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Le partenariat étranger : exemple pratique dans la wilaya de Mostaganem

Chapitre III : Mécanismes institutionnels du transfert de technologie en Algérie

3.3.2 Le partenariat étranger : exemple pratique dans la wilaya de Mostaganem

Dans le cadre de la politique du gouvernement et « le programme d’urgence, qui considère le dessalement de l’eau de mer comme une option stratégique susceptible d’offrir de l’eau de potable dans des conditions économiques et écologiques acceptables pour la population de la bande

côtière »177, un appel d´offres international a été lancé le 16 Août 2004178. Cet appel d’offres a porté sur la mise en œuvre de la station de dessalement d´eau de mer de Mostaganem, sous forme de BOO179, le groupement de sociétés espagnoles INIMA et AQUALIA a été déclaré adjudicataire le 17 Octobre 2005. Ce

groupement était dit à ce moment, un groupement temporaire d’entreprise pour le projet de Mostaganem (UTE Mostaganem), et représentait l’Investisseur180.

Le projet de la station de dessalement de Mostaganem de capacité 200.000 m3/jour fait a fait partie d’un programme de dessalement d’eau de mer (Le

programme DEM) qui visait à mettre en œuvre sous forme de BOO jusqu’à 2010, un ensemble de 13 stations de dessalement totalisant une capacité de 2.3 millions de m3/j dans les différentes régions du pays à savoir : El hamma, (Alger), Skikda, Béni Saf, El Tarf, Honaine et Souk Tlata à Tlemcen, Cap Djenet, Mostaganem, Fouka, Magtaa, Arzew, Tenès et Oued Sebt.

Pour réaliser cette politique d’investissement dans le domaine du

dessalement d’eau de mer, l’Etat algérien a confié cette mission à L’AEC181, une

177 Propos de Maamar BOUMEDIENE, Directeur général de l’algérienne des eaux, 2003 178 Données de STMM Spa « Shariket Tahliyet Miyah Mustaghanem »

179 (Built, Own and Operate),

180 Données recueillies auprès du management de projet de la dite station. 181 Algerian Energy Compagny

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compagnie algérienne créée le 23 Mai 2001 par les sociétés Sonelgaz et Sonatrach avec un capital social à fin 2006 de 16 milliards de Dinars Algérien (DA)182. AEC a été chargé du développement de l’ensemble de ces projets.

La station de dessalement de Mostaganem a été construite sur un terrain de 5 hectares environ, faisant partie d’une parcelle de plus quatre-vingt hectares appartenant à SONELGAZ et situé à proximité de la plage Chélif.

Les investisseurs, qui sont du côté espagnol INIMA et AQUALIA, et du côté algérien AEC, ont créé une société de projet dite STMM (Shariakat Tahliat Miah Mostaganem183) le 7 Juin 2006 avec une participation dans le capital

successivement à hauteur de 51 % et 49 %.

STMM a eu à sa charge la mobilisation du financement, la conception, la construction et l’exploitation de la station pendant une durée de 30 ans qui a commencé à courir à partir de la date d’entrée en vigueur du contrat d’exploitation et de maintenance.

La vente de l’eau dessalée produite a été prévu contractuellement

exclusivement aux sociétés algériennes SONATRACH et ADE184 qui représentent

l’Acheteur selon un contrat de vente d’eau (WPA : Water Purchase Agreement) passé entre l’investisseur, la société du projet et l’acheteur.

Pour assurer la construction et l’exploitation de la station de dessalement, la société du projet STMM a établi deux contrats à savoir :

− Un contrat pour l’Engiennering, le procurement et la construction185 avec une

compagnie de construction créée par l’Investisseur : Inima Servision Europeos De

182 Actuellement AEC a le statut juridique de Société par action.

183 En français, c’est la « société de dessalement des eaux de Mostaganem » 184 La société Algérienne des eaux

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Medio Ambiente S.A., Y Servicios Y Procesos Ambientales S.A, Unión Temporal De Empresas

− Un contrat d’exploitation et de maintenance avec une compagnie créée par l’Investisseur : Inima Medio Ambiente S.A., Y Aqualia Gestion Integral Del Agua, S.A., Unión Temporal De Empresas

Le financement du projet de la station de dessalement de Mostaganem a été assuré, selon la modalité de “Project Finance”, par la Banque extérieure d’Algérie (BEA). Ce type de contrat de « Projet Finance » consiste en droit commercial, financier et boursier, en le financement de grands projets d’infrastructures pour le développement économique d’un pays, avec l’investissement de sommes

colossales d’argent et la rentabilisation sur une période étendue sur de longues années.

Le bureau d’ingénieurs conseil ILF « Beratende Ingenieure GmBH », Germany, selon lettre d´adjudication du mois de novembre de 2007 a été choisi comme Ingénieur Indépendant pour assister la Banque Extérieure d’Algérie dans l’accomplissement de l’opération relative à la mise en œuvre du projet de la station de dessalement d’eau mer de Mostaganem et ce, pendant les différentes phases, notamment :

− La phase de préparation du rapport d’évaluation du projet “Due Diligence” : cette phase consiste en le suivi lors de la phase de construction de la station dessalement et élaboration des rapports mensuels d’évaluation, à l’attention du Prêteur, pendant toute la phase d’exécution du projet et la mise en service de la station de dessalement.

− La phase de surveillance de l’exécution du projet et assistance technique aux différentes phases de réception du projet.

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L’investissement étranger a été porteur de valeur ajoutée pour la wilaya de Mostaganem, tant sur le plan économique que social, et ce par la création de beaucoup d’emploi directs et indirects pendant la période de construction, par l’acquisition d’une technologie de cette usine « technologie de l’osmose inverse », et par plus de profit et de visibilité pendant le période après la mise en service de la station. Maintenant il peut être recommandé au secteur de l’exploitation de l’eau dessalé de capitaliser et d’accumuler le savoir-faire industriel requis notamment pour la maintenance de ces stations de dessalement, et ce afin de passer durant la prochaine étape, des simples contrats EPC à des contrats décomposés.

L’expérience des autres stations de dessalement a montré le passage vers l’algérianisation de l’exploitation de l’usine de dessalement à titre d’exemple : la station de dessalement d’eau de mer KAHRAMA de Bethioua et la station de dessalement d’eau de mer de Skikda qui après une période assurée par le partenaire exploitant étranger dans le cadre d’un contrat d’exploitation, aujourd’hui ces usines fonctionnent avec la main d’œuvre nationale.

D’où un avantage du transfert de compétences et de prise de décision autonome liée à l’outil technologique de la part de la partie algérienne, visant à assurer une gestion par la compétence de la main d’œuvre locale ayant capitalisé une expérience intéressante lui permettant d’assurer la mise en service de ces usines dans des conditions optimales.

Conclusion

En conclusion, nous pouvons déduire que les mécanismes de transfert de technologie abordés dans ce chapitre ne peuvent être valorisés que par une motivation et une volonté sur tous les plans à savoir : politique, juridique, institutionnel, corporartif, managérial….etc.

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DEUXIEME PARTIE :

LE TRANSFERT DE TECHNOLOGIE :

CAS DE L’ENTREPRISE EN GENERAL ET DE SONATRACH

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