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Description de la stratigraphie

Dans le document Le Magdalénien des Pyrénées occidentales (Page 112-125)

III.1. Le gisement de Bourrouilla

III.1.2. Présentation générale 1. Situation géographique

III.1.2.4. Description de la stratigraphie

Deux séquences sédimentaires se côtoient –à l’intérieuretàl’extérieur– sansqu’ilsoitencore possible de les mettre en parallèle.

A l’intérieurdelacavité,lescoupesdelafouilleclandestineontbénéficiéd’un nettoyageappuyé puisd’un relevéschématique[CHAUCHATet alii, 1998]. Deux campagnesd’analysessédimentologiques (C. Ferrier dans [CHAUCHAT et alii, 1999 et 2000b] ont détaillé la nature des différentes phases de

remplissage,maislesfouillesréaliséesdanscesecteurn’ontpasencorepermisdedonneruneattribution chronologique à chacune de ces unités stratigraphiques [DACHARY, 2001]. Composition du matériel et variation despatinesetétatsdesurface,notammentdel’outillageosseux,concordent: ce remplissage correspond àplusieursphasesd’occupationsentreleMagdalénien –supérieur et peut être moyen –,le Mésolithique(dontl’UnitéStratigraphique2002,cf.planche 7,piècesn°1 à9)etlaProtohistoire.Les analyses sédimentologiques ont insisté sur le caractère humide des conditions de dépôt de tous les niveaux. Mais ellesn’ontpasencoretrouvéd’indicesdevariation de température (gel/dégel).

A l’extérieur,en J25-28,lepremier1,5 m deremplissageestremaniéou attribuéàl’Holocène, probablement au Néolithique. En dessous se trouvent des niveaux datés de la fin du Paléolithique supé-rieur,surmontéd’un petitniveau mésolithique(planche7,n°10 à14).Le contextesédimentairedes oc-cupations postérieures aux couches B –Magdalénien supérieur – estaujourd’huibien connu: un éboulis et/ou une fracturation des paroisou delavoûtedelacavité,colmatéspardeslimonsd’inondation,cèlent bon nombre de ces niveaux lorsqu’ilssontàproximitédu porche.Au-delà,seulsleslimonsd’inondation interviennent dans le processus sédimentaire [C. Ferrier, annexe 4 de DACHARY, 2001]).

Figure 17 –Coupe nord-ouest du sondage KL 25-28 en 1990 (montaged’aprèsphotosCl.Chauchat). Ensemble A

Ensemble B

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Sur la paroi nord du sondage KL 25-28, la séquence fini-pléistocène (Figure 17) a été décrite comme suit :

A) Colluvions mêlées de blocs avec coquilles d'escargots pulvérisées sur 35 cm d'épais-seur totale : niveaux archéologiques assez pauvres dénommés A1, A2, A3. Il s’agit probablement d’Azilien.

B) Eboulis serré à élémentsdécimétriquesd’uneépaisseurtotaleatteignant55 cm.Trois couchestrèsriches(B1,B2,B3)deMagdalénien supérieuràharponsontété séparées.L’ensemblese prolonge vers l'avant par une couche légèrement plus jaune et plus argileuse.

C) Colluvions argileuses sur plus d'un mètre d'épaisseur. Le niveau C1 contient encore quelques éboulis et forme la transition avec B. C2 à C4, sont plus pauvres (Magdalénien moyen ou supé-rieur avec sagaies à base fourchue).

Cette stratigraphie extérieure pose deux problèmes.

Le premier concerne les variations latérales dans la composition sédimentaire. Dès 1990-91, les fouilleurs ont noté que les éboulis calcaires disparaissent sur l'avant du sondage ainsi que les objets en os, tandis que les silex deviennent très rares et perdent progressivement leur patine blanchâtre. Depuis la re-prise des fouilles en 1998, et les analyses sédimentologiques qui les ont accompagnées, il est apparu que lesdeux tiersou lamoitié supérieursdel’ensembleA en K24 etJ25-26 sont associés à un éboulis : la sé-paration du matérielarchéologiqueen fonction destroisniveaux décelésantérieurementn’adoncpasété possible.

Lesecond concernel’étatdeconservation decesniveaux.A l’aplomb delavoûted’entrée,le creusement puis la construction d’un fouràchaux etdesgaleriesd’évacuation ontdétruitunepartiedu remplissagesuperficiel,épargnantl’ensembleB:seulun lambeau del’ensembleA apu être fouilléen KL-25. L’ensemble de la séquence sédimentaire est fortement bioturbé comme l’a laissé supposer l’analysepalynologiquequiluiaétéconsacréeen 1991 etcommel’ontconfirmédesanalysessédime n-tologiques très récentes (C. Ferrier dans [DACHARY, 2001]). Les divers niveaux archéologiques ont malgré tout conservé une cohérence suffisante pour être étudiés indépendamment les uns des autres [DACHARY, 1999].

Notons enfin que la richesse en fraction grossière du remplissage sédimentaire, les bioturbations quigommentleslimitesverticalesentrelesoccupations,l’absencedechangement sédimentaire drastique et de niveaux parfaitement stériles ainsi que les similitudes dans la composition et la répartition du maté-riel concourent pour complexifier la perception et la distinction entre les diverses occupations humaines. La séparation entrelesensemblesarchéologiquesn’ajamaispu êtreréaliséesurleterrain maistoujoursà posteriori, en fonction de la projection sur des diagrammes de profondeur (sagittaux ou longitudinaux) du matériel.

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III.1.3. Etude :

Conséquencedirectedel’historique du site, deux ensembles archéologiques se côtoient. Le pre-mier regroupe les pièces découvertes et cotées lors des fouilles 1990-91 puis 1998-2001. Le second est constitué del’outillagerécoltédanslesdéblaisdelafouilleclandestine.

Le choix méthodologiqueexposédansl’articleparu dansGalliaPréhistoireen 1999 estmaintenu. C’est-à-direqueseuleslespiècesappartenantau premierensembleontbénéficiéd’uneétudeappr o-fondie : positionnées stratigraphiquement et chronologiquement, elles sont à même de nous apporter une information détailléesurleschangementsquis’opèrentdanscetteindustrieau fildu temps.Lesecond ensemble, mélange des vestiges de toutes les occupations qui se sont succédé depuis le Magdalénien, apporte une information plus ponctuelle. Non négligeable, celle-ci porte essentiellement sur la présen-ce/absence de certains outils rares.

Aprèsuneapprochedel’étatdeconservation du gisementà traversl’analysedela provenancedes pièces regroupées dans les remontages (volet non détaillé ici, cf. [DACHARY, 1999 : 12 – 15]),l’étudea porté sur les matières premières lithiques. En effet, cette analyse permet d’appréhender les lieux d’approvisionnementetleurinfluencesurledéroulementdeschaînesopératoiresdefabrication.

N’ayantpu bénéficierd'uneétudepétrographiquespécialisée,lesmatièressiliceusesontétécla s-sées à partir de leur aspect macroscopique, c'est-à-dire en étudiant leur couleur, la présence ou l'absence de fossiles et l'aspect du cortex.

D'une manière générale, nous avons constaté que les conditions de conservation ont provoqué l'apparition d'un voile de patine blanche. Cette altération peut être :

inexistante : pour quelques rares échantillons ;

légère : elle se traduit par un voile ténu qui affecte principalement les nervures. Ces cas, peu fréquents, se rencontrent dans la zone la plus éloignée de l'entrée de la grotte ou dans les niveaux les pluséloignésdela surface.Ellepeutempêcherl’identification descatégoriesdécrites infra ;

profonde : dans cette situation, la plus fréquente, la pièce est désilicifiée sur une épaisseur plusou moinsimportante.Lescassuresfraîchesdel’outillagedelafouilleclandestineontun aspect plâtreux qui affecte tout ou partie de l'épaisseur de la pièce.

Cette variabilité dans les états d'altération est un obstacle pour répartir ces vestiges entre les diffé-rentes catégories de silex. M. Séronie-Vivien mentionnedanslapublication del’abriDufaure«l’absence de convergence des classements par groupe selon qu’ilsaientétéfaitsen fonction del'aspectextérieurou de la composition micrographique interne » [SERONIE-VIVIEN, 1995 : 128]. Pourtant, dans le cas présent, les remontages tendent à prouver que les variations de patine au sein d'un même bloc sont faibles voire nulles, quelle que soit la zone de conservation du vestige. Par exemple, un remontage de la couche B1 est en silex dit de Salies : aucune pièce de cet ensemble, récoltée dans diverses zones de la fouille, n'est pati-née.

Le matériel ainsi étudié a été réparti en six grandes catégories. Les critères de regroupement sont hétérogènes : les trois premières catégories (silex dit « de Bidache-Salies », silex du flysch opaque marron et/ou gris et cristal de roche) rassemblent les pièces qui présentent les mêmes caractéristiques que celles collectées sur les affleurements, quel que soit leur état de patine. Les trois autres catégories tiennent

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comptedel’étatdepatine(blanche,absenteou légèreetchauffe).Lesmatièresmentionnéesci-dessous sont décrites dans le paragraphe II.5.3.4.

La première catégorie de silex, dite « de Bidache-Salies », réunit des exemplaires présentant les caractéristiquesdel'un et/ou l’autredesdeux faciès.

La deuxième catégorie regroupe les silex dits « flysch opaques, marron et/ou gris ». La troisième catégorie rassemble les pièces en cristal de roche.

La quatrième catégorie concerne les silex à patine blanche. Généralement de grain fin, opaques, d'une couleur blanche ou crème, ils ne révèlentpasdefossilesvisiblesàl'œilnu.Ilspeuventéventuell e-ment être ponctués de grains rouge/orangé. Deux ensembles leur ont été adjoints : le silex dit « grain de mil » qui se rencontre dans les Pyrénées pendant tout le Paléolithique supérieur [SIMONNET, 1996 : 123] et le silex « moucheté blanc et noir » (c'estàdireavec desfossilesaltérésd’unepatineblancheou noire dans une pâte grise).

La cinquième catégorie réunit les silex « peu patinés ». Les pièces présentent un voile qui affecte les arêtes et éventuellement certaines zones. Ces vestiges ne peuvent être rapprochés des autres catégories.

Et la sixième catégorie contient les silex brûlés.

La patine intense, partielle ou la chauffe ne permettent pas d’identifier ces trois dernières catégories.

Une dernière catégorie est parfois présente : elle regroupe les matériaux taillés divers (ophite, quartzite,calcaire,…).

L’étudedel’ensembledu matérieldécouvertetcotéen fouilles’estachevéeparuneanalysetec h-no-typologique approfondie. En effet, malgré la relative pauvreté de certains niveaux, nous avons à notre disposition un échantillonnage assez complet des vestiges obtenus lors des différentes phases des chaînes opératoires de production (cf. Figure 18).

L'étude typo-technologiquedel’outillagelithique,associéeàcelledesnucleusetdesproduits bruts de débitage, montre que les produits recherchés sont des lames et des lamelles. Les éclats occasion-nés par la mise en forme ou l'entretien de ces nucleus lamino-lamellaires suffisent, à de rares exceptions près, aux besoins en supports transformables.

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A B1 B2 B3 C1 C2 C3 C4

Nucleus à éclat 1,7 0,3 0,2 0 0 0 0 0

Nucleus à lame 0 0,3 0 0 0 0 0 0

Nucleus à lamelle 1,7 5,4 3 2,1 0 6,3 10 25

Fragment indéterminé 1,7 1,7 3 1,7 1,2 0 10 25

Éclat avec cortex 24,1 13,9 11,6 11,7 3,7 8,3 10 0

Tablette 3,4 3,7 1,8 2,5 2,5 2,1 0 0

Éclat de crête 6,9 2 3,3 3,3 0 0 0 0

Éclat laminaire 0 6,4 7,7 3,8 8,6 0 0 0

Éclat 12,1 15,6 11,8 12,5 6,2 6,3 20 25

Lame avec cortex 8,6 4,4 4 2,9 3,7 2,1 0 0

Lame technique 6,9 7,8 3,6 3,8 9,9 10,4 20 0

Lame 8,6 7,8 6,2 9,2 3,7 16,7 10 25

Petite Lame avec cortex 0 0 1,6 0 0 0 0 0

Petite Lame technique 0 0 0,6 0 0 0 0 0

Petite Lame 0 0 5,1 0 0 0 0 0

Lamelle avec cortex 0 0,3 6,8 2,1 1,2 0 0 0

Lamelle technique 0 8,1 0,4 9,2 6,2 8,3 0 0

Chute de burin 0 1,4 2,5 2,5 0 0 0 0

Lamelle 24,1 20,7 26,7 32,9 53,1 39,6 20 0

Figure 18 –Représentation (en pourcentage) par couche des différentes catégories technologiques à Bourrouilla.

La quantité de matériel disponible est variable en fonction des matières premières. Or, dans les coucheslesplusriches,un examen initialdelacollection amontré d’unepartqu’ilexisteunehomologie dansl’approvisionnementdesdifférentescatégoriesdematièrespremièresetd’autrepartquela mor pho-logie du blocaplusd’influencesurleschoix techniquesetlechoix del’uneou l’autredeschaînes opé-ratoiresque l’appartenanceàl’uneou l’autredesvariétés. De plus, le nombre très restreint de pièces dans les couches pauvres rend peu pertinente une subdivision par catégories de matières premières. Enfin, dans touslesniveaux,nilesvestigesnilesraccordsn’ontpermisdemontrerl’existenced’unecontinuité de production entre éclats, lames et lamelles – exceptécelled’unefabrication d’éclatslorsdelapréparation des nucleus à lames ou à lamelles. Les trois classes de produit sont donc présentées indépendamment les unes des autres.

Par conséquent,lesvestigeslithiquessontprésentésd’aprèsleurappartenanceàun niveau a r-chéologique - A, B1, B2, B3, C1, C2, C3 ou C4 -, en fonction de leur place dans la chaîne opératoire (in-ventaire général sous forme de tableau puis texte descriptif), toutes catégories de matières premières con-fondues. La couche B1 fait exception : elle est présentée suivant les catégories de matières premières puisquel’analysetechnologiquemontreun traitementparticulierdesblocsdeflysch opaque,marron et/ou gris.L’outillageestquantàluiprésentéen dernièrepartie del’étudede chaquegrand ensemble.

Les tableaux qui inventorient les pièces appartenant à une même catégorie technologique suivent toujours la même règle de construction. Les lignes en caractères de grandetailledétaillentl’utilisation de chaque matière première : nombre de pièces décomptées, dont –entre parenthèses – lenombred’outils, puis leur poids. Sous ces lignes existent parfois des lignes écrites en caractère plus petit, lignes qui détaillent les états de surface naturelle de certaines pièces décrites dans les lignes sus-jacentes. Enfin, des lignes en caractère gras totalisent les pièces appartenant à une même catégorie de matière première.

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III.1.3.1. Ensemble A

Lessubdivisionsdel’ensembleA en troissous-niveaux archéologiquesn’ontpasétéconservées de façon à pouvoir présenter une synthèse qui tienne compte à la fois du matériel découvert en 1990-1991 etdeceluidécouvertplusrécemment.Cettedécision,imposéeparlanaturesédimentaired’unepartie de lacouche,estétayéeparl’homogénéitétypologiqueettechniquedel’assemblageetparlesrésultatsde l'étude faunique.

Le cortège des matières premières utilisées est assez étendu (voir Figure 19). Le silex dit « de Bidache-Salies » est nettement majoritaire et le Flysch est la seconde catégorie la mieux représentée. Les gîtes de matière première exploités sont majoritairement les terrasses (la mention « plaquette roulée » apparaît pour 62,5 % du poids des pièces corticales). Les gîtes primaires ont pu être utilisés : la mention « plaquettes diaclasées » représente 37,5% du poids des pièces corticales, mais ces pièces peuvent provenir aussi de plaquettes diaclasées transformées en galet.

Silex couche A1

Nombre Poids (g) Bidache-Salies (granuleux) 32 (10) 305,3

(dont cortex de plaquette) 4 61

(dont cortex plaquette diaclasée) 1 7

(dont plaquette roulée) 2 (1) 55

Bidache-Salies (grain fin) 4 (1) 9,1 Total Bidache-Salies 36 11) 95,9

Flysch opaque 17 (8) 184,5

(dont plaquette roulée, diaclasée) 1 22

(dont cortex plaquette roulée) 1 48

(dont cortex de plaquette) 1 7

Total Flysch 17 (8) 30

Patiné blanc, points orange 2 (1) 5

Total silex patiné blanc 2 (1) 5

Silex noir 1 5

Total silex peu patiné 1 5

Silex brûlé 5 (1) 1

Total silex brûlé 5 (1) 1

TOTAL 61 (21)

Figure 19 – Détaildesmatièrespremièresutiliséesdansl’ensembleA.

Outre les vestiges siliceux, les couches A ont livré :

un percuteur probable. Ce galet de schiste, de forme oblongue et plate, pèse 72 g. et porte des impacts à ses deux extrémités.

un éclat de galet de granite. Son talon cortical et les surfaces de galet signalées sur la face supérieure permettent de l'interpréter comme un probable fragment de percuteur.

L'étude des supports de l'outillage, des produits bruts de débitage et des nucleus nous apprend que les produits recherchés sont des lames et des lamelles, éventuellement transformées en outil. Toutes les étapes de la chaîne opératoire sont représentées (Figure 20).

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Silex Total Nombre Poids Nucleus à éclats 1 (1) 10 Nucleus à lames Nucleus à lamelles 1 22 Total Nucleus 2 (1) 32

Total fragments indéterminés 1 7

Éclats avec cortex 14 (3) 227

Éclats sans cortex 7 (1) 34,5

Total Éclats 21 (4) 261,5

Éclats entretien plan de frappe 2 6,2 Éclats de flanc ou de crête 4 (1) 43,3 Éclats laminaires

Total Éclats techniques 6 (1) 49,5

Lames avec cortex 5 (2) 95

Lames techniques 4 (1) 34

Lames 5 (1) 17,9

Total Lames 14 (4) 146,9

Lamelles avec cortex Lamelles techniques

Lamelles 14 (11) 11,6

Total Lamelles 14 (11) 11,6

Figure 20 – Représentation desdifférentesétapesdelachaîneopératoiredansl’ensembleA. Les deux nucleus découverts sont :

un nucleus à petits éclats qui pourrait avoir été utilisé comme outil dans un deuxième temps.

un nucleus à lamelles. Le bloc de départ est une plaquette diaclasée (le dos est cortical et les deux flancs sont des surfaces diaclasiques). Le plan de frappe et la surface lamellaire occupent l'épaisseurdelapièceetl'anglequ’ilsformentesttrèsaigu.Lesdernièreslamellesproduitesétaientplates ou légèrement courbes et avaient une longueur comprise entre 2,5 et 1,5 cm. L'extrémité distale du nucleus révèle une préparation par crête centrale à deux pans.

Les éclats montrent que :

les étapes de mises en forme des nucleus (décorticage et préparation des convexités) se font par percussion rentrante, au percuteur dur. Les éclats ont généralement un talon lisse ou cortical et les cassures en Siret ne sont pas rares (2 cas).

les traces d'entretien des convexités en cours de taille (éclat de flanc ou de crête dont Planche 7, n° 23) ou d'entretien du plan de frappe (éclats rebroussés) sont fréquentes. Ces pièces sont elles aussi obtenues par percussion dure et rentrante.

Les lames présentent une surface corticale plus ou moins étendue (5 pièces, dont une lame retouchée). D'autres témoignent de la mise en forme du nucleus (1 lame outrepassée, 2 lames à crête et une lame sous-crête). Enfin quatre lames de plein débitage ont été découvertes.

Les lames techniques ou avec cortex sont plutôt de grande dimension et massives. Les rares pièces qui ont conservé leur partie proximale présentent un talon lisse (3 cas), cortical (2 cas) ou dièdre (1 cas). Dans un cas au moins, la percussion est rentrante et dure (Planche 8, n°6). Les lames de plein débitage sont présentes surtout à l'état de fragment. Une lame complète a un talon lisse, déversé et les

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stigmates sur la face inférieure évoquent la percussion tangentielle, probablement tendre. Ses dimensions sont plus modestes que celles des autres supports laminaires et se rapprochent de celles des pointes aziliennes. 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 1,2 1,4 0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 lames lamelles aziliennes Lamelle

Figure 21 –Largeur-épaisseur des supports lamino-lamellaires non corticaux:

Ce graphique illustre la distinction entre supports laminaires et supports lamellaires du point de vue de leur longueur et de leur largeur. Mais il met aussi en évidence une partition entre les supports de plus petite dimension:

les supports de pointe azilienne sont plus massifs.

les supports de lamelles à dos ou de lamelles utilisées sont plus fins.

Étant donné la rareté des supports bruts parmi ces lamelles (2 pour 14), nous étudierons ces supports avec l'outillage. D'autant que les retouches abruptes des pointes aziliennes et des lamelles à dos faussent l'étude de la largeur des supports.

L'outillage (Figure 22et Figure 23) sur éclat utilise des supports produits lors de la mise en forme des nucleus (3 éclats corticaux, 1 éclat de flanc et 1 éclat brut). Ce sont des burins (2 cas), des pièces à encoche (2 cas) ou des pièces retouchées (1 cas).

S’il n'existe pas de débitage d'éclats d’un module utilisable pour des outils autres que les microlithes, la destination de ces supports n'a pas été élucidée.

L'outillage sur lame est plus rare (4 pièces). Notons que le taux de transformation en outil des trois types de support distingués (supports avec cortex, supports "techniques" et lames) est équivalent. La lame transformée en burin est massive, partiellement corticale et de section trapézoïdale. Les deux autres utilisent des supports moins robustes (lame semi-corticale avec retouche écailleuse sur un tranchant) ou qui se rapprochent des modules utilisés pour les pointes aziliennes (grattoir atypique).

Leslamellesbrutessontrarespuisqu’ils’agitde2 fragmentsmésiaux.Cessupports sont plats ou courbes. Les négatifs sur la face supérieure révèlent un débitage intercalé (rythmes [2', 1, 2] et [1, 2]). Sur le graphique, ces deux pièces non retouchées sur leurs tranchants apparaissent en marge : elles ont une

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