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Parcelle 115 en forêt des Moidons proprement dite

TOURNÉE DE TERRAIN DU GHFF EN FORÊT DOMANIALE DES MOIDONS,

Arrêt 3 Parcelle 115 en forêt des Moidons proprement dite

La station est une hêtraie-chênaie-charmaie sur limons peu acides. Il s’agit d’un groupe de jeunesse pour lequel l’aménagement distingue un groupe de jeunesse sous abri partiel (résorber l’abri et faire la première éclaircie) et un groupe de jeunesse normal

(1eéclaircie en 1e exploitation, voire 2e au cours de l’aménagement). La plantation

résineuse date de 1972 (45 ans). Trois éclairements espacés de 8 ans ont été réalisés en 1980, 1988 et 1996 suivis d’un dernier décrassage de feuillus gênants en 2011. La première exploitation a lieu cette année 2018 avec mise en place de cloisonnements systématiques de 16 à 20 m, ouverture de places de dépôts, éclaircie sélective légère consistant à enlever les sapins de mauvaise qualité (fourchus, tordus, branchus) tout en sélectionnant et recrutant de beaux feuillus (érable sycomore, hêtre, tilleul). L’exploitation est mécanisée, et la vente en contrat d’approvisionnement avec tri des produits (trituration résineuse 2 m 90, billons de sciage de 4 à 6 m, chauffage feuillu 2 m). Ces contrats qui se développent dans le Jura sont conclus pour trois ans entre l’ONF et les scieurs du massif jurassien (Ain, Jura, Doubs) et renégociés par tranche de 6 mois pour revoir les prix ou le cahier des charges du client.

2Notamment, Filière forêt bois local. Résultats des deuxièmes groupes de travail pour la valorisation et la

structuration de la filière forêt-bois, Parc naturel du Haut-Jura, 2013 (http://images.parc-haut-jura.fr/upload/fi-

chiers/LEADER_2007-2015/CR-synthese-thematique.pdf). Xavier Lacroix a notamment été ingénieur des tra- vaux des eaux et forêts à l’ONF du Doubs.

DANS LES PAS DES ARCHIVES DÉPARTEMENTALES DU JURA THÈME 2

Ce type de vente fait l’objet de discussion entre les participants, de même que les marchés de services forestiers (exploitation mécanisée et exploitation manuelle) permettant la contractualisation pluriannuelle avec les entreprises d’exploitation forestières (ETF) pour façonner les coupes en FD (85 % du volume vendu en FD Moidons est vendu en bord de route). Enfin, les gestionnaires présentent les marchés à bons de commande qui permettent, avec un prix de base pour un chantier type, et des modulations selon les difficultés, les contraintes ou les caractéristiques du chantier, de fixer le prix d’exploitation auquel sera payé l’ETF.

En face de la parcelle 115, de l’autre côté de la route forestière, l’exploitation de la parcelle 123 est commentée en bonus de la visite ; la parcelle résineuse de 60 ans

(plantée en 1948) a reçu une 3eéclaircie en 2018. Ses produits sont en majorité des

billons de sciage.

Arrêt 4 : Parcelles 4 et 6 en forêt communale de Chilly-sur-Salins

La forêt communale de Chilly, de 35 ha, est issue des cantonnements des droits d’usage des habitants de Chilly sur la forêt des Moidons. Les stations de cette forêt communale sont sur sols limono-argileux à chailles issus de l’évolution des calcaires à silex du Bajocien ; elles caractérisent une hêtraie-chênaie-charmaie acidicline à méso- acidiphile ; la pluviosité abondante aidant, c’est un climat parfait pour la forêt ! De 1862 à 1932, les parcelles ont été traitées en TSF ; entre 1933 et 1957, la transformation débute par des coupes d’abri, se poursuit entre 1959 et 1978 en futaie

« mélangée », puis de 1979 à 1998 en futaie régulière avec prélèvement de 6,5 m3/ha/an

sur 20 ans. L’aménagement de 1999-2018 a prévu un prélèvement de 15 m3/ha/an sur

20 ans. Les arbres des parcelles 4-6 ont environ 80 ans et les accroissements mesurés

sur deux périodes de 20 ans, montent entre 15 et 22 m3/ha/an. C’est une futaie pure,

dont le capital sur pied est très élevé. Des éclairements systématiques de type « chasse au feuillu » et une sylviculture peu dynamique dans le jeune âge ont produit des peuplements élancés, très denses (d’autant plus que la plantation initiale de sapins sous abri a été réalisée avec une densité de 3 à 4000 plants/ha), sans aucun rapport avec le TSF qui les a précédés. Néanmoins, les sols sont sensibles au tassement ; l’exploitation est mécanisée ou manuelle selon la taille des produits. Devant le mât de grumes exploitées au printemps sur la place de dépôt au bord de la sommière des Moidons, une discussion s’engage sur l’intérêt de ces places de dépôt sur une forêt, certes de petite taille, mais très productive.

L’aménagement de la forêt communale est en cours de révision, et l’inventaire réalisé

donne les valeurs dendrométriques suivantes : parcelle 4 : 45 m2, 560 m3/ha ; parcelle

6 : 50 m2, 630 m3/ha.

Lors de la visite s’est posée la question de l’épuisement éventuel des sols. Il est en fait peu probable. Les sols développés sur calcaire forment facilement un complexe entre les argiles et l’humus (matière organique) par l’action stabilisatrice d’ions chargés positivement, notamment le calcium produit régulièrement par la décarbonatation du calcaire. Ce complexe est un véritable réservoir d’éléments nutritifs pour les arbres. Par leur richesse, ces sols permettent une activité biologique importante des micro- organismes, laquelle aboutit à la minéralisation rapide de la matière organique (branches, feuilles, aiguilles, rémanents d’exploitation...), la rendant assimilable par les végétaux.

Certes la production est plus forte avec des peuplements résineux, qui consomment donc plus d’éléments minéraux et nutritifs ; mais le système « tourne » et la fertilité n’est pas dégradée. De plus, les sapins, même s’ils produisent moins d’humus que les feuillus, n’ont pas une action négative sur la fertilité comme peuvent l’avoir d’autres essences sur certains types de sols, tel le douglas qui peut induire des mécanismes de relargage d’éléments, lessivés ensuite par les pluies.

Les pratiques de l’ONF du Jura visent aussi à entretenir cette fertilité : maintien des feuillus en mélange, pas d’export de rémanents ou pas plus d’une fois dans la vie du peuplement.