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nom de casse ferrique ou casse bleue ( 1).

D'une manière générale, on dira qu'un vin

rouge ou blanc casse

quand,

exposé à

l'air, il

se troublera,jaunira ou se plombera.

Nous résumerons dans un tableau (page 57)

ces trois sortes de casse pour en bien montrerla

différence dans la cause et dans l'effet.

On voit la possibilité de caractériser

la

nature

de la casse, par desessais faciles,en

faisant subir

à diverséchantillons de vin le traitement suivant:'

on chauffe à 65°, pendant 3minutes, au bain-marie, du vin enfermé en petite bouteille pleine (1/4 de litre) ; 2° à plusieurs

échantillons,

on ajoute des doses croissantes de

bisulfite de

po¬

tasse : par litre 0,05, 0,10, 0,15,

0,20

corres¬

pondantes à la moitié de ces

quantités

en

acide

sulfureux (2). Le bisulfite, de bonne

qualité

com¬

merciale, donneen gaz sulfureux lamoitié de son

poids ;on additionne plusieurs

échantillons

de vins de doses d'acidetartrique variant de

1/2

à

(1) Étude sur la vinification du Jacquez (Progrès agricole et viticole, 1887).

(2) Cette opération permet en même tempsdesavoir à quelle

dose d'acide sulfureuxou debisulfite lacasse estguérie.

Fig. 1. Fig.2.

Sulfitage des vinscassants par le bisulfite de potasse

Traitement sanssoutiragepréalable dans les cassuivants:

après le décuvage, les lies n'étantpasencoredéposéesle vin

peutêtre trouble sans inconvénient, levin est

déjà soutiré.

Figure l,lebisulfite, enfermédans unesortedesac",est

suspendu

au milieudu vin:après21 ou48 heures, lamatière étantfondue,

brasser leliquideavecle fouet(fig. 2).

Le vin surlies cloitêtre soutiré, à l'abri de l'air, avant le

traitement. Figure 3, d'abordfaire passer-le vin de A en E, jus¬

qu'àégalité de niveau, à l'aide d'une manche raccordée au ro¬

binetB et auclapet D. Pendantce temps, le bisulfite sera placé

aufond du foudre vide E,puis relevé au fur et à mesureque

leliquidemontera.

Leniveauétant le mêmede part etd'autre, acheverla vidange

du foudre A (fig 4) en raccordant le tuyaud'aspiration d'une

pompe aspirante etfoulante lf aurobinet B etrefouler levin par

le clapet D. Relever peu à peu le sac de bisulfite. Brasser le

liquideaprèsdissolution complète.

indiquant \les caractères différents des diverscas de cassepar

oxydation

Action de divers gentsphysiquesouchimiques

causes chaleur 1° Casse lente: vieillisse¬

mentpasteurien, sepro¬

duittoujourset nécessai¬

rement aubout de plu¬

sieurs mois.

Action chimique de l'oxygènede l'airsans intermédiaire d'oxy-daseou de fer.

N'agitpas N'agit pas N'agit pas

2° Casseoxvdasique. Casse brune. Cassejaune: se produit rapidement en

quelques heures (24 heu¬

res au plus).

Action combinée de

l'oxygène de l'air et de Yoxydase.

Empêchelacasse Empêche

lacasse

N'agit pas

3° Casse bleue. Casseferri-que: seproduit en quel¬

ques heures (24 heures

auplus).

Action combinée de l'oxygène de l'air et du fer,sansoxydase.

N'agit pas Empêche

lacasse

58

2 grammes par litre ;pour

comparaison,

con¬

server des échantillons témoins non traités.

Si le vin est légèrement trouble ou un peu cassé, il est utile, pour une bonne conservation,

de le coller après chauffage, ou en même temps que l'addition d'acide sulfureux; on filtrera au papier après collage.

Après deux ou trois heures on provoquera

la

casse des échantillons de vin ainsi traités en les exposant à l'air dans des bouteilles

demi-pleines

en verre blanc. Suivant la nature du trouble et

l'agent qui l'empêche de se produire

(chauffage,

acide tartrique ou citrique, acide

sulfureux),

on

reconnaîtra l'un ou l'autre genre de casse. Ainsi,

un vin qui, malgré une forte dose

d'acide tartri¬

que, de 1 à 2gr. par litre, cassera

brun-chocolat,

sera atteint de la casse brune ou oxvdasique que l'acide sulfureux devra certainement supprimer.

Pratiquedes traitementsde la casseoxydasique.

Chauffage de 65 à 70° à l'aide des appareils

à pasteuriser ordinaires;

2" Addition de bisulfite de potasse, 2 à 16gr.

par hecto ; l'essai de la page 56 aura

limité la

dose exacte. On collera en même temps, si cette

opération est nécessaire, pour clarifier le vin.

Pour dissoudre le bisulfite soluble, l'enfermer

dans un linge faisant sac et suspendre letout par

une ficelle dans le foudre ou la cuve, au milieu

du vin à traiter. Agiter de temps en temps en montant et descendant ce sac; brasser au fouet

s'il est possible.

Dans le cas le vin est sur lies, on s'expose

par ce brassage à le troubler: plusieurs jours de

reposseraient ensuite nécessaires à sa clarifica¬

tion. Cet inconvénient peut cependant être évité

en soutirant et sulfitant en même temps. On place

alors le sac de bisulfite au fond du foudre à

remplir pourle remonter au fur et à mesure du remplissage. Comme il est important de préser¬

ver le vin du contact de l'air qui provoquerait

un commencement de casse, on égalisera le

niveau du vin dans les deux foudres en établis¬

sant directement leur communication par une manche raccordée aux deux clapets.

Le niveau étant établi, on fixera le tuyau d'aspiration de la pompe sur le robinet du foudre

à soutirer et on refoulera le liquide directement

par le clapet du foudre à remplir. Brasser ensuite

pour être bien assuré du mélange. iVprès

l'opé-— 60

ration bien conduite, le vin pourra impunément

être soutiréet exposé à l'air sans casser.

Il peut se faire aussi que le vin sur lies soit logé dans de petits tonneaux, des bordelaises,

etc. Pour le soutirer dans ces conditions et éviter l'action oxydante de l'air, avant le traitement,

on renoncera au tirage au brocet on opérera par le système bordelais. Une pompe à compression

d'air ou un soufflet chassera le vin dans la barri¬

que vide que l'on aura eu soin de mécher légè¬

rement (5 gr. de mèche par hecto).

Le soutirage terminé, on vérifiera, en expo¬

sant le vin à l'air, si ce simple mécbage, comme

cela peut se présenter dans le cas d'une casse

légère, a suffi pour empêcher cet accident. Si la

casse persiste, traiter au bisulfite en suivant la

méthode indiquée plus haut.

Nous donnons,commetraitement, la préférence

à l'acide sulfureux, plus pratique et plus écono¬

mique que le chauffage; la dépense varie pour le

bisulfite de 2 à 5 centimes par hecto. De même

il est inutile, ou tout au moins peu pratique, de

s'adresser à l'acide sulfureux, obtenu par la

combustion de la mèche soufrée ou du soufre

(méchage à la pompe).

Nous ne voyons pas plusl'avantage

d'employer

des solutions concentrées de bisulfite de titre inconnu. Le bisulfite de potasse à l'état de sel,

d'une stabilité suffisante, estplus maniable : il se

dose par pesée et se dissout facilement dans le vin.

11 est important, d'ailleurs, de n'employer

que la dose d'acide sulfureux nécessaire pour détruire les propriétés de l'oxvdase, dont la proportion varie d'un vin à un autre ; un excès conduit à une décoloration sensible, surtout avec les vins d'Aramon peu colorés. Il est vrai que cette décoloration n'est que temporaire et que quelques soutirages, que le propriétaire peut être

embarrassé de faire, ramènent une coloration

plus belle et d'une fixité absolue(1).

Voici quelques essais quimontrentl'importance

de cette décoloration passagère. Nous avonsopéré

sur un vin d'Aramon de couleur moyenne. L'in¬

tensité colorante a été mesurée au colorimètre

(1) L'acide sulfureux disparait dans le vin: lentement, par des soutirages répétés au contact de l'air; par combinaison

avecles aldéhydes; &paroxydation à l'airet transformation en

acide sulfurique (sulfatedans le vin).

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Duboscq après 15 jours

de traitement et de

con¬

servation àl'abri de l'air du vin traité ou non. La première colonne

indique la quantité d'acide sul¬

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