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Planification et définition d’objectifs et de cibles

Dans le document Efficacité énergétique (Page 100-103)

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2 TECHNIQUES À PRENDRE EN CONSIDÉRATION POUR PARVENIR À L’EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE AU NIVEAU D’UNE

2.2 Planification et définition d’objectifs et de cibles

2.2.1 Poursuite des améliorations au plan environnemental et effets croisés

Description

Un élément important d’un système de management environnemental (SME, c'est-à-dire une MTD dans tous les secteurs IPPC) est le maintien d’une amélioration environnementale globale.

Il est indispensable que l’exploitant comprenne ce qui arrive aux entrées, y compris à l’énergie (compréhension du procédé) et la manière dont leur consommation conduit à des émissions. Il est tout aussi important, lors du contrôle des entrées et des sorties importantes, de maintenir un équilibre correct entre la réduction des émissions et les effets croisés, tels que la consommation d’énergie, d’eau et de matières premières. L’impact global de l’installation sur l’environnement s’en trouve réduit.

Afin d’atteindre une approche intégrée de la réduction de la pollution, il est important d’inclure des améliorations environnementales continues comme point de mire dans la planification des activités d’une installation. Ceci comprend une planification à court, moyen et long termes et tous les procédés qui la composent et/ou les systèmes de l’installation. Il convient de noter que

« Continues» dans ce contexte signifie que l’objectif d’amélioration au plan environnemental est permanent et que la planification et les actions en découlant sont répétées dans le temps pour y parvenir.

Toutes les consommations significatives (y compris d’énergie) ainsi que les émissions doivent être gérées de manière coordonnée à court, moyen et long termes, conjointement à des cycles de planification financière et d’investissement, c’est-à-dire en adaptant des solutions de bout de chaîne à court terme aux critères d’émission, ce qui risque de condamner l’exploitant à une consommation d’énergie plus élevée sur le long terme et d’entraîner le report des investissements dans des solutions plus avantageuses pour l’environnement (voir la rubrique Exemples, ci-dessous). Tout ceci nécessite de prendre en considération les effets croisés ; les recommandations les concernant ainsi que des considérations de coût et de rapport coûts-avantages sont présentées dans la Section 1.1.6 et de manière plus détaillée dans le document REF ECM (Aspects économiques et effets croisés) [167, EIPPCB, 2006], et dans la section Prise en compte de l’efficacité énergétique lors de la conception ainsi que dans d’autres sections (Section 2.2.2., etc.).

Les avantages pour l’environnement ne sont pas toujours linéaires, par exemple il peut être impossible de réaliser 2 % d’économie d’énergie chaque année pendant 10 ans. Les avantages risquent d’être irréguliers et de se manifester par palier, reflétant ainsi les investissements dans des projets d’efficacité énergétique, etc. (voir Section 2.2.1). Dans le même ordre d’idée, il peut y avoir des effets croisés dus à d’autres améliorations environnementales : par exemple, il peut être nécessaire d’utiliser davantage d'énergie pour réduire les polluants atmosphériques. La Figure 2.2 montre comment la consommation d’énergie peut :

 diminuer après un premier audit énergétique et les actions qui en découlent ;

 s’élever suite à l’installation d’équipements supplémentaires de réduction des émissions ;

 rediminuer consécutivement à d’autres actions et d’autres investissements ;

 la tendance globale de la consommation d’énergie tend à diminuer au fil du temps, par suite d’une planification et d’investissements à plus long terme.

Figure 2.2. : Exemple de variations possibles de la consommation d’énergie dans le temps [256, Tempany, 2007]

La politique de l’UE accorde une grande importance à l’efficacité énergétique (dans des déclarations telles que la Déclaration de Berlin, où elle est la seule question environnementale soulevée [141, UE, 2007]). Lorsqu’on considère les aspects économiques et les effets croisés d’une mise en œuvre des MTD dans une installation, l’importance de l’efficacité énergétique doit être prise en compte eu égard aux exigences de l’Art 10 (4), c’est-à-dire les valeurs limites d’émission (ELV) et des paramètres équivalents.

Avantages obtenus pour l’environnement

Il est possible d’obtenir une réduction à long terme des consommations d’énergie, d’eau et de matières premières, ainsi que des émissions. Les impacts sur l’environnement ne peuvent jamais être ramenés à zéro, et parfois de nouvelles mesures présentent très peu d’intérêt, voire aucun, par rapport aux coûts. Toutefois, sur une période plus longue, avec un changement de technologie et de coûts (par exemple, prix de l’énergie), la viabilité peut également varier.

Effets croisés

Une partie des consommations ou des émissions liées à l’exploitation peut être proportionnellement plus élevée sur une certaine durée jusqu’à ce qu’un investissement à plus long terme soit réalisé.

Données opérationnelles

Une étude réalisée dans les années 1990 montre que de nombreuses sociétés ne prêtent pas attention aux très bons retours sur les investissements énergétiques. Il ressort en conclusion que la plupart des sociétés effectuent une distinction nette entre les activités « centrales » et celles qui ne le sont pas, peu d’efforts de management étant consacrés à ces dernières, sauf si les opportunités d’économies ont eu raison de très gros obstacles tels que des périodes de recouvrement de l’investissement de 18 à 24 mois. Pour les activités qui consomment peu d’énergie, les coûts énergétiques sont soit considérés comme des « frais fixes » soit ignorés car ils sont inférieurs à une fraction « seuil » des coûts. Par ailleurs, les sociétés ayant des coûts énergétiques plus importants ne semblent pas exploiter les opportunités disponibles pour un investissement « sans regrets » [166, DEFRA, 2003].

Applicabilité

Applicable à toutes les installations IPPC. L’étendue de cet exercice dépend de la taille de l’installation et du nombre de variables (également voir Avantages obtenus pour l’environnement, ci-dessus). Une étude portant sur les effets croisés est rarement entreprise.

Aspects économiques

Possibilités d’investissement de capitaux en toute connaissance de cause quant à la réduction des avantages environnementaux globaux et au meilleur rendement financier.

Agents moteurs pour la mise en œuvre

Réduction des coûts à court, moyen et long termes.

Exemples

Un exemple de prise en compte des effets croisés est donné dans le REF ECM (Aspects économiques et effets croisés) [167, EIPPCB, 2006].

Un exemple théorique est celui d’un constructeur automobile cherchant à réduire davantage ses émissions de solvant. Un grand pas peut être franchi, mais nécessite le remplacement de tout l’atelier de peinture, dont la durée de vie est de 25 ans et dont le coût en capital est d’environ 500 millions d’euros. La consommation d’énergie de l’atelier de peinture représente environ 38 à 52 % de la consommation d’énergie totale de l’installation et elle est de l’ordre de 160 000 – 240 000 MWh (dont 60 % représente du gaz). La quantité de matières premières utilisées, le rendement de l’application et la quantité de solvants qui est perdue peuvent également être affectés par le degré d’automatisation. Il est nécessaire de considérer pour les éléments ci-après, les coûts d’exploitation et les coûts d’immobilisation du capital ainsi que les consommations et les émissions, par rapport à la période de retour sur investissement :

 la sélection du type de peinture et du système d’application,

 le degré d’automatisation,

 le volume de traitement des gaz résiduaires et de peinture requis par le système,

 la durée de vie de l’atelier existant (voir Section 2.2.1).

Références bibliographiques

[127, TWG, 141, UE, 2007, 152, CE, 2003, 159, BEPRIP, 2006, 166, DEFRA, 2003, 167, BEPRIP, 2006, 256, Tempany, 2007]

2.2.2 Approche systémique du management énergétique Description

Les travaux réalisés dans le cadre d'un programme appelé SAVE18 (actions déterminées en faveur d'une plus grande efficacité énergétique) montrent que, alors qu’il existe des possibilités de réaliser des économies en optimisant les composants individuels (tels que les moteurs, les pompes ou les échangeurs de chaleur, etc.), les plus grands gains en efficacité énergétique doivent être réalisés en utilisant une approche systémique, en commençant par l’installation, en analysant les unités et les systèmes qui la composent et en optimisant (a) la manière dont ils interagissent, et (b) en optimisant le système. Ce n’est qu’à partir de là que l’on pourra éventuellement optimiser les dispositifs restants.

Ceci est important pour les systèmes d’utilités. Dans le passé, les exploitants ont eu tendance à se concentrer sur les améliorations des procédés utilisant de l’énergie et des autres équipements : un management de l’énergie du coté demande. Toutefois, la quantité d’énergie utilisée sur un site peut également être réduite par la manière dont se font les approvisionnements et la fourniture de l’énergie : management énergétique du côté

18 SAVE est un programme portant sur l’efficacité énergétique de la CE

approvisionnement (ou management des utilités), lorsqu’il existe des options, voir Section 2.15.2.

Les Sections 1.3.5 et 1.5.1 décrivent l’importance de la prise en considération de l’efficacité énergétique de l’intégralité des systèmes et démontrent comment une approche systémique permet d’obtenir des gains plus élevés sur le plan de l’efficacité énergétique (on peut y voir une approche par le haut).

Avantages obtenus pour l’environnement

Des économies d’énergie plus élevées sont obtenues au niveau des composants (approche par le bas). Voir la rubrique Exemples, ci-dessous. Une approche systémique permet également de réduire les déchets et les eaux résiduaires, d’autres émissions, les pertes du procédé, etc.

Effets croisés Aucun.

Données opérationnelles

Des détails sont donnés dans les sections pertinentes, notamment :

 Section 2.15.2 : Optimisation et management modélisé des utilités

 Le Chapitre 3 traite principalement des systèmes individuels.

Applicabilité

À toutes les installations.

Aspects économiques Voir les sections pertinentes.

Agent moteur pour la mise en œuvre

 coût

 amélioration de l’efficacité

 réduction des investissements en capital.

Exemples

Voir les sections pertinentes. Par exemple : un nouveau moteur dans un système à air comprimé ou un système de pompage permet d’économiser 2 % de l’énergie entrante : l’optimisation du système dans son ensemble peut permettre d’économiser 30 % ou plus (en fonction de la condition du système). Voir Sections 3.6 et 3.7.

Références bibliographiques

[168, PNEUROP, 2007, 169, CE, 1993, 170, CE, 2003, 171, de Smedt P. Petela E., 2006]

2.3 Prise en compte de l’efficacité énergétique lors de la

Dans le document Efficacité énergétique (Page 100-103)