• Aucun résultat trouvé

2.3 Les spectacles donnés dans les fêtes des Song du Nord – l’exemple de « La

2.3.1 Le passage traduit

« Fête des Lanternes »

« Au 15ème jour du premiermois du calendrier lunaire, se déroule la Fête des Lanternes.

Devant le palais impérial, après le solstice d’hiver de l’année précédente, le préfet de Kaifeng monte un grand kiosque décoré de fresques, dont les bois sont juste en face du Pavillon Xuande.

67

Les promeneurs se réunissent déjà sur la Voie Impériale. Les corridors, des deux côtés, grouillent d’artifices fantastiques et d’acrobaties extraordinaires, de chants et de danses ainsi que des Cent Jeux. Le bruit du son court au loin d’une dizaine de li, tels que le polo, le jeu de balle au pied, la danse sur fil de fer, l’escalade sur poteau. Zhao Yeren, qui se tient sur les mains, mange de la gélatine aux haricots mungo. Zhang Jiuge avale une épée de fer. Li Waining anime une marionnette à poudre. Xiao Jian’er crache de l’eau de cinq couleurs et jongle avec des gouttelettes par terre. Da Te Luo présente une acrobatie de poudre gris119. Gu Duo’er joue le

zaju, Wen Datou et Xiaocao jouent le Erhu de Xi et Dang Qian de la flûte droite. Sun Si propose

une représentation d’alchimie taoïste et Wang Shi’er diverses attractions. Zou Yu et Tian Diguang jouent des rôles dans le zaju. Meng Zishu joue avec une balle en forme de corne. Yin Changmai conte des histoires des Cinq Dynasties. Liu Baiqin montre des petits moineaux et Yang Xiuwen joue du tambour et de la flûte. Il y a encore un numéro que le singe présente les Cent Jeux, le spectacle du poisson traversé par une lame, la magie des abeilles et des papillons, ainsi que le domptage d’insectes. En outre, les ventes de médicaments et de pyromancies, la calligraphie sur sable et les énigmes sur le sol, intéressantes et variées, semblent toujours nouvelles pour les spectateurs.

Au 7ème jour du premier mois du calendrier lunaire, les gens, dès l’aurore, sortent de la

maison, les lanternes sur le kiosque décoré sont allumées, ruisselant de lumière et de splendeur, les brocarts et les broderies sur le kiosque décoré sont multicolores. La façade du nord du kiosque est toute ornée de guirlandes en pictogrammes de la Montagne (山 Shan), sur laquelle sont dessinées des légendes de génies. Au marché, les vendeurs de médicaments et de pyromancies sont alignés à l’arrière de trois portes décorées respectivement de rubans et de tablettes horizontales avec des inscriptions d’or honorifiques. La porte au milieu est appelée la Voie de Porte de la Capitale ; celles de gauche et de droite sont nommées les « Portes Gauche/Droite du Palais Impérial », sur lesquelles il existe une tablette avec l’inscription « À l’ère Xuanhe grande joie avec les sujets ». De chaque côté du kiosque coloré, les bodhisattva Mañjuśrī et Samantabhadra sont assis et représentent un lion et un éléphant blanc. Les deux bodhisattva indiquent, avec leurs doigts, cinq cascades artificielles tout en faisant trembler leurs mains. On met de l’eau sur la roue hydraulique au sommet du kiosque de lanternes, et le reste est gardé dans le seau en bois ; lors de l’éclusage, l’eau coule comme une cascade. En outre,

119L’acrobatie de poudre grise : 灰 藥 Hui yao. En fait, l’acrobate Da Teluo est un étranger venu

probablement de l’Asie Centrale, mais le jeu qu’il présente demeure imprécise. Le terme « Hui yao » est donc traduit littéralement dans le texte.

68

sur les portes de gauche et de droite, on enroule les cordons de paille en forme de dragons de théâtre et on les couvre de rideaux cyans. Sur la paille, on fixe des dizaines de milliers de lanternes, qui, de loin ressemblent à deux dragons volants.

Du kiosque de lanternes au Boulevard traversier de la Porte Xuande, il y a plus de cent

zhang, un zhang équivaut à environ 3 mètres. Là où l’emplacement est encerclé par des

broussailles, il est appelé le « treillage de broussailles ». A l’intérieur, deux longs poteaux de plusieurs dizaines de zhang s’élèvent et sont attachés par des borderies colorées. Les figures des Cent Jeux, fabriquées en carton, sont suspendues sur ces poteaux, et le vent leur donne l’aspect d’immortels en train de voler. Dans le treillage de broussailles sont installés des chapiteaux de musique où les musiciens servant à la cour jouent. Les pièces théâtrales sont variées, les Cent Jeux donnés par les Militaires de Gauche et de Droite s’ajoutent aux représentations. Lors de l’arrivée du souverain, tous commencent leur présentation. A l’étage du Pavillon Xuande, des rideaux jaunes à franges sont accrochés, le siège au milieu est le trône impérial. Est installée, avec de la gaze de soie jaune, une tente colorée. Les fonctionnaires chargés des écuries impériales tiennent des dais jaunes et de grands éventails en plumes de faisan, et sont debout devant les rideaux. Sur deux pavillons latéraux, sont dressées respectivement deux lanternes en forme de ballon, d’environ quelques zhang de diamètre. Dans ces deux lanternes, de grosses bougies sont allumées ; et à l’intérieur des rideaux, des musiciens donnent également une représentation. Les rires joyeux des concubines impériales fusent, et les gens en bas entendent du dehors. En bas du Pavillon Xuande, un tréteau en chêne est installé, dont les balustrades sont décorées de rubans colorés. Des deux côtés, sont alignés de front des gardes impériaux qui portent des pèlerines de brocart et des bonnets carrés ornés d’épingles fleuries. Ils tiennent les plançons à bulbe. En face de cette tente de musique, le Conservatoire d’Enseignement et l’Orchestre Militaire de la Cour des Sacrifices Impériaux, ainsi que les acteurs de folklore, présentent tour à tour des pièces de zaju. Proche de la Porte Xuande, encore d’autres groupes de gardes impériaux se tiennent debout, côte à côte. Tout le peuple au-dessous du tréteau regarde les spectacles comiques et pousse des cris de joie. »120

69

2.3.2 Les acteurs employés par les établissements officiels et les