• Aucun résultat trouvé

4. Pratiques de gestion documentaire

4.2.3 Chemin de l’affiche

4.2.3.6 Photographie

La BGE dispose d’un atelier de photographie et des services d’un professionnel. Les affiches ne sont pas forcément photographiées immédiatement après leur traitement documentaire : le photographe suit l’ordre des cotes* et vient chercher au fur et à mesure des paquets de cinquante affiches, qu’il roule pour les déplacer.

Les affiches sont photographiées à l’aide d’un appareil grand capteur Hasselblad 50cMS avec un objectif de 120mm et une résolution de 50 megapixels. Le contrôle de l’appareil se fait sur un ordinateur via le logiciel Phocus, qui traite les fichiers-mères de l’appareil. Tous les réglages sont faits dans ce logiciel.

La BGE est équipée d’une table aspirante aimantée placée à la verticale et des aimants sont utilisés pour placer l’affiche droite sur le support aspirant. Lorsque celle-ci est bien positionnée, l’aspiration de la table est activée et les aimants sont placés hors de l’image, en bas et en haut de celle-ci.

Quatre unités de flash de studio de la marque Elinchrom sont systématiquement utilisées. Ces flashs permettent d’envoyer de la lumière depuis les deux côtés de la prise de vue (deux flashs à gauche et à droite) afin d’obtenir un éclairage uniforme et pratiquement exempt de reflets, puisque la lumière a le même angle d’entrée et de sortie. Il s’avère également nécessaire d’utiliser des filtres polarisants sur les sources de lumière et sur l’appareil. Le réglage de ces filtres permet de trouver une position où plus aucun reflet ne subsiste, même sur des surfaces problématiques, comme le noir ou des surfaces très brillantes.

Avant toute série de prises de vue, il est important d’effectuer un certain nombre de réglages pour bien calibrer les couleurs. En tout premier, le photographe place un grand

carton gris sur le panneau aspirant, prend un cliché et demande au logiciel de rendre le gris de cliché uniforme pour corriger les imperfections restantes de l’éclairage. Cette correction sera ensuite appliquée à toutes les affiches de la même série. En deuxième lieu, une petite palette contenant une charte de couleurs de la marque xrite, appelée

color checker, est fixée sur la table aspirante à l’aide d’aimants. Les échantillons gris de la charte sont très neutres, ce qui permet un réglage et un contrôle précis de la balance des blancs et de l’exposition. Voici à quoi cette charte ressemble :

Figure 14 : Palette de couleur Xrite color checker

(SHUTTERBUG, 2010. X-Rite Camera Calibration Promotion. Shutterbug [en ligne]. 19 novembre 2010. [Consulté le 22 avril 2017]. Disponible à l’adresse :

http://www.shutterbug.com/content/x-rite-camera-calibration-promotion#D61cywl9dwSALRHH.97)

Une photographie est prise de la charte de couleur avec les flashs et le photographe indique au logiciel quel type de palette il a utilisé. Cette indication permet d’obtenir la différence entre les couleurs de la charte et celles qui sont perçues par l’appareil photographique. Ce profil est enregistré et appliqué à toutes les prises de vues.

Lors de la prise de vue d’une affiche, une charte des couleurs composée de deux bandes est aussi présente en haut de la table aspirante. Elle permet de vérifier que les réglages n’ont pas bougés en cours de route car les affiches sont photographiées en série de plusieurs centaines. C’est aussi un contrôle de qualité pour le receveur de l’image, qui peut savoir que les réglages étaient bons, ce qui est important pour un imprimeur par exemple. Voici un exemple de photographie d’affiche avec la charte graphique au-dessus :

Figure 15 : Photographie non détourée d’une affiche

(Fête de la fédération musicale genevoise Campagne Meyrin le 29 mai 1921, Henry-Claudius Forestier. Affiche de la BGE, cote Ca 1. Image fournie par Brigitte Grass.)

Nous pouvons encore voir les aimants qui sont utilisés pour placer correctement l’affiche et la maintenir en place avant d’activer l’aspiration de la table. A la BGE, cette photographie avec la charte des couleurs est appelée « non détourée ». Occasionnellement, du personnel temporaire détoure les photographies des affiches, les recadrant comme ceci :

Figure 16 : Photographie détourée d’une affiche

(Fête de la fédération musicale genevoise Campagne Meyrin le 29 mai 1921, Henry-Claudius Forestier. Affiche de la BGE, cote Ca 1. Image fournie par Brigitte Grass)

Les images détourées sont fournies à la BN en format JPEG pour mettre les vignettes en ligne sur le CCSA.

Lorsque la taille des affiches dépasse celle de la table aspirante, le photographe peut les placer à l’horizontale sur une planche déposée sur une table. Un rail réglable en hauteur permettant de placer l’appareil photographique face à la planche est utilisé pour obtenir le meilleur champ. Plusieurs photographies sont prises des différentes parties de l’affiche, en veillant à ce qu’elles se chevauchent. Ces photographies sont exportées au format TIFF. Le logiciel Photoshop permet ensuite d’aligner les calques, c’est-à-dire les différentes photographies, afin d’obtenir une image complète de l’affiche. Ils sont ensuite fusionnés, puis des contrôles sont effectués afin de vérifier qu’il n’y ait pas de différence d’éclairage entre les différentes parties, ce qui se verrait sur l’image recomposée de l’affiche entière.

Toutes les photographies sont ensuite exportées en format TIFF et renommées sur le modèle « GEVBGE_cote ». Ces fichiers sont conservés sur les serveurs de la BGE en

TIFF, ce sont donc des images non détourées. Les photographies sont classées par cote* dans les dossiers.

Ces explications résumées et simplifiées à propos de la photographie des affiches à la BGE montrent à quel point les services d’un professionnel et d’un atelier de reproduction sont nécessaires pour obtenir une haute qualité d’image numérique fidèle à l’affiche originale.

4.2.4 Conservation

11