002 ; Rodier, 1996).

- Au moment du prélèvement, les flacons seront rincés 3 fois avec de l’eau à analyser, puis remplis jusqu’au bord. Le bouchon est placé de telle façon qu’il n’y ait aucune bulle d’air et qu’il ne soit pas éjecté au cours du transport (Rodier, 1996).

- L’échantillonnage pour l’analyse bactériologique a été placé dans des bouteilles en verre étuvées à 220°c. Les échantillons ont été transportés à basse température (4°c) depuis le terrain jusqu’au laboratoire. Le pH, l’Oxygène dissous, Conductivité électrique et Température, ont été mesurés in situ.

IV.3 RESULTATS ET DISCUSSION IV.3.1 Paramètres indicateurs de pollution

L'analyse des paramètres indicateurs de pollution a été effectuée en se basant sur des données mesurées dans les stations hydrométriques (Ain Smara (W.

Constantine), Grarem, Menia et Hammam Grouze (W. Mila)) durant la période (1984 -2005).

3.1.1. Etude du paramètre NH4+

Les variations annuelles du paramètre NH4+

durant la période 1984-2005, (figure IV.2) montrent que les teneurs les plus élevées sont observées dans les stations de Ain Smara et Menia et avec des concentrations qui varient entre (4,5 et 27 mg/l).

Ces teneurs proviennent essentiellement des rejets domestiques et de l'industrie chimique, notamment de la fabrication des engrais (l'industrie de la wilaya de Constantine, ses rejets allant à Ain Smara (ANBT, 2003 ; ANRH.a, 1999), en présence du chlore, les concentrations élevées de NH4+

favorisent la formation des chloramines qui sont très toxiques, ce qui affecte la qualité des eaux traitées, (Potelon, 1998). Les faibles teneurs ont été obtenues dans les stations de Grarem et Hamam Grouze (< 2 mg/l).

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0 5 10 15 20 25 30

NH4(mg/l)

Temps (Année)

St Ain Smara St H-Grouze St Grarem St Menia Norme

Figure IV.2 Variation moyenne annuelle du paramètre NH4+ durant la période (1984-2005)

3.1.2 Variation de paramètre NO2