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Plans d’eau temporaires au sein de bas-marais

Les bas-marais sont des zones humides ouvertes dont la micro-topographie offre une mosaïque d’habitats. Les buttes et bordures de marais submergées de manière périodique (quelques semaines par an) sont occupées par une végétation hélophytique graminées et graminoïdes (Phragmito-Magnocaricetea). Les dépressions plus ou moins grandes (≥ 20 m2), plus ou moins profondes (0.5-1 m) et temporaires sont colonisées par des végétations aquatiques submergées ou flottantes, caractérisées par une richesse et une valeur de conservation exceptionnelles. Les communautés de characées ciblées par la présente fiche de mesure appartiennent aux alliance Nitellion flexilis et Nitellion syncarpo-tenuissimae (Charetea).

Le Charion (incluant le Nitellion), est inscrit à l’annexe 1 de l’ordonnance sur la protection de la nature et du paysage OPN en tant que milieux naturels dignes de protection (art. 14, al. 3) . Dans le canton de Genève, seuls les Prés-de-Villette sont des bas-marais d’importance nationale et font donc l’objet de l’Ordonnance sur les bas-marais (451.33).

Les mares et étangs sont des formations naturelles ou résultent d’une intervention humaine (décapages, excavations). La trophie, le pH du milieu, le rythme et la durée de la submersion déterminent les espèces et donc les différents types d’associations végétales.

Ces milieux pionniers sont de plus en plus rares du fait du drainage des zones marécageuses et de la stabilisation des niveaux d’eau. En effet, la lutte contre l’embroussaillement des marais par le Solidage et les Saules se concrétise par le maintien artificiel de niveaux d’eau élevés.

11/18/15 Conception et élaboration : DGNP, LEBA-Université de Genève - 2015 Les Prés de Villette (Gy)

© D. Auderset / A. Boissezon

Association de Characées indicatrices de milieux temporaires acides ou faiblement alcalins,.

Espèces prioritaires des milieux oligo-mésotrophes: Nitella gracilis, Nitella opaca, Chara virgata (C.delicatula), et méso-eutrophes: Nitella mucronata.

Conservation d’une flore aquatique pionnière, et en particulier les associations de characées, en assurant, au minimum une année sur 5 environ, des périodes d’assec automnal suivi de périodes hivernale et estivale d’inondation.

Lorsque la gestion des niveaux d’eau n’est pas possible, création de nouvelles gouilles pour compenser le comblement naturel des milieux adjacents.

Conservation d’une flore caractéristique: (1) des eaux oligo- à mésotrophes neutres à acides (Nitelletum opacae, Nitelletum gracilis) en limitant les apports d’eau enrichies en nutriments et en calcium ; (2) des eaux méso à eutrophes non polluées (eutrophisation naturelle) et alcalines (Nitelletum mucronatae).

Conservation de quelques secteurs ombragés donc plus frais afin de garantir la survie des

Lutte contre la colonisation d’espèces néophytes envahissantes (ex. Solidago gigantea, Solidago canadensis, Ludwigia peploides, L. grandiflora, Echhornia crassipes).

EL EM EN T S GEN ER A U X

Les bas-marais sont alimentés par les précipitations et le ruissellement des eaux en surface à travers le bassin versant. La variabilité des niveaux d’eau suit un cycle hydrologique et climatique annuel voire inter-annuel. Les étangs peuvent s’assécher à des rythmes différents, chaque année ou bien seulement les années les plus chaudes et sèches (ex. 2003, 2006, 2009, 2015).

La végétation des dépressions au sein des bas-marais se développent sur un sédiment ordinairement assez meuble, acide à alcalin, argileux, plus ou moins riche en matière organique et en débris végétaux. Sans phase d’assèchement, le substrat reste anoxique, la décomposition de la matière organique ralentit et l’atterrissement des plans d’eau s’accélère.

CC

Les bas-marais s’insèrent dans une dynamique d’atterrissement naturel progressif. En l’absence de facteur naturel ou anthropique de rajeunissement, ils évoluent vers des formations boisées en particulier des saulaies cendrées (Salicion cinereae), des aulnaies noires (Alnion glutinosae).

Les végétations immergées des gouilles disparaissent au profit d’hélophytes (Phragmition et Magnocaricion).

Tapis de Nitella opaca au Pré Bordon

© D. Auderset / A. Boissezon

11/18/15 Conception et élaboration : DGNP, LEBA-Université de Genève - 2015

EL EM EN T S GEN ER A U X

18/12/15 Elaboration : DGNP, LEBA-Université de Genève - 2015

Auderset Joye D. & Rey-Boissezon, A. 2013. Les Characées de Genève et environs.

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Klaus G. (réd.) 2007 : État et évolution des marais en Suisse. Résultats du suivi de la protection des marais. État de l’environnement nº 0730. Office fédéral de l’environnement, Berne. 97 pp.

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Conservation des marais en Suisse, éléments de base. Vol.1.

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Conservation des marais en Suisse, exemples pratiques. Vol.2.

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Guide pratique. Contribution à la protection de la nature en Suisse n° 36, 34 p.

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Assèchement :

Veiller à ce que les périodes d’assec suivent un rythme biennal ou quinquennal afin de permettre aux plantes aquatiques pionnières de s’exprimer sans favoriser l’embroussaillement des bas-marais.

Veiller à ce que cet assec soit tardif (septembre à novembre) c.-à-d. après la fructification de la flore pour assurer la constitution d’une banque de graines.

Excavations :

Laisser le sédiment à proximité, afin de ne pas retirer la banque de graines et assurer sa dissémination.

Ne pas tasser excessivement le substrat ou alors le recouvrir d’une couche limono-argileuse plus meuble afin de permettre l’ancrage de la végétation aquatique.

Réalisation des travaux de curage et d’excavation en période d’étiage et hors période de reproduction des batraciens et des oiseaux (automne).

Définir et baliser les voies de circulations et aires de stationnement des engins afin de limiter l’impact sur l’écosystème.

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