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Analyse comparative

Dans le document Efficacité énergétique (Page 160-163)

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2 TECHNIQUES À PRENDRE EN CONSIDÉRATION POUR PARVENIR À L’EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE AU NIVEAU D’UNE

2.16 Analyse comparative

Description

Dans sa plus simple expression, un repère est un point de référence. Dans le monde des affaires, une analyse comparative est le procédé utilisé par une société pour évaluer divers aspects de ses procédés par rapport à la meilleure pratique, en général dans son propre domaine d’activité. Le procédé a été décrit comme :

 « l’analyse comparative est la démarche consistant à établir des comparaisons avec d’autres sociétés et à tirer les enseignements qui ressortent des pratiques de celles-ci » (Code de bonne conduite européen pour l’analyse comparative)

 « l’analyse comparative est l’attitude consistant à faire preuve de suffisamment d’humilité pour admettre que quelqu’un d’autre est meilleur que soi même, dans un domaine donné puis à être assez sage pour apprendre à être aussi bon, voire meilleur » (American Productivity and Quality Center, Centre américain de la productivité et de la qualité).

L’analyse comparative est un outil puissant pour combattre « l’aveuglement paradigmatique » (qui peut s’exprimer comme suit : « notre façon de faire est la meilleure parce que nous avons toujours fait comme ça »). Il peut de ce fait être utilisé pour promouvoir l’amélioration permanente et entretenir une dynamique (voir Sections 2.2.1 et 2.5).

L’analyse comparative énergétique fait appel à des données qui ont été collectées et analysées (voir mesurage et surveillance, et audit énergétique, Sections 2.10 et 2.11). Les indicateurs d’efficacité énergétique sont ensuite établis pour permettre à l’exploitant d’évaluer la performance de l’installation au fil du temps ou de la situer par rapport à d’autres dans le même domaine. Les Sections 1.3, 1.4 et 1.5 étudient les aspects relatifs à l’établissement et à l’utilisation des indicateurs.

Il est important de noter que les critères utilisés pour la collecte des données doivent être traçables et mis à jour.

Dans certains cas, la confidentialité de certaines données peut avoir son importance (par ex.

lorsque le poste énergie constitue une part significative du coût de production). Il est donc essentiel de prendre en compte les avis des sociétés participantes et des associations

professionnelles du secteur concerné pour préserver la confidentialité des données de la société tout en assurant la convivialité des outils. La protection de la confidentialité peut être obtenue par :

 un contrat

 une présentation des données à même de protéger les données confidentielles (par ex. en regroupant en un seul bloc les données relatives à plusieurs installations ou produits)

 une collecte de données confiée à une tierce partie digne de confiance (par ex. une organisation commerciale, une agence étatique, etc.).

L’analyse comparative peut aussi porter sur des procédés et des méthodes de travail (voir aussi Excellence opérationnelle, Section 2.5, et les exemples ci-dessous).

La collecte des données relatives à l’énergie doit s’effectuer avec le plus grand soin. Les données doivent être comparables. Dans certains cas, il convient de leur appliquer des facteurs correctifs (normalisation). Par exemple, pour tenir compte des charges d’alimentation, de la vétusté des équipements, etc. (voir l’analyse comparative de l’industrie du verre, ci-dessous), et ces corrections doivent avoir fait l’objet au préalable d’accords au niveau adéquat (par ex.

national ou international, etc.). Comme exemples clefs, on peut citer la nécessité d’avoir l’assurance que les comparaisons en matière d’énergie sont faites sur une base appropriée telle que l’énergie primaire, le pouvoir calorifique inférieur, etc., voir Sections 1.3, 1.4 et 1.5.

L’évaluation peut être faite sur une base de séries de comparaisons échelonnées dans le temps.

Ceci :

 illustre le bénéfice que peut représenter une mesure (ou un groupe de mesures) au titre de la consommation d’énergie globale (en interne, ou du secteur ou de la région concernée, etc.)

 est une méthode simple qui peut être appliquée en interne si les données de référence sont disponibles et s’il est difficile d’effectuer des comparaisons en externe.

L’inconvénient principal de la comparaison dans le temps réside dans la nécessité d’avoir des conditions sous-jacentes stables pour évaluer l’efficacité énergétique.

L’évaluation peut également se faire par rapport aux demandes théoriques d’enthalpie (voir analyse comparative dans l’industrie du verre, dans les exemples ci-dessous). Celles-ci sont calculées à partir des énergies thermiques, des énergies de fusion, des énergies cinétiques ou potentielles, pour un procédé. Elles :

 constituent une bonne approche pour des estimations initiales

 doivent être relativement faciles à utiliser avec une expérience appropriée

 doivent mettre en évidence la distance séparant la consommation d’énergie de la demande théorique (ceci peut être associé à une comparaison dans le temps pour faciliter le calcul du rapport coût-avantage de mesures ultérieures).

L’inconvénient principal réside dans le fait qu’il est impossible de prendre en compte par le calcul toutes les caractéristiques particulières d’une exploitation.

Avantages obtenus pour l’environnement

Un outil puissant pour aider à la mise en œuvre de mesure d’efficacité énergétique s’inscrivant dans la durée.

Effets croisés Aucun à ce jour.

Données opérationnelles Voir Description.

Applicabilité

L’analyse comparative peut facilement être utilisée pour toutes installations, groupes de sociétés et d’usines ou associations professionnelles. Il peut également s’avérer utile ou nécessaire d’effectuer une analyse comparative d’unités, de procédés ou d’utilités prises séparément comme celle étudiée au Chapitre 3 (voir également les Sections 1.3, 1.4 et 1.5).

Les données figurant dans les BREF relatifs aux secteurs verticaux, ou celles vérifiées par une tierce partie sont réputées être validées.

La période séparant les analyses comparatives est particulière à un secteur donné et en règle générale longue (par ex. plusieurs années), étant donné que les données sur lesquelles elles s’appuient présentent rarement des variations rapides ou significatives sur une courte période de temps.

Des aspects de compétitivité sont mis en jeu, aussi le caractère confidentiel des données doit être étudié. Par exemple, il se pourrait que les résultats d’une analyse comparative doivent rester confidentiels ou qu’ils ne soit pas possible de mener une analyse comparative, par ex. là où seulement une ou un nombre réduit d’usines dans l’Union Européenne ou dans le monde fabriquent le même produit.

Aspects économiques

La collecte des données peut représenter le poste de coûts principal. Toutefois, d’autres coûts sont induits en établissant des données sur une échelle plus grande et pour collecter des données en fonction de la normalisation des modèles.

Agent moteur pour la mise en œuvre Réduction des coûts.

Exemples

Des détails de ces activités d’analyses comparatives sont présentés dans l’annexe 7.9.

Agence autrichienne de l’énergie

Le rapport de l’AEA analyse énergétique comparative au niveau de la société dans sa partie agenda de compte-rendu de la société présente des éléments d’analyse comparative autre que la consommation d’énergie spécifique.

Schéma à usage des PME en Norvège

La Norvège diffuse sur internet un schéma d’analyse comparative à usage des PME.

Conventions d’analyses comparatives (covenants), Pays-Bas.

Aux Pays-Bas, les accords à long terme (conventions entre le gouvernement et les grosses sociétés) (consommant plus de 0,5 PJ/an) s’appuient sur l’analyse comparative. Un schéma similaire est vigueur en Flandres belges (Belgique).

Analyse comparative dans l’industrie du verre

L’industrie du verre effectue des recherches sur plusieurs méthodes pour identifier les opérations de fusion du verre, offrant le meilleur rapport coût- efficacité et quelques résultats ont été publiés :

 méthodes pour une meilleure pratique des bilans énergétique et mise en application

 détermination des demandes théoriques en énergie et enthalpie et niveau de consommation minimum d’énergie dans la pratique

 analyse comparative des consommations spécifiques dans les fours à verre industriels

 mise au point de nouvelles techniques de fusion, et d’affinage du verre.

Allocation d’énergie/d’émissions de CO2 entre différents produits dans un procédé complexe à étapes multiples, France

L’industrie française de l’amidon, avec l’aide de consultants, a mis au point une méthode pour l’évaluation d’allocations énergétiques dans le procédé de fabrication de l’amidon et de ses dérivés. Cette méthodologie a été utilisée pour :

 allouer des consommations énergétiques à différentes étapes du procédé et à différents types de produits ;

 allouer des autorisations d’émission de CO2 à différentes étapes du procédé et à différents types de produits ;

 évaluer les améliorations dans la consommation d’énergie.

Elle peut donc être utilisée en tant qu’outil d’analyse comparative.

Références bibliographiques

[10, Layer, 1999, 13, Dijkstra, 108, Intelligent Energy - Europe, 2005, 127, TWG, 156, Beerkens, 2004, 157, Beerkens R.G.C. , 2006, 163, Dow, 2005, 227, TWG]

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