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L’occupation française (XIXème XXème siècle) : Percements des rues et

3. Evolution du fragment d’étude :

3.2. L’évolution du fragment urbain à travers l’histoire :

3.2.3. L’occupation française (XIXème XXème siècle) : Percements des rues et

Dès 1842, la colonisation française s’appropria la ville en détruisant les parties les plus significatives de l’espace urbain existant dans l’ancienne ville. La ville européenne s’installa au centre la ville et aux abords du Méchouar.

248 Selka, C. (2019). Evolution de l’architecture défensive de Tlemcen à l’époque médiévale : techniques,

matériaux et critères d’intervention, thèse de Doctorat, Université de Tlemcen.

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Ghomari, F. (2007). La médina de Tlemcen: l’héritage de l’histoire, web journal, disponible sur : http://www.webjournal.unior.it/Dati/19/70/Web%20Journal%20vol.%203,%20Tlemcen.pdf. Consulté le : 20/01/2019.

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En conséquence, notre fragment urbain été lui aussi touché par les travaux de percements des rues, à savoir la rue de Paris et la rue de Fez.

Dans le but de moderniser la ville, ce quartier a été percé par la rue Impériale, nommée la rue de Paris et la porte de Bab El Hadid a été démolie. En outre, la morphologie urbaine de la zone avait une structure arborescente constituée de ruelles, d’impasses et d’une grille orthogonale.

Ainsi, le flanc sud a été renforcé par le génie militaire français en réalisant un dédoublement de l’enceinte pour sécuriser la zone. Les deux ceintures sont régulièrement flanquées de tours barlongues, alors que la première contient en plus trois tours très particulières. (Figure 65). Une tour carrée de grande envergure faisait partie du flanc sud de l’enceinte de la ville et qui après l’intervention française forma un flanquement de la nouvelle enceinte, et participa à la

protection de la porte des carrières avant sa destruction quelques années plus tard250.

La tour se trouvait à l’est par rapport à la porte de Bab El Hadid et était très imposante. Après démolition et reconstruction par les français, la tour fût annexée à la nouvelle enceinte et faisait partie de protection du côté ouest par rapport à la nouvelle porte des carrières (figure 66).

Figure 55: Evolution de la tour au moment de son annexion à l’enceinte française.

Source : archives militaires de Vincennes, cité par Selka, C. (2019).

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Figure 56: Porte des carrières avec El Bordj pendant l’époque coloniale.

Source : http://tlemcenetalandalouspromis.blogspot.com/2014/11/localisation -des-portes-de-lancienne.html.

Bon nombre de maisons ont été expropriées et démolies pour en bénéficier comme assiette foncière pouvant réaliser les percements des rues. (Annexe 03).

Figure 57: Plan de superposition entre l’ancienne et la nouvelle configuration du quartier de Bab El Hadid.

Source : Les archives de l’APC de Tlemcen251, (travaux d’alignements en projet), traité par l’auteur.

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En effet, cette période coloniale fut celle des options de « l’urbanisme militaire ». Leur but était de loger les troupes, les services de l’armée et quelques services civils. Puis parvinrent l’élargissement et le percement des rues pour assurer suffisamment le passage et le croisement de deux voitures militaires. La circulation de l’air dans un but d’hygiène a été aussi recherchée.

Figure 58: Le programme d’aménagement du fragment urbain en 1877.

Source : Les archives de l’APC de Tlemcen, traité par l’auteur252.

252Les archives de l’APC de Tlemcen (plan d’alignement de la ville de Tlemcen approuvé par arrêté du 9 Mai

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Figure 59: Plan et projet d’ouverture de la rue Impériale (rue de Paris) datant de 1868.

Source : Les archives de l’APC de Tlemcen253.

En plus des interventions sur la morphologie urbaine, des interventions souterraines, sur le sol et les matériaux y ont été effectuées. Les travaux se résumaient à la création d’un réseau d’assainissement au niveau de la rue de Paris et la rue de Fez (annexe 4), la mise en place de caniveaux en calcaire dur, la démolition de la porte de Bab El Hadid, la démolition de la maçonnerie de moellons, la reconstruction de la porte des carrières du Bordj et de l’enceinte en pierre, la mise en place de bordure de trottoir en calcaire dur, sous forme de sable ou sous

253 Les archives de l’APC de Tlemcen (Acquisition des immeubles du plan Cadastral, extrait du plan et projet

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forme de béton hydraulique, ainsi que l’exécution des enrobés bitumineux (annexe 9). Ils édifièrent des maisons en R+1 en pierre et brique pleine avec des façades extraverties, ceci a donné naissance à une typologie hybride contenant un patio quelques fois et des ouvertures vers l’extérieur.

En conclusion, notre fragment urbain avait une morphologie spécifique ; une densité du bâti élevé, des prospects de rue très élevés, des rues non ou mal pavées, hauteur du bâti réduite, constructions en pierre, pisé ou brique pleine. Les transformations urbaines ont dû changer l’aspect de cette zone. Le pavage du sol des rues a modifié les matériaux de surface des voiries. L’introduction d’un réseau d’assainissement a permis de combler les fossés. La percée de la nouvelle rue de Paris a dû modifier la densité du bâti, augmenter le prospect de la rue et modifier la nature des matériaux des parois ainsi que la hauteur des maisons qui longent cette rue. Cet alignement a donc produit une dé-densification du fragment urbain. Ce fait important va contribuer à augmenter ce que l’on pourrait appeler « la perméabilité » du tissu urbain aux différents paramètres climatiques, permettant à l’air de mieux circuler et à la lumière de pénétrer davantage dans les rues.