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5. Valorisation

5.2.2 Dans les institutions étudiées

La mise en valeur des collections d’affiches est également réalisée de manière assez classique dans toutes les institutions que nous avons étudiées. Si l’institution ne réalise pas elle-même des expositions entièrement consacrées à ses affiches ou ne les montre pas dans le cadre d’expositions composées de différents objets, elle les prête pour des manifestations culturelles en Suisse ou à l’international. Certaines institutions publient également des articles, livres, catalogues raisonnés ou d’expositions sur les affiches. Le personnel intervient également parfois lors de conférences.

La valorisation mise en place dépend de la taille de la collection d’affiches et de sa place dans l’institution. La BCU de Fribourg, par exemple, possède énormément de photographies qu’elle met en avant en priorité, tandis que la collection d’affiches est composée d’environ un millier de pièces seulement. Néanmoins, des opérations de valorisation de petite envergure sont constamment organisées. Par exemple, la Bibliothèque propose une exposition de sept reproductions d’affiches légendées à l’entrée de sa salle de lecture, changée tous les six mois. Elle met également à profit des manifestations auxquelles elle participe, comme la Nuit des musées ou le Salon du livre romand, pour montrer ses affiches à travers la décoration d’un stand ou la création d’une ambiance thématique.

Parmi les valorisations particulières de certaines institutions, nous pouvons mentionner que la BN et le MGZ organisent des visites guidées de leur collection, avec un passage dans les magasins. Le Cabinet des estampes de la BN participe également à la formation continue destinée aux étudiants des hautes écoles de design ou de l’université.

Les informations récoltées sur les pratiques en termes de valorisation des diverses institutions visitées ou sondées sont regroupées dans le tableau récapitulatif suivant. Si un champ est laissé vide, cela signifie que cet aspect n’est pas pratiqué par l’institution en question ou qu’il ne nous a pas été communiqué.

5.2.2.1 Tableau récapitulatif des pratiques de valorisation dans les institutions étudiées

BIBLIOTHÈQUE NATIONALE

SUISSE

BIBLIOTHÈQUE

DE GENÈVE BCUFRIBOURG CINÉMATHÈQUE

SUISSE

MUSEUM FÜR

GESTALTUNG MAHGENÈVE MUSÉE DU

LÉMAN Exposition

d’affiches seulement

Oui Oui Oui Pas pour le

moment Oui

Oui mais plus en

ce moment Oui

Exposition d’affiches parmi

d’autres objets Oui Oui

Pas pour le

moment Oui Oui

Prêts pour des

expositions Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui

Publications Oui Oui Oui Oui Oui

Conférences Oui Oui Oui

Colloques Oui Oui

Visites guidées

des collections Oui Oui Oui

L’affiche comme décoration Oui lors de manifestations culturelles Illustration de dossiers de presse Participation à de la formation continue Oui

Perspectives de valorisation numérique pour la BGE

Les quelques idées de valorisation numérique proposées ici sont formulées en espérant que la loi sur le droit d’auteur s’assouplisse prochainement dans le cas d’affiches possédées par des institutions culturelles. Si ce n’est pas le cas, ces perspectives seront à mettre en œuvre seulement avec les affiches qui ne sont plus protégées, ou dont les auteurs autorisent la diffusion. Avant la mise en place d’une valorisation numérique, il faut décider de ses modalités et de sa ligne éditoriale pour les différents outils choisis. La collaboration avec l’équipe de communication et la direction de la BGE est indispensable dans ce but. L’utilisation des outils du web 2.0 par une entité municipale ne se fait pas à la légère et doit être mûrement réfléchie. A ce propos, la lecture du récent ouvrage Bibliothèques : le web est à vous de Véronique Mesguich (voir bibliographie) est un bon point de départ pour cerner le sujet. Pour les réseaux sociaux, il est aussi important d’établir quels types de publications seront postées sur quel réseau social, en fonction de ses propriétés et des options qu’il offre. Il nous semble aussi essentiel que la rédaction des contenus soit l’œuvre d’une coopération entre les collaborateurs de l’institution et non juste une particularité de la collection des affiches, ceci afin de véhiculer une nouvelle image de l’institution au complet. C’est également important pour optimiser les forces en présence, car écrire pour le web s’acquiert et demande du temps.

Avec la création en cours du site web de l’ACCSA, il ne semble pas pertinent d’en établir un également pour la collection d’affiches de la BGE, au risque qu’il fasse doublon. En revanche, nous pensons que la constitution d’un blog serait appréciable pour offrir un complément au portail de ressources que proposera l’ACCSA et contrebalancer l’aspect assez statique et institutionnel du site web officiel de la BGE. Ce blog pourrait avoir trait au Département du dépôt légal*, voire à l’institution en entier, et mettre l’accent sur le patrimoine des Genevois. Les informations et nouvelles qui sont pour l’instant diffusées de manière peu visible dans l’Ephéméride de la BGE sur son site web (Bibliothèque de Genève 2017) pourraient être valorisées dans le blog. Pour les affiches, il permettrait de proposer des articles mettant en valeur la collection, les dons notables, les expositions ou les jeudis midi organisés. Il serait aussi un canal de diffusion pour des articles de fond sur une affiche ou un corpus particulier, comme pour mettre en valeur des publications ou des recherches en cours sur la collection. Le blog serait également un point de départ pour traiter d’autres sujets en collaboration avec les professionnels de l’institution : une affiche envoyée en restauration permettrait d’expliquer en quoi consiste le travail de conservateur-restaurateur, l’organisation d’une exposition serait l’occasion d’expliquer les étapes nécessaires à son aboutissement et un article sur les entreprises qui

amener d’autres acteurs de l’affichage genevois à prendre contact avec la BGE dans ce but. Un blog offre ainsi de nombreuses possibilités de publications et les sujets à aborder sont inépuisables pour une institution patrimoniale importante comme la BGE, pour autant que les collaborateurs fassent preuve d’imagination et aient le désir de transmettre le patrimoine dont ils sont les gardiens. Cependant, cela occasionnerait un travail supplémentaire mais surtout de nouvelles demandes sur la collection. Ainsi, mettre en place un blog à la BGE nécessiterait plus de forces vives au département des affiches, Brigitte Grass ne pouvant assumer seule la rédaction des contenus et les conséquences d’une augmentation de la visibilité de la collection.

Puisqu’avec l’affiche nous sommes en présence d’un document iconographique et que de manière générale, les collections patrimoniales de la BGE se prêtent bien à la photographie, le réseau social Facebook semble un meilleur outil de valorisation que Twitter car il laisse une plus grande part à l’image. Ouvrir une page institutionnelle sur Facebook permettrait de relayer les contenus du blog, de créer des évènements pour partager les activités prévues dans la Bibliothèque et d’informer la communauté de diverses informations pratiques, comme des modifications d’horaire ou des nouveaux services. Les affiches pourraient être mises en valeur sous forme d’albums thématiques, à l’image de ce que fait la Bibliothèque nationale d’Espagne.

Instagram est le réseau social de partage d’images le plus utilisé actuellement. Il peut donc offrir à la BGE une nouvelle manière de mettre en valeur ses collections patrimoniales, dont les affiches. La photographie peut être accompagnée d’un texte, qui permet de donner quelques informations complémentaires. Pour une affiche, il est donc possible de mentionner ses informations bibliographiques ainsi que de la commenter brièvement. Instagram se prête également très bien à la communication autour de ce qui se passe en coulisses : photographie de lieux inaccessibles au public, de trésors insolites qui ne peuvent pas être consultés, de collaborateurs en action ou encore de belles vues du bâtiment. Ce genre de publications, nous l’avons vu, remporte généralement un grand succès auprès du public.

Pour finir, nous souhaitons mentionner le réseau social Pinterest. C’est un outil assez simple pour partager ses collections à un large public puisque les utilisateurs « épinglent » des publications sur des « tableaux », qui sont généralement publics. Beaucoup d’amateurs d’affiches y sont présents et ceux-ci se composent des tableaux thématiques en piochant des images dans ceux proposés sur le réseau, puis partagent leurs propres tableaux aux utilisateurs. Si la BGE met à disposition ses affiches sur

tableaux personnels des utilisateurs et diffusées dans le monde entier avec la mention de la Bibliothèque. Des tableaux pourraient aussi être créés avec d’autres collections iconographiques de la BGE ou des photographies de ses plus beaux ouvrages.