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La majeure partie de ce travail a été réalisée en utilisant deux modèles animaux : la poule et la

rate (Articles 1, 2 et 4). Dans l’article 3, une étude a nécessité l’inclusion de 17 femmes.

Dans cette partie, nous décrirons les caractéristiques des patientes incluses et des modèles

animaux utilisés.

1. Les patientes

L’étude contenue dans l’article 3, est issue d’un travail collaboratif entre l’INRA et le service

de Biologie de la reproduction du Professeur Royère, du CHRU Bretonneau à Tours. Tous les

recueils nécessaires aux expériences, ont été précédés de l’obtention du consentement éclairé

de chaque patiente incluse. 17 femmes ont été recrutées dans cette étude. Elles sont suivies

dans le service et ont recours à la procréation médicale assistée par Fécondation in vitro

(FIV). Ces femmes sont toutes en âge de procréer et ne présentent pas de SOPK. L’étiologie

du trouble de fertilité est soit inexpliquée, soit mécanique ou en rapport avec une infertilité

masculine. La participation de chaque patiente a été unique, lors d’un seul cycle de FIV. Il

s’agit d’une étude préliminaire comportant un faible effectif. (Article 3)

Description phénotypique des 6 patientes, chez qui le sérum a été prélevé afin de doser

l’adiponectinémie et de comparer sa valeur à celle présente dans le liquide folliculaire.

Patientes/

Age

Poids

(kg)

Taille

en m

IMC

(kg/m2)

FSH

(UI/l)

LH

(UI /l)

E2

(pg/l)

Indication

FIV

1 / 32 ans 45 1,53 19 6 2,4 45 masculine

2 / 43 ans 75 1,65 28 3,9 2,1 30 masculine

3 / 34 ans 77 1,70 27 5 3 20 tubaire

4 / 35 ans 46 1,66 17 5 3,7 17 masculine

5 / 35 ans 55 1,70 19 9 11 97 masculine +

tubaire

6 / 35 ans 50 1,55 21 8 5,9 34 masculine

Figure 37 :Chez la poule: Grappe ovarienne (follicules corticaux, petits follicules blancs et petits follicules jaunes) et les follicules pré-ovulatoires. Les follicules F5-6 sont les plus petits (~10 mm) et F1 est le plus volumineux (~ 35 mm).

Grappe ovarienne

Hiérarchie des follicules pré-ovulatoires

F1

F2 F3 F4

F5 F6

Figure 38 : Chez la rate (21j): ovaires de rates immatures avant (A) et après traitement avec PMSG pendant 48 h (B) et hCG pendant 24 h (C)

Immatures PMSG 48h PMSG 48h + hCG 24h A. B. C.

2. La poule

La poule est un oiseau. Elle possède un seul oviducte et un seul ovaire « la grappe ovarienne »

fonctionnel, le gauche (

446

). La grappe ovarienne est constituée par les follicules à différents

stades de leur développement (Figure 37). La folliculogenèse chez la poule nécessite une

accumulation de vitellus (la vitellogenèse), réserve nutritive indispensable au développement

embryonnaire. Le vitellus est constitué d’eau, de LDL (60% de la matière sèche) incluant des

lipides, des phospholipides et du cholestérol. Il se compose aussi de protéines, de glucose ou

encore de vitamines et minéraux (

447

). L’ensemble des constituants du vitellus est apporté par

le foie (récepteurs aux LDL à la surface du disque germinal, équivalent de l’ovocyte des

mammifères) sous l’influence des œstrogènes (

448

). Les plus petits follicules sont corticaux

(croissance lente, quelques milliers) puis on trouve les petits follicules blancs (accroissement

intermédiaire, quelques centaines), les petits follicules jaunes (grand accroissement, nombre

de 5-6) et enfin les follicules pré-ovulatoires (au nombre de 5-6) (

449

). Ces follicules

pré-ovulatoires obéissent à une hiérarchie très précise ; ils sont classés selon leur taille : F5 / F6

sont les plus petits et F1, le plus volumineux ovulera en premier (Figure 37) (

450

). Pendant la

période de ponte, un follicule de type F1 est ovulé chaque jour. Comme chez les mammifères,

le follicule est constitué de cellules de la granulosa, elles-mêmes entourées par les cellules de

la thèque (interne / externe) (

446

). Il n’y a pas d’antrum. L’activité stéroïdogène du follicule

d’oiseau est particulière. Les cellules de la thèque sont responsables de la sécrétion de

l’œstradiol et les cellules de la granulosa de celle de la progestérone (

451

). Le follicule de type

F5-6 est celui qui sécrète le plus d’œstradiol et le type F1 le plus de progestérone. La

progestérone est un élément déterminant de l’ovulation (particularité de l’œstradiol chez les

mammifères) (

450

).

Conditions expérimentales. Les poules utilisées sont des poules pondeuses de souche ISA

Brown (Institut de sélection animale, Saint Brieuc) âgées de 50 à 60 semaines. Elles ont été

soumises au cycle lumineux 15 h de lumière / 9 h d’obscurité et ont été nourries ad libitum

(Article 1).

3. La rate

La rate est une espèce poly-ovulante (chaque cycle aboutit à l’ovulation de plusieurs

follicules). Le cycle œstrien dure entre 4 et 5 jours et l’activité de reproduction de cet animal

est continue, non saisonnière.

Conditions expérimentales : Des rates Wistar (laboratoire Janvier) immatures (21 jours) et des

rates de 8 semaines ont été soumises au cycle lumineux 14 h de lumière / 10 h d’obscurité et

ont été nourries ad libitum. Les rates immatures ont reçu deux protocoles de traitement

différents. Le premier consiste en une injection par voie sous-cutanée de diéthylstilbestrol

(œstrogène de synthèse non stéroïdien, 1 mg/jour) chaque jour pendant trois jours consécutifs.

Ce traitement permet d’augmenter le volume ovarien des rates en accélérant la prolifération

des cellules de la granulosa et a été utilisé pour la mise en culture de ces cellules (

452

) (Article

2). Dans le second cas, les rates ont été traitées par une injection par voie intrapéritonéale de

PMSG (pregnant mare serum gonadotropin, 25 UI) pendant 24 h pour induire la maturation

folliculaire (mime les effets de la FSH). Puis, nous leur avons (ou non) injecté de l’hCG

(human chorionic gonadotropin, 25 UI) pendant 24 h afin d’induire l’ovulation (mime les

effets de la LH) puis la lutéinisation des follicules ovariens (Figure 38). Ces traitements ont

permis d’obtenir des ovaires au cours de différentes phases du cycle afin de mettre en

évidence l’expression de l’adiponectine et de ses récepteurs par northern blot, western blot et

immunohistochimie (Article 2). D’autres rates immatures ont reçu de la PMSG (20 UI, 48 h)

puis de l’hCG (5UI, 24 h). Les ovaires de ces femelles ont été utilisés pour la collecte

d’ovocytes (Article 2).

Enfin, chez des rates de 8 semaines, un diabète a été induit. Pour cela, une injection

intrapéritonéale de citrate de sodium (1 ml, 50 mM) contenant de la streptozotocine (STZ, 55

mg/kg), a été pratiquée. Le groupe de rates contrôles n’ont reçu que le citrate de sodium. Une

semaine après l’injection de STZ, le diabète a été confirmé par un prélèvement sanguin chez

chaque animal (glycémie >3g/l). (Article 4)