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parties vertes

Dans le document LA GREFFE (Page 169-173)

(i) M. LETULL6 et L. VINAY ( Presse médicale , 1929).

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Selon G. Couderc (i), u certains champignons qui ne s'atta -quent pas aux Vignes franches de pied, deviennent parasites sur les racines des mêmes Vignes greffées dont ils amènent souvent la mort. Ainsi le Rcesleria hypogea dévaste parfois les greffes sur

Vitis riparia , V. rupestris , Jacquez , etc., en épargnant ceux de ces

cépages américains restés à l'état autonome. Il y a plus : quelque-fois ce Champignon ne tue pas complètement le porte-greffe;

après que les grosses racines se sont pourries et que la greffe est morte, le chevelu donne naissance à des rejetons qui reprennent vigueur et finissent par produire de beaux pieds francs, complète-ment débarrassés du parasite qui les a abandonnés après la mort du greffon n.

Le pourridié , mycélium de l' Agaricus melleus , se comporte de même. On a remarqué que divers producteurs directs, utilisés francs de pied, résistent à ce parasite tandis que, greffés avec des

Vitis vinifera , ils succombent à ses attaques avec une rapidité qui

dépend à la fois de la nature du sol et des espèces ou variétés associées.

Chez les Mûriers greffés sur franc, par conséquent chez lesquels le bourrelet seul est en cause, G. Couderc a remarqué qu'ils suc-combent aux attaques souterraines de l' Agaricus melleus , tandis que francs de pied ils lui résistent remarquablement.

Le voisinage d'un Mûrier infecté situé à côté d'une Vigne auto-nome ne fait périr que quelques pieds; le mal s'étend plus loin et dure plus longtemps quand ce sont des Vignes greffées.

Tous les faits qui viennent d'être cités montrent que, chez les symbioses réalisant le déséquilibre Cc < C'a , les résistances aux parasites cryptogamiques diminuent. Il va de soi que c'est diffé-rent quand les symbioses correspondent au déséquilibre contraire Cc > C'a , sous l'influence d'un ou de plusieurs facteurs étrangers à la greffe chez les Vignes ou autres plantes greffées sur des espèces à capacités fonctionnelles plus élevées.

La diminution des résistances peut aussi se constater chez des végétaux vigoureux greffés sur des espèces faibles par les années humides quand, dans les années normales, leur résistance est le

(i) Loc . cit .

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plus souvent augmentée, comme à la suite de toute cause rédui-sant l'humidité des tissus et déterminant l'épaississement de la cuticule épidermique.

Les Cerisiers et les Pruniers greffés sont de bonne heure envahis, chez les exemplaires venus dans des conditions telles qu'ils souffrent dans les années humides, par le Polyporus fulvus qui se développe spécialement sur ces deux espèces de Rosacées.

Le Pommier greffé sur franc dans nos contrées est atteint par de nombreuses espèces de Basidiomycètes : Armillaria rnellea ,

Pleurotus pometi , Pholiota squarrosa , Hypholorna fasciculare ,

Polyporus laispidus , Polyporus roseus , et par diverses espèces

appartenant à des classes différentes qui respectent en général les francs de pied de même âge, naturellement plus résistants puis-qu'ils ne présentent pas de bourrelet.

Au bord de la mer, diverses variétés de Pommier, comme la Reinette blanche du Canada et quelques-autres sont rapidement détruites par le Chancre.

De même, chez le Poirier, la variété Beurré d'Aremberg y donne des poires tavelées, presque toutes rendues inutilisables par le

Fusicladiurn pirinuni qui attaque moins les exemplaires greffés sur

franc. Le pourridié se conduit de la même manière et y tue plus rapidement les variétés greffées sur Cognassier.

Ç . - Variations des résistances des symbiotes aux parasites animaux. Le greffage peut changer les résistances de certains végétaux aux attaques de leurs ennemis naturels appartenant au règne animal. Ce phénomène peut s'observer pendant la phase de l'union provisoire, c'est-à-dire pendant que se fait la cicatrisation en commun des plaies, au niveau des contacts entre l'épibiote et

-l'hypobiote , ou bien après que l'union est devenue définitive.

Ce sont surtout les Mollusques qui attaquent les plantes herba-cées greffées au moment de l'union provisoire et ils se portent .surtout sur les épibiotes qui sont alors plus ou moins mortifiés.

C'est.à cette mortification qu'il faut attribuer ce résultat.

Plus rarement, des Insectes agissent aussi sur les plantes gref-fées à cette même phase. J'en ai observé un cas chez des Pommiers

8go —

greffés : des œufs pondus par un papillon dans les bourgeons des

épibiotes donnèrent naissance au printemps à des larves qui le>;

rongèrent. Les épibiotes restèrent verts sans pousser pendant la grande période et furent suppléés à la seconde végétation par des bourgeons stipulaires (fig. 125) ( 1 ).

C'est surtout après l'union définitive que les Mollusques et sur-tout les Insectes rongent les symbiotes.

Chez les Crucifères, les Choux greffés sont attaqués par les larves de diverses espèces de Baridius , par les chenilles de la Piéride du Chou, par des Pucerons et par les Altises . Les Baridius

développent de préférence leurs galles dans les tissus de cica-trisation.

Dans beaucoup de cas, une fois la reprise définitive complète-ment terminée, s'il y a un nouvel équilibre de nutrition inférieur à l'ancien, les épibiotes résistent moins à ces parasites que les exemplaires de même espèce non greffés; les greffes deviennent rapidement souffreteuses et meurent.

Un exemple très net et très démonstratif est fourni par les Haricots de Soissdns élevés en solutions nutritives. Ceux qui sont greffés sont envahis par les pucerons quand les exemplaires auto-nomes le sont moins ou ne le sont pas du tout.

Au contraire les Haricots Noirs de Belgique témoins furent plus attaqués que les exemplaires greffés sur Sois ions, qui avaient acquis sur cet hypobiote un supplément remarquable de vigueur (voir p. 731).

Si le greffage provoque une suralimentation, le résultat inverse se produit quelquefois et les épibiotes acquièrent un supplément notable dei résistance .

Quand des réserves sucrées s'accumulent au niveau du bourrelet comme chez le Topinambour greffé sur Soleil annuel ou sur d'autres Helianthus , il arrive fréquemment que les tissus cicatri-ciels sont entamés par les limaces ou les guêpes qui se nourrissent du jus sucré qui s'écoule par la blessure. Les témoins ne sont pas

(I) Lucien DANIEL, La Chématobie e l la greffe du Pommier ( Revue « Le Cidre et le Poiré », 1896).

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attaqués par ces déprédateurs. Leurs attaques varient suivant les espèces greffées et suivant la perfection relative des bourrelets pour des greffes de même nature.

C'est surtout chez la Vigne greffée que les faits de variation

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