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plan du RDC 1/50

Dans le document THESE DE DOCTORAT ES SCIENCES (Page 172-200)

cuisine pour ouvrier

cases pour les ovins magasin

guichet garage du colon plan de l'etage 1/50 salon chambre du colon cuisine chambre d'invités wc lavoire chambre de la fille SDB collective cuisine chambre chambre chambre salon wc hall de reception

Plan. n°4: Plans de l'ancienne bâtisse coloniale (RDC et étage)

La situation de la ferme Tribodeau a considérablement changé depuis la nationalisation en 1963 avec l’occupation de l'habitation par ses ouvriers agricoles autochtones. Jusqu’en 1969, quatre familles se partageaient les appartements et l’ancien foyer. Par la suite des anciens combattants furent installés et ainsi la ferme s’est adaptée à la présence de nouveaux occupants. Depuis, l’aménagement de la ferme s’est réalisé au gré des initiatives individuelles des habitants, chacun façonnant son espace en fonction de ses besoins.

Lors de notre première visite au domaine, l’allée bordée de palmiers qui servait d’entrée

nous annonçait la présence d’un lieu prestigieux, d’un lieu à part, mais en s’avançant peu à peu, les ruines de l’ancienne clôture donnaient un aspect de discontinuité, comme si les fissures, les entailles, et brèches, étaient bien calculées, ciblées, pour permettre à la clôture de pierre d’être bien devinée en pénétrant dans la cour. La première impression était assez abrupte, inattendue, et nous avons eu du mal à distinguer l’habitation initiale tant les nouvelles constructions semblaient s’entasser les unes contre les autres. La grande bâtisse en pierre de taille, aux balcons ornés de fer forgé et de rosaces, aux frises linéaires coiffant sa toiture en une couronne de tuile couleur terre cuite, a l’allure aujourd’hui d’un « cyclope » souffrant d’une mitose anarchique. Le deuxième type de construction que nous avons relevé

est la construction en dur, en parpaing et en tôle ondulée, comme surgie des murs de l’ancienne bâtisse, avec des sorties irrégulières, des pénétrantes saccadées, des clôtures et des limites faites de bric et de broc. Le contraste est saisissant entre l’ancienne construction et les nouvelles habitations et il donne un aspect de non achevé et de temporaire.

Dans la plupart des fermes visitées, la présence du mur d’enceinte, même en ruine, constitue également un appui pour l’extension, une sorte de cale contre laquelle viennent s’appuyer les nouvelles constructions qui grappillent autour de lui, presque incapables d’émerger plus loin. Ces nouvelles constructions prennent toujours comme point de chaînage un élément de l’ancienne bâtisse. Cet élément, nous le verrons dans les exemples relevés, peut être: une chambre, un ancien bureau, même une porte, des annexes de la ferme, des anciennes chambres destinées aux autochtones partagées et aménagées en des espaces de vie et de travaux domestiques, ou encore des habitations qui se nichent dans des anciennes écuries, dans des corps de bâtiment même non destinés à l’habitation.

Fig. n°15 : le Domaine Bouhadja Youcef

La même description pourrait facilement s’affliger aux autres fermes visitées. La ferme Ali Abdenour (domaine Bontousse), exposée dans le chapitre antérieur, a connu le même phénomène d’expansion, et s’est vu attribuer aujourd’hui le statut d’agglomération secondaire. Les nouvelles extensions prennent, à l’identique de la ferme Tribodeau, les anciennes chambres de la ferme comme supports d’émergence.

D es sin : K . Me ssa o ud i. 20 07

Fig n°16: Vue sur la ferme Ali Abdenour Photo n°17: La ferme Ali Abdenour

Par ailleurs, à Chwibel, ancienne ferme coloniale d'André Chwibel (ferme Khazri Mouloud), à 14 Km au Sud-Est de la ville de Skikda - où vivent 59 familles, soit 294 personnes -, les extensions ne sont pas aussi spectaculaires. Mais nous verrons plus loin comment l’espace, même non habitable, suscite des pratiques d’habiter où la conciliation individu/groupe est mûrement réfléchie, où l’instinct de survivance et de fonctionnement n’est pas sans référer à l’éthologie animale. Dans la relation qui s’établit avec le territoire que l'habitant s’approprie, une osmose se réalise entre l’espace et les pratiques de l’habitant à travers des inscriptions spatiales qui matérialisent les liens entre l’occupant et son habitation

Fig. n°17: Vue d'ensemble sur le domaine Chwibel (Khazri Mouloud)

Photo n°18: Image de la ferme Chwibel

D e ss in : K . M e ss aou d i. 2 0 07 P ho to g ra p h ie : K . M e ss a o u d i. 2 007

Le domaine Morel (ferme Boughlouf Brayek), une ferme pilote où 30 ouvriers agricoles sont employés, est toujours en activité s’adonnant à l’élevage bovin (vaches laitières),. La construction date de 1921, elle est l'exemple même du plan type des grandes fermes agricoles. Les relevés des appartements des anciens colons montrent les réaménagements dictés par les pratiques quotidiennes d'une société rurale qui ne cesse de s'agrandir (actuellement120 familles) pour remodeler un espace qui soit apte à recevoir son mode de vie.

Plan. n°5: Plan de masse du domaine Boughlouf Brayek (ancien domaine Morel)

Après nous être introduite dans la ferme, dans la vie des occupants et après avoir visité les nouveaux espaces d’habitat, issus de l’appropriation des familles, nous avons noté la création d'un nouveau territoire dont on essayera d'exposer la genèse dans ce qui suit. La première constatation est que l’ancienne habitation du colon n’est en fait qu’une émergence dont la gestation a été trop rapide, donnant ainsi vie à un amas qu'un jugement trop hâtif pourrait qualifier d'hybride sans aucune forme cohérente. En réalité si la cohérence est absente dans l’aspect architectural et dans la composition formelle, c’est qu’elle s’est dissimulée à travers des accommodations individuelles dictées par la vie quotidienne, des initiatives personnelles accomplies sous le sceau d’une entente et d’un arrangement collectifs.

I-1-1-a- Les îlots des groupements domestiques (familiaux)

L’esprit du regroupement de l’agnation268 se traduit dans l’élaboration des îlots familiaux, dans l’installation en famille sur le même lot formant un isolement du groupe mais qui est considéré par ses membres comme un continuum. Dans ce qui suit nous verrons comment ces îlots familiaux régulent les pratiques d’habiter et s’imposent comme forme incontournable de l’installation résidentielle dans la vallée mettant en place un système d’habitat, et dont la capacité assure par un jeu de différences et de continuités la transition entre le « petit » espace -l’habitat (l’unité domestique)- et les autres espaces qui lui sont proches. En général, le descendant occupe la parcelle contiguë à la maison "mère" (ou plus exactement "père"), développant ainsi un groupement familial, un îlot familial qui serait occupé par les maisons des descendants qui grapillent autour de celle des ascendants.

On peut mentionner, à titre d’exemple, une habitation à Tribodeau (Tri 1)269. Elle se présente en une nouvelle construction en parpaing prenant comme point d’ancrage une chambre dans la ferme qui a été attribuée au père de la famille, un ancien Moudjahid, lors de la mise en place des domaines autogérés. Dans cet îlot de regroupement, vivent trois (03) ménages apparentés : deux frères, ayant chacun sa famille, habitent dans le même îlot que leur grande sœur non mariée. La famille initiale (le couple de paysans avec leurs trois enfants) vivait dans la chambre de la ferme entourée d’une cour et ceci de 1964 jusqu’à 1974. Par étapes, l’aîné des fils s’est marié, et a construit un appartement annexé à la cour de ses 268

Par agnats nous désignons l’esprit de corps du groupe familial. Agnats : né de..., et agnation qui exprime l’illustration de la parenté. L’esprit de corps : Açabiya, de la racine A.C.B qui signifie : ceindre, lier, se réunir, se grouper, se rassembler dans un lieu ; autre notion fondamentale chez Ibn Khaldoun qui, emprunte le mot à une usage pré -islamique ancien, et forge un concept sociologique nouveau. À l’image des quatre générations citées par Ibn khaldoun également, où il distingue : le fondateur, le continuateur, l’imitateur et le destructeur-

parents, suivi, trois années plus tard, du fils cadet qui a construit à son tour une petite maison, mitoyenne à celle de son frère. Leur grande sœur a gardé la chambre dans la ferme suite au décès de ses parents. Aujourd’hui l’îlot est constitué de deux appartements, et de la chambre ancienne autour d’une cour, et abritent 15 individus. La mono chambre n’exclut pas le fait qu’elle est considérée par les frères et leurs descendances comme "la grande maison", (Dar El Kebira - ةﺮﯿﺒﻜﻟاﺮاد). L’un des fils nous a présenté sa famille comme traditionnelle dans son mode de vie, dans sa conception de la vie quotidienne et plus généralement de la vie familiale et en société ; ses propos affirment cet attachement filial à la chambre "originelle" : « Pour nous c’est comme un noyau, lorsque je rentre du travail, je vais d’abord dire bonjour à ma grande sœur, on vit en grande famille, c’est très important pour nous, ainsi on sait d'où l'on vient»

Ce choix de regroupement est répandu dans les fermes agricoles de la vallée du Saf- Saf, témoignage de l’habitus de la « solidarité mécanique »270, ne jamais s’éloigner de sa "tribu", de son "clan". Les appartements s’organisent dans cet exemple de manière autonome autour de la cour -communément appelée "Rahba" et dont on élucidera le rôle et la "centralité" plus en avant-. En effet, les deux habitations possèdent toutes les pièces nécessaires : séjour, chambres, cuisine et salles d’eau incluses dans la construction, car pour la plupart des maisons visitées, ce lieu d’intimité est souvent mis à l’écart des logements, dans un coin de la cour. La séparation entre le pur et l’impur étant de mise dans la culture rurale.

Le cheminement conduisant à l’élaboration de "l’îlot familial" passe souvent par des étapes de constructions relatives à l’évolution de la famille et au parcours du père, aboutissant à une forme de mitoyenneté qui maintient sa proximité spatiale et de celle de ses fils, prolongeant sous une forme plus appropriée aux aspirations des jeunes générations, la tradition de la grande maison familiale chère aux chefs de familles les plus âgés.

Tel est l’itinéraire de la création de l’habitation visitée qui se trouve dans la ferme Chwibel (Chw 1). Le père, 70 ans, travaillait chez l’ancien colon (André Chwibel) ; il était jardinier et vivait avec sa femme dans un taudis de zinc et de paille à quelques centaines de mètres de la ferme. Durant la guerre de libération, l’ancien colon avait construit des chambres en briques de boue pour ses ouvriers, -chambre pour indigènes271- ; le paysan s’est donc installé avec sa famille dans ces chambres. Par la suite, à l’indépendance, et la passation en 270

« L’instinct de la masse, être en groupe » cela renvoie à la vieille idéologie de la psychologie des foules de G. Le Bon. Durkeim. E, 1960, "De la division du travail social", PUF, Paris (1ére édition Alcan 1893)

271

Georges Mutin, 1977, « La Mitidja décolonisation et espace géographique », office des publications universitaires –Alger-, et centre national de la Recherche Scientifique, Paris.

domaine autogéré, ce père de famille (trois garçons et deux filles), a travaillé comme agriculteur, mais très vite il a été attiré par l’industrie, et fut agent de sécurité au niveau de la plate forme pétrochimique de Skikda à 14 Km de la ferme. Au bout de quelques années, il a pu entourer ses deux chambres d’une cour avec la création de deux autres pièces, d’une cuisine, un WC et un coin pour la salle de bain.

Aujourd’hui en retraite, il n’a pas bénéficié d’une parcelle de terre après le démembrement des parcelles de la ferme en EAI et EAC, il vit de sa retraite "industrielle" qui avoisine les 7000 DA, et de son travail de tailleur d'arbres qui lui rapporte approximativement 500 DA la journée. L’aîné des fils a immigré en France, le deuxième s’est marié, et pour ce faire, a construit deux autres chambres et une cuisine à l’intérieur de la cour de ses parents, nous notons ici la tendance au mélange des ménages avec marmites séparées272. Quant au fils cadet, prévoyant de se marier au moment de notre enquête, nous l’avons trouvé en travaux dans sa nouvelle construction contiguë à la maison familiale : il a construit trois pièces et une cuisine. Plâtrier, il a effectué lui-même toutes la construction, se faisant aider par la famille et les amis. Sa nouvelle habitation est identique à un appartement en ville, d’ailleurs même le choix du mobilier n’a rien à envier à celui des vitrines d'ameublements stratifiés exposés dans les magasins de la ville.

Cette influence urbaine, nous l’avons rencontrée chez les jeunes ménages de moins de quarante ans, aspirant à vivre dans le rural, au sein du groupement familial, mais cultivant une acculturation urbaine, due aux influences de la ville et du travail en ville. Le jeune homme en question est plâtrier à Skikda, cette double appartenance : immatérielle traduite par le respect de ses racines, le fait d’être fils de la ferme, et son acculturation urbaine qui se manifeste dans le matériel de son installation et dans le choix et la disposition de sa construction, est palpable dans les mots qu’ils utilisent pour définir son attachement au lieu de son enfance :

Toute ma vie s’est déroulée dans la ferme Chwibel, c’est vrai qu’aujourd’hui je ne possède aucun lien avec l’agriculture, même mon père en son temps a été captivé par la ville, la vie est agréable ici, vous vous rendez compte j’ai pu construire ma maison, à côté de celle de mes parents, sans permis ni arrêté, personne ne pourra m’obliger à partir. L’État ne peut rien faire, cela fait plus de trente ans que nous sommes ici, ces maisons sont à nous et les terres qui les entourent également. J’avais la possibilité de

272 Chaulet. C, 1973, op. Cit.

m’installer en ville, mais j’ai choisi de vivre avec mon groupe, ceux à qui je m’identifie.

Le degré de parenté est très élevé dans ces fermes agricoles, dans chaque ferme visitée plus de 60% des habitants sont de la même lignée. L’installation ne se fait pas d’une manière simultanée pour tous les membres de la filiation. C’est par une sorte d’ordre de priorité du premier venu ou du premier arrivé que les installations s’établissent.

L’exemple le plus illustratif est l’installation du patriarche de la famille B.... dans la ferme Chwibel (Chw 2 l’îlot) qui travaillait comme gardien chez l’ancien colon, et vivait en cette période de la colonisation dans des gourbis sur les flancs des montagnes de Béni Béchir (à Ain Ghorab)

Après l’indépendance, lorsque le colon était parti et que le comité de gestion n’était pas encore établi, B.... est resté le seul dans la ferme à surveiller le matériel. Lorsque les autorités furent sur place, elles lui attribuèrent l’appartement du colon, et ses annexes de bureaux. En s’établissant sur les lieux, il entreprit la division de l’ancienne maison du colon. Il ramena ses deux frères chacun avec leurs familles, et leur donna une part de la maison. L’un d’eux reçu les bureaux de l’ancien colon, soit deux pièces, quant à l’autre il eut la salle de séjour et la salle à manger. L’appropriation des lieux est intéressante dans cet exemple précis. Depuis qu’ils se sont installés dans l’habitation, et ce en 1963, le remodelage de la construction s’est fait de manière à respecter l’intimité de chaque ménage. Les extensions ne sont pas négligeables, toujours en horizontalité, les pièces rajoutées s’annexent aux chambres d’origine, créant ainsi l’îlot familial, avec des entrées distinctes.

Quelle que soit son intensité, le sentiment de cette importance du seuil est exprimé par le propriétaire de la maison. En effet, il use fréquemment d’un qualificatif valorisant lorsqu’il parle de la porte: la "porte du bien", et sa description de la maison insiste sur la distinction des entrées : "nous, on a notre entrée pour notre maison, et eux ont la leur".

Les axes d’extension s’orientent de manière à ne jamais empiéter sur le territoire fraternel. Ainsi la proximité est bien présente, mais les entrées peuvent être complètement à l’opposé. Ainsi le frère, qui a reçu le salon et la salle à manger, s’est construit trois autres chambres, avec une cuisine, qui s’articulent autour d’une cour. Le garçon de la famille possède une quatrième chambre à l’écart, organisée en chambre -salon. Les coins d’hygiène sont toujours mis hors les pièces. Et ce n’est pas toujours l’ensemble des fils mariés qui font le choix de s’installer dans l’îlot familial : deux fils de cette famille sont mariés mais vivent ailleurs. Une entente est décidée dés que l’un des garçons souhaite se marier, et le partage

s’effectue ; mais si le jeune marié formule l’envie de s’établir ailleurs, personne ne l’en dissuade.

Bien souvent, les îlots familiaux sont établis autour du noyau paternel par les ménages des fils mariés. Par ailleurs, il existe des exemples où l’îlot est formé par une lignée purement féminine, lorsque le père n’a pas de garçons. Tel l’exemple de "l’îlot féminin" dans la ferme Morel (MLR 1). Le point de départ se trouve être deux grandes chambres, que l’ancien colon avait construit pour ses ouvriers "autochtones". Les deux chambres sont désignées par les habitants en "chambres des italiens"273. Le père de la famille travaillait à l’époque en tant qu’agriculteur et reçut du comité de gestion les deux chambres. Installé depuis l’indépendance dans ces deux grandes chambres (50m² chacune), il avait accueilli ses deux autres frères et les deux chambres se sont donc divisées pour abriter les trois ménages. Par la suite ses frères ont bénéficié d’une aide de l’État pour la construction (dans le cadre de l’auto construction). N’ayant pas de fils, il donna à ses trois filles l’ensemble de son habitation. Le partage est équitable, les trois filles possèdent une surface égale à l’intérieur des deux grandes chambres. Mariées chacune de son côté elle ont pu installer leurs ménages, en s’appropriant l’espace, et en agençant l’îlot avec des courettes indépendantes.

Bien entendu chaque ménage a entrepris dans l’îlot les différentes extensions dont il avait besoin. Dans la ferme Morel, cet îlot est appelé "la maison des femmes" (Dar Enssa -

اﺴﻧﻟا ﺮاﺪ). Si l’appellation est annonciatrice d’une certaine indépendance féminine, vu le statut

de l’accession à cet îlot, les femmes qui y vivent se disent être cloîtrées, comme nous l'expriment les propos de l’une d’elle:

On ne sort jamais, la matinée on s’occupe des tâches ménagères, on a un jardin en commun, j’y ai quelques vaches, que je trais, ou alors on passe le plus clair de notre temps à broder, ou à confectionner des tapis ou des couvertures pour le trousseau de nos filles. Avant on sortait au moins dans la forêt d’eucalyptus pour ramasser du bois pour le feu. Avec les événements du terrorisme, et l’insécurité des lieux, nous ne sortons plus.

Souvent ces îlots familiaux, comme nous venons de le relater, se créent à partir d’une appropriation légale ou illégale de l’espace se trouvant dans l’environnement immédiat de la ferme. Cet espace d’enclenchement du processus d’appropriation peut être une chambre, comme cela a été évoqué dans les exemples précédents, mais peut être aussi une annexe de la ferme, telles que les écuries.

273

Il semblerait que des italiens soient venu travailler dans les années 1944 au Domaine Morel, et que ce dernier leur ait accordé les chambres, mettant temporairement les autochtones dehors.

En effet, les écuries nettoyées, peuvent constituer un potentiel habitable pour les paysans de la vallée, en quête d’un toit pour s’abriter. Dans la ferme Bontousse, un groupement familial (BSS1) s’est effectué grâce à l’appropriation d’une chambre d’ouvrier combinée à celle des écuries de la ferme. Cinq ménages de la même famille, agnation de frères et de cousins, vivent dans le même îlot. Les cinq habitations sont disposées autour d’une cour

Dans le document THESE DE DOCTORAT ES SCIENCES (Page 172-200)

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