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2. Bref historique sur l’occupation de Tlemcen :

2.3. Période Almoravide de 1069 à 1145 :

En 1069 Tlemcen fut conquise par les Almoravides, c’est à cette époque que s’érigea Tagrart (la station) ; noyau de la ville nouvelle, elle ne fût au début qu’un simple camp militaire. Youcef Ibn Tachfin a été le premier « gouverneur » de cette dynastie, sous son égide naquirent de nombreuses mosquées et palais, il s’agit de la grande mosquée de Tlemcen 1136

et Qsar El Bali qui n’existe plus de nos jours229

.

La protection du camp était l’une des premières préoccupations avec la construction des murailles dont Bab Al Qarmadine fût la première.

Figure 47: Restitution de Tagrart à l’époque Almoravide.

Source : Touria KASSAB230.

2.4. Période Almohade: de 1145 à 1235 :

Le maitre ABDAL MOUMEN entra en 1145 à TAGRART en conquérant, après avoir détruit ses remparts. Cependant ce chef glorieux voulant édifier un empire, dut réviser sa position et reconstruire les ruines qu’il a occasionnées. Les almohades firent édifier des châteaux, de

grandes maisons, des palais et de solides remparts231. Au moment du règne de la dynastie des

almohades, une nouvelle puissance grandissait avec l’embellissement de la grande mosquée de Tlemcen.

229 Kassab, T. (2007). Antagonisme entre espace historiques et développement urbain, cas de Tlemcen. Thèse de

doctorat d’État en Architecture et Urbanisme, option: préservation des sites et monuments historiques, École Polytechnique d’Architecture et d’Urbanisme, p191.

230

Ibid.

231 Ghomari, F. (2007). La médina de Tlemcen: l’héritage de l’histoire, web journal, disponible sur :

http://www.webjournal.unior.it/Dati/19/70/Web%20Journal%20vol.%203,%20Tlemcen.pdf. Consulté le : 20/01/2019.

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2.5. Période Zianide: de 1235 à 1554 :

Au début du XIII è siècle, le déclin des Almohades fournit aux ABD EL-WADIDES, sous la conduite de YAGHMORASAN, du clan Zaiyanide, l’occasion d’installer une dynastie

indépendante232. Il donna à Tlemcen la prospérité économique et un rayonnement intellectuel

et religieux. YAGHMORACEN BEN ZIEYAN fut le premier précurseur de la ville. Il unifia les deux parties Tagrart et Agadir et les dota du nom « tilimsane » signifiant « sources ». Elle devient en cette période capitale du Maghreb Central.

YAGHMORACEN et ses successeurs procédèrent à l’embellissement et à la construction de plusieurs édifices: palais ornés de jardins, de fontaines et de jets d'eau, caravansérails (fondouks), mosquées (mosquée Sidi Bel Hassen, mosquée de Sidi Ibrahim, mosquée Oueld Imam), medersa (médersa Tachfinia), une qayssaria, de nouveaux quartiers résidentiels et bien évidement le renforcement des murailles pour repousser les ennemis surtout les mérinides. Tlemcen devint l'une des plus belles capitales de l'empire musulman et l'un des

sièges les plus importants de l'autorité souveraine233. Ce règne sera interrompu par une brève

domination des Mérinides qui ne dura que deux décennies234

.

2.6. Période mérinide de 1288 à 1348:

Tlemcen connu plusieurs tentatives d’attaque des mérinides, où elle connu deux périodes de siège, la période de la prise de pouvoir était de 1335 à 1337235. Vu le dispositif très élaboré des fortifications de la ville Zianide, les mérinides ont dû édifier leur ville à l’extérieur des remparts.

Ils dotèrent Tlemcen de ses plus beaux monuments dont: El Mansourah, le complexe de Sidi Boumediène et la mosquée Sidi El Haloui.

232

Lawless, R. (1975). « Tlemcen capitale du Maghreb central, analyse des fonctions d’une ville islamique médiévale », in revue de l’occident musulman et de la méditerranée, n° 1, p 49.

233 Barges, J-L. (Abbé). (1859).Tlemcen, ancienne capitale du royaume de ce nom, sa topographie, son histoire,

description de ses principaux monuments, anecdotes, légendes et récits divers, souvenirs d’un voyage. Paris:

Edition Bargès B.Duprat. p 191.

234

Lawless, R, Gerald, B. (1976). Tlemcen, continuity and change in an Algerian Islamic town, London, p298.

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2.7. Période Ottomane de 1552 à 1842 :

L’incapacité de la dynastie régnante à faire face à l’expansion espagnole a forcé quelques villes du royaume à faire appel à l’empire ottoman. Seulement la pression militaire turque s’est fait sentir d’une manière continue du côté de la dynastie des Zianides jusqu’à son effondrement définitif en 1556. Cette date a marqué une longue période de décadence jusqu’à sa prise par l’occupant français.

Durant cette période, les quartiers se dépeuplèrent. Quelques murailles qui la protégeaient tombèrent en ruine. Les turcs n’ont pas laissé d’authentiques monuments. Ils se sont installés

dans la région sud-ouest et fondèrent le quartier résidentiel de Bab El Hadid236. Nous nous

sommes intéressés à cette zone d’étude vue les transformations architecturales et urbaines qui ont lieu sur ce site.

2.8. Période coloniale:

En juillet 1833, craignant une éventuelle offensive, le maréchal Clauzel, envisagea

l’installation d’une garnison française237

. Le colonialisme français a pu accéder à la ville en 1842 sous le commandement du général Bugeaud. Mais l’Emir Abdelkader n’avait pas été désarmé et constituait toujours une menace très sérieuse pour la domination française. C’est

pour cette raison même que Tlemcen resta jusqu’en 1952 sous l’administration militaire238.

2.8.1. De 1842 à 1852 :

En 1845, les premiers travaux qui interpellent l'attention de la Commission Administrative et des généraux commandant à Tlemcen, furent ceux des voiries et d'aération du tissu urbain. En premier lieu, le but était de faciliter les relations urbaines entre la Porte d'Oran et le Méchouar, centre militaire, administratif et économique de la ville. A cet effet, ils ont pratiqué

des saignées importantes dans les quartiers résidentiels compacts239, (figures 59 et 60).

236 Louis, A. (2005). Tlemcen de ma jeunesse. 1ère édition : éditions Jacques Gandini, p 21.

237 Lecocq, A. (1940). Hhistoire de Tlemcen, ville française, tome I : l’administration militaire, 1842-1852, Ed

internationales S.S, Tanger, p 06.

238 Lecocq, A. (1940). Op.cit., p 03. 239

Benguella, S. (2012). Le processus d’appropriation des places Emir Abdelkader et Mohamed Khemisti de la ville de Tlemcen, thèse de Magister, université de Tlemcen, p 113.

113

Parmi ces percements, on compte la création de la rue Ximène qui aboutissait à la caserne Gourmala pas encore construite à cette époque, l’élargissement de la rue Saint Michel, créée seulement dans sa partie sud jusqu'à la place des Caravanes, enfin l’élargissement de la rue Clauzel aboutissant jusqu’au Méchouar. On compte aussi parmi les travaux le nivèlement complet de l'esplanade du Méchouar, des places du Fondouk et des Caravanes, ainsi que les

trois rues qui les environnaient et dans lesquelles on fit des empierrements considérables240.

2.8.2. De 1852 à 1860 :

Durant cette période, les français étaient préoccupés par la réalisation de nouveaux remparts. La substitution de la trame organique avec la nouvelle trame orthogonale a donné naissance à de nouveaux quartiers. Le côté nord-ouest, jamais occupé a été intégré au périmètre de la ville. Les anciennes fortifications reconstruites, de nouvelles portes y ont été aménagées : au nord la porte d’Oran et la porte du Nord, au sud la porte des carrières (Bab El Hadid) et la porte du Sud (attenante au Méchouar), à l’ouest la porte de Fez (ancienne porte Guechoute) et

à l’est Bab Sidi Boumediène (Bab El Jiad) et la porte de l’Abattoir (Bab Sidi Boumediène)241

. 2.8.3. De 1860 à 1886 :

Tlemcen commença à prendre l’image d’une ville européenne, plusieurs maisons ont été expropriées pour réaliser les percements de rues et boulevards. La stratégie fut offensive, plusieurs propriétés et même monuments tombèrent en ruine tel qu’El Medersa Tachfinia. Un projet d’assainissement a été mis en place en 1866 englobant le réseau d’égouts existants et à construire (voir annexe 4).

La zone nord-ouest recouvre le boulevard majeur celui du boulevard National actuellement et a abrité les équipements administratifs importants comme le tribunal, la préfecture ainsi que l'église Saint Michel.

240

Lecocq, A. (1940). Op.cit., p 238.

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2.8.4. De 1886 à 1900 :

Les percements des rues restantes se poursuivirent aux limites de l’actuelle porte de Sidi Boudjemaa à savoir : les parties sud de la rue de Paris et la rue Ximène ainsi que l’extrémité ouest de la rue Eugène Étienne.

2.8.5. De 1900 à 1962 :

Les anciennes maisons traditionnelles furent occupées par la population autochtone. De nouvelles extensions au-delà des remparts ont vu le jour vers le sud, le sud/est et l’ouest. Plusieurs lotissements d’habitat pavillonnaire, sont implantés sur les anciennes campagnes de Tlemcen comme El Hartoun, Bel Air, Bel Horizon, les Cerisiers…etc. (Figure 61).