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TABLE DE MATIERES

1. REPARTITION GEOGRAPHIQUE :

2.4 Phase de latence :

Suite à la primo-infection, le virus particulièrement abondant au niveau des vésicules cutanées peut gagner les ganglions sensoriels via le flux axonal rétrograde. On ne peut cependant pas exclure que le virus gagne le système nerveux périphérique directement, transporté par les lymphocytes infectés lors de la première virémie. Une fois dans les ganglions sensoriels, généralement cervicaux, thoraciques et trijumeaux, il s’installe dans un état quiescent. Malgré

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de nombreux travaux ayant pour but l’identification des cellules supportant l’infection latente, cette question est toujours en suspens, laissant penser que le virus reste latent tant dans les neurones que dans les cellules satellites (41)

La latence constitue une caractéristique des herpèsvirus leur permettant de prévenir leur élimination complète suite à la première infection. Il est tentant de penser que la capacité du virus à établir une infection latente a constitué, au cours de l’évolution, un atout majeur, assurant sa subsistance et sa propagation au sein de communautés probablement éparses.

Cependant, bien que les mécanismes moléculaires impliqués dans l’établissement et le maintien de la latence ne soient pas élucidés, Il apparaît que le VZV se différencie des autres alphaherpèsvirus. La latence des alphaherpèsvirus se caractérise par l’absence de synthèse de protéines virales, et surtout par l’accumulation de transcrits antisens (LAT pour latency associated transcripts). Or, il n’existe pas d’homologues de LAT chez le VZV et, fait surprenant, la latence du VZV se caractérise par l’accumulation de certaines protéines virales précoces immédiates (IE4, IE62, IE63) ou précoces (ORF21, ORF29, ORF66) (contrastant avec l’absence totale de protéines tardives) (2). Tout semble se passer comme si, pour des raisons qui reste à identifier, le cercle infectieux était bloqué au milieu de la phase précoce (42). Des données récentes suggèrent que la protéine IE63 pourrait jouer un rôle crucial dans l’établissement de cette phase de latence (43). Par ailleurs, Hood et al. (44) ont montré que la protéine IE63 présente des propretés anti-apoptotique qui permettraient aux neurones de survivre à l’infection.

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L’ensemble de ces observations a permis de progresser dans la compréhension des mécanismes complexes présidant à la latence du virus, sans toutefois pouvoir à ce jour expliquer cette partie de cache-cache qui peut parfois durer de très longues périodes. (4)

2.5 Réactivation :

Bien que les mécanismes de maintien de latence soient très effaces, il existe probablement des réactivations asymptomatiques comme en témoigne la détection d’ADN de VZV dans les cellules mononuclées sanguines par PCR chez 21% des sujets sains de plus de 60 ans (9) et 19% des greffés de moelle. Les réactivations sont favorisées par l’âge et l’immunodépression. Cette observation a conduit à proposer un modèle dans lequel la varicelle puis le zona apparaissent lorsque la résistance de l’hôte passe sous un niveau critique. La détérioration des défenses de l’hôte permettrait qu’une réplication active du VZV débute dans le ganglion rachidien. La plupart de ces réactivations ne seraient pas associées à des maladies, une très faible dose de virus stimulerait l’immunité anamnestique spécifique et la multiplication virale dépasserait le ganglion seulement si les défenses sont très détériorées.

Le zona est la forme clinique de la réactivation du VZV qui survient en général une fois dans la vie. Le virus n’a jamais été isolé à partir des ganglions sensitifs pendant la phase de latence, mais au moment des réactivations on peut mettre en évidence du VZV en microscopie électronique et en culture. Le virus migre le long des fibres nerveuses sensitives jusqu’à la peau où il produit l’éruption vésiculeuse localisée radiculaire caractéristique du zona.

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L’histopathologie des lésions cutanées du zona ressemble à celle de la varicelle en plus, au cours du zona, il y a une inflammation aigue du nerf sensitif et du ganglion accompagnée d’hémorragies et de destruction neuronale du ganglion ainsi que d’une dégénération et démyélinisation du nerf sensitif, les modifications histologiques suggèrent que le virus infectieux se propage de cellules à cellules à l’intérieur du ganglion, puis à l’axone du neurone sensitifs pour le transport aux cellules épithéliales

La réactivation concerne le plus souvent la racine dorsale du ganglion et la portion postérieure de la moelle épinière, mais peut s’étendre aux cornes antérieures et être responsable de déficit moteur. (23)

2.6 Réinfection :

La varicelle confère une immunité définitive, donc la réinfection par le VZV reste un événement rare; quelques cas exceptionnels de seconde varicelle chez des sujets ayant une immunité spécifique antivaricelleuse humorale et cellulaire ainsi q’une exposition précédente connue ont été décrits. (9)

3. IMMUNITE

Dès l’entrée du virus dans l’organisme, le système immunitaire est alerté, mettant en place les mécanismes de la réponse innée d’abord et de la réponse adaptative humorale et cellulaire ensuite, ce qui permet une résolution de l’infection en quelques jours.

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Comme décrit précédemment, le VZV possède plusieurs mécanismes d’échappement aux cellules T, mais sa réplication est contrôlée dés que la réponse immunitaire spécifique est déclenchée (45)

3.1 Immunité innée

Incapable de contrôler l’infection, la réponse innée est cependant cruciale dans les premiers jours de l’infection, d’une part pour freiner la progression du virus, d’autre part pour permettre l’activation de la réponse immune adaptative.

La réponse innée, peu étudiée jusqu’à il y a peu au profit de la

caractérisation de la réponse adaptative, est à présent perçue comme un élément clé du contrôle des infections. Elle met en jeu les cellules NK, les cellules

dendritiques et des cellules exprimant des récepteurs impliqués dans la

reconnaissance de signatures moléculaires conservées. Parmi ces récepteurs, on trouve les récepteurs membraires TLR (Toll-like receptor) via les quels divers facteurs de transcription sont activés conduisant ainsi à l’expression de

nombreux gènes de l’inflammation.

Les cellules NK (Natural killer) de sujets non immuns vis-à-vis du VZV ont la capacité de détruire les fibroblastes infectés par le VZV. Cette activité est augmentée par l’interleukine2.

L’interféron  est retrouvé dans le sérum au début de la varicelle et pourrait limiter la réplication virale initiale comme cela a été suggéré par l’efficacité clinique de l’administration précoce d’interféron 

varicelles de l’enfant immunodéprimé (39) et les concentrations plus faibles d’interféron  chez les adultes qui développent une varicelle sévère.

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Les cellules dendritiques constituent une cible pour le virus. Présentes dans de nombreux tissus, elles sont confrontées au virus dès le début de l’infection. Le virus peut s’y répliquer ou être phagocyté, ce qui conduit à la maturation des cellules dendritiques qui acquièrent alors la capacité d’activer les cellules T.

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