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NOTRE SERIE / 2017 9,8

IV- SUR LE PLAN PARACLINIQUE :

1-Syndrome inflammatoire :

Dans l’OA, les signes biologiques sont ceux d’une inflammation non spécifique, d’intensité variable, qui peut souvent manquer (12,43,42). L’élévation de la VS est inconstante, et indique l’activité de la maladie. Elle prend un caractère prédictif péjoratif lorsqu’elle est supérieure à 100 mm (66). Une CRP positive s’observe essentiellement lors des poussées, mais ne prédit ni la sévérité ni la fréquence de celles-ci(44). Les perturbations de l’hémogramme sont rares dans la forme oligoarticulaire : une anémie témoigne de la chronicité de l’inflammation, une hyperleucocytose à prédominance PNN et une thrombocytose peuvent exister lors de la phase aigüe. L’élévation des paramètres hématologiques reste modérée, autrement la recherche d’un diagnostic alternatif s’impose.

Le dosage des protéines de l’inflammation comme le fibrinogène est rarement demandé en pratique courante.

Dans notre série, un syndrome inflammatoire biologique était présent dans plus de 70% des cas. L’augmentation de la VS se voyait dans 75,6%, et l’hyperleucocytose dans 31,3%. Malgré la disparité des résultats obtenus dans les autres études(25,63,67), nos taux sont beaucoup plus importants que ceux rapportés par ces-dernières.

Parallèlement, l’anémie et la thrombocytose étaient plus rares dans notre série.

TableauXXV : Paramètres biologiques et pourcentages des patients OA dans certaines études : Paramètre biologique : Menon et al : Naz et al : Al Hemairi et al : Notre étude : VS augmentée : 47,7% 50% 30,4% 75,6% CRP positive : - 35,7% 21,7% 27,4% Anémie inflammatoire : 40% 33,3% 39,13% 26,2% Hyperleucocytose : 26% 28,5% 17,4% 31,3% Thrombocytose : 6,7% 38,1% 17,6% 13,5%

Quel que soit le résultat des AAN, il n’existait pas, chez nos patients, de différence concernant les taux d’augmentation de la VS, CRP et plaquettes, ce qui concordait avec les données rapportées par Ma et al(21). Cependant, la moyenne de la VS calculée dans cette étude était basse par rapport à celle de notre étude.

Tableau XXVI : Comparaison des moyennes de la VS de notre étude avec celles de l’étude de Ma et al(21) :

Aussi dans notre série, l’anémie inflammatoire et l’hyperleucocytose étaient plus fréquentes dans la forme OA avec AAN.

2-Bilan immunologique : a-Facteur rhumatoïde :

La sérologie LW était positive chez deux patientes présentant une atteinte oligoarticulaire, à AAN négatifs.

Naz et al ont également retrouvé un cas d’OA à FR positif (63).

Selon la classification de l’ILAR, la présence du FR constitue un critère d’exclusion de l’OA. D’autres séries quant à elles, admettent que la forme pauciarticulaire peut être exceptionnellement rapportée à un FR positif, suggérant que cette présentation serait celle d’une forme débutante de PA à FR positif. Cette hypothèse renvoie aux limites de la classification actuelle des AJI, et pousse à reconsidérer les critères employés pour classer chaque forme d’AJI.

b-ASLO :

Le RAA est un syndrome post-streptococcique fréquent en pédiatrie, et qui constitue un problème de santé publique en raison des complications cardio-vasculaires qu’il engendre. Les similitudes

Ma et al : Notre étude : AAN + AAN - AAN + AAN - Moyenne VS (mm/h) :

(M ± ET)

cliniques avec les AJI le placent parmi les premiers diagnostics différentiels à trancher, surtout si existent avec les manifestations articulaires, la notion d’angines à répétition et des stigmates d’infection streptococcique. Au Maroc, l’examen utilisé en pratique courante pour mettre en évidence des traces d’infection à Streptocoque B-hémolytique du groupe A, est la recherche d’ASLO.

Dans notre série, les ASLO ont été réalisés devant tout doute diagnostique entre OA et RAA. Chez les patients possédant les AAN, la fréquence d’ASLO positifs était significativement élevée (62,5% - p= 0,05).

Différentes études ont évoqué la possibilité que des infections (en particulier celles dues au Streptocoque) aient un rôle dans la pathogénie des AJI.

Dans une étude, Barash et al(68) ont évalué l’influence de l’infection streptococcique sur l’activité de la maladie chez des patients présentant une AJI : Une association entre AJI et infection streptococcique était retrouvée chez 21,8% de leurs patients présentant une OA, ce qui se rapproche du taux retrouvé dans notre série. De plus, 57,1% des patients OA avaient des AAN positifs dans leur évaluation, mais la comparaison statistique entre ce groupe et le groupe de contrôle ne trouvait pas de différence caractéristique concernant la présence des AAN.

Cette observation nous pousse à évoquer la plausible incrimination des infections streptococciques dans l’exacerbation des rhumatismes articulaires de l’enfant. Une étude poussée s’impose afin de confirmer cette hypothèse, et pourrait éventuellement, grâce à l’instauration de traitements prophylactiques, modifier le cours d’évolution de ces maladies chroniques.

c-Autres anticorps :

- La recherche des anticorps anti-CCP (ou ACPA) n’est pas de pratique courante. Ce sont des auto-anticorps dirigés contre des protéines citrullinées présentes dans plusieurs tissus. Si ces anticorps constituent un outil précieux de diagnostic de la PR chez la population adulte, leur pertinence reste variablement appréciée dans les AJI.

Des études récentes ont démontré l’utilité potentielle de la positivité des Ac anti-CCP dans le suivi de patients atteints d’AJI. Les anti-CCP pourraient ainsi servir de marqueur utile de

l’AJI polyarticulaire et pourraient aider à prédire la survenue d’érosions osseuses (69,70). Contrairement à la forme polyarticulaire, la fréquence de ces anticorps chez les patients présentant une OA est presque nulle, annulant ainsi cette corrélation.

Bien que, dans notre série, ils n’étaient demandés qu’en cas de suspicion d’une PA à début pauciarticulaire, les Ac anti-CCP étaient négatifs dans tous les cas.

- Les Ac anti-DNA et anti-RNP étaient demandés devant la suspicion d’un LED (surtout chez la jeune fille avec des AAN positifs) ou d’une connectivite mixte à début articulaire. Ils étaient revenus négatifs.

3-Sur le plan radiologique :

Il n’existe pas de consensus actuel universel pour l’imagerie dans les AJI. Les moyens et modalités de celle-ci se font au cas par cas, et dépendent de la présentation clinique et des indications posées.

a-Radiographie standard des articulations :

Les images radiologiques dans l’OA sont similaires à celles observées dans les autres sous-types d’AJI, mais demeurent moins fréquentes et moins sévères (12).

La classification de Steinbrocker est utilisée pour déterminer le stade et l’évolution des lésions radiologiques occasionnées :

Tableau XXVII : Stades radiologiques de Steinbrocker(4) :

Stade I Ostéopénie, appositions périostées, infiltration des parties