5.4 Passage du modèle fort au modèle faible dans le as déterministe
6.1.2 La famille de langages L n
Dans ette partie,nous dénissonslafamillede langage
(Ln)n∈N
>0
etnousmon- trons que haque langageLn
est re onnu par un automate déterministe àn
jetons. Cette famillede langagesest dénie indu tivement à partir du langageL
p,p
qui lui même onstruit en s'inspirant du langage
L
p
utilisé par M. Boja« zyk et T. Col- ombet pour séparer les langages d'arbres réguliers des langages re onnus par un automate d'arbres heminant.
Notation 6.1 On note
L
p
l'ensemble des arbres quasiment blan s
t
tels que, dans lastru ture debran hementσ(t)
, tous les heminsde lara ineàune feuilleontune longueurpaire.tient à
L
p
ar dans sa stru ture de bran hement représentée à droite de la gure, tous les hemins de lara ine àune feuille sont de longueur
2
.Lelemme i-dessous aété démontré dans [7℄.Sapreuve est te hniqueet di ile et e lemme permet de déduire que
L
p
ne peut pas être re onnu par un automate heminant.
Lemme 6.2 Pour tout automate heminant
A
, il existe un arbres
′
dansL
p
et un arbret
′
qui n'appartient pas à
L
p
tels que
s
′
est
0
-simulé part
′
. Rappelons qu'étant donné un automate heminant
A
, un arbres
′
est
0
-simulé par un arbret
′
si, d'après la dénition 5.4, les ouples d'états orrespondant à des bou les de
A
danss
′
orrespondent également à des bou les de
A
danst
′
. Nous montrons dans la proposition 6.2 que le langage
L
p
est re onnu par un automated'arbresdéterministeàun jeton.Pour onstruire indu tivementlafamille de langages
Ln
, nous allons ependant dénir à partir deL
p
un nouveau langage d'arbres
L
p,p
qui possède une propriété plus forte que elle du langage
L
p
donnée par lelemme 6.2.
Nousavons en eet besoin d'un langage d'arbres
L
satisfaisantla propriété sui- vante : pour tout automate heminant il existe deux arbres0
-équivalents tels que l'un est dans le langageL
l'autre non. En utilisant le lemme 6.2, on obtient deux arbress
′
∈ Lp
ett
′
∈ L/
p
tels ques
′
est
0
-simulépart
. Nous voulons en plus quet
′
soit
0
-simulépars
′
.
Rappelons en ore que, d'après la dénition 5.4, étant donné un automate he- minant, deux arbres
0
-équivalents sont deux arbres ayant exa tement les mêmes ouplesd'états orrespondant à des bou les de la ra ineà la ra ine.Notation 6.2 On onsidère
L
p,p
l'ensemble des arbres quasimentblan s
t
pourles- quels la stru ture de bran hementσ(t)
ontient un nombre pair de n÷udsv
de1
∗2
telsque, dans le sous-arbre
σ(t)|v
, tous les heminsd'une feuilleà la ra inesont de longueurpaire.Nousavons vudans l'exemple2.18quelesn÷uds d'unarbre de laforme
1
∗
sont appelés lesn÷uds du hemin le plus àgau he.
Exemple 6.3 La gure 6.3 représente un arbre
t
deL
p,p
, nous avons marqué les n÷uds du hemin le plus à gau he de la stru ture de bran hement. Nous pouvons ainsivoirquedanslastru turedebran hementde
t
,ilexistedeux n÷udsdu hemin leplus à gau he dont lesous-arbre droit est tel que tous les hemins de la ra ine à une feuille sont de longueur paire. L'arbre représenté sur la gure appartient don bien aulangageL
p,p
.
Nousmontronsmaintenant quelelangage
L
p,p
satisfait lapropriété vouluedon- née par la proposition suivante.
Proposition 6.1 Pour tout automate heminant
A
, il existe un arbres
dansL
p,p
et un arbre
t
qui n'appartient pas àL
p,p
bbbbbb
bbbbb
bbbbb
bbbbb
∈ Lp
∈ Lp
/
∈ Lp
/
∈ Lp
Fig. 6.3 Représentation d'un arbre de
L
p,p
Preuve.
On onsidère
A
un automate heminant. Soients
′
et
t
′
les arbres donnés par le lemme6.2.On note
m
lenombrede0
- omportementsdeA
poour des arbres.Etant donné un entieri
stri tement positif, on noteti
l'arbre dont le hemin le plus à gau he est de longueur(m + 1)
ettelqueun sous-arbre enra iné sur un n÷ud de la forme1
j2
avej ∈ [0, m]
ests
′
sij < i
ett
′
sinon.On observe que
ti
est dansL
p,p
si etseulementsi
i
est pair. On remarqueensuitequeti+1
est obtenuà partirdeti
en remplaçant un des sous-arbress
′
par
t
′
. La suite des
0
- omportements pourti
avei ∈ [0, m]
est don roissante et ommem
est le nombre de0
- omportements pour desarbres,ilexisteun entierℓ ∈ [0, m]
telqueA
alemême0
- omportementpourtℓ
ettℓ+1
. Commeun seul de es deux arbresappartient àL
p,p
,on abien démontré le lemme. Les langagesL
p
etL
p,p
ne peuvent don pas être re onnus par un automate heminant.La proposition i-dessous permetalors de séparerla lassedes langages re onnuspar un automate d'arbres à1 jetonde la lasse des langagesre onnus par un automate d'arbres heminant.
Proposition 6.2 Le langage
L
p
, respe tivement
L
p,p
, est re onnu par un automate d'arbres déterministe à 1 jeton.
Preuve.
On ommen e par montrer ette proposition pour le langage
L
p
. On onsidère unarbrequasimentblan
t
eton onstruit i-dessousunautomatedéterministeàun jetonA
p
quire onnaît elangage.Cetautomate ommen eparee tuerunpar ours en profondeur de
t
. A haque fois qu'il visite un n÷ud dans e par ours,A
p
pose un jetonsur e n÷ud puis ee tue un simple par ours en profondeur du sous-arbre
ontiennent une feuille étiquetée par
a
et don si e n÷ud est dans la stru ture de bran hement det
et, enn, il lève le jeton pour pouvoir le reposer sur le pro hain n÷ud qu'il visite. L'automateA
p
peut alors al uler la parité du nombre de fois qu'il passe par un n÷ud de la stru ture de bran hement au ours de son par ours en profondeur de
t
. Il vérie que e nombre est impair à haque foisqu'il visiteune feuilleétiquetéepara
etre onnaît ainsi le langageL
p
. On onstruit maintenant
A
p,p
un automate déterministe à1 jetonqui re onnaît
Lp,p
. On onsidère à nouveau un arbre quasiment blan
t
. L'automateA
p,p
ee tue un par ours en profondeur de
t
. A haque fois qu'il visite un n÷udu
, il détermine ommeA
p
si e n÷ud est dans la stru ture de bran hement de
t
. Si 'est le as, avantde leverlejetondeu
,ilee tueun par oursen profondeur dedroiteàgau he à partir deu
et vérie si, après avoir visité le sous-arbre enra iné enu
dans e par ours, l'automate remonte jusqu'à la ra ine sans visiter de feuilles étiquetées para
. Il détermine ainsi si le n÷udu
appartient au hemin le plus à gau he de la stru ture de bran hementσ(t)
. L'automateA
p,p
peut ainsi vérier à haque étape de son par ours s'il est sur un n÷ud du hemin leplus à gau he de lastru ture de bran hement de
t
. L'automate vérie alors pour haque n÷ud du hemin le plus à gau hedet
silesous-arbredroitde en÷udestdansL
p
enpro édant omme
A
p
mais en vériant aussi à haque fois qu'ilviste un n÷ud de la stru ture de bran hement s'il est revenu sur le hemin le plus à gau he de la stru ture de bran hement. Il ompteaussi laparitédu nombre de sous-arbresde
L
p
enra inés en un lsdroit du hemin leplus àa gau he de
σ(t)
qu'il a visités. L'automateA
p,p
re onnaît ainsi le langage
L
p,p
.
Nous onstruisonsmaintenantune famillede langages
Ln
àpartirdu langagede baseL1
= L
p,p
qui satisfait lelemme 6.1. Notation 6.3 On note
(Ln)n∈N
>0
lafamille de langages d'arbres dénis indu tive- ment ainsi :
L1
est le langageL
p,p
.
pour
n > 0
, le langageLn
est l'ensemble des arbres àn
niveaux dont leLn−1
-repliage est dansL
p,p
.
Nousétendonsmaintenantlaproposition6.2àtousleslangagesdelafamille
(Ln)n∈N
>0
. Lemme 6.3 Pour toutk ∈N>0
,Lk
est re onnu par un automate déterministeàk
jetons.Preuve. On pro ède par indu tion sur
k
. Le ask = 1
est résolu par la proposi- tion 6.2.On suppose don que
k > 1
. On veut onstruire un automate àk
jetonsA
qui re onnaîtLk
. On onsidère un arbret
sur l'alphabet{a, b, c}
. L'automate àk
jetons qu'on onstruit peut vérier si un n÷ud est sur le hemin le plus à droite de la stru ture de bran hement duLk−1
-repliage det
de la manière suivante. Il pla e son jetonk
sur e n÷ud puis il ee tue un par ours en profondeur des sous- arbresdroitetgau he de en÷udmarqué.Pendant e par ours,à haquefoisqueA
visite un n÷ud du niveau(k − 1)
il simulel'automate à(k − 1)
jetons obtenu par indu tion pour le langageLk−1
et vérie si le sous-arbre enra iné en e n÷ud duniveau
(k − 1)
appartient àLk−1
ounon. Enn il retourne au n÷ud marqué par le jetonk
etee tue un par ours en profondeur de droite à gau he et vérie qu'après avoirpar ourulesous-arbreenra inéaun÷udmarquépar lejetonk
ilnevisiteplus quedes feuillesétiquetéesparb
.Nousdé rivons maintenant ommentA
pro èdesur l'arbret
.L'automateA
ommen eparvérier ommeilestdé ritdanslelemme6.1 quet
est un arbreàk
niveaux. Il ee tue ensuiteun par ours en profondeur det
et visiteainsitous lessous-arbresenra inés en un lsdroit du heminleplus àgau he delastru turedebran hementduLk−1
-repliagedet
.On onsidèret
′
unde essous- arbresde
t
et onnoteV
l'ensembledes n÷udsv
det
′
du niveau
(k − 1)
tels que le sous-arbreenra iné env
appartientàLk−1
etW
l'ensembledes n÷udsdet
′
dont le sous-arbregau heetlesous-arbredroit ontiennent ha unaumoinsun n÷udde
V
. Pour vérier si les hemins de la ra ine det
′
à un n÷ud de
V
ontiennent ha un un nombre pair de n÷uds deW
, l'automateA
pro ède de la manière suivante. Il ee tue un par ours en profondeur det
′
, à haque fois qu'il visite un n÷ud
v
, il pose son jetonk
sur e n÷ud et vérie si e n÷ud est un ls droit du hemin le plus à gau he pour savoir s'il a ni de visitert
′
. Il détermine ensuite si le
v
n÷ud quiest toujours marqué par le jetonk
est un n÷ud deW
.Pour ela il vérie si les sous-arbres droit et gau he dev
ontiennent ha un un n÷ud deV
. On remarque que omme le niveauk
det
est xé l'automate peut ompter le niveau du dernier n÷uddet
étiquetéparc
qu'il a roisé.Parindu tion,l'automate peut don vérier siun n÷uddu niveau(k − 1)
appartientàV
en utilisantses(k − 1)
jetons restants. L'automate ompte ainsi la parité du nombre de n÷ud deW
qu'il roise dans son par ours det
′
et vérie que e nombre est pair à haque fois qu'il est sur le niveau
(k − 1)
. L'automateA
vérie ainsi si leLk−1
-repliage det
′
est dans
L
p,p
. Il peut alors ompter laparitédessous-arbres enra inésen un lsdroitdu heminleplus à gau hedelastru turedebran hementdu
Lk−1
-repliagedet
telsqueleLk−1
-repliage est dansL
p
. L'automate