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Part des dépenses réalisées auprès des commerces et services locaux

CHAPITRE 3 : LES PRATIQUES ET ATTENTES DES RESIDENTS DE TROIS BASSINS DE VIE EN TERMES

3. Les comportements des répondants en matière d’économie locale

3.3. Part des dépenses réalisées auprès des commerces et services locaux

Pour la part des dépenses réalisées par les enquêtés auprès des commerces et services locaux, force est de constater que, de façon globale, celle-ci reste minime, inférieure à 20 % des dépenses réalisées dans les catégories de dépenses citées pour 43,4 % de l’échantillon. Les catégories de commerces et services pour lesquelles la part des dépenses est la plus limitée se trouvent, logiquement, être celles des équipements de la personne et du logement (vêtements, ameublement, etc.) et de la culture (cinémas, spectacles, expositions, etc.), avec respectivement 62,5 % et 66,8 % des répondants déclarant consacrer moins de 25 % de leur budget en local pour ces deux secteurs de dépenses (fig 29). A l’opposé, ce sont les services marchands (coiffeur, garagiste, banque, poste, etc.) avec 34 % de l’échantillon, les biens de consommation courants (alimentation, presse, etc. – 33,1 %), puis les artisans du bâtiment (27,7 %) qui sont le plus fréquemment déclarés comme représentant 75 à 100 % du budget consacré à ces commerces et services dépensé dans le cadre de l’économie locale. Dans la tranche 25 à 50 % des dépenses, se dégagent principalement les biens de consommation courants puis les équipements de la personne et du logement. Enfin, pour ce qui est de la tranche 50 à 75 %, les taux les plus importants sont atteints une nouvelle fois par les biens de consommation courants, suivis par les services marchands.

Figure 29 : part des dépenses réalisées auprès des commerces et services locaux

Concernant les biens de consommation courants plus spécifiquement, la durée d’installation des enquêtés en Limousin semble avoir une petite influence sur les comportements. Ainsi, ce sont les nouveaux Limousins, installés depuis moins de 6 ans dans la Région, qui déclarent le plus réaliser plus de 75 % de leurs dépenses dans ce secteur à l’échelon local (pour 36,9 % d’entre eux, contre 32,5 % de l’échantillon total). Il est toutefois à rappeler que leur définition d’un service ou d’un commerce

0,0% 10,0% 20,0% 30,0% 40,0% 50,0% 60,0% 70,0% 80,0% 0 à 25 25 à 50 50 à 75 75 à 100

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local était un peu plus large que pour les autres Limousins. De plus, cette même catégorie d’enquêtés est également celle qui présente les plus fortes proportions de dépenses représentant entre 0 et 25 % de leur budget dans ce secteur. Ils ont ainsi, davantage que les autres profils, des habitudes très marquées, soit en faveur des commerces locaux soit, au contraire, en défaveur de ces derniers pour ce qui est lié aux biens de consommation courants. Une autre lecture permet également de dire que plus l’installation en Limousin est ancienne, plus la part de dépenses comprises entre 0 et 25 % s’amenuise. Ce sont les enquêtés établis en Limousin depuis 13 à 22 ans qui déclarent le moins souvent une part de leurs dépenses en bien de consommation courants de plus de 75 % en local. La part majoritairement déclarée est comprise, pour eux, entre 50 et 75 %. Enfin, il peut être mis en avant que la distance entre le lieu de travail et le domicile des enquêtés n’apparaît pas en corrélation avec la part des dépenses effectuées dans un cadre local pour ces mêmes biens de consommation courants.

L’analyse des dépenses en fonction des profils migratoires est fortement corrélée avec celle concernant la fréquence de recours aux commerces et services locaux. Ainsi, ce sont les néo- Limousins qui donnent en moyenne les estimations les plus basses pour la part de dépenses effectuées dans un cadre local pour des biens de consommation ou des services marchands. En effet, d’une part pour ce qui est des biens de consommation, 22,8 % d’entre eux estiment seulement consacrer de 0 à 25 % de leur budget en biens de consommation courants dans un cadre local, tandis que cette part n’a été déclarée que par 12,7 % des revenants et 13,9 % des natifs. Par conséquent, dans les autres classes de dépenses proposées, les néo-Limousins représentent toujours des proportions moindres que les deux autres catégories. D’autre part, pour les services marchands, alors que la majorité des natifs et des revenants déclarent dépenser 75 à 100 % de leur budget consacré aux services marchands dans le cadre local (36,7 % des revenants et 36,2 % des natifs répondants), les néo-Limousins indiquent majoritairement dépenser de 0 à 25 % de leur budget dans ce cadre (pour 37,4 % des néo-Limousins répondants). Or, ce comportement ne paraît pas corrélé directement avec le niveau de revenus étant donné que, si les différences de revenus déclarés ne sont pas particulièrement remarquables d’un profil à l’autre (cf. p. 16), il a tout de même pu être mis en avant que les néo-Limousins et les revenants disposent en moyenne de revenus supérieurs à ceux des natifs.

Pour les équipements de la personne et du logement, l’écart constaté entre les profils sur la fréquentation a tendance à s’amenuiser lorsqu’il s’agit des dépenses. La majorité des répondants, quelle que soit la catégorie de population considérée, n’estime cette part qu’entre 0 et 25 %. Ce sont toutefois les néo-Limousins qui enregistrent, une nouvelle fois, la plus forte proportion ici (68,6 % des néo-Limousins répondants, contre 62 % des revenants et 59,1 % des natifs). A contrario, les revenants sont à nouveau le groupe qui estiment le plus des parts de dépenses plus élevées : 13,7 % d’entre eux estiment réaliser 50 à 75 % de leurs dépenses en équipements dans le cadre local (9,8 % des natifs et 6,4 % des néo-Limousins) et 5,4 % évaluent cette part entre 75 et 100 % (4,9 % des natifs et 2 % des néo-Limousins).

A contrario, l’écart entre profils est maintenu en ce qui concerne le recours aux artisans du bâtiment. Les néo-Limousins sont ceux qui estiment le plus fortement une part des dépenses comprises entre 0 et 25 % (pour 43,8 % d’entre eux, contre 41,9 % des natifs et 37,4 % des revenants). Parallèlement, ce sont les revenants qui estiment le plus fortement une part des dépenses comprises entre 75 et 100 % (35,9 % d’entre eux, contre 26 % des natifs et 24,3 % des néo-Limousins).

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Enfin, en ce qui concerne l’offre culturelle, les écarts observés pour la fréquentation entre les profils de répondants sont amoindris au regard de l’estimation de la part des dépenses réalisées dans un cadre local. Celle-ci est très majoritairement de l’ordre de 0 à 25 %. Cela est affirmé par 66,8 % de l’échantillon total avec des écarts de plus ou moins 0,5 % selon les profils de répondants. Ce sont toutefois les revenants qui, une nouvelle fois, estiment le plus souvent que cette part est comprise entre 75 et 100 % de leurs dépenses dans ce domaine. 7,8 % d’entre eux ont choisi cette proportion de dépenses contre 6,3 % des natifs et 5,4 % des néo-Limousins.