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3. METHODE

3.3. PASSATION

3.3.1. Passation pour le groupe expérimental

La passation des épreuves a été réalisée sur le lieu de scolarisation des sujets, généralement pendant le temps scolaire, dans une pièce mise à disposition par les responsables des établissements scolaires concernés21. Les sujets ont été interrogés individuellement lors de trois sessions distinctes, une pour chaque langue et modalité, sur un intervalle de trois semaines environ.

Dans la mesure du possible, une seule langue a été utilisée pour les interactions de chaque session, celle faisant l’objet de l’évaluation. En effet, les enfants sourds bilingues passent quotidiennement du mode monolingue (LSF ou français) au mode bilingue (Grosjean, 2001) en fonction des interlocuteurs qu’ils rencontrent et de leurs capacités et préférence personnelles. Le recours à une langue de contact, bimodale dans le cas précis, est donc un fait quotidien, aussi il est important que les interlocuteurs se tiennent le plus strictement possible au mode monolingue afin d’inciter les sujets à répondre dans ce mode également.

21 Nous tenons à remercier chaleureusement tous les collaborateurs des établissements concernés pour leur

Les épreuves cognitives ont été administrées lors d’une session particulière par les psychologues des établissements, formés pour la passation de ces tests auprès de population d’enfants sourds bilingues22.

3.3.1.1. Passation des épreuves en LSF

La passation en LSF s’est déroulée dans une pièce équipée d’un moniteur TV, d’un magnétoscope, d’une caméra vidéo sur pied et d’un ordinateur portable.

Deux adultes étaient présents lors de la passation : un examinateur, adulte Sourd maîtrisant la LSF, familier des élèves et formé à ce type d’interrogation, et un « technicien », adulte entendant ayant une bonne connaissance de la LSF23.

Les épreuves en LSF utilisées dans cette étude correspondent aux quatre premiers sous- tests du TELSF, Test de LSF, mis au point parallèlement à ce travail (Niederberger et al., 2001). Lors de la passation, les sujets ont passé l’intégralité du test TELSF, soit six épreuves en tout (voir Aubonney, Dunant-Sauvin, Niederberger, & Palama, 2001, pour les deux derniers sous-tests qui ne sont pas pris en compte dans cette étude). Une pause a été aménagée au milieu de la session pour les enfants qui en avaient besoin.

Le TELSF se présente sous la forme d’une bande vidéo24, comprenant une introduction et les six épreuves avec leurs consignes respectives. L’ordre de présentation des épreuves est le même que pour le TASL, test original en ASL, soit : l’épreuve de compréhension discursive

22 Nous remercions vivement ces personnes pour leur importante contribution à ce projet. 23

Idéalement le technicien devrait être Sourd également, mais il n’a pas été possible de libérer deux collaborateurs Sourds de leurs tâches habituelles pour réaliser l’interrogation des sujets.

LSF-C1, l’épreuve de production morphosyntaxique LSF-P2, l’épreuve de production discursive

LSF-P1 et l’épreuve de compréhension morphosyntaxique LSF-C2.

Le rôle de l’examinateur est de s’assurer de la compréhension des consignes, de fournir le matériel (livre pour LSF-P1, planches pour LSF-C2) et de stopper la bande vidéo pour permettre au sujet de répondre. Le technicien se charge de filmer les réponses du sujet et de présenter à celui-ci le programme sur l’ordinateur pour l’épreuve LSF-C2.

3.3.1.2. Passation des épreuves de français écrit

La passation en français écrit s’est déroulée dans une pièce équipée d’une caméra vidéo sur pied et d’un enregistreur audio.

Dans la mesure du possible, deux adultes étaient présents lors de la passation, une examinatrice, entendante et ayant une bonne connaissance de la LSF, et un technicien. Lorsque aucun « technicien » n’était disponible, la caméra et l’enregistreur ont été mis en mode d’enregistrement continu.

Les épreuves ont été présentées dans l’ordre suivant : épreuve d’orthographe lexicale ORTHO, épreuve de production morphosyntaxique EP2, épreuve de production discursive EP1, épreuve de compréhension morphosyntaxique EC2, épreuve de compréhension lexicale EC3 et épreuve de compréhension discursive EC1.

Afin de ne pas mettre l’enfant face à échec trop important, les épreuves de niveau discursif EP1 et EC1 n’ont pas été présentées lorsque celui-ci ne pouvait pas faire les épreuves de niveau morphosyntaxique respectives de manière autonome. Ainsi, selon les cas, le nombre d’épreuves passées peut être de quatre, cinq ou six.

L’expérimentatrice s’est adressée au sujet majoritairement en français, utilisant au besoin le mode bilingue ou la LSF pour clarifier les consignes ou pour soutenir l’enfant dans la tâche à accomplir selon les critères décrits pour chaque épreuve en section 3.2.

3.3.1.3. Passation des épreuves de français oral

La passation en français oral s’est déroulée dans une pièce équipée d’une caméra vidéo sur pied et d’un enregistreur audio.

Dans la mesure du possible, deux adultes étaient présents lors de la passation, une examinatrice, entendante et ayant une bonne connaissance de la LSF, et un technicien. Lorsque aucun « technicien » n’était disponible, la caméra et l’enregistreur ont été mis en mode d’enregistrement continu.

Les épreuves ont été présentées dans l’ordre suivant : épreuve de production morphosyntaxique OP2, épreuve de production discursive OP1, épreuve de compréhension morphosyntaxique OC2, épreuve de compréhension discursive OC1 et épreuve de conscience phonologique ECP.

Afin de ne pas mettre l’enfant face à échec trop important les épreuves de niveau discursif OP1 et OC1 n’ont pas été présentées lorsque celui-ci ne pouvait pas répondre oralement lors des épreuves de niveau morphosyntaxique respectives. Ainsi, selon les cas, le nombre d’épreuves passées peut être de trois, quatre, ou cinq.

L’expérimentatrice s’est adressée au sujet principalement en français oral, utilisant au besoin le mode bilingue ou la LSF pour clarifier les consignes ou pour soutenir l’enfant dans la tâche à accomplir selon les critères décrits pour chaque épreuve en section 3.2. Le LPC a été utilisé pour accompagner la parole avec tous les sujets habitués à utiliser ce système d’aide

à la lecture labiale. En général, l’examinatrice demandait à l’enfant au début de la session s’il préférait qu’elle utilise le LPC ou non, le laissant libre de le réclamer aussi seulement pour certaines des épreuves.