Le but de ette se tion est de prouver lethéorème suivant :
Théorème 5.1 Soit
A
un automate à jetons du modèlefort.On peut onstruire un automate du modèle faible équivalent ave le même nombre de jetons. Les langages re onnus par un automate du modèle fort àk
jetons sont don aussi re onnus par un automate du modèle faibleàk
jetons.Dans la se tion 5.1, nous avons montré e théorème pour les automates à 1 et 2 jetons. Nous prouvons dans ette se tion le théorème i-dessus dans le as général 'est-à-direpour un entier
k
quel onque. Nous onstruisons d'abord en 5.3.1 un au- tomateàjetonsdumodèlefaiblequidevinele omportementd'unautomateàjetons donné.Nous expliquons ensuite en 5.3.2 omment aaiblirun jeton d'un automate du modèle fort. Aaiblir un jeton signie transformer l'automate de manière à elethéorème 5.1etnous omparonslataillede l'automatedumodèle faible onstruit par rapport àla taillede l'automate du modèle fort donné.
Le orollaire i-dessous est une onséquen e immédiate des théorèmes 5.1 et4.2 Corollaire 5.1 La lasse des langages d'arbres re onnus par un automate à jetons non-déterministe du modèle faible est la lasse des langages dénis par la logique FO
+ pos
TC.5.3.1 Deviner un omportement
Danslase tion5.1, l'automatesàjetonsdu modèle faibleà2que nous onstrui- sons al ulesurunarbre
t
etsto kedanssonétatunensemblesde ouplesd'étatsqui sont en fait le omportementspour le ontexteCt,u
oùu
est len÷ud marqué par le jetonquialenuméroleplusgrand.Nousmontronsdanslelemmequisuitde quelle manière un automate du modèle faible àk
jetons peut deviner le omportement d'un automateA
faibledonné àk
jetons oùk
est un entier quel onque.Lemme 5.7 Soient
i ∈ [0, k]
,A
un automate du modèle faible àk
jetons etB
uni
- omportement deA
pour un arbre. Il existeunwPTAi
A
′
qui re onnaît les arbres marqués
t
tels queB
i
t[A] ≥ B
. De même, siB
′
est un
i
- omportement deA
pour un ontexte, il existe unwPTAi
A
′
qui re onnaît les ontextes marqués
C
tels queBi
C[A] ≥ B′
.Preuve. Nous montrons e lemme pour les omportements pour des arbres. Le as des omportements pour des ontextes se démontre de manière similaire. On pro èdepar indu tionsur
i
. Le asi = 0
est fa ile: pour un arbremarquét
′
donné,
A′
lan e plusieurs simulations de
A
et vérie ainsi l'existen e d'une bou le pour haque ouple deB
.Pour
i > 0
,B
i
t[A] ≥ B
signie quepour haque lasse de(i − 1)
∗
-équivalen ede ontexte
γ
, on aβ
arb
i
(Cγ, t) ≥ B(γ)
. On a vu dans la proposition 2.3que la lasse des automates du modèle faibleài
jetons est fermée par interse tion. Il nous sut ainsi de prouver que pour haque lasse de(i − 1)
∗
-équivalen e
γ
et pour haque ouple(p, q)
d'états deA
, il existe un automate du modèle faible ài
jetonsA
′′
qui re onnaît lesarbres marqués
t
tels que(p, q) ∈ β
arb
i
(Cγ, t)
. On xe donγ
une telle lasse de(i − 1)
∗
équivalen e, e qui revient d'après le lemme 5.3 à se donner pour haque
j ≤ i − 1
unj
- omportementB
j
de
A
pour ontexte qui est une information nie d'après le lemme 5.5. On pro ède mainte- nant de manière similaire à la preuve du lemme 5.1. Unei
-bou leρ
deA
pour un arbre peut être dé omposée en une suiteρ0, π1, ρ1, · · · , πm, ρm
telle que, pour touth ∈ [1, m]
,πh
est unej
-bou le de ontexte oùj < i
et, pour touth ∈ [0, m]
,ρh
est une exé ution où la tête de le ture reste danst
. L'automateA
′′
que l'on onstruit se omporte exa tement omme
A
danst
pour simuler une sous-exé utionρh
. A haque fois queA
dé ide de quittert
à partir d'un étatp
′
, 'est à dire au début de haque
j
-bou leπh
,A
′′
hoisit un étatq
′
deA
telque(p
′, q′) ∈ βarb
j
(Cγ, t′)
oùt
′
est l'arbre marqué obtenu à partir de
t
et des jetons(j + 1), · · · , i
qui ont été po- sés parA
′′
pendant la simulation de
ρ0, π1, ρ1, · · · , ρh−1
. Un tel étatq
′
al uléà partirde
p
′
etdeB
j(τ
j(t′))
.CependantA
′′
ne onnaît pas la lasse de
j
∗
- équivalen e
τj(t
′)
. Pour remédier à ela,
A
′′
devine une lasse de
j
∗
-équivalen eτj
, hoisit un étatq
′
tel que(p
′, q′)
est bien dans
B
j(τ
j)
, puis par indu tionA
′′
vérie que pour haque
j
′
≤ j
,B
j′
t′[A] ≥ Bj
′
oùB
j′
est lej
′
- omportement asso ié à la lassedej
-équivalen eτj
.D'aprèslelemme5.3, ettevéri ationgarantitque(p
′, q′)
est une
j
-bou le de ontexte dansCγ[t
′]
. De plus,toutes les
i
-bou les d'arbres deA
orrespondant au ouple(p, q)
peuvent être ainsi simulées parA
′′
.
Remarque 5.7 L'automate
A
′
abesoind'ungrandnombred'étatspourmémoriser le omportementqu'il al uledemanièrenon-déterministeensimulantl'automate
A
. Remarque 5.8 Dans la preuve i-dessus, si deux arbres marquéss
ett
sont tels que lesi
- omportements deA
pours
ett
sont égaux, lesi
- omportements deA
′
pour
s
ett
sontaussi égaux.Cettedernière remarquesera utilisée dans une preuve du hapitre 6.
5.3.2 Aaiblir un jeton
Danslase tion 5.1, nousavons onsidéré des automates àjetons du modèle fort quiontun omportementfortuniquementpourlejetonave lenuméroleplusgrand. Il est en eet fa ile de se ramener à e as par indu tion puisqu'un automate à
k
jetonse omporte omme un automate à(k − 1)
jetons une fois que le jetonk
est posé.Dans le as général nous montrons par indu tion sur le nombre des jetons que l'automate peut lever à distan e que le modèle faible et le modèle fort sont équi- valents. Nous introduisons aussi un modèle intermédiaire d'automates à jetons qui peut lever ertains jetons à distan e et qui se omporte omme un automate du modèle faible pour les autres jetons : e sont les automates
n
-faibles oùn
est un entier inférieur ouégal aunombre de jetons.Dénition 5.9 Soit
n ∈ [0, k]
. Un automate àk
jetons du modèle fort estn
-faible silesjetonsde[1, n]
peuventêtrelevésseulementsil'automateestdessus.Cesjetons sont dits faibles et les jetons de[n + 1, k]
pouvant être levés à partir de n'importe quel n÷ud sont dits forts.Remarque 5.9 Unautomateà
k
-jetonsk
-faibleestun automatedu modèlefaible. Remarque 5.10 Un automateA
àk
jetonsn
-faible se omporte omme un auto- matefaiblepourlesj
-exé utionsavej ≤ n
, 'est-à-direlorsquelesjetonsde[n+1, k]
sont posés etxés. On peut alors onsidérer sesj
- omportementsoùj ≤ n
.Lemme 5.8 Soient
n ∈ [0, k − 1]
etA
un automate àk
jetonsn
-faible. On peut onstruireA
′
un automate à
k
jetons(n + 1)
-faible équivalent.Preuve. Lorsque que le jeton
(n + 1)
n'est pas posé,A
se omporte omme un automate(n + 1)
-faible. On onsidère donπ
une(n + 1)
-exé ution deA
entre deux pla ements du jeton(n + 1)
. Au début de ette exé ution,A
pose le jeton(n + 1)
sur un n÷udup
. Il est alors dans la onguration(p, up, ~vn+2, up)
oùp
est l'état qu'il atteint et~vn+2
les jetons dont le pla ement est xé au ours de ette(n + 1)
-exé ution. A partirde là,π
ontinue ave unen
-exé utionρ
qui se termine dans une onguration(q, uℓ, ~vn+2, up)
. Enn, le jeton(n + 1)
est levé à partir du n÷uduℓ
et l'exé utionπ
s'a hève. Comme le jeton(n + 1)
deA
peut être levé à distan e,lesn÷udsup
etuℓ
peuvent êtredistin tsetπ
ne suitpas né essairementla restri tion ara térisant l'exé ution d'un automate à jetons du modèle faible.Dans un arbre, il existe un unique hemin minimal entre deux n÷uds. On désigne paru1, · · · , um
les n÷uds du hemin minimal deup
àuℓ
aveu1
= up
etum
= uℓ
. On dé rit i-dessous omment un automate àk
jetons(n + 1)
-faible simuleπ
. On note alorst
′
l'arbre
[(n + 1), k]
-marqué obtenu à partir det
en plaçant les jetons numérotésdek
à(n+2)
selon~vn+2
etlejeton(n+1)
enup
.Commeilaétévudansla se tion5.1,l'automateA
′
dépla elejeton
(n+1)
lelongdu hemindeup
àuℓ
et,pour simulerA
dansle ontexteoùlapositiondujeton(n+ 1)
deA
est perdue,A
′
al ule le omportementde
A
pour e ontexte.On onsidèremaintenantuniquementle as oùup
est unan être deuℓ
,lesautres asétantsimilaires.On remarquetoutd'abord quedansρ
lejeton(n+1)
n'estpaslevé.Au oursde etteexé ution,A
se omporte don ommeun automate du modèle faible.On dé ompose
ρ
ainsi :ρ = π1, ρ2, π2, · · · ρm, πm
tel que
π1
est unen
-exé ution deup
à son su esseuru2
dans le hemin deup
àuℓ
, pourj ∈ [2, m]
,ρj
est unen
-bou le de ontexte dansCt′,u
j[t
′|u
j]
, pourj ∈ [2, (m − 1)]
,πj
est un simple dépla ement deuj
àuj+1
,πm
est unen
-bou le d'arbre dansCt′,u
ℓ[t
′|u
ℓ]
.Ainsi, pour
j ∈ [2, m]
, la dernièren
- onguration dansρ
dont le n÷ud ou- rant estuj
est la dernière onguration deρj
. On noterj
l'état ourant de ette ongurationdeρj
.A
′
simulealors
ρ
de la manièresuivante. Tout d'abord,A
′
devineun
(n − 1)
∗
- omportementde
A
pour ontexte quel'on noteB
, vérie queB ≤ B
n−1
Ct′ ,up
omme danslelemme5.7etrejette si e n'est pas le as. Ensuite,A
′
simule
A
jusqu'à e qu'il deviner1
l'état du dernier passage deA
dans unen
- onguration oùla tête de le ture est enu1(= up)
. Par la suite,A
′
n'a au une di ulté à simuler les sous-exé utions
πj
pourj ∈ [1, m]
. La di ulté est de simuler pour haquej ∈ [2, m]
lessous-exé utionsρj
.En eet, la positionup
du jeton(n + 1)
deA
qui est dans le ontexteCt′,u
j
est perdue lorsque lejeton(n + 1)
deA
′
est posé sur un n÷ud
uj
telquej > 1
. Onmontreaussi ommentA
′
simule haque
ρj
parindu tionsurj ∈ [1, m]
.Le asj = 1
est dé rit i-dessus. On suppose maintenant qu'un(n − 1)
∗
- omportement
B
deA
pour ontexte tel queB ≤ B
n−1∗
Ct′ ,uj−1
a été al ulé et sto ké ave l'étatrj−1
deA
dans l'état deA
′
. On admet également que la tête de le ture de
A
′
et son jeton
(n + 1)
sont sur le n÷uduj−1
.L'automate
A
′
devine tout d'abord si
uj
est dans le sous-arbre gau he ou le sous-arbre droit puisqu'on a supposé queuℓ
est un an être deup
. On suppose par exemplequeA
′
adeviné que
uℓ
est dans lesous-arbregau he, l'autresous- asétant similaire.Len÷uduj
est alorslelsgau he deuj−1
.Onnoteaj
l'étiquettedeuj
,Rj
l'ensemblede jetons poséssur e n÷ud,tj
lesous-arbret
′|u
j
ett
′
j
lesous-arbredroit deuj−1
.L'automateA
′
devine un(n − 1)
∗
- omportementB
′
deA
etvérie omme dans lelemme 5.7si le(n − 1)
∗
- omportementdeA
pourt
′
j
est plus grand queB
′
Si 'est bien le as,
A
′
retient dans son état le
(n − 1)
∗
- omportementB
′′
déni parC(B, ai, Ri, B
′)
à la pla e de
B
. D'après le lemme 5.6, on a bienB
′′
≤ Bn−1∗
Ct,uj
. Ensuite,àpartirdu n÷uduj−1
etde l'étatrj−1
,l'automateA
′
simuleunetransition de
A
qui l'amène sur le n÷uduj
, puis il ontinue la simulation deA
jusqu'à e qu'il devine le dernier passage deA
enuj
dans unen
- onguration. Il mémorise alors dans son état à la pla e derj−1
l'étatrj
deA
qui orrespond à e dernier passage . Au ours de ette simulation, siA
veut retourner sur le n÷uduj−1
sans avoir posé le jetonn
,A
′
rejette ar il s'est trompé en supposant que l'état
rj−1
orrespondaità eluidu dernierpassagedeA
dansunen
- ongurationenuj−1
.Par ontre, si, au ours de ette simulation,A
veut repasser par le n÷uduj−1
à partir d'un étatpj
après avoir posé les jetons den
àn
′
aven
′
≤ n
,A
′
va al uler le dernier étatqj
de la(n
′
− 1)
-bou le de ontexte de
A
dans le ontexteCt′,u
j
de la manièresuivante. L'automateA
′
devineune lassede
(n − 2)
∗
-équivalen e
τ
,vérie omme dans le lemme 5.7 si l'arbre marqué obtenu à partir detj
et du pla ement des jetons numérotés den
àn
′
est dans une lasse d'équivalen e plus grandeque
τ
. Si e n'est pas le as,A
′
rejette. Si 'est bien le as, il hoisit alors un état
qj
tel que(pj, qj) ∈ B”
n′−1
(τ )
pour al ulerla bou le de ontexte deA
qu'ilne peut plus simuler.Lorsquelejeton
(n + 1)
deA
′
est en
uℓ
,A
′
simule
A
àpartirde l'étatrm
jusqu'à e queA
lève son jeton(n + 1)
àpartir de e n÷ud. En aaiblissant un à un tous les jetons d'un automate du modèle fort à l'aide dulemme 5.8,nous transformonsun automate dumodèle forten un automatenon- déterministedu modèlefaible équivalent ave lemême nombre de jetons.5.3.3 Complexité du passage du modèle fort au modèle faible La onstru tion dé rite i-dessus est ependant très oûteuse dès que lenombre de jeton est stri tement supérieur à
1
. Le as d'un automate à1
jeton est dé rit en5.1.1. L'automate onstruitaune taillelinéairepar rapportà elle del'automate de départA
ar il sto ke un seul état deA
au ours de la simulation. Dans le as d'un automateA
à2
jetons du modèle fort, on peut aaiblir le premier jeton et onstruire un automateA
′
ave un nombre linéaire d'états par rapport à
A
tel que le jeton1
est faible et le jeton2
est fort. Pour aaiblir le jeton2
, nous avons vu en 5.1.2 que l'automate onstruit doit sto ker dans son état un ensemble de ouples d'états deA
. Le nombre d'états de l'automate du modèle faible onstruit est don exponentiel par rapport à la taille de l'automate de départ. D'après la dénition indu tive des omportements, pour aaiblir le jetonn
d'un automate nous onstruisonsun automate dontla tailleest une tour de(n − 1)
exponentielles par rapport àla tailledeA
. Notre onstru tion est don non-élémentaire.5.4 Passage du modèle fort au modèle faible dans