• Aucun résultat trouvé

Paléolithique supérieur

Dans le document Le Magdalénien des Pyrénées occidentales (Page 59-64)

Chapitre II : Les Pyrénées occidentales septentrionales

II.2. Les gisements (Pl. 1)

II.2.7. Paléolithique supérieur

Ilreste à signalerl’existencedesitesattribuésau Paléolithiquesupérieur«sans plus de préci-sion » parmanquedevestigesdiagnostiques.Iln’estpasexclu quecertainsd’entreeux correspondentà des occupations magdaléniennes.

Ils’agitessentiellementderamassagesdesurface,surtoutréalisésdanslarégion deSaint -Jean-de-Luz et de Bidart. Les six loci individualisés ont livré un assemblage de vestiges préhistoriques de toutes les périodes, parmi lesquels ont été recensées des pièces du Paléolithique supérieur.

LecasdeLexotoaestun peu différent.LocaliséesurlacommunedeZugarramurdi,à moinsd’un kilomètredelagrotteLezia,cettevastegrottesembleavoirbénéficiéd’un sondagedefaibleétendue.

Gisement Motifdel’attribution Référence

Bidart

Plein-air Parmi les quelques outils, quelques grattoirs sur lame retouchée, des grattoirscarénés, des burins, un perçoir et deux lamelles à dos ont été décomptés. [A

RAMBOUROU, 1989] Lexotoa

Grotte J.M. de Barandiarán a signalé la découverte de silex « atribuibles al Paleolíticosuperior » lorsd’uneprospection en 1941. [B

ARANDIÁRAN I., 1977 : 352]

Saint Jean-de-Luz Ensemble A Plein-air

Parmil’outillagePaléolithiqueSupérieurou Mésolithiquesetrouventdespetits grattoirs sur éclats, parfois corticaux, proches des grattoirs unguiformes.

[ARAMBOUROU, 1989] Saint Jean-de-Luz

Ensemble B Plein-air

Unepetitepointeàdoscourbe,attribuéeàl’Azilien,côtoiedenombreux burins dièdres et des grattoirs sur lame retouchée.

Cl. Chauchat penche plutôt pour du Châtelperronien

[ARAMBOUROU, 1989] (Cl. Chauchat com. pers.) Saint Jean-de-Luz Ensemble D Plein-air

L’outillagePaléolithiquesupérieurcomptedenombreux burinsdièdres [ARAMBOUROU, 1989] Saint Jean-de-Luz

Ensemble G Plein-air

Cette petite série – puisqu’ellecompteuniquement21 outils–a livré 3 outils caractéristiques du Paléolithique supérieur : un grattoir sur lame, une lame retouchée et une raclette.

Chapitre II : Les Pyrénées occidentales septentrionales page 59 II.2. Les gisements (Pl. 1)

Gisement Motifdel’attribution Référence

Saint Jean-de-Luz Ensemble H Plein-air

Cinq outils « Paléolithique supérieur » ont été extraits des 21 que compte la série : un grattoir sur lame, deux lames retouchées un bec et surtout un grattoir-burin.

[ARAMBOUROU, 1989]

Les gisements répertoriés appartiennent majoritairement au territoire français : bon nombre d’entreeux sontsituésdanslesPyrénées-Atlantiques, bien que quelques-uns soient rattachés au sud des Landes (Duruthy, Dufaure, Brassempouy) ou à la marge ouest de la Haute-Garonne (Couraü, Les Espélugues). Leur ont été adjointsquelquessitesquiprésententledoubleintérêtd’êtreen territoire espagnol – donc d’avoir été intégrés aux synthèses sur le Magdalénien des Cantabres –et qui appartiennent soit au même versant que les gisements français, soit à la proximité immédiate du versant septentrional de la chaîne pyrénéo-cantabrique.

Lexotoa, Sorgiñen Lezia et Akelarren Lezia à Zugarramurdi, mais aussi Berroberría et Alkerdi un peu plus au sud, appartiennent à la vallée de la Nivelle donc au versant nord de la chaîne. Torre, Aitzbi-tarte IV et Abauntz, bien que localisés à proximité immédiate du bassin aquitain, ne font pas partie de ce dernier : les deux premiers sont implantés dans la zone pré-littoraleguipuzcoane,c’est-à-dire au voisinage del’océan etsurun versantsoumis au climat océanique. Abauntz fait quant à lui partie du versant méri-dionaldelachaîne,plusprécisémentdu bassin versantdel’Èbre.

A la lueur des travaux espagnols les plus récents et des derniers développements de la recherche sur les datationsradiocarbones,iln’estpasexclu quecertainesattributionschronologiquesexposéesci -dessussoientrévisées.Orseulsdix sitesseulementontfaitl’objetdedatationsphysico-chimiques.

Gisement 14C (BP) Tl (B.P.) Matériau Référence Source

AZILIEN/SAUVETERRIEN Poeymaü FIH 9 430 + 210 9 470 + 220 9 960 + 210 10 250 + 240 10 700 + 290 10 300 + 250 Amas osseux ? Charbon Charbon Coquille Coquille Coquille Ly - 1387 Ly - 1380 Ly –1379 Ly –1790 Ly –1789 Ly –1788 [EVIN, 1995] [BAHN, 1984] Poeymaü B.S. 10 420 + 230 Amas osseux ? Ly –1386 [EVIN, 1995]

AZILIEN

Abauntz c. d 9 530 + 300 Amas osseux ? Ly - 1964 [EVIN, 1995]

Berroberría c. D sup. 10 160 + 410 ? BM - 2371 [MARIEZKURRENA, 1990] Dufaure c. 3 9 600 + 290 9 750 + 110 9 810 + 100 10 310 + 270 Amas osseux Amas osseux Amas osseux Amas osseux Ly –4224 AA –2477 AA –2478 Ly –4223 [EVIN, 1995]

Poeymaü C.P.E. 11 540 + 220 Amas osseux ? Ly –1385 [EVIN, 1995]

Urtiaga c. C 8 700 + 170 Coquille ? [MARSAN, 1979]

MAGDALENIEN FINAL

Berroberría c. D inf 11 600 + 130 11 750 + 300 11 900 + 130

AMS sur Sagaie ?

AMS sur ciseau

OXA - 978 BM - 2370 OXA - 949

[MARIEZKURRENA, 1990 ; EVIN, 1995]

Poeymaü c. B.I. 12 000 + 250 ? Ly –1384 [EVIN, 1995]

Urtiaga c. D 10 280 + 190 Coquille Csis - 64 [MARSAN, 1979]

MAGDALENIEN SUPERIEUR Berroberria c. ? 13 270 + 220 ? BM - 2372 [EVIN, 1995] Berroberria c. E 12 500 + 90 12 640 + 100 Amas osseux ? Amas osseux ? GrN. 20320 GrN. 20321 [BARANDIARANI., 1997]

Chapitre II : Les Pyrénées occidentales septentrionales page 60 II.2. Les gisements (Pl. 1)

Gisement 14C (BP) Tl (B.P.) Matériau Référence Source Bourrouilla, B2 12 395 + 35 12 260 + 120 Amasesquillesd’os Amasesquillesd’os Gif –9986 Gif –10 002 [CHAUCHATet alii, 1999b]

Bourrouilla, B3 12 780 + 40 Amasesquillesd’os Gif –10 255 [CHAUCHATet alii, 1999b]

Dufaure c.4 10 910 + 220 11 750 + 300 12 030 + 280 12 260 + 400 Amas osseux Amas osseux Amas osseux Os unique ? Ly –2666 Ly –3181 Ly –3245 Ly –3182 [STRAUS, 1985] [ARAMBOUROUet alii, 1985] [EVIN, 1995] Duruthy c.3 11 150 + 220

11 300 + 1 130 Os unique ?Grès brûlé Ly –858Bor –6 [ARAMBOUROUet alii, 1978c]. Poeymaü B1 12 000 + 250 Amas osseux ? Ly –1384 [LIVACHEet alii, 1984].

MAGDALENIEN MOYEN Abauntz c. e 15 800 + 350 13 500 + 160 Amas osseux ? AMS, spatule en os Ly –1965 OxA - 5983 [MARIEZKURRENA, 1990 ; UTRILLA, MAZO, 1997] [UTRILLA, MAZO, 1997] Berroberría c. G 13 580 + 140 14 430 + 290 Os unique ? ? ? BM - 2375 [BARANDIARANI., 1997] [MARIEZKURRENA, 1990] Bourrouilla, C1 12 700 + 40 Amasesquillesd’os Gif –10 235 [CHAUCHATet alii, 1999b]

Bourrouilla, C2 13 220 + 80 Amasesquillesd’os Gif –10 254 [CHAUCHATet alii, 1999b]

Bourrouilla, C4 12 710 + 90 Amasesquillesd’os Gif –10 235 [CHAUCHATet alii, 1999b]

Dufaure c.5 12 690 + 230 12 990 + 270 14 570 + 390 Os unique ? Amas osseux Os unique ? Ly –3591 Ly –2923 Ly –3582 [STRAUS, 1985] [EVIN, 1995] Dufaure c.6 14 020 + 340 14 590 + 100 14 640 + 230 Amas osseux Os unique ? Os unique ? Ly –3583 AA –3030 AA –3029 [STRAUS, 1985] [EVIN, 1995] Duruthy c.4 13 510 + 220 13 840 + 210 14 500 + 1 450 Os unique ? Os unique ? Grès brûlé Ly –859 Ly –860 Bor –7 [ARAMBOUROUet alii, 1978c].

Duruthy c.5 14 180 + 210 Os unique ? Ly –861 [ARAMBOUROUet alii, 1978c].

Espalungue (Arudy)

Cajn 4 12 970 + 160 ? Ly –3481 [E1996b]VIN, 1995] et [MARSAN,

Les Espélugues à

Lourdes, Locus I 13 170 + 260 Amasesquillesd’os Ly –1306 [CLOTet alii, 1980]

Malarode C6b 13 620 + 140 ? Ly –3484 [EVIN, 1995]

BADEGOULIEN ET/OU MAGDALENIEN MOYEN

Urtiaga c. F 17 050 + 140 Amas osseux ? GRN - 5817 [MARSAN, 1979 ;

MARIEZKURRENA, 1990] Figure 3 –Inventaire des datations physico-chimiques réalisées dans les Pyrénées occidentales

(d’aprèsJ.Clottes[1989: tableaux I et II] et J. Evin [1995 : tabl. 3.3] modifiés)

Dans quelle mesure pouvons-nous considérer l’ensemble de ces attributions chronologiques comme fiables ?Laréponsen’estpasunivoque:

Les grottes ornées, systématiquement attribuées au Magdalénien moyen, posent le plus de pro-blèmes :aucuned’entreellesn’abénéficiéde datationsradiométriquesdirectes(voirFigure 3), les motifs d’attribution sontdonc,àcejour,exclusivementstylistiques.Pourtant,I.Barandiarán envisagedepuis longtemps que les grottes ornées des Arbailles –Etxeberriko Karbia, Sasiziloaga, Sinhikole-ko Karbia – datent du Magdalénien final [BARANDIARANI., 1967 cité par BAHN, 1984 : 94]. La révision des datations desgrottesornéesespagnolesplaideen faveurd’unerépartition dessitesfrançaissuruneplusgrande fourchette de temps : attribuées au départ à la seule phase moyenne du Magdalénien, elles aussi pour des raisonsstylistiques,lesgrottesespagnolessontaujourd’huidatéesdu débutdu Magdalénien moyen àla fin du Magdalénien supérieur.

Certains sites d’habitat, que ce soit en grotte, sous abri ou en plein-air, pourront voir leur attribution chronologique rectifiée. Dans de nombreux autres cas, cette révision est attendue puisque

Chapitre II : Les Pyrénées occidentales septentrionales page 61 II.2. Les gisements (Pl. 1)

l’attribution chronologiquedeleursniveaux archéologiquesn’estqu’unesolution d’attente,notamment pour ceux attribués au Magdalénien « possible » ou « sans précision » ou même certains de ceux considérés comme « Paléolithique supérieur ».

Pour quelques gisements, la révision passe par une reprise des fouilles. A Bourrouilla (ensemble C), les indications chronologiques apportées par un matériel –peu diagnostique –ne concordent pas avec les datations physico-chimiques.Lescouchesc.5 etc.3’deDuruthy n’ontpasun matérielarchéologique suffisamment typique pour étayer ce que positions stratigraphiques et données paléoenvironnementales semblent indiquer. Le matériel de la couche 3 de Saint-Michel à Arudy –qui évoque autant le Magdalé-nien moyen que supérieur –,celuidel’ensembleA à Arancou –Magdalénien final ou Azilien ? –,celui d’Espalungue,delacouche6 deMalarode I et des couches 1 et 2 de Saint Michel à Arudy –Magdalénien supérieur ? –,n’ontbénéficiéàce journidedatationsnid’analysespaléoenvironnementales.Lasubdi -vision delacouche3 d’AitzbitarteIV en deux ou troisensemblesarchéologiquesn’apas été détectée à la fouille ; les études –à posteriori –du matériel ne permettent pas de reconstituer fidèlement la succession desoccupations.Maisdanslecasdefouillesanciennesettotales(Grand Pastou,PetitPastou,Couraü…) ou bien de ramassage de surface (Anglet – LeCout,…)laperted’information estdéfinitive.

Les datations physico-chimiques soulèvent déjà une autre question : Comment interpréter la coexistenced’un Azilien relativementancien en montagne,danslazoned’Arudy –Poeymaü –avec un Magdalénien supérieur relativement tardif en plaine –Duruthy, Dufaure –(voir Figure 3) ?

Est-ce un simple problème de datation ou bien ces données reflètent-elles fidèlement la réalité ? En d’autrestermes, dans quelle mesure les datations physico-chimiques sont-elles fiables ?

Considéronstoutd’abord lematériau analysé.Peu nombreusesau regard du nombredesitesi n-ventoriés (voir Figure 3), ces analyses ont porté sur des matériaux assez variés.

Depuis longtemps, les datations réalisées sur coquilles prêtent à discussion –dans le cas des Py-rénées occidentales, P. Bahn [1984 :351]constatequ’ellessonttoujours1 000 ansplusvieillesqueles autres dates –àmoinsqu’ellesnesoientformellementrejetées[EVIN, 1977 & 1995].

Plusrécemment,lesvariationsd’assimilation du C14 ontconduitM.Fontugneàappliquerune correction spécifiquepourchaquematériau daté,notammenten fonction du milieu deviedel’animal dont les ossements sont analysés. Or, dans le tableau de la Figure 3,on peutconstaterqu’ilaététrèss ou-vent nécessaire de grouper plusieurs esquilles osseuses –indéterminées dans bien des cas –attribuées au même niveau archéologique, pour obtenir une quantité de matériau suffisante pour analyse.

Quelques charbons complètent la liste des résultats.

L’ensembledecesrésultatsdoitdoncêtreprisavecprécaution etlerecouvrementdesfourchettes de datations pour la fin du Magdalénien et le début de l’Azilien peut ne pas refléter fidèlement l’occupation decetterégion.Lavaleurintrinsèquedesdatesn’estpasnécessairementàremettreen cause. De plus, du point de vue des années calendaires, ces datations nécessiteraient aussi une calibration par rapport aux datations U-Th des séquences coralliennes –issues des travaux de E. Bard et son équipe [BARDet alii,1993],malgrélesrisquesd’utiliserdesséquencesdefond marin [BLOCKLEYet alii, 2000] –si possible complétées par les courbes de variation du béryllium 10 [BARD, 1997 ; STUIVER et alii,1998].L’échellecalendaireutiliséedanslaFigure 2 et la Figure 10 s’appuie sur le programme CALIB4.

Chapitre II : Les Pyrénées occidentales septentrionales page 62 II.2. Les gisements (Pl. 1)

Au-delà des gisements et des datations dont ils ont fait l’objet, notre connaissance du Magdalénien des Pyrénées occidentales est complétée par la présence de restes anthropologiques mis au jour dans cinq gisements. Malgré des découvertes souvent anciennes, ce matériel peut apporter quelques informationscomplémentaires.Relativementabondant,ils’avèreutilepourparfairelaconnaissancedes caractéristiques anthropologiques des hommes de cette période, donc pour discuter la notion d’homogénéité/hétérogénéitédu peuplement,etpourtenterdecomprendrelespratiquesfunéraires.

Chapitre II : Les Pyrénées occidentales septentrionales page 63

Dans le document Le Magdalénien des Pyrénées occidentales (Page 59-64)