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Sur le pédantisme

Dans le document « ESSAIS » LIVRE PREMIER (Page 180-200)

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Chapitre 24 Sur le pédantisme

1. J’ai souvent été irrité, dans mon enfance, de voir que dans les comédies italiennes, un « pedante », ou précepteur, tenait toujours le rôle du sot, et que le surnom de « magister » n’avait guère parmi nous de signification plus honorable. Puis-que j’étais sous leur garde et leur direction, pouvais-je faire moins que d’être soucieux de leur réputation ? Je cherchais à les excuser par la différence naturelle qu’il y a entre les gens vulgai-res et les ravulgai-res personnes dont le jugement et le savoir sont ex-cellents : ce qui fait qu’ils vont les uns et les autres dans des sens tout à fait opposés. Mais j’y perdais mon latin, car les hommes les plus distingués étaient justement ceux qui les méprisaient le plus, comme en témoigne notre bon Du Bellay :

Je hais par dessus tout un savoir pédantesque.

[Du Bellay, Les Regrets, sonnet 68.]

2. Et cette habitude est ancienne, car Plutarque210 dit que Grec et écolier étaient des mots péjoratifs et méprisants chez les Romains. Depuis, avec l’âge, j’ai trouvé qu’on avait tout à fait raison, et que « les plus grands savants ne sont pas les plus sages »211. Mais j’en suis encore à me demander comment

210 Plutarque, Vie de Cicéron, II. Plutarque dit que les gens du peuple, à Rome, appliquaient ces qualificatifs à Cicéron.

211 C’est ce que Rabelais fait dire à Frère Jean des Entommeures (Gargantua, XXXIX). Mathurin Régnier a repris ce « dicton » dans sa satire III : « Pardieu les plus grands clercs ne sont pas les plus fins ».

il se fait qu’un esprit riche de la connaissance de tant de choses n’en devienne pas plus vif et plus éveillé, et qu’un esprit grossier et vulgaire puisse faire siens, sans en être amélioré, les discours et les jugements des meilleurs esprits que le monde ait porté.

Comme me le disait une jeune fille, la première de nos princes-ses212, en parlant de quelqu’un : à s’imprégner de tant de cer-veaux étrangers, si forts et si grands, il faut bien que le sien se rétracte, se resserre, et rapetisse, pour faire de la place aux au-tres…

3. Je dirais volontiers que le travail de l’esprit s’étouffe par trop d’étude et de connaissances, comme les plantes qui ont trop d’humidité et les lampes trop d’huile ; et que, encombré et prisonnier d’une trop grande diversité de choses, il ne parvient plus à s’en dépêtrer, et demeure courbé et accroupi sous ce far-deau. Mais il en va pourtant autrement : car notre esprit s’élargit au fur et à mesure qu’il se remplit. Et l’on voit bien, par les exemples des Anciens, que tout au contraire, des hommes très capables dans la conduite des affaires publiques, de grands capitaines et de grands conseillers213 pour les affaires de l’État ont été en même temps des hommes très savants.

4. Quant aux philosophes, à l’écart de toute occupation publique, ils ont été aussi parfois méprisés, c’est vrai, par les auteurs comiques de leur temps, parce que leurs opinions et

212 Selon P. Villey, il doit s’agir de « la sœur d’Henri de Navarre, Catherine de Bourbon, qui ne se maria qu’en 1600 ». (Puisque Margue-rite de Valois était devenue reine de Navarre par son mariage en 1572, et que ce passage date seulement de l’édition de 1588).

213 Cette phrase a été affaiblie par les corrections manuscrites de Montaigne. Dans l’édition de 1588, on lisait : » Et aux exemples des vieux temps, il se voit tout au rebours, que les plus suffisans hommes aux ma-niemens des choses publiques, les plus grands capitaines, et les meilleurs conseillers… ». Les corrections apportées relativisent grandement l’affirmation… !

leurs façons les rendaient ridicules. Voulez-vous les faire juges de la régularité d’un procès, des actions d’un homme ? Ils y sont préparés ! Ils cherchent encore si la vie et le mouvement exis-tent, et si l’homme est autre chose qu’un bœuf ; ce que c’est qu’agir et souffrir, et quelle sorte de bêtes sont les lois et la jus-tice.

5. Parlent-ils d’un magistrat ou lui parlent-ils ? C’est avec une liberté irrévérencieuse ou incivile. Entendent-ils chan-ter la louange d’un prince ou d’un roi ? Ce n’est pour eux qu’une sorte de pâtre, un pâtre occupé à tondre ses bêtes – mais bien plus brutalement ! Avez-vous plus d’estime pour quelqu’un parce qu’il a deux mille arpents de terre ? Eux s’en moquent bien, habitués qu’ils sont à considérer le monde entier comme leur bien. Vous vantez-vous de votre noblesse, parce que vous en comptez sept parmi vos aïeux qui furent riches ? Ils font pourtant peu de cas de vous, parce que vous ne concevez pas la nature comme universelle, et que vous ne voyez pas que chacun d’entre nous a eu parmi ses prédécesseurs des riches, des pau-vres, des rois, des valets, des Grecs et des Barbares214. Et quand bien même vous seriez le cinquantième descendant d’Hercule, ils vous trouveraient bien sot de vous targuer de ce qui n’est que le fait du hasard.

6. Le commun des mortels les dédaignait donc, considé-rant qu’ils ignoraient les choses essentielles et ordinaires, et parce qu’ils se montraient présomptueux et insolents.

Mais cette façon toute platonicienne215 de présenter les philosophes est bien éloignée de celle qui leur convient. On les

214 Rappelons ici encore que chez les Grecs, « Barbare » signifiait simplement « non-Grec », mais par extension, prit par la suite la conno-tation péjorative de « non-civilisé, inculte ».

215 L’évocation des philosophes que vient de faire Montaigne est en effet celle de Platon dans le Théétète.

enviait, en fait, de se tenir au-dessus de la façon d’être com-mune, de mépriser les activités publiques, d’avoir fait de leur vie quelque chose de particulier et d’inimitable, obéissant à des principes élevés, et en dehors de l’usage. Nos pédants, au contraire, on les dédaigne, parce qu’ils se tiennent en dessous de la façon d’être commune, qu’ils sont incapables d’assumer des charges publiques, et mènent, suivant en cela le peuple, une vie et des mœurs basses et viles.

Je hais les hommes lâches dans l’action, philosophes en paroles seulement.

[Pacuvius, cité par Aulu-Gelle, XIII, VIII]

7. Grands par leur science, les philosophes étaient en-core plus grands par leurs actions. On dit de ce Géomètre de Syracuse216, qui s’était détourné de ses réflexions pour mettre quelque chose en pratique au service de son pays, qu’il conçut des engins épouvantables avec des effets dépassant tout ce que l’on peut croire, mais qu’il méprisait tout ce qu’il avait réalisé, car il estimait avoir corrompu par cela la dignité de son art, dont les ouvrages qu’il tirait n’étaient pour lui que des travaux d’ap-prentissage et de simples jouets.

8. Mis à l’épreuve de l’action, les philosophes en ont par-fois acquis une telle hauteur de vues, qu’il semblait bien que leur cœur et leur âme se soient étonnamment nourris et enrichis par la compréhension intime des choses. Mais certains d’entre eux, voyant le gouvernement politique occupé par des incapa-bles, s’en sont éloignés. À qui lui demandait jusqu’à quand il faudrait philosopher, Cratès217 répondit : « jusqu’au moment où

216 Archimède. Lors du siège de Syracuse par les Romains, il cons-truisit – dit-on – des machines capables de lancer des javelots au loin et des miroirs capables d’incendier les vaisseaux ennemis.

217 Cratès de Thèbes, disciple de Diogène ; l’anecdote est reprise d’après Diogène Laërce, VI,92.

ce ne seront plus des âniers qui conduiront nos armées. » Héra-clite abandonna la royauté à son frère, et aux Éphésiens qui lui reprochaient de passer son temps à jouer avec les enfants de-vant le temple, il dit « N’est-ce pas mieux que de gouverner en votre compagnie ? »

9. D’autres, ayant placé leur esprit au-dessus des contin-gences et de la société, trouvèrent bas et vils les sièges de la jus-tice et les trônes des rois eux-mêmes. Ainsi Empédocle refusa-t-il la royauté que les gens d’Agrigente lui offraient. Comme Tha-lès critiquait parfois le souci apporté à gérer des biens et à s’en-richir, on lui dit qu’il faisait comme le renard de la fable218, et qu’il critiquait ce qu’il ne pouvait parvenir à faire. Il eut envie, pour se distraire, d’en faire l’expérience au grand jour, et ayant pour la circonstance ravalé son savoir au service du profit et du gain, mit sur pied un commerce qui, en un an, rapporta telle-ment que c’est à peine si, en toute leur vie, les plus expérimen-tés en la matière pouvaient en faire autant.

10. Aristote dit que certains appelaient Thalès, Anaxa-gore, et leurs semblables, sages mais imprudents, parce qu’ils n’apportaient pas assez de soins aux choses les plus utiles ; mais outre que je ne saisis pas bien la différence entre ces deux mots219, cela ne suffirait pas, de toutes façons, à excuser les pé-dants dont je parlais, et à voir la condition basse et nécessiteuse

218 Le thème du renard qui convoitait les raisins d’une treille sans pouvoir les atteindre, traité dans la fable 156 d’Esope et IV, 3 de Phèdre, que La Fontaine a également repris sous le titre : « Le renard et les rai-sins » (livre III, fable 11) ; on y trouve le vers bien connu : « Ils sont trop verts, dit-il, et bons pour les goujats. »

219 C’est que pour Montaigne, en effet, comme le note justement A.

Lanly, en latin prudentia et sapientia se disent tous deux pour « sa-gesse » ; mais « savoir » dérive de sapientia, tandis que prudentia a don-né « prudence ». Les comportements de celui qui « sait » et de celui qui

« prévoit » parce qu’il est « prudent » ne sont pas identiques.

dont ils se contentent, ce serait plutôt l’occasion de dire d’eux qu’ils ne sont ni sages, ni prudents.

11. Mais laissons de côté cette première explication. Je crois qu’il vaut mieux dire que ce mal leur vient de leur mau-vaise façon d’aborder les sciences ; car si l’on considère la façon dont nous sommes instruits, il n’est pas étonnant que ni les éco-liers ni les maîtres ne deviennent pas plus intelligents, bien qu’ils deviennent plus savants. En vérité, le souci de nos pères pour notre éducation et les dépenses qu’ils y consacrent ne vi-sent qu’à nous remplir la tête de science, mais sans qu’il soit question de jugement ni de vertu. Dites de quelqu’un : « Oh qu’il est savant ! » et d’un autre : « Oh le brave homme ! ». La foule ne manquera pas de diriger son regard et son respect vers le premier. Il faudrait ajouter ici « Oh la grosse tête ! ». Nous demandons volontiers de quelqu’un : « Sait-il du grec ou du la-tin ? Écrit-il en vers ou en prose ? » Mais qu’il soit devenu meil-leur ou mieux avisé, c’est là l’essentiel, et c’est ce qu’on laisse de côté. Il eût fallu s’enquérir du mieux savant, et non du plus sa-vant.

12. Nous ne cherchons qu’à remplir la mémoire, et lais-sons l’intelligence et la conscience vides. De même que les oi-seaux vont parfois chercher du grain, et le portent en leur bec sans même y toucher, pour en donner la becquée à leurs petits, ainsi nos pédants vont grappillant leur science dans les livres, et ne la prennent que du bout des lèvres, pour la régurgiter et la livrer au vent.

13. Il est étonnant de voir comment cette sottise trouve sa place chez moi220. N’est-ce pas faire comme les autres, en effet,

220 Comme le remarque A. Lanly (I,156), le texte de Montaigne

« mon exemple » est un peu ambigu. S’agit-il de l’exemple qu’il vient de donner (l’oiseau), ou de lui-même ? J’opte pour la seconde solution, en fonction de ce qui suit, puisque Montaigne y critique sa propre façon de faire dans les « Essais ».

ce que je fais la plupart du temps dans cet ouvrage ? Je grappille par-ci, par-là dans les livres les sentences qui me plaisent ; non pour les conserver, car je n’ai pas de mémoire où les conserver, mais pour les transporter en celui-ci, où elles ne sont, à vrai dire, pas plus les miennes qu’en leur place d’origine.

14. Nous ne sommes, je crois, savants que de la science du présent ; non de celle du passé, aussi peu que de celle du fu-tur. Mais le pire, c’est que les élèves et leurs petits ensuite ne s’en nourrissent et alimentent pas non plus, mais elle ne fait que passer de main en main, à la seule fin d’être montrée, d’en faire part à autrui, d’en tenir le compte221, comme une monnaie sans valeur et inutile à autre chose qu’à servir de jetons pour calcu-ler.

Ils ont appris à parler aux autres, et non pas à eux-mêmes.

[Cicéron, Tusculanes, V, XXXVI.]

Il ne s’agit pas de parler, mais de gouverner

[Sénèque, Épîtres, CVIII.]

15. La Nature, pour montrer qu’il n’y a rien de sauvage en ce qu’elle dirige, fait naître souvent chez les nations les moins portées vers les arts, des œuvres de l’esprit qui rivalisent avec celles qui sont les plus conformes aux règles de l’art. Et pour illustrer mon propos, je citerai ce proverbe gascon, tiré d’une chansonnette qu’on accompagne à la flûte, et si délicieux :

221 Le texte imprimé de 1588 comporte « d’en faire des contes » – et toutes les éditions qui prennent l’exemplaire de Bordeaux, pour base, comme celle de Villey, font de même, bien entendu. Dans sa traduction, A. Lanly, qui suit Villey est donc conduit à écrire : « d’en entretenir autrui et d’en faire des récits, comme une monnaie sans valeur » ce qui est un peu surprenant... Mais l’édition de 1595, elle, présente « d’en faire des comptes »... ce qui offre un sens bien plus cohérent avec la suite. D’où ma traduction.

Brouha prou brouha, mas a remuda lous dits qu’em.

(Souffler, souffler beaucoup, mais aussi remuer les doigts !) 16. Nous savons dire : « Cicéron a dit cela ; voilà les mœurs de Platon ; ce sont les mots mêmes d’Aristote ». Mais nous, que disons-nous, nous-mêmes ? Que pensons-nous ? Un perroquet en ferait bien autant. Cela me rappelle ce riche Ro-main222, qui avait pris soin, en y dépensant beaucoup d’argent, de s’attacher des hommes très savants en toutes sortes de scien-ces, afin que, lorsqu’il se trouvait avec des amis, et que l’occasion s’en présentait, ils puissent le suppléer, et être prêts à lui fournir, qui un discours, qui un vers d’Homère, chacun selon sa spécialité ; et il croyait que ce savoir était le sien, parce qu’il se trouvait dans la tête de ses gens. Comme font ceux dont la science réside en leurs somptueuses bibliothèques.

17. Je connais quelqu’un qui, quand je lui demande ce qu’il sait, me demande un livre pour me le montrer ; et il n’ose-rait pas me dire qu’il a la gale au derrière sans aller chercher dans son dictionnaire ce que c’est que la gale et ce qu’est le der-rière !…

18. Nous prenons en dépôt les opinions et le savoir des autres, et c’est tout – alors qu’il faudrait qu’elles deviennent les nôtres. Nous ressemblons en fait à celui qui, ayant besoin de feu, irait en demander chez son voisin, et trouvant qu’il y en a là un bien beau et bien grand, s’y arrêterait pour se chauffer, sans plus se souvenir qu’il voulait en ramener chez lui. À quoi bon avoir le ventre plein de viande, si elle ne se digère et ne se trans-forme en nous ? Si elle ne nous fait grandir et ne nous fortifie ? Pensons-nous que Lucullus, auquel suffirent ses lectures, sans même le secours de l’expérience, pour devenir un grand capi-taine, eût pu y parvenir s’il eût étudié à notre façon ?

222 Il pourrait s’agir de Sabinus, dont se moque Sénèque dans son Épître XXVII.

19. Nous nous reposons si bien sur autrui que nous lais-sons dépérir nos propres forces. Ai-je le désir de m’armer contre la crainte de la mort ? C’est aux dépens de Sénèque que je le fais. Ai-je besoin de consolation pour moi-même ou pour un autre ? J’emprunte cela à Cicéron. Je l’aurais pris en moi-même, si on m’y eût exercé. Je n’aime pas cette capacité de seconde main et fruit de la mendicité.

20. Quand bien même nous pourrions devenir savants par le savoir d’autrui, nous ne pouvons devenir sages que par notre propre sagesse.

Je hais, dit-il, le sage qui n’est pas sage pour lui-même.

[Euripide, tiré de Stobée III]

Et Ennius : « Le sage ne sait rien s’il ne peut être utile à lui-même. »

[Cicéron, De Officiis, III, 15]

S’il est cupide et vain, s’il est plus lâche qu’une agnelle d’Euganée

[Juvénal, VIII, 14]

Car il ne sous suffit pas d’acquérir la sagesse, il faut en profiter.

[Cicéron, De finibus, I, 1]

21. Denys se moquait des grammairiens qui s’emploient à connaître les maladies d’Ulysse, et ignorent les leurs ; des musi-ciens qui accordent leurs flûtes et n’accordent pas leurs mœurs, des orateurs qui étudient comment il faut parler de la justice, et non comment il faut la rendre.

22. Si son esprit ne s’en trouve pas mieux, si son juge-ment n’en est pas meilleur, j’aurais autant aimé que mon étu-diant eût passé son temps à jouer à la balle, au moins son corps en eût-il été plus allègre. Voyez comment il revient de ces quinze ou seize ans passés à l’école : il est incapable de rien

faire, le seul avantage qu’on puisse lui trouver, c’est que son la-tin et son grec l’ont rendu plus sot et plus présomptueux que lorsqu’il est parti de chez lui. Il devait en revenir avec l’âme pleine, il ne la rapporte que bouffie, il l’a seulement fait enfler au lieu de la faire grossir.

23. Les maîtres dont je parle, comme Platon le dit des So-phistes, leurs frères, sont de tous les gens ceux-là même qui promettent d’être le plus utiles aux hommes, et ce sont les seuls d’entre eux qui non seulement ne réalisent pas ce qu’on leur confie, comme le fait un charpentier ou un maçon, mais au contraire, l’abîment, et se font payer pour l’avoir abîmé.

24. Protagoras proposait à ses disciples qu’ils le payent comme il le demande, ou bien qu’ils aillent jurer dans un temple de combien ils estimaient le profit qu’ils avaient tiré de sa disci-pline, et le rétribuent pour cette peine223. Si cette loi était sui-vie, mes pédagogues se trouveraient bien marris, s’ils s’en étaient remis au serment fait d’après mon expérience !…

25. Dans mon parler périgourdin on appelle fort plai-samment ces savanteaux lettreférits, pour « lettres-férus », ceux à qui les lettres ont donné un coup de marteau, frappés par les lettres224. Et de fait, le plus souvent, ils semblent être tombés au-dessous du sens commun. Car si le paysan et le cordonnier

25. Dans mon parler périgourdin on appelle fort plai-samment ces savanteaux lettreférits, pour « lettres-férus », ceux à qui les lettres ont donné un coup de marteau, frappés par les lettres224. Et de fait, le plus souvent, ils semblent être tombés au-dessous du sens commun. Car si le paysan et le cordonnier

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