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d. La notion de consommation de l’entourage

2. La plante et dérivés

Le cannabis est donc depuis toujours un sujet de controverse dans le monde entier. A ce jour que savons-nous de cette plante légendaire?

2. La plante et dérivés

Le cannabis n’est autre que le nom latin du chanvre. C’est une plante herbacée, dioïque (les pieds mâles et femelles sont distincts), de l'ordre des urticales, de la famille des Cannabinacées [3].

Sa culture est annuelle et les plants peuvent atteindre deux à six mètres. Les plants portent des feuilles, des inflorescences femelles ou sommités fleuries et des graines. Les feuilles sont d'un vert très caractéristique découpées en cinq à sept folioles ou segments qui sont lancéolés, dentelés et disposés en éventail [15]. (Figure 8)

La classification botanique du cannabis est sujette à polémique. En effet, il a été proposé qu’il comporte plusieurs espèces : ruderalis, sinensis, indica. Cependant nous retiendrons l’hypothèse la plus simple suggérant qu’il existe deux principaux types selon le mode de culture : le cannabis sativa sativa et le cannabis sativa indica. Le premier, cultivé en terrain humide, est riche en fibres. Il sert à la fabrication des tissus et des cordages. Le second, cultivé dans des milieux chauds et secs, va produire une résine pour lutter contre la sécheresse. C’est cette résine, présente en abondance dans les feuilles et les sommités florales, qui sert à la fabrication de produits riches en substance psychoactive [16].

Les intoxications orales au cannabis chez l’enfant : aspects épidémiologique clinique évolutif et médico-légal

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Pour augmenter encore la concentration en THC certains producteurs utilisent la technique du « sinsemilla » (en espagnol « sinsemilla » signifie sans graines) qui implique de séparer les plants femelles des plants mâles avant la pollinisation. En effet, les plants femelles produisent plus de THC que les plants mâles surtout lorsqu’ils sont non pollinisés et sans graines. Ainsi, peut-on obtenir des produits qui, à l’état brut, contiennent jusqu’à 15 voire 20 % de THC [17].

Désormais, il est possible de trouver sur le marché des herbes dénommées « skunk » (abréviation de l’anglais, skunk weed, qui signifie « herbe de salaud ») ou bien « super-skunk», obtenues à partir de culture sous serre, hydroponique, avec des conditions de luminosité et de température optimales. À partir de techniques de génie génétique, on obtient des plants si riches en THC que des cristaux apparaissent à la surface des feuilles, ce que les consommateurs appellent « cristal skunk ». Ces cristaux peuvent ensuite être recueillis à froid pour former l’« ice skunk » [18].

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Le cannabis est consommé sous trois formes : la plante brute, la résine et l’huile.

Les feuilles de cannabis séchées et les tiges sont écrasées et roulées dans du papier à cigarette pour former ce que les consommateurs appellent communément un « joint ». Cette herbe, appelée aussi « beuh » chez les adolescents, est vendue le plus souvent pure. Il en existe de toutes les variétés et de tous les prix. En France, le cannabis à l’état brut est principalement fumé. Par cette voie, on obtient une intensité et une durée des effets optimales puisque la moitié du principe actif va être absorbé. Les effets apparaissent ainsi en quelques minutes, et durent plusieurs heures.

La résine gluante, qui contient le plus de THC, est rassemblée et pressée en « barrette » ou en « savonnette ». Cette forme concentrée est appelée « haschisch », ou plus communément « shit ». Pour améliorer la « rentabilité » du trafic, ce haschisch est rarement vendu à l’état pur et il est souvent coupé avec d’autres substances comme le henné ou la paraffine. Au vu de sa forme compacte, il est plus facile d’en faire la contrebande, et c’est cette forme qui est la plus disponible auprès des adolescents. Ce haschisch peut être fumé mélangé avec du tabac sous forme de « joint » ou dans des pipes spéciales appelées «bongs» ou « hookahs ». Ce sont des pipes à eau qui permettent de refroidir la fumée pour la rendre moins irritante. Ce dernier mode de consommation permet d’absorber des quantités beaucoup plus importantes de cannabis.

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On peut aussi extraire de l’huile de haschisch à partir de la plante (en utilisant des solvants). Le plus souvent, il est utilisé pour enduire du papier à rouler les cigarettes. On peut aussi verser l’huile goutte à goutte sur des feuilles de cannabis écrasées pour augmenter les effets psychoactifs des « joints ». L’huile de haschisch appelée « huile rouge » peut contenir plus de 40 % de THC. Cette huile est aussi consommée par voie orale, mélangée à de la nourriture, comme dans certaines pâtisseries appelées « space cake ». En raison du premier passage hépatique et de l’absorption lente, les effets sont plus lents à apparaître et peuvent durer de 8 à 24 heures. Ils seront aussi beaucoup plus intenses [18].

Près de soixante cannabinoïdes naturels ont été identifiés dans la plante. Ce sont des dérivés phénoliques non azotés du benzopyranne. Les principaux sont le cannabidiol, le cannabinol, le delta-9-trans-tétrahydrocannabinol (THC), le delta-8- trans-tétrahydrocannabinol et les acides delta-8- et delta-9-tétrahydrocannabinoliques [15].

Le cannabinol (CBN) présente une activité psychotrope dix fois moindre que celle du THC. Le cannabidiol (CBD) présente des propriétés anticonvulsives, anti-anxiété, antipsychotiques, anti-nauséeuses et antirhumatismales [19].

Le THC est le principe actif majeur du cannabis. Dans la suite de notre travail nous nous attèlerons à montrer le mécanisme d’action de celui-ci dans l’organisme humain. (Figure 9)

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