Partie IV : ANALYSE
4.4 Philippe
Philippe n’a pas donné suite à la proposition d’entretien, je passerai donc directement à l’analyse de ses écrits.
Au niveau de la technique informatique Philippe semble être à l’aise. En effet, il précise dans les commentaires de son ePortfolio : "Je voulais également ajouter une vidéo […]
Malheureusement, et ce malgré l'avoir passé en fichier Zip, la vidéo prend trop de place, et je ne puis donc déposer mon dossier dans l'espace prévu" (ePortfolio Philippe, page d’accueil)11.
Son deuxième commentaire attire l’attention des enseignants sur les dates de ses écrits : D’après les dates figurant sur les journeaux, trois d’entre eux semblent avoir été rédigés le même jour soit le 2 juin. Philippe précise : "Cette information est fausse car j'avais écris ces articles sur des pages indépendantes bien avant que j’apprenne qu'il fallait présenter ce travail par des journaux" (ePortfolio Philippe, page d’accueil).
4.4.3 Analyse de l’ePortfolio
Selon la grille d’analyse des écrits de l’ePortfolio et spécifiquement l’indicateur : Développement d’une posture autocritique :
Que dit Philippe sur ses apprentissages au fil de ces articles ? Prenons le premier de ses articles :
11 Les pages d’accueil des étudiants n’ont pas été mises en annexe de ce mémoire car elles contiennent leur profil, une image choisie par l’étudiant, souvent sa photo, leurs documents mis en annexe et d’éventuels commentaires.
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Le texte se situe dans les trois mondes d’Habermas (1987a et b) avec une part plus importante dans l’agir dramaturgique évaluatif. Après une rapide description, Philippe analyse la prise en charge des patients effectuée au niveau du temps consacré et de l’efficience des soins donnés. Bien qu’il ne spécifie pas précisément les raisons de ses actes, comme par exemple proposer au médecin un dosage de l’hémoglobine ou couvrir la plaie d’un champ stérile (art.1, p.6), nous pouvons suivre son raisonnement.
Certaines de ses phrases « tricotent » d’un monde à l’autre : "En ouvrant le pansement je constate que les pertes sanguines [monde téléologique : constat] sont à nouveau importantes et décide [monde dramaturgique : évaluatif] d'apeller le médecin qui vient voir après 15 minutes [monde régulé] (ai du insister) [monde dramaturgique : évaluatif]". Il adopte une posture autocritique et relève l’évaluation faite en commun avec son infirmière référente. Philippe exprime son ressenti : "Je trouve que j'avais trop de travail l'après-midi" (art.1, p.7). Il relève les connaissances ou compétences acquises et parle de sa progression :
- les connaissances acquises : en particulier dans la gestion de son temps et des priorités : " ma gestion des priorités était juste. Je n'ai pas oublié de soins, j'ai demandé de l'aide quand nécessaire, la gestion des priorités et des imprévus était juste" (art.1, p.7).
- sa progression : "Par contre, à la fin de la journée j'étais vraiment content de moi-même car j'ai réussi à gérer une situation compliquée" (art.1, p.8). La satisfaction exprimée par Philippe laisse à penser que la situation n’était pas habituelle et donc qu’il a progressé à ce niveau. Le fait que son infirmière référente n’intervienne pas et observe comment il va gérer cette situation imprévue confirme cette hypothèse de progression : "elle a fait exprès de ne pas trop m'aider et observer mon comportement et la gestion des imprévus" (art.1, p.7).
Philippe ne relève ni nouvel objectif fixé, ni changement d’attitude.
Regardons son deuxième article :
2 Juin : Article 1. Philippe relate l’organisation et la gestion des priorités de soins d’une journée particulièrement chargée.
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Les trois mondes d’Habermas (1987a et b) sont représentés dans ce texte qui est essentiellement dans l’analyse et principalement dans l’évaluation. Partant de deux situations vécues au travail, Philippe, insatisfait des réponses à ses questions, critique ses collègues dont il juge les connaissances insuffisantes. Comme dans l’article précédent, il commence ses phrases dans un monde et « tricote » avec les autres mondes : "Ayant "repris" ma place de travail en PFP 2 et étant au début de ma formation, je pose des questions [monde téléologique] que je juge pertinentes et attends [monde dramaturgique] de la part de mes collègues infirmières [monde régulé]
des réponses construites et adaptées [monde dramaturgique]".
Il contextualise d’abord ses propos en donnant un premier exemple : son infirmière référente ne connait pas les raisons médicales de la prescription d’un ECG chez un patient polytraumatisé (art.2, p.5), puis un deuxième exemple où il fait une première généralisation sur la méconnaissance des professionnels au sujet des précautions à prendre pour l’administration d’un antibiotique en particulier : "Parmi les professionnels à qui je pose des questions pharmaco, mêmes les personnes ayant terminés il y a 1 an me répondent qu'elles n'ont pas eu de cours conséquents en la matière" (art. 2, p.6). Il monte ensuite en généralité et parle de la formation continue à l’hôpital qui n’est pas suivie par tous les infirmiers et dispensée tardivement au personnel : "L'hôpital cantonal de * organise plein de formation qui vont en ce sens, mais tout le monde n'y participe pas. Et quelques fois, ces formations ont lieu des semaines après la mise à disposition de nouveau matériel" (art.2, p.5). Dans cet écrit, Philippe ne s’évalue pas lui-même. Il relève une certaine progression chez lui que je détaillerai ci-après. Il évalue les autres et l’organisation de la formation continue. Cependant, si Philippe décontextualise et monte en généralité, son discours est peu argumenté.
Je constate ici, une limite du focus mis par rapport à ma grille qui analyse les écrits auto évaluatifs, auto critiques mais pas les propos critiques.
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2 juin : Article 2. Philippe écrit sur l’obsolescence des connaissances et sur leur nécessaire actualisation. Il rapporte deux situations vécues, et fait un constat général.
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- sa progression : Philippe parle du développement de ses connaissances ainsi que de sa capacité d’analyse : "Durant cette courte période, mes connaissances se sont développées, je réapprends à faire des liens". "Etant maintenant étudiant dans une HES, mes critères sont plus pointus, et je ne peux m'empêcher de remarquer certains détails qui seraient passés inaperçus auparavant" (art.1, p.7).
Philippe ne détaille pas les connaissances acquises, ne parle ni de nouvel objectif, ni de changement d’attitude. Passons à son troisième article :
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Les trois mondes d’Habermas (1987a et b) sont représentés dans ce texte mais surtout le monde dramaturgique. Après une rapide description, Philippe développe une analyse où il adopte une position très critique sur lui-même. Philippe pensait que les remarques de ses référents sur ses explications peu claires étaient légèrement exagérées : "Mes personnes de référence m'ont déjà fait remarquer que parfois je ne suis pas très clair dans mes explications, je les crois bien sûr mais pensais qu'ils exagéraient légèrement" (art. 3, p.4). Se voir sur la vidéo lui fait prendre conscience de sa gestuelle et de son langage : "Ce que j'ai vraiment appris et qui me pose problème quand je me suis revu dans la vidéo, était mon vocabulaire ainsi que ma manière de s'exprimer, et dans un deuxième temps, la façon dont je parle avec mes mains" (art. 3, p.5). Philippe relève son intérêt pour cette forme d’apprentissage qui lui permet de comparer sa pratique avec celle de ses pairs et de faire des liens entre la théorie et la pratique.
- les connaissances acquises : "Je trouve ce genre d'apprentissage vraiment intéressant car ceci me permet de mettre en lien concret la théorie avec la pratique"
(art. 3, p.6).
- sa progression : "Je me suis rendu compte que ce souci est réel" (art. 3, p.6).
"J'apprécie réellement [monde dramaturgique] ces échanges [monde régulé], car je compare ma prise en soin [monde dramaturgique] avec celles de mes collègues [monde régulé], ce qui me permet d'améliorer ma prise en charge [monde
2 juin : Article 3. Philippe rapporte sa prise de conscience lors d’une journée clinique et d’une auto confrontation par vidéo : sa manière de parler et ses gestes ne sont pas efficients.
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dramaturgique]" (art. 3, p.6). Philippe apprend au contact de ses pairs : "[…] en regardant faire mes collègues [monde régulé] j'apprends beaucoup de détails ou de démarches qui me permettent d'optimiser ma prise en soins [monde dramaturgique]"
(art. 3, p.6). Nous voyons ici qu’il passe d’un monde à l’autre dans son écrit montrant un dialogue entre les deux, exemple du "je-tu" dont parle Genard (1999).
Philippe ne relève ni nouvel objectif fixé, ni changement d’attitude.
Prenons maintenant son quatrième article :
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Seul les mondes régulé et dramaturgique sont représentés dans cet écrit et essentiellement le monde dramaturgique évaluatif. Philippe ne décrit pas la situation, il se contente de mettre deux titres : "Evaluation mi- stage" et "Evaluation par ma PF".
Son écrit est directement analytique et très auto critique : "Toutefois, je ne me renseigne pas suffisamment sur le pourquoi. Ou alors, j'ai fait les différentes recherches nécessaires mais je ne les démontre pas" (art.4, p.4). Il relève les connaissances acquises, sa progression, un objectif fixé et un changement d’attitude : - les connaissances acquises : Philippe dit qu’il accomplit son travail en respectant les critères de soins : "Cette tâche est accomplie correctement, en respectant les critères de soins" (art. 4, p.5)
- sa progression : Philippe met en avant sa progression au niveau informatique et au niveau réflexif : "Pour moi, les principales améliorations concernaient notre outil informatique (EPA-AC) et être plus réflexif" (art. 4, p.6). Il est conscient qu’il ne démontre pas toujours cette réflexivité : "Ma réflexivité s'améliore régulièrement, je dois apprendre à montrer ce que j'ai appris et les conclusions que j'en tire" (art. 4, p.6).
- un nouvel objectif fixé : "En ce qui concerne ma réflexivité, je me rends bien compte du travail qu'il me reste à accomplir" (art. 4, p.6).
- un changement de comportement ou d’attitude : Au travers de cette évaluation, nous voyons que Philippe apprend beaucoup au contact de son "infirmière référente 8 juillet : Article 4. Dans cet écrit, Philippe compare son autoévaluation avec l’évaluation faite par sa praticienne formatrice à la moitié de son stage.
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du matin" au moyen des feedbacks qu’il recherche régulièrement. Cette nouvelle stratégie lui permet de gagner du temps et d’apaiser les tensions : "Le stage avançant, je gère beaucoup ces situations car j'ai mis en place certaines stratégies qui, je dois avouer, non seulement m'évitent de perdre du temps à en parler mais évitent également un énervement mutuel (moi et ma collègue)" (art. 4, p.6). "Une des stratégies mise en place consiste à parler de mes situations de soins avec mon infirmière référente du matin, et faire une petite analyse de situation. Ce petit "rapport"
je le faisais déjà auparavant mais d'une manière différente. Actuellement, elle m'aide plus car on arrive à voir plus facilement les éventuels soucis ou mes manques de connaissances durant les soins du matin" (art. 4, p.6).
Examinons maintenant son cinquième article :
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Cet écrit très peu descriptif montre les trois mondes d’Habermas (1987a et b) mais principalement le monde dramaturgique. Philippe expose son ressenti et analyse les raisons de son échec à cet examen. Il ne s’attendait pas à recevoir cette note :
"Néanmoins, vu le travail fourni et le temps passé à étudier, j’espérais au minimum le 4, note minimale" (art. 5, p.2). Il en comprend les raisons : "Je comprends la décision de compter faux une réponse quand celle-ci manque d’arguments" (art. 5, p.4). Il est d’autant plus surpris de ce résultat parce qu’il révisait en groupe uniquement sur la base de son travail personnel évalué comme complet par ses pairs. Philippe n’a pas pleinement profité du temps imparti lors de cet examen : "Je m’en veux beaucoup également, car j’étais le premier à avoir terminé cet examen" (art. 5, p.4). Bien qu’il réalise son problème, Philippe exprime ses craintes : "Bien que je me compte de cette problématique, je présente beaucoup de difficulté à argumenter quand même. Mon raisonnement est logique pour moi mais pas forcément pour les autres" (art. 5, p.4).
- les connaissances acquises : Philippe sait que son raisonnement est adéquat :
"[…] je sais comment chercher et répondre aux questions" (art. 5, p.5).
28 juillet : Article 5 Philippe parle de son ressenti lors de la réception d’une note insuffisante à son examen écrit du module 4
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- sa progression : Philippe tire les conclusions nécessaires à sa progression : "Cette situation m’a également fait évoluer, car je comprends mieux les attentes HES dans un examen écrit " (art. 5, p.5).
Pour autant, son écrit ne relève pas de nouvel objectif ni de changement d’attitude.
Regardons maintenant ce qu’écrit Philippe dans ses textes réflexifs. Commençons par sa première réflexion :
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Le monde dramaturgique est essentiellement évoqué dans cet écrit. La présentation de la situation est d’emblée évaluative. Dans cette réflexion, Philippe dit que l’apprentissage par imitation simplement en observant les autres travailler ne suffit pas au développement de compétences en soins infirmiers : "Mes expériences passées, principalement en regardant les autres travailler, m'ont aidé à m'améliorer, mais pas suffisamment pour atteindre le niveau attendu du personnel infirmier" (réfl.1, p.4). L’analyse donne un exemple concret du suivi de l’étudiant différent selon l’infirmière référente du moment : "on doit s'adapter à la personne de référence du jour"
(réfl.1, p.4). Philippe reconnait que ces différences le poussent à la réflexivité : "Au final, ce genre de situation me permet d'évoluer dans mon rôle professionnel et dans mon cursus scolaire car elle m'oblige à réfléchir sur mes gestes" (réfl.1, p.5). Il réalise que cette réflexivité doit être plus approfondie : "Plus mon stage avance et plus je me rends compte je manque de réflexivité. Je réfléchis à mes gestes, je fais des recherches mais je ne pousse pas encore assez loin ma réflexion" (réfl.1, p.6). Il prend conscience que ses nombreuses questions ne s’adressent pas toujours aux bonnes personnes : "Je me rends compte également que je pose parfois trop de questions et pas aux bonnes personnes" (réfl.1, p.6). Philippe ne relève pas de nouvelles connaissances mais souligne ses progrès :
- sa progression : "Je me suis grandement amélioré dans ce domaine, et pose mes questions aux personnes concernées" (réfl.1, p.7). Son évaluation à mi stage l’a aidé à prendre conscience de son fonctionnement : "Cette dernière [évaluation] m'a fait
Réflexion 1 développée à partir de l’article 4 où il comparait son autoévaluation avec l’évaluation faite par sa PF à mi stage.
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comprendre tout le processus que j'ai mis en place" […] (réfl.1, p.7) et comment y remédier.
- un nouvel objectif fixé : […] "mais surtout comment l'améliorer pour continuer au mieux ma formation professionnelle" (réfl.1, p.7).
- un changement de comportement ou d’attitude : Philippe a développé de nouvelles stratégies : "Le fait de poser ces questions aux médecins et ensuite d'en discuter ensuite avec mon infirmière référente est un moyen de montrer mes recherches et mes progrès accomplis" (réfl.1, p.7).
Analysons maintenant ce qu’il écrit dans sa deuxième réflexion :
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Les trois mondes d’Habermas (1987a et b) sont représentés dans cette réflexion où le monde dramaturgique est prépondérant. Philippe introduit brièvement la situation et part directement dans l’analyse : "Lors de cet exercice et par la suite le visionnage de la vidéo, je me suis rendu compte […]" (réfl. 2, p.2). Philippe adopte à nouveau une position très autocritique : "Je connais les réponses aux questions posées, mais je réponds trop vite. Ma réponse n'est donc pas claire, ambiguë et décousue" (réfl.2, p.3).
Il relève dans cet écrit une connaissance de soi acquise, sa progression, un nouvel objectif et un changement d’attitude.
- les connaissances acquises : Philippe écrit sur lui-même : "De plus, je savais que je répondais trop rapidement aux questions, avec pour conséquence des réponses justes mais désordonnées" (réfl.2, p.4).
- sa progression : Au niveau théorique, Philippe note ses progrès : "[…] je me suis rendu compte des progrès effectués lors de cette première année au niveau de la physio-pathologie" (réfl.2, p.4).
Le fait de se voir sur cette vidéo a été révélateur pour Philippe de sa manière de s’exprimer : "Une deuxième chose importante qui me fait progresser, est ma manière de m'exprimer" (réfl.2, p.4). "Le fait de me rendre compte que je parle avec mes mains de manière répétée m'a permis d'améliorer ma prise en soins des patients" (réfl.2, p.4).
Réflexion 2 :Philippe revient sur l’article 3 en lien avec sa prise de conscience face à la vidéo de sa manière de parler.
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Il réalise les conséquences au niveau de la relation avec les patients : "Cette situation [qu’un patient sonne plus souvent pour demander des éclaircissements] m'est déjà arrivée mais je ne m'étais pas rendu compte que cette problématique venait de moi"
(réfl.2, p.5).
- un nouvel objectif fixé : Philippe a été rendu attentif : "[…] donc j'essaie de faire attention. Je continue à parler avec mains mais je remarque plus facilement quand je
"m'emballe" (réfl.2, p.5).
- un changement de comportement ou d’attitude : Conscient du problème, Philippe opte pour un nouveau comportement : "Me voir dans cette vidéo m'a réellement aidé car j'essaie de prendre quelques secondes de réflexion avant de répondre. Cette astuce me permet de réfléchir à ma réponse, et avant tout à la structurer" (réfl.2, p.5).
"Au final, je gagne du temps car je n'ai pas à réexpliquer ma réponse. […] Je remarque également que j'utilise moins mes mains avec cette technique" (réfl.2, p.5).
Je constate que la perturbation occasionnée par le visionnage de la vidéo a conduit à la transformation de la structure initiale chez Philippe (Bourgeois & Mornata, 2013).
Cette transformation correspond au processus d’accommodation dans le conflit cognitif décrit par Piaget (1967). L’ajustement de l’activité de Philippe produit à son tour une modification de l’activité des patients : "De plus, les patients sont rassurés par des réponses claires" (réfl.2, p.5). Ce qui rejoint la notion d’activité instrumentée de S.
Vanhulle : l’activité qui modifie l’environnement et le sujet en retour.
Voici ci-dessous un bon exemple du dialogue entre les mondes régulé et dramaturgique, le « je-tu » décrit par Genard (1999).
"Après en avoir discuté avec plusieurs personne [monde dramaturgique], ces dernières m'ont fait remarqué [monde régulé] que ce n'est pas autant dérangeant que je le pensais [monde dramaturgique]. Les messages passent mieux si on y joint le geste [monde régulé], donc ma manière de faire n'est pas fausse [monde dramaturgique]. Toutefois, je trouve tout de même que j'utilise trop mes mains [monde dramaturgique], ce qui peut gêner certains patients [monde régulé], donc j'essaie de faire attention [monde dramaturgique]" (réfl.2, p.3).
Après cette analyse par article, regardons maintenant d’un point de vue transversal l’ensemble des textes. L’ePortfolio de Philippe a été évalué comme un excellent travail.
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Selon le schéma de Deum et Vanhulle (2008, p.34), au travers de textes autobiographiques faisant le récit de sa formation, l’étudiant analyse ses représentations, ses méthodologies. Les textes sont principalement autoévaluatifs et font le point sur ses acquis comme par exemple : l’évaluation à mi-parcours de son stage, l’analyse vidéo ou le texte sur son ressenti suite à l’examen écrit du module 4.
Philippe analyse sa pratique, cependant des textes plus conceptuels manipulant les connaissances théoriques manquent permettant ainsi un meilleur autoguidage professionnel. De ce fait, Philippe ne cite pas d’auteur.
Au niveau de la construction de l’ePortfolio, selon moi, les articles 1, 2 et 5 abordent le développement des compétences professionnelles, l’article 3, la construction de l’identité professionnelle, et l’article 4 le statut d’étudiant en emploi.
Comme je l’ai déjà relevé, les dates sur les articles ne correspondent pas à leur rédaction effective selon les commentaires de Philippe. Cependant Philippe écrit dans ses remarques tenir à la disposition des enseignants les originaux avec les dates de rédaction montrant qu’il a bien rédigé les articles avec l’écart de trois semaines au minimum demandé dans les consignes de l’ePortfolio.
En tous les cas, il est difficile de voir une progression dans le temps au travers de la seule analyse des articles. En effet, dès le premier texte Philippe analyse et évalue de manière très critique la situation et illustre sa capacité réflexive. Il adopte cette position dans tous les articles. Le deuxième texte est moins révélateur selon les critères sélectionnés parce que Philippe ne parle pas de lui-même mais porte un regard critique sur le manque de connaissances de ses collègues. Ce texte prend de la hauteur et comme dit précédemment, monte en généralité en analysant l’organisation de la formation continue au sein de l’hôpital où Philippe travaille. Les deux réflexions ainsi que l’article 4 expriment une certaine progression dans le fait que Philippe se fixe de
En tous les cas, il est difficile de voir une progression dans le temps au travers de la seule analyse des articles. En effet, dès le premier texte Philippe analyse et évalue de manière très critique la situation et illustre sa capacité réflexive. Il adopte cette position dans tous les articles. Le deuxième texte est moins révélateur selon les critères sélectionnés parce que Philippe ne parle pas de lui-même mais porte un regard critique sur le manque de connaissances de ses collègues. Ce texte prend de la hauteur et comme dit précédemment, monte en généralité en analysant l’organisation de la formation continue au sein de l’hôpital où Philippe travaille. Les deux réflexions ainsi que l’article 4 expriment une certaine progression dans le fait que Philippe se fixe de